Roc de Nitable
Participants : Olivier et Paul (1ère partie), Hervé, Henri, Christelle, Laurent
TPST : 7H30
Le rythme des sorties s'accelère sous le Roc avant la trève hivernale, les conditions hydrologiques du moment étant au plus bas.
Une fois de plus la sortie est multitâche : pendant que Paul (8 ans) apprivoise les techniques de corde dans le premier puits et la vire du petit lac avec son père, Henri part travailler sur la cheminée ventilée. Christelle et moi, rejoints plus tard par Hervé, filons au fond pour commencer à élargir le trou souffleur au ras de l'eau.
L'aller à bonne vitesse est assez rude avec le kit super plombé que je me trimballe.
Peu avant le barrage artificiel, nous nous apercevons que celui-ci a des fuites. Le laminoir qui mène à la dernière galerie est transformé en "baie des cochons". Avec ce bain d'argile forçé, le ton est donné ...
Le premier percage se fait à moitié dans la flotte. Le trou souffle et aspire par rafales avec des moments de pause et ce fonctionnement n'a rien à voir avec le courant d'air de l'entrée. Mystère...
galerie d'accès à la voute mouillante
On fait une deuxième volée de trous après le repas, le passage est nettement agrandi en largeur mais manque encore de hauteur pour avancer. On voit mieux la berge et la conduite qui remonte de l'autre côté. Il y a 15cm d'eau au point bas du passage.
Nous sommes aux heures les plus douces de la journée et le courant d'air faiblit nettement, toujours alternatif. Au même moment, Henri est confronté au même problème dans la cheminée. Le temps de désaturer l'atmosphère, le froid s'installe vite quand on est trempés. Nous partons nous dégourdir dans la partie fossile en faisant quelques photos des concrétions fraichement découvertes, les plus naturellement protégées du réseau.
Sucre glace
Retour à la voute mouillante. Le passage serait presque praticable, il faudrait buriner la voute mais il y a encore trop d'eau. On est comme des serpières depuis plusieurs heures, on décide de planifier une sortie vidange de flotte avec des bidons le plus tôt possible et on fait demi-tour. On récupère Henri en bas de la cheminée qui va pouvoir être elle aussi poursuivie la prochaine fois.
En arrivant à la TLMC, ma température interne est redevenue conforme à la normale. Je décide d'aller revoir le réseau inférieur pendant que les autres prennent le chemin de la sortie.
Dans ce réseau, je m'étais arrêté au mois d'Août sur un petit siphon en bas d'un tube. Je retrouve assez facilement l'accès. Il y a des petites empreintes de loir sur nos traces précédentes, preuve que ces animaux sont présents en ce moment très loin de la surface. Leurs crottes grouillent de faune variée et dépigmentée, il y a là de quoi s'amuser pour un biologiste...
J'arrive au siphon. Et là, comme je le pressentais, plus une goutte d'eau !
C'est parti pour une nouvelle page de découverte. La galerie qui fait suite est une petite conduite forçée totalement dépourvue de concrétions mais tapissée au sol par endroits de sable noir. Il ne fait aucun doute que nous sommes ici dans la partie "active" du réseau qui fait transiter des crues hivernales. La zone doit être dangereuse en cas de pluies prolongées...
Je parcours une assez grande distance dans ce conduit en montagnes russes qui fait penser à un vaisseau sanguin du massif. Les morphos sont parfois très belles mais je suis souvent à quatre pattes. Je m'arrête au bout d'une demi-heure sur un passage plus étroit mais toujours pénétrable, mais étant seul sans lampe de secours dans une zone de la cavité que je suis le seul à connaître, la prudence est de rigueur !
Je matérialise une croix sur le sol et décide de rejoindre la surface non sans avoir récupéré le kit "brique" au passage.
Tout le monde est dehors et la nuit tombe quand je sors.
Bilan du jour, la cavité ne cesse de s'agrandir et il va y avoir du boulot en topo...
Prochaine sortie prévue samedi à la voute mouillante. Bonne forme physique et résistance au froid indispensable...