dimanche 2 avril 2023

Faux poisson et vraie première...

Samedi 1er avril 2023

Vieux Lion/Chandelier

Participants : Denis, Henri, Christelle, Laurent

TPST : 10h


Suite des explorations dans la branche aval du nouveau réseau fossile dans le secteur du puits du pendule.
Nous sommes prêts à en découdre sur le chantier un peu avant 11h après une descente lourdement lestée par tout le matériel.
La tâche n'est pas mince si l'on veut passer aujourd'hui : 4m de bouchon de calcite et mondmilch à creuser avant d'atteindre la suite visible et bien ventilée.
Aperçu des lieux au top départ :




Je profite du début de chantier pour aller dans la branche Est du fossile afin d'éliminer les dernières étroitures d'accès vers cette autre branche intéressante.
Ensuite, revenu sur place, on enlève une couche argileuse formant une moquette au-dessus de l'ancien sol de calcite.

Les travaux avancent bien au début puis ralentissent par diminution de place pour creuser. On se relaye souvent. Pas besoin de l'artillerie, huile de coude et force de frappe suffisent pour casser le remplissage. On se tartine de mondmilch au passage...et avec le courant d'air le refroidissement est rapide !

Après 5h de boulot, la délivrance est proche. Le dernier verrou est le plus difficile, et nous balançons désormais tous les remblais en bas dans la suite.

A 16h, Denis franchit l'étroiture et annonce que ça file droit devant...Nous passons tous.


 

Changement radical de décor; nous aboutissons dans une conduite forcée ancienne et magnifique, pleine roche...

Nous négligeons une première bifurcation sur la gauche pour aller au plus évident. Quelques premières zones concrétionnées apparaissent, signe qu'il n'y a plus aucun écoulement depuis longtemps

Nous poursuivons en nous extasiant devant la beauté des creusements. Le sens des cupules nous confirme que nous allons vers un ancien aval...


Contact entre deux calcaires, formes d'érosion et ancien niveau d'eau



Ce type de paysage est encore assez inédit dans le réseau. Mais un premier signe de verticalité rompt l'horizontale : dans un coude, une faille plonge. Denis commence à halluciner et voit des lumières venant du bas : il s'agit en fait d'une grande plaque de gypse sur du calcaire noir, qui renvoie nos propres lumières. Accès étroit mais belle descente après vers l'inconnu (10m environ), à faire pour plus tard.

Plus loin, nouvelle bifurcation. Un affluent arrive de la droite. Avant d'aller voir on continue l'axe principal jusqu'à une coulée blanche qui bloque la suite. Le courant d'air est là et on voit la galerie se poursuivre derrière. Il faudra faire quelques sacrifices de concrétions pour avancer...


Encore du tube...

Nous partons dans l'affluent qui n'en est peut-être pas un. C'est plus étroit mais ça passe bien. Un nouveau puits barre le passage, mais en suivant le chenal de voûte on peut passer au-dessus. Plus loin, la conduite sculptée de quelques marmites et jonchée de quelques gros galets résiduels aboutit sur un nouveau puits (le troisième) défendu par un bloc en travers. Denis s'avance et s'enthousiasme : ça plonge sur 15m, bien large...
Y aurait-il un inférieur là-dessous ? Et où sommes nous par rapport au réseau ? Les questions nous assaillent.

On a déjà notre dose de satisfaction lorsque nous revenons à la première bifurcation en arrivant de "la chatière du mondmilch"

Et par celle-là aussi ça continue...
A la différence que des excentriques et des stalactites d'un blanc pur font leur apparition un peu partout.
Pas de bol, la Gopro tombe en rade de batterie. Nous avançons prudemment pour ne rien casser.
Soudain, la conduite forcée débouche dans une salle creusée à la faveur d'une superbe charnière de pli géologique, qui travaille encore après la formation des tubes car la paroi du tube amont est fendue et décalée.

Partie gauche de la charnière, qui se poursuit vers la droite pour horizontaliser la strate

De l'autre côté de la salle, nous trouvons la suite du tube par une lucarne improbable dans les miettes tectoniques.
Ca devient vraiment fragile, difficile d'éviter les concrétions... Plus loin, nous frôlons un lustre moitié blanc - moitié rouge !
Arrêt sur passage bas qu'il faudra creuser mais ça continue là aussi avec visuel sur la suite.
Mais vu l'extrême sensibilité de cette zone, nous n'en ferons pas une priorité étant donné tout ce qu'il y a à faire ailleurs. Il faudra peut-être même la condamner après la topo...

Avant de remonter, nous faisons quelques images souvenir avec la cam de Denis, mais cela méritera un meilleur traitement photo.



Passage dans les "miettes" tectoniques


Coulée et petites excentriques rouges

Lustre rouge

Signes d'écoulement torrentiel et concrétions fines, un mariage pas banal



Au retour dans le labyrinthe, le courant d'air s'est intensifié. Le jour est tombé, il est temps de remonter.
Après l'effort, une nouvelle fantastique exploration dans le réseau qui se complexifie de plus en plus et offre toujours plus de nouvelles perspectives. Les neurones vont encore chauffer !
Le retard topo se creuse encore et il va falloir se discipliner à le combler...

 

9 commentaires:

masdan a dit…

Mais ça développe combien ce réseau !!!! ... Encore de la première ...pfffh... ;-)

Gounel a dit…

Genial !

Daniel C a dit…

ça donne envie devenir filmer 😁

riton a dit…

Cette informatique.....deuxième tentative!
Je répondait à Daniel pour le film: "go-pro" avec...une longe!Car quand je voyait Christelle sortir sa "boite d’allumette" au dessus de failles de méandre, je pensais que le tournage n'allais pas durer!
De la Grande Spéléo dans un Grand trou. Et pour ceux qui veulent s'initier à la topo!

Dom POULAIN a dit…

Le réseau du poisson 🐟 👍🏻😉
Super !

Thierry bonnel a dit…

Bravo ! Belles conduites en trou de serrure vraiment magnifique...
Les excentriques sont une denrée rare pour le secteur , un cinq étoiles pour ce nouveau réseau.
Ça développe combien tout ça ?

Laurent a dit…

Sans doute déjà plus de 500 m de dév. sur cette branche, très provisoirement...
J'y ai compté 8 suites : 2 vers le haut direction Est, 2 horizontales (amont et aval des tubes, et 4 puits (seul celui de l'est draine encore un actif actuel, les autres dans les tubes sont fossiles).
L'aval pourrait se diriger vers le trou souffleur de la barrière III-IV (mais courant d'air dans le même sens ?!) ou bien alors passer au-delà du grand siphon amont du point chaud.
En tout cas les expériences aérologiques de l'été dernier avaient détecté la fuite qui vient d'être découverte et ciblé sa zone géographique.
Le report topo va sans doute occasionner quelques émotions...
Le réseau dépasse les 8 km et va se diriger tranquille vers les 10 bornes vu comment ça évolue.

riton a dit…

Sans faire de grande théories ça sent excessivement BON!!
L'on a la grande chance que la partie fragile ne soit pas dans le cours principal. Trop d'air pour que ça concrétionne en fistulaires?

+@ a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.