Samedi 30/01/21
Réseau du Chandelier : Boris, Etienne, Denis, Léo ; TPST :6h
Trou du Vieux Lion : JLuc, Dom, Henri, Romain, Laurent ; TPST : 4h
La conjoncture épidémique et la menace d'un confinement épisode III nous incitaient à agir vite : on voulait tout savoir sur l'emplacement de la jonction, il n'y a qu'à voir le nombre de participants du club sur cet objectif alléchant...
Une équipe d'aquaspéléologues en néoprène était sur pied et rentrait dans le réseau avant 10h, prête à nager avec radio, ARVA, et même perfo en sac étanche pour avancer côté Chandelier le cas échéant.
Protocole équivalent côté Vieux Lion mais sans néoprène, et pourtant...
Les hautes eaux sont bien là, et jamais une telle mission n'a été mise sur pied dans ces conditions. Pour pimenter le tout, la pluie s'invite dès les premières heures de la journée avec une intensité certaine. La consigne est bien sûr de ne pas risquer de rester piégé par l'eau en cas de doute sur un passage. Il y en a 4 qui peuvent potentiellement poser problème sur les kilomètres de parcours, on verra bien...
Côté Vieux Lion, on essuie les averses avant de rentrer, mais la descente se passe à peu près bien si on ne s'attarde pas sous les nombreuses pissettes. Mais très vite les choses se corsent.
Les débits augmentent rapidement à peine une heure après notre arrivée, et notre inquiétude pour l'équipe du fond suit la tendance. On tue le temps en creusant l'alcôve à mi-parcours du tunnel.
A la première heure de rendez-vous, aucun signal; bon c'est peut être normal, la progression doit être moins rapide.
Deuxième rendez-vous : toujours rien. Je laisse l'ARVA et la radio allumée à côté du chantier. Mais silence de plomb. A 14h, dans le vacarme assourdissant des multiples arrivées d'eau, on se dit que les carottes sont cuites. Tour du propriétaire :
Une demi-heure plus tard, un quatrième affluent s'amorce en quelques secondes pas loin de nous côté sud-est. C'est signe que la perte du Sarrat de l'Etreuil sature et déborde sur le chemin d'accès du Vieux Lion.
Celui-là, on ne l'avait jamais vu couler... |
Certains commencent à remonter, et on se doute que ça va être coton. J'attends encore un peu en bas, on ne sait jamais, puis passé 15h, je remballe en espérant que rien de facheux n'est en cours au Chandelier.
La remontée du premier puits se passe bien hors crue. Mais plus haut dans le P15, c'est une autre histoire. L'illusion de passer sans se faire copieusement rincer est vite réduite à néant par les seaux d'eau qui rentrent de la nuque jusqu'au slip en quelques secondes. Dantesque...
Du coup, record de vitesse entre le fond et la bagnole : 14mn.
On se change puis direction l'Escale. Arrivés au tunnel de la route, sonnerie du téléphone, message d'Etienne. Ouf, ils sont dehors...Ils ont été arrêtés sur le dernier obstacle potentiel, 400m à peine avant le terminus...et nous juste derrière. Une vasque est pleine et siphonne ponctuellement, sur quelques mètres, pile au fond de la structure synclinale.
Mais la bonne humeur est quand même au rendez-vous. Même si la nature nous donne aujourd'hui une leçon de patience et d'humilité, il fallait le tenter...et puis le trou en hautes eaux est splendide.
Côté nouvelles du fond, hormis le fait d'avoir identifié le point qu'il faudra éliminer pour assurer la sécurité en hautes eaux, de nombreux phénomènes ont été observés, le principal étant d'être accompagné par un grondement sourd sur une longue distance dans le réseau III, avec une apogée à la charnière avec le IV.
Il faut dire que le Blau débite dans les 5m3/sec à la résurgence, et s'il se promène pas trop loin dans le coin, il vient peut être de signaler sa présence souterraine. Mais je ne voudrais pas parler à la place de ceux qui ont vu (ou entendu).