mercredi 30 décembre 2020

Vieux Lion en effectifs réduits.

Mercredi 30/12/2020

Participants : Jean-Luc, Félix

TPST : 7H


De l’équipe de 4 initialement prévu, on se retrouve au final à 2.

Jean Luc me récupère à Puivert, puis on monte vers le Vieux Lion ensemble : le chasse neige est passé, mais il reste de la neige sur la route. Vu que la météo annonce un risque de nouvelles chutes des neiges, et que Jean Luc n’a pas de chaînes, on joue la prudence, et on gare la voiture au col où on se change, avant de faire le reste à pied.


On rentre vers 10h. Arrivé en haut du dernier puits, je vais voir la partie fissurée à droite (quant on est au dessus du puits face à celui-ci) : la fissure s’est encore allongée d’environ 10cm depuis la dernière fois. J’essaye de tout faire partir, mais sans trop de succès. J’ai fini par faire partir un morceau de 20kg, mais il en reste encore un bon paquet, qui en partie bouge un peu au pied de biche. Jean Luc étant impatient de descendre au fond, on décide de laisser encore quelques jours au rocher pour décompresser.


Arrivé en bas, on voit que la couverture de survie qui sert de bâche est à moitié arrachée, et enfouie sous un demi mètre-cube de graviers mêlés à de l’argile. Il y a maintenant un bout du tunnel où on peut lever les bras en étant debout !


Pendant que Jean Luc attaque ce gros tas, je vide un peu le passage bas à l’aval de tout les sédiments apportés par notre petit canal de drainage (ça avait bien décanté depuis Samedi, donc on pouvait raisonnablement vider les graviers).


À partir de là, on alternera les rôles, entre une personne qui creuse et qui rempli les gamates, et la seconde qui les tire (à la corde de traction), qui les vides, et qui élève le mur.


On commence à dégager un peu les blocs au fond, puis pose repas. Ensuite, petit changement d’objectif : trouver des cailloux assez gros pour continuer à monter le mur dans tout ce qu’on a balancé d’en haut du puits (je suis déçus : je pensais qu’en bas du puits c’était un énorme tas de cailloux, mais au final c’est des sédiments avec juste une petite couche de cailloux dessus). Bref, on rassemble et utilise presque tous les cailloux de belle taille qui restent.


Ensuite, reprise des hostilités au fond du tunnel. On finit par sortir le gros bloc qui était en plein milieu (on l’a roulé à grande peine à deux jusqu’en bas du mur, mais sans Steve on n’a aucune chance de le mettre sur le dessus du mur).


On continue un peu à avancer, sortant plusieurs blocs un peu plus petits et quelques cailloux (qui seront bien utiles pour le mur) : c’est un mélange de graviers calcités (qui partent en insistant) de graviers tenus juste par du sable et de l’argile (qui part très facilement), et de cailloux et blocs.


On arrête de creuser vers 16h30, après avoir avancé d’un peu plus d’un demi mètre (et d’avoir bien élargi au fond).


Voici à quoi ressemble le fond du tunnel :

- droit en face, un énorme bloc, qui ressemble à 3 lames d’une 15ène de centimètres d’épaisseur (probablement soudées), qui partent en diagonale vers la gauche. On n’en a dégagé pour l’instant qu’une petite partie : vers devant-gauche, il fait au moins un petit mètre, en hauteur environ la même chose, vers devant-droite les 3 lames visibles ensemble font environ 40-50cm. Mais dans aucune direction on n’en a trouvé la fin)

- à gauche de l’énorme bloc, on reste dans les sédiments assez friables avec des endroits plus calcités et des cailloux : en peu essayer de creuser par là, mais ça nous fait dévier à gauche)

- à droite, il y a une toute petite arrivée d’eau, et du coup pas mal de cailloux calcités (ça reste raisonnable à creuser, mais ça nous fait dévier à droite, ce que d’après Laurent il faut éviter)

- un peu devant l’énorme bloc, il y a un autre « gros » bloc : une pointe qui dépasse du sol d’environ 30cm, et qui semble s’y enfoncer un bon bout : on a essayé de le déloger, mais sans succès : soit il faut y investir pas mal d’efforts, soit le briser sur place pour n’enlever que la pointe (pour l’instant il ne gène qu’un peu, mais dès qu’on aura avancé un peu, il empêchera de tirer les gamates et il faudra dédier une personne pour soulever la gamatte par dessus : c’est dommage). Juste à gauche, un autre bloc, de belle taille également, qui semble posé (voir soudé?) au précédent.


En tout cas, contrairement à ce qu’on avait cru la dernière fois, on n’est pas encore arrivé sur les blocs tout calcifiés qu’on voit depuis le chandelier.


Donc pour conclure, je vois 3 chemins possibles :

- environ 30° vers la gauche : les sédiments semblent pouvoir assez vin s’attaquer à la piquette, il y a juste les 2 derniers blocs qui embêtent un peu

- tout droit : on garde l’azimut, mais il vas falloir mettre en pièce le bloc qui ressemble à 3 lames

- 40° à droite : c’est plus calcifié, et on aune minuscule arrivée d’eau (avec une « salle » de 15cm de haut pour 10cm de large et 20cm de long).



Pour samedi :

- s’il y a moyen de faire une sortie préparatoire, ça peut être intéressant

- Jean-Mi : si tu as envie de venir, tu est le bienvenue !

- Pour le burineur, je ne pense pas que ça vaille la peine de prendre celui qui se branche sur le groupe électrogène. A la limite on peut en prendre un sur accu : je ne penses pas que ça serve énormément, mais ça pourra peut-être faire gagner un petit peu de temps à des endroits bien précis. Je penses que si on l’a il servira probablement un petit peu, mais que si on ne l’a pas, je ne penses pas que ça posera un problème.

- si quelqu’un a un pied de biche qu’il veut laisser au vieux Lion, ça peut être utile (j’ai remmené chez moi celui de mon père : je peux si besoin le ramener samedi, mais ensuite je ne serais plus là, donc il faudra de toute façon en trouver un autre). Jean Luc suggérait que sinon, il pourrait éventuellement aller en acheter un pour le club en même temps qu’il ira acheter des fer à bétons pour des marches (il a apporté un certain nombre de marches, mais il faudra les placer samedi)


PS : @Jean Luc : surtout, n’hésites à compléter ou corriger mes propos

Mardi 29 Décembre 2020 l'après-midi: Retour au Barrenc d'En Pascal, Plateau de Sault.

Avec Félix qui est en congé. Et reste fidèle à nos massifs, malgré ces activités spéléo ailleurs.

Un peu plus de 2 ans après avoir délaissé cette potentielle entrée haute du Chandelier, je lui propose d'y aller, avec pour but de récupérer du matos laissé en fixe. C'est le vrai hiver sur le plateau, avec la neige qui vas avec. A la ferme de la Roquette un sympathique habitant nous autorise à nous garer sur son parking.Et sympathique marche d'approche sur la piste enneigée. Félix reéquipe le puits d'entrée, ou j'avais laissé les plaquettes du fractionnement. C'est ma cinquième sortie ici, et j'ai l'impression d'y étre venu la veille....Le soleil est là, et Aza pourra patienté sans avoir trop froid.Bon travail de décaissement (la deuxième)dans le passage vers les -50, entamé en 2018 avec Jean Luc. Il restera encore une bonne séance pour passer dans une sorte de ressaut étroit. 3m en dessous, il me semble que le plafond deviens horizontal vers une suite. Mais c'est surtout l'excellent petit souffle qui est encourageant. Un probable colmatage de calcite doit freiner cette ventilation d'entrée haute. Situé vraiment à coté de la perte ébouleuse de Coume Fréde que l'on avait commencé à ouvrir, cette cavité pourrait nous révéler des surprises. La présence de ces galeries fossiles sur un plateau plutôt fournis en aven verticaux et sans suite est plutôt encourageante. L'aplomb théorique de l'actif de la perte des Coumeille devrais ce trouver en dessous...Et cet actif ressort à l'Aigo Neich, c'est a dire en bon français la résurgence du trou du vent du Blau. Cet actif recherché aussi dans le Chandelier....TPST:3H20. Du coup, l'on laisse équipé les ressauts. Il n'y a pas que le "vieux lion" dans la vie!

La procédure pour insérer des photos....a tété changée.....je ne sait pas faire!



samedi 26 décembre 2020

Hivernale au VL : Le repos c'est la mort...

Samedi 26/12/2020

Trou du Vieux Lion

Participants : Félix, Romain, Denis, Laurent

TPST : 7h


Dix centimètres de neige et une température de -3°C nous attendent sur le plateau. On se dit qu'avec ce froid, il y aura peu d'eau sous terre : tout faux..

On commence par la purge entre les deux puits. Plus d'une tonne de blocs vont descendre. Je me retrouve une première fois suspendu à la main courante après le départ inopiné des premiers. Merci les longes !

Ensuite le gros morceau, un menhir...



 Les blocs serviront à faire un mur en bas pour endiguer les sédiments meubles arrivant du front. Le menhir, lui est intact et pourra servir de plan B en cas de manque de matière première de construction.

En bas justement, l'arrivée d'eau est toujours aussi intense que la semaine dernière. On tente de la canaliser avec une couverture de survie fixée avec des clous.

Le temps que l'on y arrive, la plupart d'entre nous sommes trempés. A partir de là, c'est travaux forcés et dépense énergétique non stop. Tout arrêt de plus de quelques minutes conduirait à l'hypothermie...

Pose de la bâche

Une habitante des lieux, immobile depuis au moins une semaine...

Le travail va battre son plein dans une ambiance joviale et enthousiaste, avec relais de poste toutes les 15mn environ. Nous allons ainsi doubler la mise depuis la dernière fois et dépasser les 3m de creusement, malgré plusieurs rééquilibrages spontanés de la voûte.

Front de taille désormais à 3,1m du départ

En fin de séance, changement brusque de décor : nous tombons sur le chaos calcité correspondant à la traversée de faille. Nous trouvons plusieurs petits vides, tous scellés par la calcite, et commençons à sortir quelques jolis blocs. L'apparence du chantier devient identique au côté Chandelier.

Tout semble concorder pour le moment. Le front de taille devrait ralentir la prochaine fois dans cette configuration plus dure, mais il ne reste théoriquement que +/- 5m à franchir.

Sortie dans un décor féérique à la nuit tombante.

Ambiance Noël


samedi 19 décembre 2020

Vieux Lion : l'heureux tour au fond

Samedi 19/12/2020

Trou du Vieux Lion

Participants : JLuc, JMichel, Laurent

TPST : 6h30


Nous sommes enfin à nouveau sur les lieux du test ARVA positif réalisé in extremis avant le début de l'épisode II du confinement.

Pour une fois, pas de raisonnement théorique, il faut simplement couper le cerveau et attaquer de front tels des mineurs, à la pioche. JMichel a amené une jolie panoplie d'outils de différentes longueurs. Le remplissage vient bien, un peu induré mais ça pourrait être pire si c'était plus calcité.

Début de séance : paroi à gauche, calcite à droite et remplissage alluvionnaire tout droit

Le point négatif c'est l'arrivée d'eau en plafond qui coule bien et nous trempe en quelques secondes. Il faut plusieurs heures pour parvenir à (relativement) se mettre à l'abri en créant un vide plus loin.

Trois est le nombre idéal pour le boulot du jour : pas de temps mort pour personne, ça permet d'éviter l'hypothermie. Le stockage se fait à la base des puits.

Vue d'ensemble du chantier

Environ 5 heures de boulot non stop plus tard (l'exercice vaut bien un entrainement intense en salle au niveau musculaire), nous avons avancé d'environ 1,5m. En théorie, il reste donc 7m à creuser en aveugle. La paroi de gauche commence à tourner plein nord, il y a quelques petits vides (géodes avec concrétions) au sein du remplissage, et la zone centrale est plus tendre. Suite à la prochaine virée...

Fin de séance, au moins 2 Mcubes enlevés et 1,5m de gagnés

A la remontée, élimination des quelques gros blocs potentiellement instables au sommet du dernier puits. Ca commence à avoir un standing de classique.

 

dimanche 6 décembre 2020

Lorsque le puzzle géologique s'éclaire...

Les récentes découvertes et observations au fond du Vieux Lion et en surface associée ont permis de lever le voile sur certaines interrogations et de résoudre certaines énigmes.

Petites explications...


Lorsque l'on reporte en surface une partie du réseau du Chandelier et que l'on y place le trou du Vieux Lion, cela donne la carte ci-dessous :


En y ajoutant un fond géologique, plusieurs choses apparaissent :


On remarque d'emblée que l'arrivée du collecteur fossile et le boyau du Vent se situent exactement sous la partie pincée du synclinal du col du chandelier, sous les marnes du Bédoulien formant une cuvette entre deux affleurements de calcaire massif du Barrémien (un peu plus vieux géologiquement; le calcaire du Barrémien constitue la couche inférieure des marnes du Bédoulien, en contact stratigraphique normal). 

Il est probable que ce soit là dessous que passe le Blau souterrain inconnu.

A l'extrémité sud de l'affluent du Vieux Corbeau, nous sommes censés, d'après la carte, toujours nous trouver sous les marnes à une petite centaine de mètres en plan de la faille du Sarrat de l'Etreuil limitant la bordure sud du synclinal. Cette faille normale abaisse le compartiment nord-est de quelques dizaines de mètres au maximum. 

Or, en remontant l'affluent du Vieux Corbeau ou en descendant le trou du Vieux Lion, nous sommes tombés de part et d'autre sur une trémie calcitée dont nous avons à présent la preuve qu'il s'agit du même obstacle géologique court : une faille donc...

Fort de ce constat, quelques petits relevés de surface s'imposaient. Quelques centaines de mètres plus au nord, malgré l'imposante forêt de conifères et la pédologie associée, quelque part au sud-ouest de la perte du Sarrat de l'Etreuil, la faille cartographiée est bien visible dans le relief (on la nommera du même nom que la perte pour simplifier). Les calcaires du Barrémien forment un rempart compact à son contact, qui peut aussi être bien visualisé dans l'aven des Salamandres (colmaté).

Mais si on prolonge sur carte, dans son axe, cette barre rocheuse et donc la faille après sa disparition apparente vers le sud-est, on tombe effectivement sur...la salle de Noël ainsi que le fond du Vieux Lion d'un côté, et le terminus de l'affluent du Vieux Corbeau côté Chandelier.

Dès lors, tout devient clair et donne la carte zoomée ci-dessous. La carte géologique actuellement éditée est légèrement erronée, et la faille du Sarrat de l'Etreuil, subverticale, passe en fait exactement dans l'intervalle de quelques mètres séparant le Vieux Lion et le Chandelier.

 

Ce type de faille peut parfois représenter un écran impénétrable sous terre, ou à l'inverse être utilisée pour le creusement d'un drain majeur. Dans le cas du Chandelier, le réseau en a déjà traversé plusieurs sans pour autant être inquiété. 

Cette situation explique bon nombre de choses, contrariétés, perspectives et réussites rencontrées durant la quête de la jonction :

- Les cheminées remontées par Etienne (ainsi que la grande cheminée de 50m rencontrée un peu avant) sont situées du"mauvais"côté de la faille (à quelques mètres près) et sont donc chapeautées par plusieurs mètres de marnes en surface, masquées par les sols forestiers. Elles n'auraient jamais pu déboucher.

 - La salle de Noël représente la paléo-perte drainant, au niveau de ce contact masqué, un petit bassin marneux. Cette paléo-perte est la cause majeure du creusement du Vieux Lion.

- Le trou du Vieux Lion, côté calcaire, était donc la seule alternative pour atteindre le niveau des paléo-drains du massif depuis la surface.

- Le chaos terminal du Vieux Lion longe le front de faille en direction du sud-est.

- Le franchissement souterrain de la faille est relativement étanche à l'air (comblement sédimentaire de la zone chaotique).

- Cette faille a témoigné d'une activité assez récente (postérieure à la karstification).

- Les grosses circulations d'air rencontrées dans l'affluent du Vieux Corbeau ont lieu sous couverture marneuse et ne peuvent être reliées de façon simple à la surface.

La coupe interprétative est ci-dessous :


Rien n'est dû au hasard sous terre comme ailleurs. Associer la spéléologie et la géologie, une fois de plus c'est gagnant-gagnant...



samedi 5 décembre 2020

Les chanceux à la manoeuvre

Qu'on se rassure, le travail continue au Vieux lion !

Deuxième sortie de mise au gabarit secours du secteur des ressauts avant la zone de puits. 

L'hiver s'est installé sur le plateau de Sault...


Ambiance décembre, pas de dégel à l'ombre

Barbapapa en givre !

Il reste une petite séance de fignolage en faisant son sport individuel, et la cavité sera fin prête pour reprendre les choses sérieuses avec l'équipe à la mi-décembre. Ceux qui ne sont pas venus depuis un moment ne vont pas reconnaitre...

 

dimanche 25 octobre 2020

Le grand test

Samedi 24/10/2020

Equipe double

Chandelier, affluent du Vieux Corbeau : Denis + Boris; TPST : 9h30

Trou du Vieux Lion : JMichel, Henri, JBaptiste, Laurent; TPST : 4h30 à 7h


Entre le remplissage bien entamé des grandes vasques du Chandelier, et le risque imminent de couvre feu sanitaire, il y avait urgence à organiser une nouvelle opération de communication intra-terrestre entre Chandelier et Vieux Lion avant que cela ne soit plus possible.

C'était planifié, mais rien n'allait se passer comme prévu. Avec JLuc en pleine convalescence, Dom malade au dernier moment, JMichel n'ayant plus de tél, Henri devant faire voir sa voiture, et moi ayant un impératif professionnel dans la matinée, les raisons potentielles pour que quelque chose se mette à déconner étaient nombreuses. L'organisation à distance, au téléphone, pour le côté matériel et protocolaire des communications, prenait des allures d'opération de secours spéléo. Mais tout ça allait se recaler gentiment.

Boris, Denis et JMichel se retrouvent à Couiza en début de matinée et les derniers détails sont réglés. JLuc monte ouvrir le Chandelier à la première équipe, et regarde partir les deux "fusées" de service vers le fond actuel du réseau. JMichel file seul au Vieux Lion et commence a travailler dans le chaos, non sans s'être copieusement trempé dans la vasque du laminoir bien sûr presque remplie depuis les 15 derniers jours. Henri le rejoint dans la matinée et poursuit le creusement de la tranchée pour évacuer l'eau.

Je retrouve JBaptiste à midi à Puivert où nous arrivons en même temps. Le temps de monter au Vieux Lion, manger rapidement un morceau et régler le matériel tout neuf de JB, nous atteignons le chantier pile dans les temps pour débuter le protocole prévu alors que JMichel et Henri sont en plein travail. La vasque est encore bien gadouilleuse mais ça passe.

 

J'allume l'ARVA à 13h45 au milieu du chaos. Immédiatement j'obtiens du signal fort et clair, une première... L'équipe du fond est donc en place au niveau du bouchon d'alluvions terminal de l'affluent, et ce nouvel emplacement pour le test n'est pas une erreur fondamentale de diagnostic.

La première valeur indique une lacune de 26m. On sait pour l'avoir essayé dehors que l'appareil surestime les distances au delà des 10m. Maintenant, le but du jeu est de réduire la plus possible la valeur affichée...

Je commence par le fond du chaos, endroit merdique où Denis s'était faufilé lors de la récente explo. Résultat : 34m. Ce n'est pas par là et c'est tant mieux.

C'est alors que l'heure d'appel de l'équipe du fond sonne. Et ça fonctionne. On entend les coups de marteau bien plus nettement que lors des précédentes expériences, et ils semblent venir de derrière nous...

Demi-tour, on revient vers la vasque, et je rentre dans le diverticule nord-est juste en aval de celle-ci.

Code de réponse positive au marteau, et code de réponse de la réponse venant du fond. Nous communiquons bien. Cet endroit est plus proche, et j'arrive à entendre l'équipe du fond travailler par moment. L'ARVA est rallumé et confirme : 17m !

Il y a 1/4 d'heure entre chaque appel. Je profite de ce temps pour tenter de me rapprocher. La flèche de l'appareil tend malgré tout à nous faire revenir vers la base des puits, zone théorique la plus proche de l'aplomb topographique. Je sors du chaos et retraverse la vasque, sans que la distance indiquée sur l'appareil n'augmente. Mieux, ça diminue...

14m puis 12m. Il faut affiner lentement. 11m, 10m. Je finis par plaquer l'appareil au sol en face de la petite arrivée d'eau, non loin de l'endroit où nous avions dévié l'actif vers un petit trou du sol deux semaines auparavant. La valeur passe alors sous les 10m et affichera 8,4m au minimum. Incroyable, le point faible se situe à la base des puits et évite le chaos et la vasque, et les gars sont à peine à quelques mètres de nous après avoir progressé plusieurs bornes...

L'explo précédente nous avait éloignés de la topo théorique du Chandelier, l'ARVA nous y a ramenés. Les calculs tout aussi théoriques de cote dans le massif et de dénivellation manquante donnaient entre 5 et 10m, et la technologie mesure 8m en diagonale !

Pour la première fois nous avons une valeur fiable et une confirmation indiscutable de nos positions respectives...

Ca fait du bien au moral, et comme c'est l'heure d'appel, je frappe au point faible sur la roche. Et là l'intensité de la réponse est juste dingue : On dirait que les gars sont prisonniers dans le calcaire juste derrière notre paroi...A partir de là, la suite du protocole sera vite oubliée et ça va taper dans tous les sens...

On a notre résultat, les hautes eaux et le couvre-feu peuvent venir.

En deuxième partie d'après-midi, JMichel, Henri et JBaptiste commence à creuser dans l'alcôve pointé par l'ARVA. Pendant ce temps, je remonte les deux derniers puits pour aller percer les zones restant étroites avec le TE36 : il est temps de normaliser le gabarit jusqu'au fond. JBaptiste, de retour depuis peu à la spéléo, confirmera le côté prioritaire de cette action lors de la remontée.

 

Côté Chandelier, le bouchon est difficile à creuser car il y a de la calcite qui cimente pas mal le tout. Il y a cependant un petit vide centimétrique contre la paroi gauche qui laisse passer un infime courant d'air, bien matérialisé par la fumée. Et lorsqu'en fin de séance, JMichel utilise une paille côté Vieux Lion pour casser un becquet gênant le creusement de l'alcôve, 5mn plus tard Denis et Boris sentiront l'odeur de pétard arriver par ce petit trou.

Cette "jonction olfactive" est la cerise sur le gâteau de cette journée à nouveau palpitante.


Boris et Denis font demi-tour à 16h et se payent le luxe de faire une jolie première dans un annexe. Ils sortent de la cavité à 20h où Henri et moi les attendons pour un bon débriefing. Il y a visiblement déjà pas mal d'eau dans le réseau et ça se remplit encore malgré une semaine sans pluie. A vos plumes les gars pour raconter cette journée côté Chandelier...


Sortie des "fusées" avec la satisfaction du devoir accompli

Ci dessous une photo d'archives pour ceux qui prennent l'histoire en route et pour bien situer la zone de jonction potentielle dans le Chandelier. Il s'agit de la zone terminale de l'affluent du Vieux Corbeau : le personnage de droite (Seb) est situé à l'aplomb et regarde la cheminée escaladée par Etienne (option 1 de jonction, on sait à présent qu'il s'agit d'une zone de transfert vertical proche et parallèle au Vieux Lion). Le personnage au centre (Henri) regarde le bouchon de blocs et d'alluvions qui se termine quelques mètres plus haut (option 2 de jonction qui vient d'être confirmée). Le point topo de référence qui a servi au report de surface est situé à sa droite contre la paroi. La surface du plateau de Sault est située 75 à 80m au dessus.



 

 


 

mardi 20 octobre 2020

Week end bio au Chandelier

17 et 18 octobre 2020

Trou du Chandelier

Participants

SCA : 2

SCSRC : 2

MJCN : 1

GEB (groupe d'études biospéléologique) : 3


Il s'agissait de commencer un inventaire de la faune cavernicole habitant le réseau du Chandelier. Plusieurs débutants ou amateurs de biospéléo se sont retrouvés, coachés par les spécialistes du GEB, dont Josiane, présidente de la commission scientifique de la FFS.

La récolte a eu lieu le samedi, dans les premières centaines de mètres de la cavité. Les loirs avaient sérieusement entamés les appâts posés une semaine auparavant, mais les trouvailles ont quand même été au rendez-vous.






Coléoptère troglobie emblématique du réseau

Isopode dépigmenté se nourrissant de fiente de loir

Bernard a pris des photos de très bonne qualité (notamment un collembole semblant tout droit sorti d'un dessin animé) qui agrémenteront le compte rendu ultérieur. Le soir puis le lendemain, le travail de tri a eu lieu à Nébias, dans une maison de village mise à disposition par des amis de François.

En plein travail

Jeannot studieux

Début d'inventaire

Il reste à déterminer précisément les espèces récoltées avec d'autres spécialistes encore plus pointus de chaque niche écologique. Cette collaboration s'annonce fructueuse et cette sortie en appelle d'autres, dans les parties plus internes de la cavité, et aussi afin de trouver des exemplaires de faune aquatique, observés dans les grands gours permanents du réseau II lors des explorations.

Une nouvelle pierre posée à l'édifice d'un recensement global et mutualisé du vivant dans le sous sol audois.

 

samedi 10 octobre 2020

On a trouvé le bouchon

Samedi 10/10.2020

Trou du Vieux Lion

Participants : JLuc, Henri, Felix, Christelle, Dom, Denis, Romain, JMichel, Laurent

TPST : 7h


Beaucoup de monde pour cette explo programmée longtemps à l'avance, il faut dire qu'on était arrêtés sur une tête de puits sympathique (voir posts précédents). Il fait un vrai temps de chien. Certains ont amené leur salon meublé de poche pour s'équiper au sec...

D'autres ont prévu des ustensiles installés à demeure pour se réconforter en sortant :



 

Nous sommes vite au terminus et il y a pas mal d'eau dans le trou. La purge du départ de puits est menée dans l'enthousiasme. 

 


La corde est installée et c'est parti...

Sommet du puits bien ouvert

 

JLuc apprécie la descente :


 


En bas, c'est horizontal et une première dune résiduelle d'alluvions apparait. Le grand couloir entrevu depuis le haut se referme brutalement vers l'aval, peu après une nouvelle arrivée de puits dans le même axe. Cette vision démontre à quel point les puits peuvent être proches sans se rencontrer.

La suite est un laminoir étroit. On est un peu déçus mais la règle ici est "pas de cadeau, tout se mérite", on a l'habitude. L'arrivée d"eau entendue depuis le haut se jette dans le laminoir, qui est en fait une galerie presque comblée de sédiments, une alternance stratifiée d'émulsion de mondmilch et de calcite meuble. La désob est facile mais il faut détourner l'arrivée d'eau, maintenant doublée par une autre en lien direct avec la pluie du jour.

Désob du laminoir

Une partie de l'équipe au nouveau chantier (DDE ?)

On parvient à assécher le secteur et le travail avance vite. Trois mètres sont gagnés jusqu'à un gros bloc en plein milieu du passage. JMichel sort deux pailles et élimine le problème.

Tranchée dans le sol pour détourner l'actif du laminoir

Ce qui permet de rester relativement et provisoirement sec dans le chantier. 

Pour ceux qui ne sont pas au front, le froid est pénétrant. Il faut recourir aux techniques du bouddhisme tibétain modifiées pour le pays de Sault, pour tenter de se réchauffer :



Bientôt la sortie dans une galerie est imminente, le travail redouble et Félix passe à l'arrache, suivi du reste de la troupe.

 

Sortie du laminoir à l'arrache avant élargissement, et après vidange d'un gour

Dans la suite, tout le monde est plus ou moins trempé


 La suite est assez confort, on est debout.

Deux affluents secs arrivent de la gauche, ils butent rapidement sur des murs d'alluvions bédouliennes bien calibrées, les mêmes qui existent en abondance côté Chandelier. Je prends régulièrement les directions depuis le haut des puits, et après avoir fait deux fois demi-tour, nous prenons un axe SE, perpendiculaire à celui du réseau que nous recherchons, mais dans la bonne direction.

Quelques mètres plus loin, nous butons sur un chaos de gros blocs bien calcités contre une paroi en place. Le ruisseau s'infiltre dans le sol. L'aspect des lieux ressemble en tous points au chaos découvert par le Chandelier à l'extrémité de l'affluent du Vieux Corbeau. Nous aurions espéré trouver l'amont de cette galerie, cela aurait permis d'identifier clairement le point faible, mais ce n'est pas le cas pour l'instant. Le chaos est complexe et gavé de ces mêmes alluvions anciennes, dont des dizaines de mètres cube ont visiblement été soutirés.

Denis tente d'avancer en extrême dans un des deux passages les plus probables et se met entièrement minable dans une vasque gadouilleuse. Avant d'aller plus loin, il va falloir être sûrs de la direction à suivre. Pendant qu'on fouille, une partie de l'équipe s'attaque à l'élargissement du laminoir. Il y a moyen de bien le confortabiliser.

Le calcul des cotes donne une lacune verticale réduite entre 5 et 10m pour la jonction. La zone de transfert vertical est terminée, comme le laissait supposer la théorie. Nous touchons probablement au but car la topo, les morphologies des deux côtés et les profondeurs correspondent. Mais plus que jamais le besoin de travailler à deux équipes, une côté Chandelier et l'autre côté Vieux Lion s'avère nécessaire pour cibler le travail.

Dans l'immédiat, nous avons décidé de calibrer confortablement les trois têtes de puits et ressauts restant étroites à ce jour, il faut pouvoir remonter du fond dans les meilleures conditions possibles, car le froid et l'humidité de retour en ce début d'automne sont des adversaires redoutables.

Remontée

Dehors, les conditions météo sont patagoniennes. Champagne, blanquette et amuse-gueules nous attendent sous la bâche pour célébrer la nouvelle étape qui vent d'être franchie, et nous donner du courage pour l'épreuve (ultime ?) qui reste à affronter.





 

jeudi 8 octobre 2020

Biospéléo et un peu d'explo au Chandelier

Jeudi 08/10/2020

Trou du Chandelier

Participants : Romain, Laurent


Petite virée au Chandelier pour aller déposer des appâts pour la faune cavernicole, en prévision du WE biospéléo prévu dans 9 jours.

C'est l'occasion pour Romain de découvrir la première partie du réseau sans avoir de chrono aux fesses. On pose une dizaine de stations de collecte.



Menu au choix (avant recouvrement)


Les traces laissées par la crue de janvier dernier sont explicites : par endroits on se croirait en première. La cavité est déjà entrée en mode hivernal : les grands gours commencent à se remplir par plusieurs arrivées d'eau en plafond.

Premier bassin réactivé

 

Peu après avoir posé la dernière station, on profite du mode "cool" pour fureter à droite à gauche, et on ne tarde pas à découvrir une fissure en paroi qui aspire goulument du courant d'air, c'est un aval thermique. On a aucun outil et pourtant on devine un vide pénétrable derrière. On passe alors en mode préhistorique, en cassant des cailloux avec d'autres cailloux. L'obstruction cède petit à petit. Un dernier gros bloc calcité résiste, mais Romain, en enlevant baudrier et casque, parvient à se faxer dans la chatière. Il est debout derrière, et avance entre 15 et 20m dans un conduit ébouleux remontant, arrêt sur cheminées assez hautes, et un point d'interrogation vers le bas après un petit col dans les graves du sol. A revoir à l'occasion en enlevant le gros bloc pour mieux passer et pister l'air.


Nous sortons vers 17h et tombons sur un randonneur sympa, frère d'armes de JLuc dans leur combat local contre les moulins à vent. Discussion tous azimuths sur nos découvertes...

 

mardi 6 octobre 2020

Initiation : traversée Trassanel I-II bis-II

Dimanche 04 octobre 2020

Grotte de Trassanel

Participants : Jérémie, Robin, Sylvain, Julie, Julien, Sabrina, Nicolas

Encadrants : Steve, Jean-Luc, Dom, Denis

Photos : Denis et Julien

                          

De g. à d. en haut : Julien, Robin (13 ans), Sylvain, Jérémie, Steve, Sabrina, Nicolas
                en bas : Jean-Luc, Dom, Julie, Denis

                               
                                             Robin dans le puits d'entrée.
                                       
                                              
                                                                          Jérémie
                                  
                                               Dans les premières salles.

                                             Robin dans l'étroiture en chicane.
                                                                     Jérémie
                                                               Sylvain
                                                                 Julie
                                                                       Julien

                              
                                                                       Sabrina 


                                           Julie dans le puits d'accès au II.
Steve, Julie et Julien
Nous mangeons dans le II vers 13h, avant la visite du II bis. Le groupe marche bien, l'ambiance est à la rigolade.

                                              Dans le II bis.
                                            Arme secrète qui avance avec précaution.


                                            Sylvain, Robin, Jean-Luc et Nicolas
Au fond du II bis, Jean-Luc excellent guide touristique, donne des explications spéléologiques avec ses mains.




                                               Au retour, visite des griffades et du célèbre Cierge.
Pour finir, le jeune chanceux qui a pu aller voir l'ours :


En espérant que nous aurons donné envie à certains de recommencer...

Sortie vers 17h30.
TPST : 6h30