Retour sur le dernier secteur non reprospecté après la crue de Mars dernier dans la vallée du Sou : celui des résurgences du Roc de Nitable. Celles-ci avaient rendu leur verdict après les colorations de Février : un réseau bien développé existe sous le Roc. Restait à savoir comment l'atteindre...
Je commence la prospection par visite au Liadou : le trop plein a bien coulé mais pas encore de courant d'air et pour cause : l'eau sort encore avec un bon débit quelques mètres en dessous. Je continue par la zone des sources annexes 200m en amont. Les colorants y étaient sortis en force avec un décalage de 12h environ. Effectivement le trop plein existant dans ce secteur a remodelé le sous bois : lit de torrent de plusieurs mètres de large. Je remonte le cours temporaire sans trop d'espoir mais je m'aperçois bien vite que le site de la sortie d'eau a changé : un trou s'est ouvert un peu plus haut dans l'éboulis plus près de la barre rocheuse en place.
Je crois m'illusionner un instant en sentant de la fraîcheur dans les jambes mais une fois accroupi, plus de doutes, le trou souffle distinctement...Troisième découverte du printemps dans le secteur, et deuxième d'importance après le trou de Caulière.
Trou souffleur ouvert par la pression de l'eau
Lit de torrent de plusieurs mètres de large dans le sous bois
Beaucoup plus haut (plus de 100m) mais à l'aplomb du trou souffleur il existe une courte grotte connue depuis longtemps traversant un éperon rocheux. C'est signe qu'il y a eu du passage d'eau souterraine dans les temps anciens sur ce secteur. Je revisite rapidement cette cavité pour l'occasion.
Traces de karstification anciennes recoupées par l'érosion. Les signes de primo-creusement en régime noyé sont évidents malgré l'altitude actuelle.
Après cette petite visite, je retourne vers l'éboulis soufflant pour faire un premier diagnostic du travail à effectuer. La tâche ne s'annonce pas mince : la roche en place est encore 6 mètres devant et la pente est forte; il y a du vidage d'éboulis en perspective avant d'arriver sur le dur, au moins 10M3 !...
Retour sur les lieux le 25 Mai de retour de Millau avec Hervé et Jean Claude pour débuter les hostilités. Il pleut, il grêle, il fait froid. Le trou s'est mis à aspirer.
On se relaye toute la journée à la tâche, les pauses n'excèdent pas 5mn sous peine d'onglée sévère. La désob ressemble à celle de Pitche Roc. Arrêt vers 17h, nous commencons à trouver de gros blocs avec des vides. Il faudra encore une journée comme celle-là pour arriver à la roche en place en paroi gauche et avoir un fil conducteur. Il y aura de l'étayage en perspective mais le site est magnifique pour organiser quelques désobs-grillades estivales.
Le chantier après quelques heures de travail
Pour cet été, entre le trou de la Pause, celui de Caulière et ce dernier, si on ne fait pas de la première honnête quelque part, je ne m'y connais pas...