jeudi 4 avril 2024

J'ai confondu des boules d'argile avec des œufs de pâque... mince alors !

Du Samedi 30 Mars au Lundi 1 Avril 2024

Participants : Charlie.P, Alary

Grotte des Madalle / Grotte de la Boîte aux lettres / Grotte du Fournials

TPSTtotal: 25h30


                

Samedi 30

    Grotte des Madalle

    TPST: 1h

Petit tour rapide de début de journée pour vérifier le niveau d'eau dans la grotte. Ce dernier est monté d'environ 30cm par rapport à notre ancien trait témoin datant de début mars. En plus de ça, le courant est maintenant bien visible, faisant tournoyer quelques petites bulles en surface. L'eau se dirige bel et bien vers là où nous creusions, soit de ce fait, l'aval. À suivre jusqu'à ce que l'eau se retire.


    Grotte de la boîte aux lettres

    TPST: 2h30

Au départ des Madalles, nous faisons un tour dans la rivière toute proche, qui s'est remise à couler temporairement plus loin que d'habitude après quelques pluies puissantes (de quoi crée quelques embâcles). L'eau semble se perdre à plein d'endroits dans le lit de manière non significative, comme au point le plus bas atteint par l'eau ce jour là, se terminant en une petite flaque. De jour en jour, la rivière remonte.

Vidéo de l'eau qui revient en surface à la mi-mars: 

Là où nous sommes garés, se trouve la boîte aux lettres, grotte bien connue du village, découverte lors de la construction de la route. Charlie y avait déjà été en période sèche il y a fort longtemps, et avait repéré une zone style lit de ruisseau, mais entièrement comblé... C'était donc le moment parfait pour y faire un tour, d'autant plus que je n'y suis jamais allé ! La cavité suit une grande diaclase, avec des espaces parallèles des deux cotés. C'est plutôt large, et haut d'environ 30m par endroits, tout joliment concrétionnée. Ici, on trouve des remplissages de galets de rivière asses haut dans les salles, et des coulés de calcites rongées du dessous par l'eau, créant des sortes de demi sphères toutes lisses. 

Ça raconte
Et en arrivant dans une plus grande salle, après la fameuse boîte aux lettres (étroiture descendante pas cool), nous entendons le bruit de l'eau ! Quelle excitation !


Et nous tombons effectivement sur l'actif, un petit ruisseau qui a quand même dégagé près d'un bon mètre cube de graviers, sans boucher la suite !
L'amont est un passage très bas, l'eau touche le plafond. Même topo pour l'aval, un petit siphon. Tant qu'à être là, nous explorons un peu partout, et retombons plusieurs fois sur l'actif passant quelques mètres plus bas, avec une vue plongeante. À force, nous arrivons vers une escalade scabreuse plein vide des deux coté (départ sur une arête), d'où pend une corde de nature inconnu, menant vers un supérieur. Un des vides nous est inexploré, donc nous descendons avec précaution, sur de grandes lames de roches flottantes. Puis après une bonne quinzaine de mètre de descente, nous atterrissons dans une salle plus grande, avec de superbe forme de creusement hydrique, tout de courbes et de tranchants ! La zone a vraisemblablement déjà été explorée, je repère à quelques rares endroits au sol des traces de genoux et autres frottements à moitié recouvert d'argile. Dans cette salle, 5m plus bas, passe l'actif. Pour y accéder, il faut passer un petit éboulis de gros blocs en descendent. Charlie s'y engage, mais c'est trop étroit pour moi, l'angle est très mauvais, et je finis par ne plus du tout avoir de prises de pieds, ni de main... mais je parviens au bout d'un petit moment de recherche, à enfoncer tant bien que mal un genou dans l'argile, et à remonter suffisamment pour regagner en mobilité du haut du corps, et m'extraire. Charlie aura également un peu de mal à remonter via cette étroiture. En tout cas, une désob ici dans le ruisseau (à l'étiage) pourrait se tenter ! On reviendra. 

D'ailleurs, la Grotte des Madalles et cette grotte ci communiquent probablement via cet actif.

    Grotte du Fournials

    TPST: 6h

Petit repas pris à la maison, et nous faisons les kits pour continuer à creuser au fond du Fournials. Mais avant de sortir les burins, nous ré-équipons l'escalade pirate de la dernière fois, et équipons également la désescalade du clou de charpentier pour voir ce qu'il s'y trame.

Désescalade du clou
Là où nous prenons pied, un joli gour avec trois grosses piles bien pourries ayant fui au fond... et déposé une couche noirâtre sur les bords.
Super !
Finalement, cette zone est une chaussette bien concrétionnés, avec éventuellement un petit passage à élargir tout au fond, avec un très léger courant d'air. Peut être un jour.

Une fois cela fait, direction le fond les sacs bien chargés. Nous attaquons directement par l'élimination des deux blocs bloquant le passage. Un des deux est plus gros que ce que l'on pensait, il demandera un peu plus d'attention. Puis nous stockons là où nous pouvons, et rapidement nous sommes quasiment à court de place. Avant de partir, un dernier tir ! Que nous évacuerons à notre retour.

Nous n'irons pas plus loin aujourd'hui... Et entamons la remontante, certes plus léger que ce matin, mais bien affaissé de fatigue !

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Dimanche 31

    Grotte du Fournials

    TPST: 9h30

Une bonne douche, un bon repas, et une bonne nuit de sommeil plus tard, nous repartons pour le front. 

Le tir de la veille nous a ouvert la voie ! Mais une fois passé (une personne à la fois pour jeter un œil), aucune suite évidente, le tout est colmaté. Et malheureusement, nous perdons le courant d'air. Bien que dans la micro salle juste avant nous le sentions bien, ici, ce ne sont que de très faibles traces éparses... Le sol, très aéré, se creuse très bien, mais impossible de stocker où que ce soit, d'autant plus que nous risquerions de déstabiliser certains blocs pas rassurants (créant un sablier). Nous cherchons donc à tour de rôle le moindre soupçon d'air, jusqu'à la salle que nous avions atteint la fois dernière (là où nous posons notre matos). Il est vrai que nous nous sommes précipités au point le plus bas, sans fouiller en détail cette salle. Et c'est en vérifiant le moindre interstice trouvable, que je finis par détecter un bon courant d'air aussi puissant que celui détecté tout en bas dans l'étroiture. Et en effet, il y a un boyau qui souffle de l'autre côté. Nous jetons quelques cailloux, et au bout d'un moment, certains finissent par tomber dans de l'eau (bruit sourd), après un petit temps en l'air. Sauf qu'attaquer le boyau par le dessus ne peut pas s'envisager (manque de place de stockage, et risque de le boucher), donc nous réfléchissons à le rejoindre par plus bas, en coupant dans la montagne (pour être plus précis, le plafond déclive est rejoint par une coulée de calcite qui a emprisonné plein de blocs, et c'est ici que nous attaquons, priorisant la roche pleine). Pour imager, l'entrée du boyau est 3/4m au dessus de nous, et à environ 1m à l'horizontal. Nous attaquons alors la pleine roche, qui s'avère finalement plus être un sorte de beurre bien dur, amortissant les chocs...

Gauche: étroiture où nous creusions initialement.
Droite: contacte roche/calcite, direction l'inconnu.

La pleine roche, toute veinée de poches d'argile et d'autres trucs meubles, rendent la progression armée peu efficace, mais à force de fracture, nous parvenons à enlever des écailles, et donc à avancer dans le caillou. Après le repas, on décide d'élargir cette horrible étroiture jute en haut, que l'on passe une bonne dizaine de fois par jours... A force, on enlève de plus en plus de choses du baudrier, là, seul le descendeur y reste accrocher ! 
Début du minage
Journée de doute et de réflexion... mais qui on espère, nous permettra de progresser plus loin dans le réseau !

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Lundi 1

    Grotte du Fournials

    TPST: 6h30

Ce matin, il fait super beau, nous voyons les Pyrénées d'Est en Ouest avec une extrême clarté, magnifique ! Retour en force au fond, plein de détermination (et de courbatures). Pas de perte de temps, ça perce, ça bourre, ça débourre, TOUS AUX ABRIS !! Et ça va durer comme ça toute la journée, jusqu'à 15h, moment où le perfo finira à plat. 
Résultat final

En fin de journée, pas de miracle, mais le plafond recule, et la calcite épaisse est sous nappée d'argile. On entend d'ailleurs bien les cailloux rouler de l'autre côté ! On se rapproche ! Nous remballons le tout, et remontons. Mais nous faisons un détour par la grande salle, afin d'analyser à nouveau la zone de désob historique. On remarque directe la quantité de roche sorties et stockées à droite à gauche absolument partout le long d'une quasi verticale de 6m. Il reste de la vielle ligne, et d'autres trucs vieux de 20 ans. En bas, le courant d'air est présent, aussi puissant que là où nous creusons. Mais le plafond et le sol sont remplis de micro vide, et la quantité de perçages effectués (dont certains de gros diamètres) ne nous engagent pas trop pour une désob ici, d'autant que c'est étroit et bien instable, et puis il faudrait au moins être 3 ou 4 pour tirer les gagattes ! Mais on garde ça en tête ! On en profite pour récupérer une grosse barre à mine et une gamatte, tous deux plus âgés que moi... ça servira au fond. Et finalement, nous reprenons l'ascension, dans cette chaleur terrible, qui nous fait couler de partout ! (~17.5°C). 

Nous mettons la tête dehors, le temps est digne d'un été, avec de magnifiques cumulonimbus en formation au nord !
Superbe !
Pour la prochaine session, nous devrions avoir une mèche en 8mm, et un second accu pour notre vieux perfo (la perle rare). En tout cas, l'aventure continue !

3 commentaires:

masdan a dit…

Je vous salue, explorateurs. Belle équipe, belle amitié, de la hargne, et de bonnes publications. ;-)

Pour bien débourrer les trous : la mèche à bois.

Alary a dit…

Comme ça bourre super vite, on perce 2/3cm, puis on souffle, et on recommence ! Comme ça on optimise la batterie du perfo.

masdan a dit…

Tss tss. La mèche à bois, style tarière… c'est la super solution.