mercredi 30 décembre 2020

Vieux Lion en effectifs réduits.

Mercredi 30/12/2020

Participants : Jean-Luc, Félix

TPST : 7H


De l’équipe de 4 initialement prévu, on se retrouve au final à 2.

Jean Luc me récupère à Puivert, puis on monte vers le Vieux Lion ensemble : le chasse neige est passé, mais il reste de la neige sur la route. Vu que la météo annonce un risque de nouvelles chutes des neiges, et que Jean Luc n’a pas de chaînes, on joue la prudence, et on gare la voiture au col où on se change, avant de faire le reste à pied.


On rentre vers 10h. Arrivé en haut du dernier puits, je vais voir la partie fissurée à droite (quant on est au dessus du puits face à celui-ci) : la fissure s’est encore allongée d’environ 10cm depuis la dernière fois. J’essaye de tout faire partir, mais sans trop de succès. J’ai fini par faire partir un morceau de 20kg, mais il en reste encore un bon paquet, qui en partie bouge un peu au pied de biche. Jean Luc étant impatient de descendre au fond, on décide de laisser encore quelques jours au rocher pour décompresser.


Arrivé en bas, on voit que la couverture de survie qui sert de bâche est à moitié arrachée, et enfouie sous un demi mètre-cube de graviers mêlés à de l’argile. Il y a maintenant un bout du tunnel où on peut lever les bras en étant debout !


Pendant que Jean Luc attaque ce gros tas, je vide un peu le passage bas à l’aval de tout les sédiments apportés par notre petit canal de drainage (ça avait bien décanté depuis Samedi, donc on pouvait raisonnablement vider les graviers).


À partir de là, on alternera les rôles, entre une personne qui creuse et qui rempli les gamates, et la seconde qui les tire (à la corde de traction), qui les vides, et qui élève le mur.


On commence à dégager un peu les blocs au fond, puis pose repas. Ensuite, petit changement d’objectif : trouver des cailloux assez gros pour continuer à monter le mur dans tout ce qu’on a balancé d’en haut du puits (je suis déçus : je pensais qu’en bas du puits c’était un énorme tas de cailloux, mais au final c’est des sédiments avec juste une petite couche de cailloux dessus). Bref, on rassemble et utilise presque tous les cailloux de belle taille qui restent.


Ensuite, reprise des hostilités au fond du tunnel. On finit par sortir le gros bloc qui était en plein milieu (on l’a roulé à grande peine à deux jusqu’en bas du mur, mais sans Steve on n’a aucune chance de le mettre sur le dessus du mur).


On continue un peu à avancer, sortant plusieurs blocs un peu plus petits et quelques cailloux (qui seront bien utiles pour le mur) : c’est un mélange de graviers calcités (qui partent en insistant) de graviers tenus juste par du sable et de l’argile (qui part très facilement), et de cailloux et blocs.


On arrête de creuser vers 16h30, après avoir avancé d’un peu plus d’un demi mètre (et d’avoir bien élargi au fond).


Voici à quoi ressemble le fond du tunnel :

- droit en face, un énorme bloc, qui ressemble à 3 lames d’une 15ène de centimètres d’épaisseur (probablement soudées), qui partent en diagonale vers la gauche. On n’en a dégagé pour l’instant qu’une petite partie : vers devant-gauche, il fait au moins un petit mètre, en hauteur environ la même chose, vers devant-droite les 3 lames visibles ensemble font environ 40-50cm. Mais dans aucune direction on n’en a trouvé la fin)

- à gauche de l’énorme bloc, on reste dans les sédiments assez friables avec des endroits plus calcités et des cailloux : en peu essayer de creuser par là, mais ça nous fait dévier à gauche)

- à droite, il y a une toute petite arrivée d’eau, et du coup pas mal de cailloux calcités (ça reste raisonnable à creuser, mais ça nous fait dévier à droite, ce que d’après Laurent il faut éviter)

- un peu devant l’énorme bloc, il y a un autre « gros » bloc : une pointe qui dépasse du sol d’environ 30cm, et qui semble s’y enfoncer un bon bout : on a essayé de le déloger, mais sans succès : soit il faut y investir pas mal d’efforts, soit le briser sur place pour n’enlever que la pointe (pour l’instant il ne gène qu’un peu, mais dès qu’on aura avancé un peu, il empêchera de tirer les gamates et il faudra dédier une personne pour soulever la gamatte par dessus : c’est dommage). Juste à gauche, un autre bloc, de belle taille également, qui semble posé (voir soudé?) au précédent.


En tout cas, contrairement à ce qu’on avait cru la dernière fois, on n’est pas encore arrivé sur les blocs tout calcifiés qu’on voit depuis le chandelier.


Donc pour conclure, je vois 3 chemins possibles :

- environ 30° vers la gauche : les sédiments semblent pouvoir assez vin s’attaquer à la piquette, il y a juste les 2 derniers blocs qui embêtent un peu

- tout droit : on garde l’azimut, mais il vas falloir mettre en pièce le bloc qui ressemble à 3 lames

- 40° à droite : c’est plus calcifié, et on aune minuscule arrivée d’eau (avec une « salle » de 15cm de haut pour 10cm de large et 20cm de long).



Pour samedi :

- s’il y a moyen de faire une sortie préparatoire, ça peut être intéressant

- Jean-Mi : si tu as envie de venir, tu est le bienvenue !

- Pour le burineur, je ne pense pas que ça vaille la peine de prendre celui qui se branche sur le groupe électrogène. A la limite on peut en prendre un sur accu : je ne penses pas que ça serve énormément, mais ça pourra peut-être faire gagner un petit peu de temps à des endroits bien précis. Je penses que si on l’a il servira probablement un petit peu, mais que si on ne l’a pas, je ne penses pas que ça posera un problème.

- si quelqu’un a un pied de biche qu’il veut laisser au vieux Lion, ça peut être utile (j’ai remmené chez moi celui de mon père : je peux si besoin le ramener samedi, mais ensuite je ne serais plus là, donc il faudra de toute façon en trouver un autre). Jean Luc suggérait que sinon, il pourrait éventuellement aller en acheter un pour le club en même temps qu’il ira acheter des fer à bétons pour des marches (il a apporté un certain nombre de marches, mais il faudra les placer samedi)


PS : @Jean Luc : surtout, n’hésites à compléter ou corriger mes propos

Mardi 29 Décembre 2020 l'après-midi: Retour au Barrenc d'En Pascal, Plateau de Sault.

Avec Félix qui est en congé. Et reste fidèle à nos massifs, malgré ces activités spéléo ailleurs.

Un peu plus de 2 ans après avoir délaissé cette potentielle entrée haute du Chandelier, je lui propose d'y aller, avec pour but de récupérer du matos laissé en fixe. C'est le vrai hiver sur le plateau, avec la neige qui vas avec. A la ferme de la Roquette un sympathique habitant nous autorise à nous garer sur son parking.Et sympathique marche d'approche sur la piste enneigée. Félix reéquipe le puits d'entrée, ou j'avais laissé les plaquettes du fractionnement. C'est ma cinquième sortie ici, et j'ai l'impression d'y étre venu la veille....Le soleil est là, et Aza pourra patienté sans avoir trop froid.Bon travail de décaissement (la deuxième)dans le passage vers les -50, entamé en 2018 avec Jean Luc. Il restera encore une bonne séance pour passer dans une sorte de ressaut étroit. 3m en dessous, il me semble que le plafond deviens horizontal vers une suite. Mais c'est surtout l'excellent petit souffle qui est encourageant. Un probable colmatage de calcite doit freiner cette ventilation d'entrée haute. Situé vraiment à coté de la perte ébouleuse de Coume Fréde que l'on avait commencé à ouvrir, cette cavité pourrait nous révéler des surprises. La présence de ces galeries fossiles sur un plateau plutôt fournis en aven verticaux et sans suite est plutôt encourageante. L'aplomb théorique de l'actif de la perte des Coumeille devrais ce trouver en dessous...Et cet actif ressort à l'Aigo Neich, c'est a dire en bon français la résurgence du trou du vent du Blau. Cet actif recherché aussi dans le Chandelier....TPST:3H20. Du coup, l'on laisse équipé les ressauts. Il n'y a pas que le "vieux lion" dans la vie!

La procédure pour insérer des photos....a tété changée.....je ne sait pas faire!



samedi 26 décembre 2020

Hivernale au VL : Le repos c'est la mort...

Samedi 26/12/2020

Trou du Vieux Lion

Participants : Félix, Romain, Denis, Laurent

TPST : 7h


Dix centimètres de neige et une température de -3°C nous attendent sur le plateau. On se dit qu'avec ce froid, il y aura peu d'eau sous terre : tout faux..

On commence par la purge entre les deux puits. Plus d'une tonne de blocs vont descendre. Je me retrouve une première fois suspendu à la main courante après le départ inopiné des premiers. Merci les longes !

Ensuite le gros morceau, un menhir...



 Les blocs serviront à faire un mur en bas pour endiguer les sédiments meubles arrivant du front. Le menhir, lui est intact et pourra servir de plan B en cas de manque de matière première de construction.

En bas justement, l'arrivée d'eau est toujours aussi intense que la semaine dernière. On tente de la canaliser avec une couverture de survie fixée avec des clous.

Le temps que l'on y arrive, la plupart d'entre nous sommes trempés. A partir de là, c'est travaux forcés et dépense énergétique non stop. Tout arrêt de plus de quelques minutes conduirait à l'hypothermie...

Pose de la bâche

Une habitante des lieux, immobile depuis au moins une semaine...

Le travail va battre son plein dans une ambiance joviale et enthousiaste, avec relais de poste toutes les 15mn environ. Nous allons ainsi doubler la mise depuis la dernière fois et dépasser les 3m de creusement, malgré plusieurs rééquilibrages spontanés de la voûte.

Front de taille désormais à 3,1m du départ

En fin de séance, changement brusque de décor : nous tombons sur le chaos calcité correspondant à la traversée de faille. Nous trouvons plusieurs petits vides, tous scellés par la calcite, et commençons à sortir quelques jolis blocs. L'apparence du chantier devient identique au côté Chandelier.

Tout semble concorder pour le moment. Le front de taille devrait ralentir la prochaine fois dans cette configuration plus dure, mais il ne reste théoriquement que +/- 5m à franchir.

Sortie dans un décor féérique à la nuit tombante.

Ambiance Noël


samedi 19 décembre 2020

Vieux Lion : l'heureux tour au fond

Samedi 19/12/2020

Trou du Vieux Lion

Participants : JLuc, JMichel, Laurent

TPST : 6h30


Nous sommes enfin à nouveau sur les lieux du test ARVA positif réalisé in extremis avant le début de l'épisode II du confinement.

Pour une fois, pas de raisonnement théorique, il faut simplement couper le cerveau et attaquer de front tels des mineurs, à la pioche. JMichel a amené une jolie panoplie d'outils de différentes longueurs. Le remplissage vient bien, un peu induré mais ça pourrait être pire si c'était plus calcité.

Début de séance : paroi à gauche, calcite à droite et remplissage alluvionnaire tout droit

Le point négatif c'est l'arrivée d'eau en plafond qui coule bien et nous trempe en quelques secondes. Il faut plusieurs heures pour parvenir à (relativement) se mettre à l'abri en créant un vide plus loin.

Trois est le nombre idéal pour le boulot du jour : pas de temps mort pour personne, ça permet d'éviter l'hypothermie. Le stockage se fait à la base des puits.

Vue d'ensemble du chantier

Environ 5 heures de boulot non stop plus tard (l'exercice vaut bien un entrainement intense en salle au niveau musculaire), nous avons avancé d'environ 1,5m. En théorie, il reste donc 7m à creuser en aveugle. La paroi de gauche commence à tourner plein nord, il y a quelques petits vides (géodes avec concrétions) au sein du remplissage, et la zone centrale est plus tendre. Suite à la prochaine virée...

Fin de séance, au moins 2 Mcubes enlevés et 1,5m de gagnés

A la remontée, élimination des quelques gros blocs potentiellement instables au sommet du dernier puits. Ca commence à avoir un standing de classique.

 

dimanche 6 décembre 2020

Lorsque le puzzle géologique s'éclaire...

Les récentes découvertes et observations au fond du Vieux Lion et en surface associée ont permis de lever le voile sur certaines interrogations et de résoudre certaines énigmes.

Petites explications...


Lorsque l'on reporte en surface une partie du réseau du Chandelier et que l'on y place le trou du Vieux Lion, cela donne la carte ci-dessous :


En y ajoutant un fond géologique, plusieurs choses apparaissent :


On remarque d'emblée que l'arrivée du collecteur fossile et le boyau du Vent se situent exactement sous la partie pincée du synclinal du col du chandelier, sous les marnes du Bédoulien formant une cuvette entre deux affleurements de calcaire massif du Barrémien (un peu plus vieux géologiquement; le calcaire du Barrémien constitue la couche inférieure des marnes du Bédoulien, en contact stratigraphique normal). 

Il est probable que ce soit là dessous que passe le Blau souterrain inconnu.

A l'extrémité sud de l'affluent du Vieux Corbeau, nous sommes censés, d'après la carte, toujours nous trouver sous les marnes à une petite centaine de mètres en plan de la faille du Sarrat de l'Etreuil limitant la bordure sud du synclinal. Cette faille normale abaisse le compartiment nord-est de quelques dizaines de mètres au maximum. 

Or, en remontant l'affluent du Vieux Corbeau ou en descendant le trou du Vieux Lion, nous sommes tombés de part et d'autre sur une trémie calcitée dont nous avons à présent la preuve qu'il s'agit du même obstacle géologique court : une faille donc...

Fort de ce constat, quelques petits relevés de surface s'imposaient. Quelques centaines de mètres plus au nord, malgré l'imposante forêt de conifères et la pédologie associée, quelque part au sud-ouest de la perte du Sarrat de l'Etreuil, la faille cartographiée est bien visible dans le relief (on la nommera du même nom que la perte pour simplifier). Les calcaires du Barrémien forment un rempart compact à son contact, qui peut aussi être bien visualisé dans l'aven des Salamandres (colmaté).

Mais si on prolonge sur carte, dans son axe, cette barre rocheuse et donc la faille après sa disparition apparente vers le sud-est, on tombe effectivement sur...la salle de Noël ainsi que le fond du Vieux Lion d'un côté, et le terminus de l'affluent du Vieux Corbeau côté Chandelier.

Dès lors, tout devient clair et donne la carte zoomée ci-dessous. La carte géologique actuellement éditée est légèrement erronée, et la faille du Sarrat de l'Etreuil, subverticale, passe en fait exactement dans l'intervalle de quelques mètres séparant le Vieux Lion et le Chandelier.

 

Ce type de faille peut parfois représenter un écran impénétrable sous terre, ou à l'inverse être utilisée pour le creusement d'un drain majeur. Dans le cas du Chandelier, le réseau en a déjà traversé plusieurs sans pour autant être inquiété. 

Cette situation explique bon nombre de choses, contrariétés, perspectives et réussites rencontrées durant la quête de la jonction :

- Les cheminées remontées par Etienne (ainsi que la grande cheminée de 50m rencontrée un peu avant) sont situées du"mauvais"côté de la faille (à quelques mètres près) et sont donc chapeautées par plusieurs mètres de marnes en surface, masquées par les sols forestiers. Elles n'auraient jamais pu déboucher.

 - La salle de Noël représente la paléo-perte drainant, au niveau de ce contact masqué, un petit bassin marneux. Cette paléo-perte est la cause majeure du creusement du Vieux Lion.

- Le trou du Vieux Lion, côté calcaire, était donc la seule alternative pour atteindre le niveau des paléo-drains du massif depuis la surface.

- Le chaos terminal du Vieux Lion longe le front de faille en direction du sud-est.

- Le franchissement souterrain de la faille est relativement étanche à l'air (comblement sédimentaire de la zone chaotique).

- Cette faille a témoigné d'une activité assez récente (postérieure à la karstification).

- Les grosses circulations d'air rencontrées dans l'affluent du Vieux Corbeau ont lieu sous couverture marneuse et ne peuvent être reliées de façon simple à la surface.

La coupe interprétative est ci-dessous :


Rien n'est dû au hasard sous terre comme ailleurs. Associer la spéléologie et la géologie, une fois de plus c'est gagnant-gagnant...



samedi 5 décembre 2020

Les chanceux à la manoeuvre

Qu'on se rassure, le travail continue au Vieux lion !

Deuxième sortie de mise au gabarit secours du secteur des ressauts avant la zone de puits. 

L'hiver s'est installé sur le plateau de Sault...


Ambiance décembre, pas de dégel à l'ombre

Barbapapa en givre !

Il reste une petite séance de fignolage en faisant son sport individuel, et la cavité sera fin prête pour reprendre les choses sérieuses avec l'équipe à la mi-décembre. Ceux qui ne sont pas venus depuis un moment ne vont pas reconnaitre...