Samedi 25 Mai 2019
Plateau de Sault
Participants : Jean-Luc, Laurent
TPES : 6h; TPST : 1h
Comme souvent après une crue il est bon d'aller faire quelques repérages. Celle-ci n'est pas très puissante ni exceptionnelle, mais comme les connaissances ont évolué depuis un an, on peut quand même faire potentiellement des observations inédites en ciblant les chantiers en cours.
Premier arrêt au ruisseau du Sarrat de l'Etreuil qui coule pas mal :
La perte sature carrément :
Ensuite visite sur le secteur de l'entrée supérieure potentielle du Chandelier. Bonne surprise : un ruisseau court le long du chemin d'accès et se perd à une dizaine de mètres du chantier de désobstruction. C'est de bonne augure pour la suite, il faut persévérer !
Direction la Vernouze pour tenter d'atteindre le terminus provisoire en hautes eaux. La perte coule assez bien, une quarantaine de litres par seconde, dont à peu près la moitié déborde de la perte principale pour s'infiltrer non loin des deux entrées désobstruées. Vision assez grisante il faut bien le dire :
Mais je ne suis pas au bout de mes surprises : je m'équipe et descend dans la cavité. En bas du ressaut qui termine la conduite, on entend distinctement un bruit de cascade plus bas dans l'inconnu. Le son arrive par un pertuis assez mince avec un bon courant d'air soufflant. Le fait que l'air soit toujours là en hautes eaux est également une bonne nouvelle, mais il n'y a aucune inversion aujourd'hui. Les températures sont pourtant à l'équilibre. Peut être une histoire de pression atmo ?
L'air arrive également de la suite du trou qui est assez complexe. Guidé par le bruit je passe le ressaut suivant qui arrive sur un des terminus. Droit devant : deux suites. A droite, le plus évident, ça se resserre au bout de 2m avec un coude et un bruit d'eau lointain. A gauche par contre c'est du lourd, on voit distinctement un espace passable après 2m avec le bruit de la rivière souterraine juste en dessous. Séquence émotion pour tout spéléo qui se respecte (casque audio conseillé pour l'ambiance):
Je sors de la cavité tout bouleversifié par cette perspective proche, une lucarne sur un gros actif plongeant sous le plateau en direction de Font Maure !!
Début d'après-midi je repars vers la zone connue au dessus du Chandelier pour voir l'évolution du débit de la perte du vieux corbeau où je tombe sur...Jean-Luc.
Il est également tout excité de voir l'eau rentrer si près du chantier. Discussions tous azimuths bien évidemment.
On décide de continuer sur cette lancée et d'aller voir la doline de Coume Froide, sur le trajet supposé Coumeilles-Blau mis en évidence par les traçages de l'année dernière.
Là aussi ce que l'on voit nous emballe : une belle rivière d'une cinquantaine de litres par seconde s'engouffre dans la perte désobstruée en Mai dernier.
Mieux : on entend distinctement un grondement de cascade sous un secteur précis de l'éboulis, un peu à côté de l'emplacement vidé l'an dernier. Ce site incroyable, avec un fort courant d'air en été, sera l'un des objectifs d'un prochain traçage pour tenter de mieux situer la diffluence entre le Blau et Font Maure. Sur ce coup-là je suis de l'avis de Christophe : un bon coup de tractopelle ! même si une désob "artisanale" pourra quand même être tentée en attendant en direction du bruit repéré.
Fin de la tournée pour montrer la perte du Pas des Brebis à Jean-Luc qui ne connait pas. Là aussi bon débit absorbé mais pas de cavité découverte à proximité.
Superbe journée confirmant que les chantiers en cours ont vraiment de l'avenir. Le plus difficile va être de prioriser entre jonction du Chandelier, Vernouze et Coume Froide.
Le Blau, quant à lui, roulait ses 5 mètres cube par seconde environ en fin d'après-midi. La néoprène va être de rigueur au Chandelier dans les prochaines semaines.