jeudi 27 janvier 2011

Rapport Expédition AKL 2009 en Chine



Le rapport de notre expédition en Chine en Aout 2009 vient d’être publié : 110 pages, 16 km de première et 23 nouvelles cavités…

A la fin de l’ouvrage, certains participants ont tenu à écrire ce qu’ils ont ressenti à la suite de l’accident de Mélissa.
J’ai hésité à publier ce texte, plus long que ceux que l’on retrouve sur ce blog, écrit par Vincent Routhiaud (Vulcain).
Je le publie, avec son accord, en mémoire de Mélissa mais aussi pour rappeler à tous, et surtout aux nouveaux adhérents, que sous terre plus qu’ailleurs, il est primordial de faire attention à soi… et aux autres.



Hauts plateaux au nord ouest du Sichuan (sommets entre 5000 et 5500 mètres)
 
Vincent R. prospection 3500 mètres
 
Nord Ouest du Sichuan. Village d'ethnie Quiang d'origine thibétaine (entre 3000 et 4000 mètres)
Le récit de l’accident
Par Vincent Routhieau, pour l’équipe AKL

Le texte qui suit relate la journée du 8 août 2009. Il est possible que certains passages se soient déroulés différemment. Toujours est-il que deux mois après l'accident, ce que j'ai vécu et ressenti ce jour là est tel que je le décris ci-dessous.

Ce samedi 8 août, nous somme 7 à monter à « la montagne » pour deux jours : Mélissa, Anthony, Thomas, Frédéric, Alexandre, Su et moi. Nous dormirons dans une ferme. Frédéric y a déjà passé une nuit lors de la précédente expédition et il nous confirme les dires des « anciens » : « C'est à faire au moins une fois ».

La première partie se fait en 4x4. Deux voyages sont nécessaires pour monter tout le monde. Je fais partie du premier voyage avec Mélissa, Anthony et Su et nous attendons le reste de l'équipe, installés dans le salon d'une ferme en buvant du thé. La télé est allumée, la pièce est simple et agréable. Nous patientons tranquillement.

Le reste de l'équipée arrive et c'est tout une expédition qui se met en branle. Nous avons 20 min de marche pour atteindre notre lieu de vie et nous sommes accompagnés par six paysans chinois qui se font une obligation de nous aider. Je me débrouille bien : j’ai un sac et un kit au départ… mais je me retrouve rapidement à vide.

A la ferme, c'est l'effervescence. Nous faisons la connaissance de la grand-mère, du grand-père et de toute la famille. Le lieu est idyllique.

Benquiao , vallée vue du puits de l'accident (1500 mètres)


Après nous être désaltérés, nous formons deux équipes. Frédéric, Thomas et Alexandre iront au Puits Soufflant. Mélissa, Anthony et moi irons au gouffre « Tu He Tu Feng Tian », découvert lors de l’expédition 2006. Ce gouffre est connu jusque vers -70 m et il est estimé à au moins 150 m.

Le chef de famille nous guide et Su assure la traduction. Le gouffre est à 10 min à pied de la ferme et il est entouré de ronces et d'arbustes, ce qui nécessite l'usage du coupe-coupe. Pendant que notre guide nous ouvre le chemin, nous cassons la croûte tout en profitant de la vue.
Su et notre guide nous laissent. Nous leur donnons rendez-vous à la ferme vers 20 h. Mélissa est fatiguée mais elle se propose pour équiper. Nous lui laissons un temps d'avance. A part la tête de puits équipé en 2006, il y a du spit à planter.

Anthony et moi papotons tranquillement à la surface. Un « libre » nous parvient et nous commençons la descente tout en levant la topographie. Je suis impressionné par le gouffre. Savoir que 150 m de vide s'ouvrent sous moi me fait frémir. Je vise Anthony avec le laser. 60 m de verticalité nous séparent. Plus bas, nous entendons le bruit du marteau sur le tamponnoir actionné avec énergie par Mélissa. Anthony m'annonce que la voie est libre. J'installe mon descendeur. La corde est très lourde. La descente est lente et je dois soulever la corde pour progresser. J'arrive finalement à une déviation d'où j'effectue la visée suivante. 40 m me séparent d'Anthony qui est arrêté à un fractionnement. La première longueur de corde fait donc 100 m. C'est ma plus grande longueur d'un seul jet. Je rejoins le fractionnement. Anthony est descendu au point suivant, 20 m plus bas. Mélissa doit être 30 m sous lui. J'aperçois sa lumière. Elle vient de mettre en place une déviation. Elle laisse filer le restant de sa corde dans la verticale et elle prévient Anthony : « La corde est trop courte. Nous n’arriverons pas au fond aujourd’hui. Je remonte pour transformer la déviation en amarrage fixe. Tu pourras me rejoindre.»

Anthony se tourne vers moi. C'est à ce moment que Mélissa pousse un cri. Je vois un trait de lumière se précipiter dans le noir.

Anthony se retourne, paniqué. Il soupèse la corde en-dessous de lui. La corde est libre. Mélissa a disparu. Il n'arrête pas de répéter « Merde, merde, ce n'est pas possible. Pas toi ».
Il l'appelle. Pas de réponse. Quant à moi, je suis sans voix, comme résigné, comme si ça devait arriver. Mon esprit me dit que c'est fini. J'ai peur qu'Anthony, son copain, ne fasse une connerie. C'est alors qu'il reprend ses esprits et qu'il m'appelle :
« Vincent, Mélissa est tombée. »
« Oui, j'ai vu. »
« Va chercher les secours. Fais vite. »
« OK, je remonte. »

J'attaque la remontée. C'est long. J'ai peur. J'ai des pensées noires : un geste de désespoir d'Anthony, l'organisation difficile d'un secours en Chine, la corde me ramenant à la surface qui cède… mais je dois monter et le plus rapidement possible. Je fais de mon mieux. Les râles d'Anthony déformés par le volume du gouffre m'accompagnent. Je ne sais combien de temps je mets pour sortir. Un sentiment égoïste de soulagement m'étreint lorsque je sors du P100. Je suis sorti et je ne veux pas redescendre dans cet endroit maudit. Le chrono tourne. Je dois me dépêcher. Je cours comme je peux jusqu'à la ferme. Il fait chaud. J'arrive tout haletant. Su est là. Je bredouille un anglais difficile :

“Su, we have an accident. Mélissa fall. You need to call professor Wan. The other must come. »
“What happened ? “
“Accident, you need to call professor Wan.”
“Okay. How is she ? “
“I don't know. She is fall. Maybe die. “
“ Okay.

Su est paniqué. Il appelle le professeur. L'appel est passé. Il ne reste plus qu'à attendre. Chaque seconde dure une éternité. Nous décidons avec Su de revenir au bord du trou. L'attente est tout aussi longue. Su s'approche du gouffre. J'ai peur qu'il chute et je le tiens à distance. Finalement, Su se propose pour aller prévenir l’équipe du puits Aspirant. J’ai mon téléphone dans mon sac. Il me donne son numéro et celui du professeur Wan et il part chercher l'autre équipe. Je tourne en rond, mais je dois attendre les copains. C'est la règle. Je m'approche de l'entrée. Un bruissement lugubre me parvient. Les pleurs d'Anthony. Je ne sais pas qu'Anthony a une corde de 7 mm dans son kit. Je l'imagine paniqué, pendu au bout de sa corde en plein vide à pleurer Mélissa. C'est l'horreur !
Je ne veux pas redescendre dans ce trou. Je ne veux pas voir ce qu'il y a au fond, mais je ne peux pas le laisser tout seul. Ce n'est pas humain, mais je suis effrayé par le P100. Je réalise alors que nous avons un kit de cordes supplémentaire à la ferme, ce qui nous permettra de rejoindre Mélissa. Je fais l'aller-retour. Si je descends, je dois le dire aux copains. J'appelle le professeur Wan. C'est Patrick qui décroche « On est là, on arrive » - « Okay ».
Mais je dois descendre. Pour Anthony. J'écris un mot sur la pochette topo que je pose bien en évidence :
Mélissa a chuté de plusieurs dizaines de mètres. Je descends avec un kit de cordes. Il est 17 h. Vincent.
Je surmonte ma peur et je commence la descente avec les pleurs d'Anthony. Je ne peux imaginer ce qu'il doit vivre. Je l'appelle pour lui signaler que quelqu'un arrive, en espérant lui donner un peu de chaleur. Arrivé à -60, je transforme la déviation en fractionnement. Je me suis donné ce but pour surmonter ma peur. A ce moment, je crois entendre du bruit au-dessus de moi, mais ca ne peut pas être les copains. Ils ne peuvent être arrivés aussi vite. Je continue ma descente. J'arrive à -100. Je lève la tête et je vois une lumière à -60. C'est Marco. Les copains sont là. Ils ont été très rapides. Marco me rejoint au fractionnement. Je ne peux dire à quel point je suis soulagé. Au fond de moi, je reprends vie. Il est comme mon sauveur. A partir de maintenant, c'est différent. Nous n'échangeons que quelques mots. Il me double et descend au fond voir ce qu'il en est. Quant à moi je finis d'équiper proprement.

Lorsque la corde est libre, je continue ma descente. J'arrive en bout de corde et découvre la jonction avec la 7 mm. Je raboute la corde de 200 m avec celle dans mon kit. 10 m plus bas, je plante un spit et j'installe un fractionnement. Je veux faire au plus rapide, mais je me trompe, je recommence. J'arrive finalement au fond du gouffre, -200 m. Mélissa est étendue au sol, une couverture de survie la recouvre. Immédiatement, Marco se dirige vers moi. Nous n'échangeons qu'à demi-mot. La situation est grave. Nous devons être forts. Nous n'avons pas le choix. Je m'approche d'Anthony. Il est effondré, mais il s'accroche. Je ne sais pas quoi dire.
Marco n'a pas réussi à prendre le pouls de Mélissa. Jean-Marie, le médecin du groupe, doit être arrivé à l'entrée du gouffre. Marco remonte pour l'informer et lui dire de descendre. Anthony et moi attendons sa venue. Je devrais dire aussi « avec Mélissa », mais je n'y crois plus. Anthony lui y croit. Il lui parle. Comment pourrait il faire autrement ?
Lorsqu'un bruit de cailloux se fait entendre, il la protège en se mettant au-dessus. Je n'ose pas lui proposer de déplacer Mélissa. Marco nous a descendu des couvertures de survie, nous installons un point chaud au dessus d'elle.
Il me raconte comment il a vécu les trois dernières heures, comment il l’a trouvée, la façon dont elle a respiré pendant 1 h. Nous essayons de comprendre les raisons de la chute. Anthony est fort. Son monde s'écroule, mais il s'accroche. Quant à moi, mon cerveau a érigé un rempart face à tant de douleur et d'horreur. Je ne dois pas craquer. C'est le minimum que je puisse faire pour lui, mais ce n’est pas facile. Jean-Marie nous rejoint vers 20 h. Il a son kit médical. Anthony l'accueille avec soulagement, mais il reste nerveux. Notre docteur se dirige immédiatement vers Mélissa pour l'ausculter. Je l'assiste. Anthony se tient à l'écart le temps du diagnostic. Je note sur une feuille du carnet topographique ce que Jean-Marie me dicte. Je me souviens d'un seul mot polytraumatisme. Il va la mettre sous perfusion, mais juste avant, il donne un mot à Anthony qui va remonter. Il doit le remettre à Patrick. Sur ce mot, il est écrit civière vite.



Je sors le matériel de perfusion. Nous nous activons autour de Mélissa pendant qu'Anthony attaque la remontée. Il remonte vite.

Dès que sa lumière a disparu, Jean-Marie se retourne vers moi. « C'est fini ». Il est bouleversé. Des larmes lui montent aux yeux. A moi aussi. « S'il te plait, Jean-Marie, pas toi. J'ai réussi à tenir jusqu'ici ... ».
Il m'épaule et il se reprend « Allez, on va se faire un point chaud et attendre Marco ».

Nous déplaçons Mélissa hors de la zone du puits. C'est la première fois que je vois un corps sans vie. Mon cerveau a déconnecté. Pas de sentiment. J'exécute. C'est horrible, mais comment faire autrement. Nous déplaçons aussi le point chaud et nous nous mettons à l'abri. Jean-Marie m'explique que le mot remonté par Anthony est un code en cas de «mauvaise nouvelle ». Pour protéger Anthony. Au-dessus de nous, des bruits de tamponnoir et de perfo se font entendre. Ce sont les copains qui installent l'équipement pour la remontée de la civière.
Deux heures s'écoulent. Marco nous rejoint. Nous n'allons pas risquer le sur-accident et comme plus rien ne presse, Mélissa sera remontée demain.

Nous attaquons la remontée des 200 m de « Tu He Tu Feng Tian ». Je sors vers 23 h, exténué. Patrick et Marc attendent à l'entrée. Je suis marqué par le visage défait de Patrick.
Nous attendons que tout le monde sorte et nous retournons à la ferme. Une partie de l'équipe est ici, une autre au village, dans la vallée. Claire et Josiane sont avec Anthony. Certains dorment, d'autres reprennent des forces. Personne n'a encore réalisé ce qui vient de se passer. La nuit n'est pas facile, mais la fatigue nous aide à trouver le repos.

Le lendemain, nous commençons le secours vers 9 h 45. Je descends avec Josiane pour conditionner Mélissa dans le brancard en vue de la remonter. Nous ressortons vers 18 h.

C'est à ce moment que je craque. Tout remonte d'un seul coup, le cri de Mélissa, l'image de sa chute, la panique d'Anthony, ses pleurs, l'attente, la descente, l'arrivée de Marco et de Jean-Marie, le conditionnement…

Mélissa était géniale. La vie est merveilleuse, mais, je l'ai appris, elle peut être aussi injuste et horrible.
Je ne souhaite à personne de connaître ce qu'Anthony a vécu. Il a été fort. Très fort. Toutes mes pensées vont pour lui.
Merci à toute l'équipe qui a été forte et unie pendant et après ce drame.

dimanche 23 janvier 2011

Désobstruction hivernale

participants : Laurent, Nico A., Seb H., Delphyn et Berna du 66

Samedi 22 Janvier 2011

Nous revoici au trou de la Pause pour s'attaquer à la jonction des deux tronçons de réseau fossile dans le but de poursuivre l'explo. Les températures sont polaires et il neige. Nous mettons en place le vieux groupe electrogène de l'ESR pour disposer d'un burineur sur le chantier.
Le courant d'air à l'entrée est particulièrement costaud : l'air aspiré englace le ressaut d'entrée ainsi que le cône de terre en bas de celui-ci, même la neige y tient !
Bien vite, le burineur s'avère inefficace car tournant à la vitesse d'un tamponnoir à main. la gègène est en train de rendre l'âme... Nous effectuons tant bien que mal un premier élargissement pour travailler plus confortablement.

Pendant ce temps, Nico contourne l'obstacle par le méandre pour estimer la distance restante. 20 mn plus tard, on s'entend distinctement à quelques mètres, nous sommes dans la bonne direction...
Profitant de sa position et du courant d'air favorable, Nico découvre qu'une partie du zef s'engage dans un méandre fossile, suite probable du supérieur. Vision sur du pénétrable 1m plus loin et echo. Nous avions délaissé ce passage à l'époque pour se concentrer sur le méandre inférieur canalisant la majorité de l'air mais finalement ce fossile pourrait représenter une sérieuse alternative.


vue sur le massif (remarquez le pendage caractéristique)



Mise en place du groupe electrogène


Le soupirail d'entrée



pause déjeuner ambiance Vercors



La galerie fossile




Bifurcation entre le réseau sup et le méandre inférieur (le départ de trou sous Nico) canalisant le courant d'air
Mais nous n'en sommes pas encore là : pour l'instant nous devons nous résoudre à poursuivre la désob avec le ferfo sur accus. Nous gagnons quand même un bon mètre dans la journée, avec vision probable sur la sortie.
Pour la prochaine fois, nous tenterons d'être assez nombreux pour creuser des deux côtés en même temps, la désob côté aval étant nettement plus simple (pas besoin de remonter les remblais). La journée s'achève avec un bon sentiment d'optimisme, même si nous savons que le travail sera long.





Manoeuvre nocturne

participants : Jean Claude, Philippe, Guillaume, Laurent

Nous nous sommes retrouvés jeudi soir au gouffre de Cabrespine avec Papy de retour sur le terrain et une vingtaine de pompiers du GRIMP venus de tout le département.
Le but était de monter la grande tyrolienne et de la tester afin de résoudre les éventuels problèmes constatés (flèche, frottements de la civière, amarrages...).
Celle-ci doit en effet pouvoir être montée rapidement en cas de secours et sera de toute façon utilisée lors de la prochaine manoeuvre régionale du SSF 11.
Pour les spéléos du club, une mission subsidiaire : vérifier les amonts de la rivière souterraine où une arrivée massive de boue d'origine inconnue a été constatée quelques jours auparavant sans qu'il y ait eu de crue à l'extérieur.
Pendant que les pompiers montaient la tyro, nous nous sommes donc engagés à trois dans l'amont que nous avons visité de fond en comble jusqu'à la porte du Barrenc (superbe partie d'ailleurs). Toute trace de coloration marron de la rivière avait disparu dans les arrivées d'eau contrôlées. Il s'est probablement produit un effondrement localisé et limité entre les pertes de la rivière et cette partie du réseau.
Plusieurs constats cependant : de nombreux tas de guano récents au niveau des chatières (déplacement d'une partie de la colonie ?) et découverte d'un arthropode cavernicole transparent d'un centimètre et demi que je n'avais encore jamais vu. Il serait peut être intéressant d'étudier la faune de ce secteur.

Nous avons rejoint ensuite l'équipe tyro pour aider à finaliser l'installation et assister à l'évacuation d'un beau bébé de 82 kg . Franchissement sans encombres du col au dessus de l'échafaudage et sortie physique sur les balcons avec l'aide de 7 forçats ce qui n'était pas de trop.
Repas en commun et bonne humeur ont clôturé cette sortie.

jeudi 20 janvier 2011

Aven Yves : le quatrième état de la matière

Samedi 14 Janvier 2011-01-20

Patrick, Jean Marie

Nous démarrons tôt : descente vers 9h40. L’objectif est de vérifier une concavité perchée dans le Tiramisu inférieur.
Chatière étroite qui s’ouvre transversalement sur le plancher d’une belle galerie. Aussitôt la physionomie change totalement : à gauche (amont) la galerie vient d’une conduite forcée remontante dégagée par William, semblant bouchée. A droite (aval) le sol descend doucement, le plafond avec un chenal de voûte marqué reste horizontal. Il dépasse un puits de 5/6 mètres et bute sur la paroi opposée dans une marmite remplie de terre. Sylvain et Guillaume sont déjà allés voir sans repérer de suite (voir épisodes précédents). Je tiens à vérifier et à creuser au cas ou.
Nous mangeons dans la petite salle au bas du puits (photo) puis j’équipe en vire pour le traverser. Pour une fois tout se passe bien ; nous atteignons notre cupule et là 2 surprises !
La bonne : il y a bien un départ : conduite forcée obstruée !
Salle en bas du puits (-132)


Départ de la vire (-126)

Départ de la conduite forcée obstruée, bauge de l'Entité

La mauvaise : nous commençons à creuser. 1° coup  de pelle : il nous faut 5 minutes pour dégager la pelle de l’emprise de l’Entité. Comment nommer cette chose ? Cela n’a rien de la crème onctueuse du fond de la Pleine Lune. Rien non plus de la pâte sablée, si agréable à creuser du Tiramisu fossile. C’est mou, mais d’une viscosité et d’une adhérence innimmaginable. D’ailleurs je n’avais pas de sangle pour tenir la perfo mais il m’a suffit de la poser contre la paroi pour qu’elle s’y aimante !!! Nous creusons au burin. Les déblais se figent en un plancher suspendu, bien commode au-dessus du puits. Mais nous devons nous rendre à l’évidence : notre matériel est inefficace sur cette "substance". Nous reviendrons avec un bios made by Jean Michel ; il trouvera une solution. C’est mon 3° passage dans ce réseau, mais le 1° avec un kit. Le plancher est creusé d’une tranchée qui laisse descendre le kit mais empêche toute tentative de l’extraire…
Nous arrivons péniblement à la salle Félix. Patrick commence à être naze. Un peu plus haut il a du mal à passer le ressaut de terre menant à la salle du secours. Je lui prends son kit et commence à être inquiet sur sa capacité à remonter le puits d’entrée. Nous y arrivons. J'essaie de cacher mon inquiétude. Patrick commence sa remontée, je nettoie mon matos en regrettant de ne pas avoir suivi l’atelier d’autosecours de Nicolas. J’essaie de me remémorer la manœuvre de décrochage…
Je vais voir ou il en est… Surprise : il est presque en haut. En fait il a du garder ses dernières réserves d’énergie, ou est-ce la force du désespoir ?
Nous ressortons vers 20h40, après 11 heures d’explo intensives. Il reste à faire la topo de ce réseau, à deséquiper et profiter de la sortie pour mettre quelques coups de bios dans l’Entité. Ce ne serait pas la première fois qu’une conduite complètement obstruée débouche sur quelque chose.

lundi 10 janvier 2011

Initiation et perfectionnement (et première ?) à la mateille.

Super journée enrichissante pour le club, qui en préfigure d'autres : les besoins sont grands sur les techniques sur corde !
Au total 12 personnes se sont perfectionnées, dans une cavité qui s'y prète bien, même si on était nombreux quand même ...!
Pendant qu' Henry (malgré une grosse angine) enmène un gros groupe équiper en double le puits d 'entrée, je monte un petit atelier montée/ descente et passage de noeuds, dans un chène près du trou. La pluie nous incite à descendre rejoindre tous le monde, Sybille et Edouard se lancent dans le vide pour leur premier grand puit, puis nous trouvons les "initiés" qui remonte déjà du fond.
Nous cassons la croute dans une galerie annexe, la seule horizontale, dans une bonne odeur de guano ( et de nouilles chinoise ) !
La seule horizontale pour l'instant, car en remontant Sylvain et Henry ont le réflexe de s'avancer dans un boyau légèrement désaxé "pour voir"... et se retrouve dans du vierge !! Avec à la clé une belle verticale, après une petite désob. Je laisse Sylvain commenter ce qui pourrait être la suite de ce réseau exploré pour la première fois en 59.
Un petit atelier décrochement à la base du puits d'entrée, avec de grands moments ("écarte ses jambes et pousse fort avec ton bassin !"), les salamandres ont du être surprises par tant d'agitation, puis tout le monde remonte à son rythme.
TPST: 7/8 heures.
On se remet ça en Février ?? Au programme, auto-secours ( remplacer du matos perdu, remonter un pote en difficulté), ou toute autre demande !
A +

Retour aux sources...de l'Agly

Laurent, Nicolas A.

Après 18 ans de pause, nous revoici dans le trou de la Pause (elle était facile...).
Nous nous étions acharnés pendant deux années (40 sorties environ) sur la désobstruction de ce méandre soufflant qui pouvait nous conduire à l'Agly souterrain. Ce chantier avait commencé après les grosses premières à Vignevieille et s'était arrêté sur ras le bol après 200m pour une profondeur de -30. La découverte du SP4 à Belvis au même moment allait nous occuper les années suivantes.
Mais il restait un sentiment d'inachevé...
Presque tous les protagonistes de l'époque ont changé de voie et ne sont plus dans le milieu spéléo, c'est donc avec la nouvelle génération que le travail reprend.
Nous nous engageons sous terre vers 9H30 et je comprends assez vite les raisons qui nous avaient poussé à arrêter : aucune étroiture n'a été calibrée, tous les passages ont été franchis à l'arrache (une vingtaine). Le décalage avec notre gestion actuelle des chantiers me saute à la figure.
A mi-méandre, une dune de sable formée par une crue costaud (99 ?) nous bloque le passage. Nous nous acharnons deux bonnes heures pour élargir au dessus par divers moyens. Finalement Nico s'engage et se coince tête en bas dans l'étroiture suivante et expérimente quelques minutes d'angoisse; je ne peux atteindre que ses pieds que je manipule tant bien que mal. Il passe enfin et visite une partie de la suite. Le courant d'air qui augmente régulièrement depuis ce matin nous pousse à perséverer.
A mon tour je m'engage et bien vite ressens la même angoisse que Nico, impossible de passer le sternum là où avant ce n'était qu'une formalité, ma carcasse a dû encore prendre du volume après mes vingt ans... je suis contraint à un recul plutôt acrobatique.
Nous ressortons pour déjeuner mais c'est une bonne pluie froide qui nous attend à l'extérieur. Nous mangerons donc dans le trou, tout en réfléchissant aux différentes options.
Finalement c'est une solution raisonnable qui va s'imposer : plutôt que de calibrer tout le méandre, nous décidons d'en shunter la moitié en réunissant les deux tronçons de réseau supérieur de la cavité. Il y a à peu près trois mètres à ouvrir mais le gain de temps et d'énergie sera considérable, en plus à l'abri de l'eau.
Une partie de l'après midi est consacrée au commencement de ce travail. Nous ressortons vers 16h avec une bonne stratégie pour la suite des opérations.
L'idéal serait, après l'ouverture du supérieur qui peut se faire sur un WE, de calibrer la suite avec groupe électrogène et marteau piqueur (pour éliminer les strates de grès à l'origine des retrécissements). Le fond sera alors accessible dans de bonnes conditions.
Une bonne idée de camp pour le printemps... avec peut être l'Agly souterrain à la clé.

samedi 8 janvier 2011

Paichaires suite : Tempête… dans un verre d’eau


Vendredi 07 janvier.
Laurent, Patrick, Jean Marie

Nous devions aller à la perte de Missègre mais suite à une énième défaillance d’Henri une heure avant le rendez-vous nous changeons d’objectif et nous nous retrouvons à Mouthoumet.
Je descends le ressaut ou Laurent et Nico ont fait le dernier tir. Le courant d’air est facilement mesurable : il est nul. Il faut dire que les conditions météo ne sont pas avec nous.
Le dégagement des débris se poursuit facilement. En sortant un bloc, le « noir » apparaît enfin : méandre «étroit » avec indices d’un élargissement. Nouveau tir. Les débris cette fois chutent au fond, je descends d’un bon mètre : coté est le méandre se pince dans toutes ses dimensions pour se terminer par un orifice de quelques centimètres. Laurent qui prend ma place dégage quelques blocs coté ouest mais ce n’est guère mieux. A revoir par bonnes conditions météo pour vérifier la présence de courants d’air mais le chantier semble considérable.

mercredi 5 janvier 2011

Sortie initiation et perfectionnement Dimanche

Ola la compagnie, mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année souterraine, pleines de premières et autres explorations !

La sortie de dimanche aura lieu à l'aven de la Mateille, rendez-vous sur la place de Missègre vers 9h00/9h15.
Au vu du nombre prévu de participants ( 12 !), Henry va essayer d'avoir un local au village pour voir et revoir certain points au sec (météo pas avec nous...) avant la descente dans les puits .

J'en profites pour vous faire part de l'arrivée d'un nouveau au club, mon collègue Florian, qui depuis la sortie à l'Aven Yves en veux encore plus ! Pompier volontaire à carca, voila encore du sang neuf au SCA.

A dimanche !

P.S: Guillaume, dis moi si Olivier à besoin de matos !