mardi 30 juillet 2024

5 heures au frigo et un peu de première

Mardi 30/07/2024

Perte du Chant du Loup

Participants : Alary, Henri, Laurent

TPST : 5h

Retour rapide sur les lieux après la sortie de dimanche dernier (voir post précédent); avec cette fois de quoi étayer le passage menaçant.

La sécurisation se fait sans encombres, puis un coup décisif est donné au seuil encore un peu étroit.
Alary place le thermomètre en bas du premier ressaut le temps de manger.
Verdict : le courant d'air est à 10,3°C. Même pour le massif c'est particulièrement froid...
A l'extérieur, au sol, la végétation est agitée par le courant d'air à plus de 10m de l'entrée. A cet endroit, on peut manger en se gelant les pieds tout en suffocant à hauteur de tête !
En parallèle nous assistons à l'assèchement de la perte en temps réél, soit quelques heures. Seul un mince filet d'eau persiste plus en amont, à l'entrée de la doline nivelée et comblée.

Après la pause et quelques gamattes, nous passons l'obstacle terminal de la cavité et arrivons dans un secteur nettement moins menaçant en bas du ressaut. A gauche un méandre pleine roche  que nous avions vu depuis en haut s'arrête sur colmatage de petits blocs.
A droite une galerie à l'origine assez large se devine derrière un vestige de plancher calcité :


Nous passons et explorons quelques vides entre paroi et remplissages soutirés. L'ensemble donne l'impression d'une cavité ancienne en partie démantelée et rajeunie par une phase tectonique récente (pour rappel, nous sommes sur le contact entre les roches de socle du massif de Mouthoumet et la série calcaire dévonienne).

Lucarne menant à la galerie de droite

A la recherche de la suite

Vestige de plancher de galets allochtones (formations du Silurien) entièrement calcité, puis brisé et soutiré

Le courant d'air est repéré sortant du sol sur une surface de 3m² environ, contre paroi. Nous sommes à 7m de profondeur, et il est possible qu'en temps normal, on puisse entendre le murmure de l'eau souterraine qui ne doit pas être très loin sous cet endroit.

Nous passons deux heures de plus à commencer les travaux de déblaiement du sol. De petits vides apparaissent un peu partout, à chaque fois parcourus par le vent des profondeurs cherchant à se frayer un passage.
Ce n'est pas encore la grande découverte mais une étape importante a été franchie aujourd'hui et le chantier confirme tout son potentiel, même s'il reste du boulot.


dimanche 28 juillet 2024

On ouvre un commerce de terre pluri-séculaire AOC Corbières

Samedi 27 juillet 2024

Participants : Daniel.M, Henri, Alary

TPST: 6h / Vallée de Saint Pancrasse "Trou du Buis"


Cette fois-ci, on est au Trou du Buis (anciennement Trou du Sureau, mais le sureau est mort) pour traquer son souffle frais dans ses boyaux joliment creusés. On débute la journée vers 10h, par un élargissement et un décaissement des 2 premiers mètres de l'entrée, afin de pouvoir manœuvrer le train de gamattes. Ça ne fait pas long feu, et on déblaye rapidement les lieux. Puis, la forte pente en terre qui suit est rabotée pour que le chemin de fer ne ressemble pas à une montagne russe. Et enfin, nous nous en allons attaquer le fond. 

Fond en début de séance
Comme nous ne sommes que trois, nous utilisons la tactique des sacs, bien pratique pour conditionner le sol que nous extrayons. C'est à ce moment-là que nous pensons à établir un businesse juteux de vente de sacs de terre ultra-fertile, certains tablent sur 2€ le sac, d'autres plutôt 30€... à voir si on déroche le label AOC Corbière ! La matière extraite est conditionnée sur place, et stockée à bonne température dans une pièce à atmosphère contrôlée placée à 10m du site d'extraction... on va aussi pouvoir vendre nos crédits carbone ! 

Nous tournons comme ça en alternant les postes durant quelques heures. Sous le sol meuble, nous tombons sur un socle d'argile super compact avec quelques petits galets, sûrement le sol en place avant l'arrivée des blaireaux. Et puis au bout d'un moment, Henri qui s'était acharné un temps pendant qu'avec Daniel nous sortions les sacs dehors, finit par passer. Le conduit bas mais large devient un peu plus haut mais étroit sur 1m30, puis tourne à gauche et avance sur 1m80. La suite pas encore pénétrable devant bifurque de nouveau vers la droite en descendant d'environ 1m sur 2m de long. Nous circulons allongés dans cette nouvelle portion, qui nécessite d'être creusée davantage au sol. Le souffle d'air au fond est très satisfaisant. 
Après la bifurcation à gauche
Portion descendante non désobstruée
Entre temps, Laurant passe nous rendre visite, voir si la boutique tourne bien. Mention spécials aussi pour la quantité de vie évoluant dans ce trou, il y en a pour tout les goûts ! En ce qui me concerne, voici un mâle de Meta bourneti finissant sa dernière mue, et bordant un magnifique aspect spectral !
Trop mims
Nous nous stoppons là pour cette fois, vers 17h.

Ouverture surprise...mais on joue la prudence

Dimanche 28/07/2024

Perte du Chant du Loup

Participants : Alary, Henri, Laurent

TPST : 5h30

Retour dans les Hautes Corbières pour poursuivre un des objectifs-phare de cette année.
En contexte de chaleur, la face nord du Canteloups, entièrement à l'ombre, est toute indiquée. Et le courant d'air froid du trou nous servira de climatisation naturelle...

Il reste encore un petit débit dans le ruisseau et la perte est donc toujours active. Nous nous relayons pour sortir les gravats de la dernière séance. Le courant d'air est carrément balèze et augmente au fur et à mesure de la journée.
Une première mesure percutante nous permet de commencer à visualiser le petit ressaut détecté au sondage la fois précédente. Il semble pénétrable...

La deuxième salve est décisive : avant même d'avoir évacué tous les débris rocheux, le passage s'ouvre.

Nous passons la tête et la suite est enthousiasmante : plus bas un conduit de type méandre pénétrable laisse apparaitre des parois à l'apparence saine, déchiquetées par l'eau avec un vestige de plancher stalagmitique intermédiaire emprisonnant de vieux galets. Ca tourne à gauche puis de nouveau à droite en descendant.
Le problème c'est qu'il faut passer sous un bloc d'une centaine de kilos, collé par de vieux remplissages et un peu de calcite, avant d'atteindre cette suite parcourue par un des plus gros zefs du massif et se dirigeant probablement vers le ruisseau souterrain inconnu.
Comme nous n'avons aucun moyen de connaitre la stabilité du bébé que nous avons par deux fois sérieusement secoué, nous prenons l'option raisonnable en ne tentant pas le franchissement sans avoir au préalable sécurisé Damoclès.

Après quelques réflexions et une prise de mesure, une solution apparait, mais il faudra revenir avec le matériel adéquat. Cela ne saurait tarder...

Etat des lieux en vidéo :


 

jeudi 25 juillet 2024

Réseau d'Albion: Traversée Aven Julien - Trou souffleur

Samedi 20 et dimanche 21 juillet 2024

Participants : Félix, Gilles, Alary

TPST: 17h / Réseau d'Albion (Saint-Christol, Vaucluse)


Au mois d'Avril, le projet de réaliser la traversée entre l'Aven Julien et le Trou souffleur via la rivière d'Albion se met en place. Dans cet objectif quelques nuitées au gîte de l'ASPA sont réservées, déjà connu de Gilles et Félix. Une chance de ce réseau, est l'extrême proximité de l'entrée par le trou souffleur (entrée originelle), placé à 5 minutes du gîte ! En amont de notre visite, nous épluchons la bibliographie concernant le réseau, fouillant les récits d'explos, les témoignages et les comptes rendus, nous mettent l'eau à la bouche ! Le réseau est en grande partie équipé en fixe pour les explorations en cours, c'était donc une superbe occasion de pouvoir descendre aussi bas sous terre, sans se préoccuper de l'équipement/déséquipement (évaluer à plus de 20h par les connaisseurs du trou... je vous laisse imaginer trouver dans ces immensités les centaines de spit et amarrages forés pendulé de tous les côtés...).

Pour re-situer le réseau, l'entrée originelle (Trou souffleur) culmine à 851m d'altitude, et est située aux abords du village. Il donne sur un réseau qui dépasse les 26km de développement et dont le point bas noyé est à 41m d'altitude (le point bas non noyé est à 83m d'altitude, niveau d'eau variable). De cette entrée, on tombe sur une rivière, et de là, de très nombreuses et grandes escalades sont réalisées, et ont permis de trouver d'autres entrées (comme l'Aven Julien 983m ou encore l'Aven Aubert 896m). Notre objectif sera de rentrer par l'Aven Julien, et de ressortir par le Trou souffleur, le point bas sera à la cote ±245, soit un -740 depuis l'entrée par le Julien.

Départ chacun de notre côté le vendredi, Félix depuis Sète, Gilles depuis Villeneuve, et moi, Carca. Je profite de ce déplacement pour passer la journée de vendredi dans le PNR du Lubéron, en bonne compagnie, chercher quelques bestioles. En fin d'aprèm, nous nous retrouvons vers 17h30 au Souffleur, et allons repérer l'entrée du Julien, situé à 1.2km à vol d'oiseau. 

Voilà notre entrée
Puis direction le gîte, s'installer, manger, et récupérer quelques informations supplémentaires devant l'immense topographie. 
Au détour d'un bon repas


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Le lendemain, nous arrivons au Julien après 8h, la température augmentant dehors, nous nous réjouissons de rentrer sous terre, vers 8h30. Les premiers puits s'enchainent bien jusqu'à rejoindre une première galerie bien concrétionnée vers -110.
Galerie de la Courtille
Au passage d'un carrefour, Félix nous propose un petit détour pour aller voir de belles coupoles en plafond.
Une des plus belles
S'ensuit quelques ramping pas bien méchants, alternant avec de la belle galerie horizontale, avant d'arriver sur le P50. Un joli vide agrémenté d'un peu d'eau chutant du plafond.
Vue depuis le bas
Nous arrivons alors dans la Salle de l'AZE, un très grand volume avec pleins de blocs effondrés partout. C'est déjà très impressionnant, mais ce n'est rien comparé à ce qui nous attend... Passage du puits de la vire (mc longeant le haut d'un P20), et nous entamons la galerie du costard ! C'est un beau conduit où l'on circule debout sans souci, avec de temps en temps, de beaux massifs de concrétions colorées d'un genre de jaune opaque et de blanc. Sous certaines concrétions, sont positionnées des bouteilles d'eau qui se remplissent, et que l'on peut boire (au jour du 25/07, nous ne sommes pas malades...)
Galerie du Costard
Souvent concrétionné sur la gauche
Belle couleur
Divers passages bas
Juste après, une belle série de puits nous amène vers les -385. Nous commençons à observer des silex de plus en plus gros sortir des murs ! Superbe contraste entre ces gros blocs ronds noir incrustés et la roche en place anguleuse blanche ! A un endroit, vers le puits du Yoyo, nous débouchons dans une salle à la morphologie impressionnante, comme si plusieurs puits s'étaient tous rejoints au même endroit, donnant de grosses goulottes toutes tournées vers le même centre, c'est aussi très volumineux !
Un puits parmi d'autres
Les silex
Retour dans de l'horizontale, où l'on suit une superbe faille très marquée ! La ligne de faille est marquée dans le sens haut-gauche, bas-droit sur la photo. Les mouvements sont bien visibles dans ce passage.
La faille
Après ça, arrive quelque chose qui m'était absolument sorti de la tête... une très longue série de grands puits nous faisant passer de -384 à -680. La descente s'amorce avec de petits puits, pas très hauts, pas très larges, on est en confiance. Puis arrivé au pied du P32 (-508), une bifurcation dans la morphologie des puits laisse entrevoir la suite colossale, et je me rends compte qu'on n'est absolument pas encore en bas de tout ça ! Car effectivement, ces grands puits sont très fractionnés, en tirées de 10 à 20m (sauf à certains rares endroits), et ça prend beaucoup de temps de passer tout ça. Nous en profitons pour essayer quelques photos, et vidéos.
Après le P32 (vidéos au-dessus), arrive le P53, et là, c'est l'hallucination devant l'immensité de ce puits. Je ne parviens pas à éclairer davantage, même avec mon spot (portée du faisceau supérieure à 50m sous terre), alors on se contentera d'une vidéo où l'on ne voit rien (ça va arriver souvent). Le P53 et le P70 s'enchainent directement.
A -637, nous prenons enfin pied sur une trémie de gros blocs, dessous, un gros P55. Puis nous débouchons enfin au sol (-680), juste à côté d'un beau ruissellement venu de plus haut. En cumulé, et bien que la descente soit heureusement coupée de quelques rares paliers et blocs, la verticale en directe frôle les 210m... soit, une Tour Montparnasse de haut. Il nous aura fallu presque une heure pour descendre tout ça ! On jette au passage un petit coup d'œil aux poulies du descendeur voir ce qu'il en est, car les descentes sont réputées abrasifs... et effectivement, la poulie du bas à complètement changé de forme, elle qui était habituée à de la 8mm, se retrouve bien chamboulé par cette 9.5 voir peut-être même 10mm ! Petit repas ici bien installé, avant de repartir. On remonte alors de 40m sur une corde parallèle, et arrivons à l'entrée du bien nommé Boyau Anal, ici, nous rangeons le matériel inutile pour essayer de le préserver, mais il ne le restera pas bien longtemps. 
On essaie tout de même de ne pas trop se tartiner, avant d'arriver sur un ressaut, un P10 et un P30, obligeant à ressortir le matériel, ce qui à vite fait d'engorger nos bloqueurs de boue. Ces deux puits sont équipés en double, mais nous descendons les un après les autres car c'est bien glissant ! Pour éviter de mauvaises surprises sur une corde boueuse, je fait un tour de bras supplémentaire avec la corde, ainsi, j'évite les à-coups qui me propulserai vers le bas sans que je puisse freiner. Pour faire encore un peu de corde, une E25 nous attend, un vrai régal de devoir tenir la gâchette de la poignée, remettre celle du crolle et réenclencher le pantin tous les mètres ! En haut, les muscles tétanisés par la gestion de la glisse font apparaitre quelques crampes (à ce moment, on pense à tous les puits que nous allons devoir remonter... heureusement là-bas, le matos sera propre, et la gestion de l'effort, olympique).
Haut de la E25
Un dernier boyau aquatique, boueux et bas, puis nous arrivons dans les Alizés, et enfin, la Salle de l'Acribologie. Une salle aux dimensions encore une fois gigantesques, qu'on a presque du mal à éclairer. 
De cette très grande salle, un long plan incliné terreux et glissant parfait pour la glisse contrôlée mène directement à la rivière d'Albion, point bas de notre sortie, à -740m. Pour arriver jusqu'ici, cela nous aura pris 8h30. Nous lavons notre matériel à l'aide d'une brosse à dent intelligemment emportée, et partons vers l'amont par cette incroyable rivière.
Un peu après L'Abbée
Quelques rapides
Toujours de grands volumes
Nous arrivons désormais sur un passage qui nous avait fait planer quelques doutes, la voûte basse... Et finalement, le niveau d'eau étant normal, nous arrivons à passer sans que l'eau ne dépasse le niveau du bassin ! C'est bien mieux comme ça ! Un peu plus loin, nous apercevons le pied de l'éboulis de la Salle des Artifices, sous lequel passe la rivière. 
Cet éboulis d'une soixantaine de mètres de haut, donne donc dans la Salle des Artifices, une salle encore et toujours absolument immense. Nous peinons évidement à l'éclairer.
Comme nous avons encore de la ressource et que nous sommes bons niveau timing, nous décidons de pousser voir l'amont, avant de commencer à remonter. Nous contions donc l'ascension de l'éboulis sur près de 80m, et passons à côté du bivouac. Un vrai espace de vie, avec même une balançoire dont les amarrages sont à 10m de haut au plafond... de quoi bien s'amuser. Quelque chose d'également hallucinant, c'est le niveau qu'atteint la rivière lors des crues, puisque cette dernière peut monter de 140m de haut, et donc atteindre le bivouac... En haut, nous débouchons dans une salle encore une fois absolument énorme, si ce n'est la plus grande. Des escalades monumentales sont en cours ici (et un peu partout dans le réseau d'ailleurs), et des plongées sont également faites à différents endroits. Ça redescend un peu, et nous retrouvons la rivière. Le conduit se rétrécit (5mx5m), et débouche sur un magnifique lac au bout duquel une petite tyrolienne est en place !
Bien sympa comme passage
On longe la rivière avec une main courante hors crue tonché de partout attachée à 2,5m de haut, puis le siphon n°1 se présente à nous. Au-delà de ce premier bain, nous en comptons aujourd'hui 6 autres, entrecoupés de grandes salles.
Siphon 1
Depuis ce point, nous remontons un peu dans le Réseau Amalgame, pour voir l'Arche de blocs et le P300. La légende veut que l'arche à, semblerait, récemment bougé...
L'Arche
Un peu après, nous arrivons au pied d'un puits d'une trentaine de mètres menant au pied du P300, nous n'apercevons pas grand-chose de ce dernier depuis le bas, il faudrait monter plus haut pour bien l'observer, mais quoi qu'il en soit, la topographie de ce puits escaladé donne des sueurs rien qu'en la regardant.
Un peu en dessous du P300
Ici se termine notre tour dans l'amont, retour vers le bivouac et la Salle des Artifices pour trouver l'éboulis remontant du puits André Gendre, un grand P114 (130 en réalité) absolument monstrueux. Nous entamons la grande remontée un peu après 20h, délestés de quelques couches de vêtements. Ce puits manque d'adjectifs pour décrire l'immensité qui nous entoure...
Après le P114, une série de ressauts sur une cinquantaine de mètres nous mène à un bon pallier sous le puits de l'Astrolabe (P76), où nous prenons le temps de manger un bout, et de se ravitailler en eau. Durant notre ascension, nous trouvons d'énormes pendules plein vide qui partent un peu partout dans des supérieurs, c'est absolument terrifiant ! Vers 22h30, nous arrivons tout en haut, dans le méandre de l'Ankou. Nous quittons la corde, car il n'y en a pas, malgré un vide étroit de quelques mètres en dessous, qui cumulé à la fatigue a de quoi mettre la pression par endroit, faut pas glisser... Ce méandre plutôt étroit mesure près de 750m de long, mais heureusement, notre portion à nous n'en fait que 250... Pour autant, ce n'est pas terminé, car nous sommes encore à -200 !
Nous veillons à rester groupés et à suivre très attentivement une série de points blancs pour ne pas se tromper de chemin, et éviter de finir dans des trucs terribles. Au bout de 45 minutes, nous quittons le méandre et arrivons dans notre dernière série de puits, dont le plus grand est un P42, c'est tranquille. Les crampes qui nous inquiétaient, se sont finalement manifestées que dans le dernier puits, à cause de la fatigue. Cette longévité est du au fait que nous avions les pieds contre paroi 85% du temps, permettant de se stabiliser sans forcer et aussi que les puits sont fractionnés en tirés raisonnables. Puis, vers 1h45 le dimanche, nous mettons la tête dehors, après 17h passées dans un autre monde.
En bref, une sortie extraordinaire, dont je retiendrai surtout les volumes, qui m'ont vraiment renversé. Une sorti record également, en termes de profondeur atteinte (-740m) et de temps passé sous terre (17h). Et un très bon entrainement pour le Berger en aout (on va peut-être voir les objectifs à la hausse du coup ! ). 

Retour au gîte, où un super repas nous attend, puis (et pas puits, c'est fini les puits) dodo. Quelques heures plus tard au matin, nous récupérons la voiture et les clefs du Julien, là où il se trouve. Puis nous prenons la route direction Fontaine de Vaucluse, à 31km d'ici à vol d'oiseau, voir à quoi ça ressemble. La journée est lourdement pluvieuse, mais une accalmie nous permet l'aller voir la résurgence. 
Très beau site
Nous pouvons dire à ce terme, que la boucle est définitivement bouclée !

mardi 23 juillet 2024

Stage techniques légères à Montrond-le-Chateau (Doubs)

Samedi 6 au samedi 13 juillet 2024

participants équipe technique légères : Félix, Pierre et Antoine (Cadre)


Un peu en retard, mais voici un petit compte rendu du stage techniques légères de Montrond le Château, dans le Doubs.

Quand j'ai vu que Rémy Limagne proposait cette année une option "techniques légères" pendant son habituel stage de juillet, je n'ai pas hésité un instant pour m'inscrire.

Lors du stage précédent sur le causse Noir en avril, j'ai pas mal discuté avec Antoine (qui sera notre cadre pendant ce stage, mais que je n'ai pas eut sous terre lors du stage précédent), et on commence déjà à planifier le fait de faire une journée de tests de matos pendant ce stage. En dernière minute, Pierre, mon binôme du stage dans le causse Noir en avril, décide de s'y inscrire. Ouf, je me sens moins seul! On sera donc 2 stagiaires + 1 cadre.

Samedi 6 : arrivée

Arrivée au gîte spéléo de Montrond le Chateau en milieu d'après-midi. On est une 50ène de spéléos au total!

Dimanche 7 : Gouffres de Lauzioles (et Poulerot)

Participants : Pierre, Félix, Antoine (cadre) + Christophe et Sarah en extérieur et à Poulerot

TPST : 5h

Profondeur atteinte : -76 (et -20 à Poulerot)

On est allé repérer 4 gouffres du secteur de Fournets-Luisans, accompagné de Christophe (présisdent du CDS du doubs) et de Sarah (spéléo du club de Christian) : Lauziloes, Féréoles, Charretier, Poulerot (=Huot). Ces cavités communiquent toutes soit par le son, soit par le courant d’air, le tout dans un volume de 50*50*150m

Christian et Sarah visitent Poulerot. Pendant ce temps, nous allons à Lauzioles. Nous sommes descendus jusqu’à -76, en techniques légères (corde de 6mm), nous arrêtant en haut de second ressaut suivant le P33. Après le P33, les puits deviennent très étroits, et l’équipement très sommaire.

Après être ressorti, on mange le reste de notre déjeuné en surface, puis on double le puits d’entrée de Poulerot en 6mm. En bas de celui-ci, on rejoint Christophe et Sarah, qui en profitent pour tester la 6mm pour la première fois.


Lundi 8: Tests dans la grange et Gouffre de la Belle Louise

Participants : Pierre, Félix, Antoine (cadre)

TPES : 1h TPST : 5h

Profondeur atteinte : -90

On commence la journée par tester les efforts engendrés par la remontée et la descente dans la grange. Un Y en corde semi statique est équippé en fixe (oreilles d’environ 40cm) dans la charpente, bien serré par des (années?) d’usage. Nous accrochons le dynamomètre dans le Y (en mode mousqueton de confort), et y accrochant la corde. Antoine fait 5 montées/descentes sur les diverses cordes : montée normale ou brutale, descente brutale au début, puis en douceur pour la fin de la descente.

On n’a pas dépassé 2.2 fois le poids de la personne qui monte/descend. À noter, que le fait que le Y soit en corde en semi-statique a probablement amorti un peu.

 

À 10h, on rentre dans l’Aven de la Belle Louise, en équipant 2 voies (brochée et spitée) dans le puits d’entrée. Le puits des cannelures était bien arrosé, même en allant chercher le petit hors crue : il y aurait moyen d’équiper un hors cru bien plus efficace en rajoutant quelques spits et Afs. En bas de ce puits, il y a des dizaines de sangsues, probablement apportées par la crue.

Après le dernier puits figurant sur la fiche d’équipement, on suit la rivière sur quelques dizaines de mètres, avant d’être arrêtés par une grosse bassine d’eau bien profonde : heureusement, il nous reste une petite corde, qui nous permet d’équiper une vire au-dessus.


Nous visitons ensuite le réseau horizontal, avant de ressortir : sortie à 15h !

 

Mardi 9 : Gouffre du Mont Ratey 

Participants : Pierre, Félix, Antoine (cadre)

TPST : 8h30

Profondeur atteinte : -150

C'est une perte active, dans laquelle se jète un petit ruisseau (peut-être 1 ou 2 L/s lors de notre visite), mais qui semble avoir bien coulé peu de temps avant (probablement suite aux gros orages du samedi). On descend une belle suite de puits et de ressauts, la plupart actifs. Le dernier puits (P32), est particulièrement arrosé, et je fini bien mouillé, malgré la combi enduite, en l’équipant (même en allant chercher le hors crue autant que possible). Au cours de la descente, on a rajouté un spit et de nombreux amarrages forés pour améliorer l'équippement (et remplacer une partie de l'équipement détruit lors d'élargissement de certains passages étroits).

On part ensuite dans la galerie de la toison d'or : c'est l'endroit le plus concrétionné que j'ai vu dans le Doubs (qui n'est globalement pas très concrétionné). La fiche d’équipement mentionne 2 vires. Les informations qu'on avait reçu laissaient penser qu'il y en aurait peut-être 3. Au final, il y en a 4 : on est donc obligé d'utiliser la corde du petit ressaut final pour équiper la dernière (Antoine s'y colle, n'ayant plus de corde semi-statique, et l'équippement étant un peu engagé). On décide de couper le rab de ma corde semi-statique (de la 3ième vire) pour la laisser en fixe comme aide à l'équippement sur la partie la plus exposée de la dernière vire, les points étant très éloignés, et le sol très glissant.

Au retour, Pierre déséquipe, pendant que je mets à jour la fiche d’équipement. Un peu avant la sortie, Antoine prend le relai sur la fiche d'équippement et me prend le kit perfo, et m'envoie prévenir Rémy qu'on sortira en retard pour le diner, mais qu'il ne faut pas s'inquiéter. On arrivera au gîte à 20h.

Pour l’anecdote, nous avons eut besoin de seulement 2 kits 22L de corde pour arriver au fond. Un autre groupe y est allé 2 jours plus tard : ils avaient 4 kits de corde bien remplis pour le même objectif!

Mercredi 10 : Tests de matériel dans le hangar de Christophe

Participants : Pierre, Félix, Antoine (cadre), Christophe (cadre), Denis (cadre), Sarah (hors stage, du club de Christophe), Pierre B (amis de Denis, pratiquant les techniques légères)

TPES : 7h

Christophe, un des cadres du stage perf (et président du CDS du doubs) a une entreprise de forage, et propose qu'on fasse les tests dans son entrepot, où il dispose d'un pont roulant 5T, bien assez résistant pour qu'on puisse faire des tests de choc.

On teste donc la résistance des différentes cordes de 5-6mm qu'on utilise sur le stage (de préférence les plus vieilles) en traction lente (palan à chaîne d'un coté, dynamomètre enregistreur de l'autre), et avec divers nœuds.



On teste également le "fractio à la Nini", à savoir une dynema à simple avec un noeud de 8 en fixe d'un coté, qu'on passe en tête d'alouette autour d'un amarage ; puis un cabestant au milieu (sur le mousqueton qui acceuille la corde de progression), et noeud de chaise simple à l'autre extrêmité.

Enfin, on fini par 2 tests de chute sur corde de 6mm (chute pendulaire de facteur 1, et chute normale de facteur 0.4), avec 6 blocs de béton spécialement préparés par Pierre B pour l'occasion (de manière a avoir une masse de 80kg).

Un rapport détaillé des tests est en préparation et sera publié lorsqu'il sera prêt (très peu de données sont actuellement publiées sur les cordes de 6mm)

À noter que ce jour là, les initiateurs, qui faisaient leur journée karsto tous ensemble, ont par mégarde préparé 2 fois le pique nique (pour une dizaine de personnes) : il n'y en a donc pas assez pour tout le monde. On ira donc au resto, ce qui permet de laisser assez à manger à ceux qui vont sous terre.

une des cordes à tester


Jeudi 11 : Gouffre des Biefs Bousset

Participants : Pierre, Félix, Antoine (cadre)

TPST : 7h

Profondeur atteinte : -172

On se décide pour une journée un peu plus "balade" : seul le début de la cavité est à équiper (on prendra les spits, pendant qu'un groupe du stage perf équipera sur les broches). On poursuivra ensuite la visite (équipée en fixe après le long méandre) jusqu'au collecteur du Verneau. La visite s'arrêtera là vu le niveau d'eau (il faudrait immédiatement passer une voûte mouillante à 4 pattes). 

 

Vendredi 12 : Grotte des Cavottes

Participants : Pierre, Félix, Antoine (cadre)

TPST : 5h

De grosses pluies sont annoncées, et on ne trouve pas d'idée de grotte sympas, sans trop de marche d'approche, ne craignant pas l'eau, et pas encore prise par un autre groupe. On décide donc d'aller aux cavottes, une petite grotte d'initiation pas loin du gîte, pour faire quelques tests supplémentaires (efforts lors d'un décrochage d'équipier, forces sur les amarrages lors d'un Y très ouvert en dyneema).

En sortant, on passe acheter du Comté dans l'une des fruitières locales

Samedi 13 : rangement et retour

Rangement et tri du matériel.
Au moment de partir, je cherche désespérément mon Comté, laissé dans le frigo collectif la veille au soir, avec mon nom clairement écrit dessus au marqueur! Pas moyen de le retrouver. Le coupable se manifestera alors que je suis déjà sur le retour : il me le ramènera lors du camp berger.

Aven Aubert (Vaucluse)

Lundi 22 juillet 2024

Participants : Alary, Gilles

TPST : 4h45 / Aven Aubert, Saint-Christol d'Albion (Vaucluse)

Après notre traversée Aven Jullien / Trou Souffleur samedi (article d'Alary à venir), nous explorons un troisième accès à cet immense réseau qu'est le trou souffleur d'Albion : l'aven Aubert.

L'ouverture de ce trou date de 2013, et s'est faite depuis le bas en remontant un affreux méandre depuis -200 m que les explorateurs mettaient 7 heures à parcourir (aller !), avant d'effectuer deux escalades conséquentes : le puits de l'aboutissement (P55) et le puits de l'Adrénaline (P100) qui doit son nom aux sueurs froides que l'escalade a procuré à l'un des grimpeurs au sommet du puits... (voir l'article de Spelunca). Après un court méandre et l'escalade d'un P15 puis d'un P30 (puits de l'Arva, comme par hasard !) une liaison avec la surface a permis en deux séances l'ouverture de cet accès.

En dix minutes à pieds nous arrivons au trou, situé au milieu d'une volière. À 9h nous commençons la descente. On dépose de l'eau au frais au premier frac.

Le couloir grillagé dans la volière

Ressaut dans le méandre

Après le P15, nous voici déjà à la grande main courante d'accès remontante au P100, dont nous descendrons en réalité seulement 84 mètres.

Grande main courante au-dessus du vide, ça met dans l'ambiance

La descente est très fractionnée, la plupart des fracs donnent lieu à de grands pendules (équipement hors crue). Les pendules sont tellement grands qu'en quittant le premier frac je descends dans le col de cygne de la corde amont. 😁

Alary me laisse prendre un peu d'avance à l'équipement pour faire quelques photos du haut.



Petite touche d'humour, une fève est posée au premier frac.


La descente se poursuit

À 11h nous sommes en bas du P100. Quelques mètres plus loin se trouve une lucarne qui est la tête de puits du P55.

Début du P55

Au bout d'une dizaine de mètres on prend pied sur un palier où une petite main courante mène au départ véritable de ce magnifique puits.


Le puits pourrait se descendre en un jet, mais je le fractionne. Le premier frac nécessite de faire un pendule en plein vide, Alary m'aide en balançant la corde.

Superbe !

À 11h30 nous touchons le fond. On avance quelques mètres dans le méandre par lequel sont arrivés les explorateurs, on renonce rapidement car cela n'a que peu d'intérêt, d'autant plus que nous sommes parfaitement propres jusqu'à présent alors que le méandre est boueux par endroit.

Nous avalons notre repas, et à 12h tapantes nous entamons la remontée. Alary déséquipe.


À 13h45 nous sommes dehors, il n'y a plus qu'à redescendre au parking, vider les kits et rentrer dans l'Aude.

Plusieurs fronts simultanés à St Pancrasse

Dimanche 21/07/2024

Pertes actives et fossiles de St Pancrasse

Participants : JLuc, Henri, Daniel M, Laurent

TPST : 7h

Perte principale (JLuc, Laurent)

Premier retour sur les lieux depuis l'hiver dernier. Suite à la sécheresse et à quelques coups de pelle pour dévier l'eau, le débit a suffisamment baissé pour qu'on puisse aller voir sans trop se tremper.

La cavité a été décapée par la crue de février dernier qui avait fait céder le barrage en planches protégeant l'entrée. Résultat : la suite active s'est remblayée d'environ 2 m3 de sédiments et il n'est plus possible d'atteindre le terminus (5m plus loin).
Cependant un trou est resté ouvert car il semble que la suite puisse continuer à soutirer un bon débit. Le courant d'air est toujours là et continue à nous narguer.

Nous décidons d'aller travailler dans la suite fossile où un passage laissait entrevoir une continuation pénétrable. L'aval fossile ne l'est plus suite à une réorientation des écoulements pendant la crue. Il n'y a pas eu de mise en charge à ce niveau, ce qui montre une très grande capacité d'absorption (sans doute plus de 200 l/sec). La gamatte laissée au chantier de l'actif a été emportée et est encastrée dans un méandre inférieur, heureusement shuntable par le haut, ce qui nous permet d'admirer le bouchon par l'aval :

Gamatte encastrée vue de l'aval


Plus loin il y a eu une mise en charge partielle et très temporaire car il n'y a aucun signe de décantation sur les parois, seuls quelques bouts de bois en hauteur signent le passage de l'eau :

Quelques signes du passage de la crue dans les hauteurs

Dans un gour à sec, une espèce de moustique géant bien vivant, de la taille d'une libellule. Si un entomologiste lit ces lignes , on est preneurs d'informations sur ce cas de gigantisme...

Moustique géant. Dommage la photo est floue...

Peu de courant d'air dans l'aval fossile réactivé. Nous perçons l'angle du méandre pour aller voir

Préparatifs

Après une salve efficace et un stockage sur place, j'arrive à passer dans la suite : malheureusement ça se resserre quelques mètres plus loin. Il faudrait un maigre pour aller voir si ça vaut le coup...
Au retour nous vidons quelques gamattes pour réouvrir le trou souffleur dans la partie active. Chantier à reprendre après avoir mis solidement l'entrée à l'abri des crues.


Trou du Piège (JLuc, Laurent)

Première visite par JLuc de cette cavité originale pour ses cristaux hydrothermaux (voir post précédent).
Il s'agit également d'une perte fossile du ruisseau de St Pancrasse, située une centaine de mètres en aval de la perte active principale.
Cependant, en ce moment, une autre perte active, et totale, se manifeste une dizaine de mètres en contrebas du trou du Piège, ce qui confère à cette cavité un avantage stratégique.

Aujourd'hui le courant d'air est fort. Nous parvenons facilement à localiser son origine au fond de la cavité, dans un alcôve à gauche encore inviolé, juste sous la suite du filon hypogène. La suite semble descendre, mais il faudra les gros moyens car le profil en tube dans ce calcaire dur ne se laissera pas élargir facilement. Il s'agit là d'un objectif prioritaire et accessible toute l'année...


Trous intermédiaires (Daniel, Henri, rejoints en fin d'après-midi par JLuc et Laurent)

Il s'agit d'une série de trous alignés sous une barre rocheuse non loin du trou du Piège. Dans l'un deux, une jolie galerie dédoublée d'une quinzaine de mètres vient d'être découverte mais il y a des courants d'air dans tous les sens.
Daniel et Henri ont donc attaqué un trou souffleur annexe pour essayer de comprendre l'agencement des creusements. Lorsque nous les rejoignons, ils viennent de faire une jonction à la lumière et au son entre la galerie de gauche du trou principal et le porche annexe.
Du coup les choses s'éclaircissent et les travaux sont réorientés dans la galerie de droite.
Il s'agit de creuser un sol terreux pour avancer, et un puissant courant d'air froid se fait sentir dans le passage encore trop étroit.
En fin de séance, la caméra de Daniel détecte de la noirude proche après un virage.

La vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=dEGY1VbRrZw&ab_channel=DanielMas

A suivre...


 

mercredi 17 juillet 2024

Traversée la Fraternité / Plantillet (Coume Ouarnède)

Mardi 16 juillet 2024

Participants : Loan, Chris, Paul (SSAPO), Vladimir, Gilles

TPST : 7h / Traversée la Fraternité / Plantillet (Coume Ouarnède, 31)

À l'occasion d'une grande traversée dans la Coume Ouarnède il y a quelques semaines, la SSAPO avait équipé deux puits très proches d'accès au réseau : la Fraternité (1476 m d'altitude, plus haute entrée du réseau) et le Plantillet, énorme entrée située à une centaine de mètre de là.
Nous profitons de déséquiper ces deux puits pour visiter la salle de la Vieille Gueule ainsi que la rivière bleue et ses belles concrétions... bleues.

Parti à 7h de Villeneuve, je récupère Vladimir à Foix vers 8h30, puis nous roulons jusqu'au Parking de la fontaine de l'Ours où nous rejoignent Loan venue de Toulouse et Paul et Chris accompagné de sa chienne Mélisse, qui sont passés au local pour récupérer des kits vides ainsi qu'un peu de matériel pour aller à la salle des vieilles gueules.

Nous discutons avec un groupe de spéléos anglais venus en camp une quinzaine de jours sur le massif. Ils n'ont pas prévu d'aller aujourd'hui au même endroit que nous, ouf, ça simplifiera l'opération de déséquipement.

Le temps de discuter, de boire le café préparé par Chris et de partager les chocolatines ramenés par Paul, nous nous mettons en marche vers 11h15.

Les photos sont de Vladimir, un grand merci à lui !



La balade est agréable, nous n'avons que le matériel perso à porter. Nous sortons de la forêt et arpentons les versants bien verts de la montagne en sillonnant entre les vaches et les chevaux.
Ma trace GPX et le flair de Vladimir nous conduisent sans hésiter aux trous.

Entrée du gouffre de la Fraternité

Nous nous équipons et vers midi c'est parti ! Petit ressaut en désescalade, léger ramping et nous voici au sommet du P80. 

Main courante d'accès au P80

Je défais la corde lovée en sommet du puits et la laisse filer dans le vide puis attaque la descente. Mon dieu, que c'est long ! Vivement que j'arrive en bas. 😵 L'acoustique est impressionnante, on s'entend sans problème à 80 m de distance.

Vue du haut

Évidemment on ne pouvait pas passer à côté de l'occasion d'essayer de faire de belles photos, c'est pour cela que notre photographe Vladimir descend en troisième de façon à faire des photos du haut de Loan qui descend en deuxième, puis depuis le bas de Chris et Paul.






Le bas du P80

Nous franchissons un méandre étroit, le P10 puis après une reptation pas très agréable nous débouchons dans la petite rivière des deux Jean-Paul puis l'échangeur. 

Le méandre étroit

Le P10




Assez rapidement nous parvenons au départ de la galerie menant à la salle de la Vieille Gueule. 

Direction la salle de la Vieille Gueule

La Dyneema, ça sert à tout !

La topo ne nous aide pas trop à comprendre où nous en sommes. Les deux cordes seront nécessaires pour aboutir enfin dans cette immense salle vers 15h.





Il est temps de se restaurer. J'en profite pour montrer les arcanes des frontales Armytek récemment acquises par Vlad et Paul. J'apprécie le poncho, j'ai oublié la sous-combi à la voiture, je suis en t-shirt sous la combi, un vrai touriste ! Mais en progression ça allait très bien.

Petite séance photo et nous repartons. Après avoir déséquipé la première verticale, Chris se rend compte qu'il a oublié son mini-kit là où on a mangé ! Heureusement Paul et Chris sont efficaces et en une dizaine de minutes les voilà déjà de retour.


Une fois à l'échangeur, je propose à l'équipe de le amener voir les concrétions bleues qui sont, dans mes souvenirs, "à dix minutes max". Je n'ai pas menti, c'est plutôt à 5 minutes en fait, je me rappelle du cheminement.




Il est temps de sortir. Nous remontons la rivière des deux Jean-Paul, passons la chatière Souc et attaquons le remontée des puits du gouffre du Plantillet. 
Chris et moi passons devant, nous irons déséquiper le P80 du gouffre de la Fraternité par le haut pendant que Vlad et Paul déséquipent. 

Le P26 du Plantillet

La sortie par le Plantillet

La gueule béante vu d'en haut

Nous finissons nos missions à peu près en même temps et à 20h30 nous sommes au parking.