dimanche 30 avril 2023

Exploration de crue : cascades, grondements, inondations...et encore de la première

Dimanche 30/04/23

Vieux Lion/Chandelier

Participants : Denis, Félix, Alary, Jean-Pierre, Jean-Michel, Henri, Flo, Etienne, Laurent

TPST : 8h30

Une certaine inquiétude matinale pouvait se lire dans l'équipe avant la descente vers les profondeurs : de fortes pluies se sont abattues sur le plateau de Sault toute la nuit. Le Blau est en crue...on va donc se faire rincer copieusement.
Etienne explose un pneu en arrivant, et répare sous la pluie. Une réaction en chaine lui fait perdre ses clés. Ca veut pas...

Les objectifs du jour ont été revus : une partie du groupe devait topoter, finir d'explorer et déséquiper un secteur au-dessus de l'affluent du Sable, secteur jugé trop dangereux en crue...et la suite devait nous donner raison.

Un bon groupe se dirige donc dans le réseau fossile, partie est, vers le puits du carnet pour attaquer la désobstruction.
Pendant ce temps, nous allons quand même prudemment voir ce qui se passe au delà du boyau du vent avec Denis et Flo : le boyau ainsi que le siphon suivant sont à sec, mais plus loin, une énorme cascade arrive par l'actif du balcon. Du brouillard se forme et se dissipe de façon anarchique, signe que des forces de pression sont à l'oeuvre.
Nous allons jusqu'à la salle carrefour, où un grondement carrément pas rassurant se fait entendre : ça doit venir de l'affluent du Sable; mais en avançant on s'aperçoit que la branche menant au réseau inférieur est entièrement sous l'eau. Pour être plus précis, sous 45m d'eau !
Sans savoir à quelle vitesse c'est en train de monter, on renonce à aller vers le grondement, et on se taille fissa : aucune envie de finir en infusion dans le Blau...

On remonte vers le fossile en rapatriant toutes les cordes disponibles. Nous croisons Etienne qui est en train d'équiper une tyrolienne directe depuis le puits du Pendule. Je fais quelques visées topo qui manquaient dans ce secteur.

Denis et Flo partent ensuite vers l'aval du fossile puis le puits du Balcon. Ils réalisent un nouveau morceau de bravoure en traversant le vide en artif. à côté d'une cascade de 40m minimum qui débite une dizaine de litres par seconde : énorme ambiance !
En face un passage les mène vers une grande terrasse puis un méandre où Flo parvient à progresser en hauteur. Il manque une corde pour atteindre un volume avec vue sur un plafond où ça a l'air grand. Pas d'images vu l'engagement du lieu, dommage.
A suivre...

Pendant ce temps, au puits du carnet, le reste du groupe ouvre la suite sans trop de problème : franchissement d'un ressaut, arrivée dans un court méandre débouchant sur un rétrécissement temporaire de 2m (à ouvrir) avant...un volume donnant sur une vaste zone inondée quelques mètres plus bas : ce pourrait bien être un drain de crue. Il y a plusieurs mètres d'eau et les cailloux jetés font des vagues qui semblent désamorcer une voûte par intermittence au loin jusqu'à plusieurs minutes après l'impact.

Il s'agit d'un objectif prioritaire pour cet été quand l'eau sera partie, car c'est loin du Chandelier, très bien placé sur la topo, et tout le remplissage alluvionnaire de la galerie fossile Est a été soutiré dans cette direction.

On est coincés par l'eau mais il nous reste du temps : nous partons donc à l'extrémité de la galerie Est pour tenter d'en trouver la suite.
Celle-ci se livre après une escalade de 10m. Un méandre confortable fait suite.
Après une trentaine de mètres, nouveau coup d'adrénaline : le méandre débouche soudain dans une vaste galerie fossile, 8m de large par endroit pour 6m de haut.
D'un côté, il y a un ruisseau de 2 l/sec environ qui arrive par une belle galerie pentue pleine roche avec de petites cascades, s'arrêtant sur une courte escalade, de toute beauté. Alary poursuivra une autre branche amont sur 45m s'arrêtant sur étroiture ponctuelle.
Le ruisseau en aval disparait dans un autre méandre juste passable qu'il faudra aller voir.
De l'autre côté c'est grand et concrétionné. Seul Alary a de quoi faire quelques images.







Une curiosité : les disques intriqués...


La galerie semble offrir plusieurs bouclages. Vu l'heure tardive et la complexité, je renonce à faire la topo aujourd'hui: il y en a au moins pour une demi-journée de relevés et il faudra revenir poursuivre la zone que décidément nous n'arrivons pas à terminer.
Mais on ne va pas se plaindre ! La première est la norme en 2023...

Pause avant la sortie

Après cette nouvelle journée sous terre riche en émotions, Etienne finira par retrouver ses clés avant que sa roue de secours ne rende l'âme en rentrant sur Toulouse.
Et Jean-Michel se rendra compte que lui aussi ne sait pas où sont les clés de sa voiture laissée à Carcassonne. Bref, la routine...


sortie club Cabrespine ,balisage



Cabrespine, réseau Capdeville

Samedi 29 avril

Participants : Sophie, Denis, Véronique, Coralie, Brigitte, Félix, Steve, Eleonore, Vincent

TPST 9 h

 

Premiers pas pour moi à Cabrespine… et à l’heure où j’écris ces lignes je n’en reviens toujours pas de cette beauté et de cette diversité.

 

Je n’ai jamais trouvé l’Aude si près depuis quelques temps… et n’ai pas fini de venir je pense !

 

Bref, assez parlé de moi !

Début de sortie classique pour les habitués… après la succession d’échelles, le passage des éboulis, le cheminement dans la rivière, le canotage… et le recheminement aquatique (eau rentrera dans les bottes… rentrera pas… et si !), nous retrouvons Félix et Sophie partis devant par la première rotation de canoës. Ils équipent une portion de main courante. Nous nous donnons rendez-vous au carrefour des deux galeries du Capdeville…

 

Le doux chant du perforateur nous attire irrésistiblement vers ces hauteurs prometteuses. Denis œuvre. Une sortie « mirettes » qui est aussi une sortie travail puisqu’il s’agit de refaire le balisage, avec du vrai bon cordon… et de rembarquer les rubalises qui commençaient à se faire encaverner par la calcite et l’aragonite.







 

L’estomac nous ramène un peu plus bas à la jonction des deux galeries du Capdeville… Denis pioche sa pitance à droite à gauche car c’est Sophie qui a le kit miam-miam… et de Sophie nenni (et de Félix non plus). Nous l’apprendrons plus tard, ils ont manqué la jonction vers cette partie du réseau… et ils erraient. Coralie et Steve partis à leur recherche ont réussi à mettre la main sur eux. Ouf !

 

Nous allons d’émerveillement en émerveillement dans ces deux galeries remplies de trésors que certaines et certaines avaient déjà contemplé maintes et maintes fois. L’aragonite est à la fête, sous toutes ses formes… et je m’extasie devant des concrétionnements complètement inédits à mes yeux comme ces coupelles de gour jaune !

 

Je souhaite au plus profond que ce lieu unique et extrêmement fragile garde à jamais son intégrité, que toutes les spéléos qui ont la chance de pouvoir le contempler… le respectent intégralement !




J’avoue, j’ai honte… mais malgré toute ma bonne volonté et toute l’affection que j’ai pour Denis et ses acolytes, je n’arrive à m’intéresser au balisage et… je ne peux décoller les yeux de… holalacépapossiblecommecébeau… et je prends photo sur photo, n’arrivant même pas à rattraper l’équipe de balisage !

 



 

Ce n’est pas tout ça mais l’heure tourne… et l’air de rien nous avons dû parcourir quelques bons kilomètres… car on a beau cavaler sur le chemin retour : l’heure tourne… et arriver à 18 h à la sortie de Cabrespine relève de la gageure que nous n’arriverons pas à relever.

 

Bons princes, l’équipe du Gouffre nous a attendus ! Nous serons dispensés de devoir remonter les puits jusqu’à l’entrée historique… et de rentrer à pied car les clés de voiture sont à l’accueil !

 

Une journée grandiose avec une fine équipe ! Un grand merci à toutes et tous pour avoir mis sur pied cette sortie… et au plaisir d’une prochaine.

 




 

Albums photos :

Vincent https://photos.app.goo.gl/XRgek4LNWbmkZCx38

Brigitte https://photos.app.goo.gl/EcuDhsWyxeSAweU19

compte de rendu de vincent

 

vendredi 28 avril 2023

Aven du ruisseau de Castanviels jusqu'à la salle des 12 apôtres

Mardi 25 et mercredi 26 avril participants : Jean-Michel, Alary, Gilles

TPST : 4h + 1h / Aven du ruisseau de Castanviels jusqu'à la salle des 12 apôtres


Voilà un moment que je voulais voir le début de cette cavité équipée en fixe par le SCM.

La météo n'étant pas propice à l'escalade, j'ai lancé en dernière minute la proposition, Alary et Jean-Michel ont répondu présents.

Rendez-vous à Villeneuve, nous montons avec la voiture de Jean-Michel. Sur le parking des Vents d'Anges nous croisons un groupe de spéléos varois qui effectuent une tournée audoise : les Cazals l'avant-veille (soit dit en passant, ils ont fait le réseau de lévitation : les amarrages sont bons, la corde mérite d'être changée mais est encore correcte), l'aven du ruisseau de Castanviels la veille, puis Trassanel le lendemain.

Nous nous équipons et rentrons dans le trou vers 14h30. Si toutes les marchent d'approche pouvaient être aussi courtes !


Très belles successions de puits jusqu'à la salle des 12 apôtres où l'amertume de ne pas pouvoir aller plus loin aujourd'hui nous gagne. Il faut qu'on programme cette sortie !






L'arrivée dans la salle des 12 apôtres. Mon téléphone n'est pas aussi performant que celui de Jean-Michel, mais on se rend bien compte que c'est un beau volume.


Alary repère la ligne suivie pour l'escalade de 60 mètres menant à la GéaGéode. Les goujons sont en place, il n'y a plus qu'à. Un volontaire ? 😁


En remontant j'ai eu la mauvaise idée de coincer une corde sous un becquet une dizaine de mètres derrière moi. Je réussis péniblement à parvenir en haut du puits et surtout à sortir le croll, on en sera quitte avec Jean-Michel pour revenir le lendemain avec une corde et descendre en parallèle car l'installation d'un descendeur est totalement impossible.
Entre temps j'avais prévenu Kinou, même s'il était peu probable qu'un groupe s'aventure dans l'aven entre 19h et le lendemain matin, la spéléo nocturne n'apportant que peu d'intérêt à la discipline ! :)

Le lieu du crime

Connerie réparée

En résumé : vivement la suite, même si le P54 me fait peur ! 














lundi 24 avril 2023

Secours réel à Cabrespine et stage PMSI

Samedi 22 avril 2023

Gouffre de Cabrespine

Participants : Grimp + 11 SSF 

Le lien pour l'article de l'Indépendant :

https://www.lindependant.fr/2023/04/23/aude-evacuee-du-gouffre-de-cabrespine-par-tyrolienne-apres-un-malaise-a-200-m-de-profondeur-11153149.php

Sur la 1ère photo on reconnait Guillaume et Lionel (je suis de dos) à la réception de la civière.

Arrivés à 19h30 en même temps que Guillaume (SCM), on est affectés à l'équipe dirigée par Nicolas (Grimp) du haut de la tyro. 

Pour l'équipe ASV, il faudra les précisions de Dom ou Alain M.

En tout cas, mission accomplie. Bonne entente avec le Grimp, et émotion courte mais très intense à la réception de la victime en haut de la tyro de 200m.

TPST : 6h (18h-minuit)

Je complète un peu :

Moi , j étais en stage PMSI (premier secours en milieu isolé)à la base de trassanel.

Matinée ,exposés sur les différents accidents, pathologie etc 

10 stagiaires , et 5 cadres dont moi.

après midi ,pratiques, ked de fortune , collier cervicale,pls...

Vers 16h , papy nous prévient du secours à cabrespine.

on part à 5 pour le gouffre

Océane (ssp)et moi descendons presque de suite pour rejoindre la victime qui est au niveau du vieux concretionné, nous rejoignons les ISP déjà sur place .

Médicalisation , réchauffement de la victime .au passage un bon binôme avec océane.

L evac est validé par le médecin du smur  et nous entamons la descente vers le début de la tyro ,avec Guillaume B et Michel qui nous ont rejoint.La tyro est prête mise en place en bas par Alain et un SP du grimp.

la civière commence sa remontée sur la tyro ,et nous on entame notre remontée.

un peu avant minuit sortie du gouffre ou on retrouve les copains du ssf et petit repas des sapeur pompiers

(petit compte rendu ASV médicalisation)

ps:merci au gouffre pour le prêt de matos et j ai eu le privilège de prendre le matos de notre vénérable papy!!!et oui en stage , j étais à poil !!!

 

dom

 

mercredi 19 avril 2023

Exercice secours ASV / Trans / Gestion

Samedi 15 avril 2022

Base et grotte de Trassanel II

Participants : une quinzaine de spéléos, une dizaine de pompiers

SCA : Denis et Sophie, SCM, SSP, MJC Narbonne, Grimp 11

Sophie et moi, nous participons à la formation ASV dirigée par Océane et Dom Blet.

Matin : Présentation SSF par Nadège,  Papy et le Cdt Fabre. Inventaire du matériel ASV, brancardage autour de la base, bascules complètes de la civière (en long et en large...).

Après-midi : Simulation de victime coincée après les Bauges (François). Equipe de gestion au PC (Nadège et Kinou + 4), engagement des équipes Trans (Grimp) et ASV (Océane, Dom B. + 4).

Bilan médical victime, montage du point chaud, dégagement victime et déplacement dans le point chaud. Habillement victime + mise en civière. Tout ceci prend un certain temps : 1h 30 environ. Fin de l'exercice et rangement.

Points à améliorer : la communication avec le PC (donner des infos + souvent).

Très bonne ambiance.

TPST : 3h

NB : Dom Blet m'a donné des Fiches bilan pour tous ceux qui en veulent (cadres). Papy propose d'acheter en groupe (ou de fabriquer nous même avec une couturière) des ponchos type MTDE, plus efficaces que les couv. de survie individuelles.


 

Mercredi 19 Avril après-midi: révision techniques basiques pour Paul. Sur la face la plus à l'Ouest de la falaise de St Salvayre. Alet. Secteur uniquement dédié à l'entreinement sur corde spéléo. Le reste de la falaise étant un site d'escalade. Je l'avais purgé et équipé au minimum il y aquelques années. Ce n'est pas superflus de revoir les fondamentaux, tant dans la progression individuelle que dans les principes de l'équipement sur corde à simple en sécurité. Météo idéale. Mais évidemment un peu d'appréhension pour Paul à la descente....car là...il y a du vide, et une vue très lointaine! A renouveler rapidement. Pour ceux que ça interesse. Probablement au site de la falaise du Roc Blanc de Véraza. Qui est plus ressemblant à un site souterrain. TPES:5H.

dimanche 16 avril 2023

Simplification complexe dans l'aval du fossile

Samedi 15/04/23

Vieux Lion/Chandelier

Participants : Gilles, Alary, Christelle, Henri, Boris, Laurent

TPST : 8h30

Par manque de personnel pour la séance mensuelle bestiale au siphon du point chaud (il faut être 8 minimum), on se rabat sur une séance topo/explo dans les tubes à l'aval du fossile en cours de découverte.

La branche de gauche est la plus facile à apprivoiser : une coulée de calcite à casser au marteau pour passer, on commence donc par là. C'est rapidement plié et on passe.

Après une vingtaine de mètres de tubes descendants, ça se rétrécit en boyau bas. Boris part en reconnaissance et franchit un point bas avant de retrouver une conduite confortable. Nous allons tous voir mais c'est de courte durée, nouveau passage bas ensuite avec un peu de boulot pour passer.

On se divise en deux équipes : les creuseurs et les topoteurs. Avec Alary nous allons faire les relevés dans la branche de droite, jusqu'à la tête du P15 inviolé, pour ne pas gêner le chantier.

Lorsque nous revenons l'équipe est enthousiaste : Après un assez long et étroit boyau, Boris a débouché en balcon sur un grand vide avec un actif qui cascade au milieu. C'est pénible mais passable par tout le monde et nous allons voir.
Effectivement il y a de l'ambiance et un changement radical de décor. Mais cela ne peut pas être une coïncidence : des actifs de ce niveau, il n'y en a pas tous les 50m...
En éclairant avec le spot, je tombe en effet sur une corde placée un quinzaine de mètres plus bas : nous avons rebouclé avec un des actifs trouvés l'an dernier par une lucarne minuscule dans le réseau du boyau du Vent. L'actif est en lien avec la perte de l'Etreuil.
Pour autant ce n'est pas une mauvaise nouvelle : nous arrivons dans une partie inconnue, un grand vide à peine entrevu depuis le bas l'an dernier et compliqué à atteindre en escalade.
De plus, comme expliqué dans le précédent post, le courant d'air n'est pas compatible avec un bouclage; il y a donc une suite commune quelque part, et le niveau de galeries perché par lequel nous arrivons se poursuit peut-être en face ou plus haut.

En face justement, derrière un rideau de draperies, les lampes se perdent dans le noir : il va falloir appréhender les contours de ce vide par un équipement aérien en main courante. Mais pour amener tout le matériel jusque là, un élargissement du boyau s'impose.

Après le repas, deux trinômes se forment à nouveau entre topo et creusement. Henri, Gilles et Alary vont se vautrer à la piquette dans le mondmilch du boyau pendant que nous allons avancer la topo dans l'annexe le plus concrétionné et fragile.

Les "propres" et les "crados" se retrouvent vers 17h dans la salle à manger du fossile avant de remonter ensemble. Le boyau trouvé aujourd'hui est bien confortabilisé mais il restera un peu d'amélioration à faire.
Nous avons aussi revu entretemps le départ du puits du carnet (à ouvrir) situé sous la galerie est : pas beaucoup d'air aujourd'hui mais bruit d'actif au loin qui n'y était pas la semaine dernière (voir précédent post).

Dans la soirée, report des données topo sur l'ordi; et je m'aperçois que la branche de droite des tubes (topotée dans la matinée avec Alary) prend la direction, si on l'extrapole, d'un court-circuit direct du siphon du point chaud. Cette branche semble sortir de l'emprise directrice de la grande faille Ouest-Est qui conditionne les creusements de ce secteur. Intéressant donc...

Tout cela est bien complexe pour qui ne suit pas assidument les explorations, donc voici un petit zoom annoté sur Vtopo des parties et des enjeux concernés par ce CR.

Vue d'ensemble du système à ce jour sur Google Earth (il manque encore pas mal d'annexes à topographier)


mardi 11 avril 2023

Aven du Roc d'Agnel

Dimanche 9 avril 2023

Participants : Félix, Étienne, Denis, Vincent, Alary, Gilles

TPST : 8h / Aven du Roc d'Agnel


Pour le week-end Pascal, nous avons cherché avec Félix une idée de classique audoise. Après avoir écarté le SP2 faute d'un effectif a priori suffisant (358 mètres de cordes avec les longueurs de Félix et celles du club), nous sommes tombés d'accord sur l'aven du Roc d'Agnel. 

Jeudi dernier je suis parti en repérage, après trois quart d'heure sur zone j'avais fini par retrouver l'entrée dont les coordonnées sur Grottocenter sont plus qu'approximatives. Voilà celles enregistrées par mon téléphone pour les visiteurs futurs : 43.353231, 2.456723.

La grotte de l'éperon vue depuis l'entrée de l'aven

Le rendez-vous était donné à 9h30 au parking du gouffre de Cabrespine. Après préparation des kits et marche d'approche, nous atteignons l'entrée de l'aven vers 11h45. 

Félix équipe le P10 et nous nous retrouvons à la "sévère étroiture" que nous franchissons sans trop de difficultés, à part pour Vincent qui dans sa première tentative a fait preuve d'un excès d'optimisme en ne quittant pas le baudrier. 

S'ensuit alors un imbroglio autour des kits, Félix part avec le mauvais et ne s'en rend compte qu'au milieu du P55. Je le rejoins avec le bon kit, sauf qu'on oublie de sortir la C25 qui était au-dessus de la C93, et rebelotte !! Étienne me double, installe la C48 en parallèle de la C25, puis Félix remonte récupérer la C25. Ouf ! De toutes façons l'équipement peut se résumer ainsi : prendre une corde de 200 mètres, on s'est juste évité un passage de nœud plein vide.

Étienne prend la tête, la recherche du puits latéral menant au fond n'est pas aisé. Une fois celui-ci trouvé, nous nous retrouvons rapidement au fond. Denis et Vincent encadrent Alary dont c'est seulement la deuxième sortie sur cordes après l'initiation aux Cazals, chapeau !!



Le P30 menant au fond est superbe, c'est un grand volume circulaire, on n'est pas à l'étroit.



Au fond dans la boue Étienne découvre un cadavre entier d'un animal identifié comme une fouine, mais à confirmer. Une question nous taraude : comment a-t-il pu arriver jusque là ?


Étienne remonte en premier car à la descente vous avons identifié quelques zone de frottement. Il crée deux AF, autant ne pas avoir descendu le perfo pour rien !



Vue sur les Pyrénées à la sortie

L'équipement est un mélange de spits dont la plupart sont en bon état et de plaquettes aciers sur goujons inox, qui étaient encore utilisables mais de justesse. Un changement est à prévoir. 

Le lien vers les photos : https://photos.app.goo.gl/npSScxLehHKRCP3y9

Deux jours de topo et quelques surprises

Samedi 8 et lundi 10/04/23

Vieux lion/Chandelier 

Participants :

samedi : Gilles, Vincent, Etienne, Laurent; TPST : 10h

lundi : Félix, Alary, Laurent; TPST : 10h aussi


Deux grosses journées de relevés dans le nouveau réseau fossile au-dessus du puits du pendule, il était temps car près de 700m de conduits ont été topographiés (dont plus de 500m rien que dans le réseau sup et il en reste encore)

Accueil également de nouveaux membres (Vincent et Alary) qui vont se confronter au réseau avec succès à cette occasion.

Samedi, journée bien synchro entre les deux binômes : Gilles et Vincent qui visitent et font des photos pendant qu'avec Etienne on envoie de la donnée à un bon rythme. On parvient malgré tout à manger ensemble. En fin d'après-midi, Etienne fait une escalade de 16 m depuis la salle de la galerie Est qui donne dans une cloche sans suite.

Les photos sont de Gilles, Vincent et Etienne : 

























Premier résultat : les tubes à l'aval du fossile franchissent perpendiculairement la galerie menant au point chaud, une vingtaine de mètres au-dessus. Ils se dirigent vers l'ouest grosso modo au-dessus du boyau du vent. La direction pour un aval peut sembler aberrante et la logique nous échappe encore.
Pour autant, peu de chances de bouclage dans une partie connue et en plus le courant d'air ne correspond pas (il est dans le même sens).
Nous sommes encore assez loin (une centaine de mètres) mais si les tubes tournent vers le nord-ouest, il devient envisageable de shunter le siphon fossile du collecteur du Chandelier et d'en trouver la suite.

Une deuxième chance en quelque sorte, après les explorations du réseau ouest l'an dernier, qui ont plutôt donné vers des systèmes inférieurs et actifs.


La densité de creusement est extrêmement élevée dans cette zone, avec des conduits étagés et superposés. La série des points 300 représentent l'aval du fossile, la série E l'amont du fossile, la série W le réseau post-boyau du vent et la série des 200 le cheminement principal entre Vieux Lion et Chandelier. Le point chaud et le siphon fossile sont situés au point 217, et le collecteur se dirige vers le sud-ouest. On devine bien le rôle d'une grande faille tectonique orientée ouest - est (activité "récente" bien visible dans la galerie est, plus ancienne dans la partie ouest) dans la genèse de la karstification de ce secteur.

Lundi, on fait les relevés à 3 dans la galerie est. Tout se passe bien jusqu'à ce que, après 4h de topo, je me retrouve à scruter un départ de puits de 10m dans une galerie inférieure.
Et là, un bruit aérien puis plaf : alors qu'il ne s'évade jamais, mais alors jamais, le carnet topo vient de tomber à travers le scratch de ma combi, direct au fond du puits. AAARGH !
Problème : on a laissé les baudriers loin dans la salle à manger et on a pas pris de trousse à spit...

Je pars chercher deux baudards pendant que Félix et Alary cherchent un moyen de contournement. Quand je reviens, Félix est parti assez loin entre des blocs en descendant; je descend à mon tour et le trouve en train de remonter : il y a des trucs à voir plus bas...c'est la première première de Félix en solitaire.

On y va tous : ça ne part pas en direction du carnet sauf un méandre étroit où Alary s'engage en cassant quelques becquets.
De l'autre côté il y a une petite salle de 7X3 environ avec à l'extrémité une arrivée de conduite pleine de calcite, sauf un trou au sol.
Un net courant d'air en sort...je pousse un cri bestial : grooosse résonance dessous...on jette des cailloux : palier à 2m, palier à 2m, palier à 2m,... puis soudain, chute dans un puits d'une quinzaine de mètres sans toucher les parois et joli écho venant du bas.

Et là tout s'éclaire : on vient de trouver la suite des actifs drainés par la galerie est, au delà du méandre étroit où s'était arrêté Etienne lors de la première explo.
C'est donc un nouvel objectif de taille et ce sera le "puits du carnet"...

Mais de carnet...pour l'instant...point !
Alary est coincé dans sa progression vers l'amont, et vu son épaisseur, je n'essaye même pas d'y aller.
Je remonte de 10m dans les blocs et attaque la mise en sécurité d'une lucarne qui devrait donner dans la bonne direction.
Equipement minimaliste, kit pour éviter les frottements, descente, et enfin, je retrouve ce satané carnet !

Ouf, nous pouvons poursuivre la séance jusqu'au terminus Est provisoire, où là aussi il y a du potentiel même si c'est un amont fossile : escalade facile avec vide au-dessus, et tout droit belle résonance après un coude de méandre à élargir.

Nous sortons avec le sentiment du devoir du WE de Pâques accompli...

Trois jeunes inconnus nous accueillent à l'entrée de la cavité, inquiets des bruits entendus sous terre depuis plusieurs minutes. Ils sont visiblement adeptes des plantes aromatiques et à la recherche d'un site pour faire une prochaine teuf dans la forêt. Ils semblent à la fois fascinés et interloqués de nous voir sortir de là...deux mondes qui se rencontrent !

Au bout de quelques minutes, un des trois me demande : est-ce que vous êtes "apaisés" quand vous êtes là dessous ?
Tout est dit...