dimanche 7 août 2022

Aérologie souterraine : le retour

Dimanche 07/08/2022

Blau/Chandelier

Participants : JLuc, Daniel, Félix, Ruben, Béranger, Flo, Laurent

TPST : 4h30, TPES : 4h


Les conditions très sèches constatées dans le réseau cette semaine nous ont incité à changer le programme désobstruction en collecte de données aérologiques, avec des tests sous terre cette fois.

Le but est d'essayer d'isoler le tronçon de réseau dans le Chandelier qui échange de l'air avec la partie active inconnue débouchant à la source du Blau.

Pour cela on procède au bouchage du trou du vent du Blau et on surveille les vitesses de courant d'air dans certaines sections rétrécies du Chandelier (bouchons de calcite), sachant que les deux cavités soufflent fortement en été. Deux objectifs pour aujourd'hui : la chatière de la Murène au milieu du réseau I et l'ancienne boite aux lettres à la fin du réseau I.

JLuc et Daniel seront de garde au trou du vent, en bouchant et débouchant alternativement le robinet d'air (plutôt le réacteur...) avec un protocole horaire bien défini à l'avance.
L'équipe souterraine (tous les autres) a un timing à respecter pour aller sur place (500m de progression), calibrer la première section et mesurer la vitesse à l'anémomètre pendant 1/2 heure, puis se déplacer à la section suivante (350m plus loin) et recommencer l'opération. Pas simple...

Une première mesure "à blanc", soit en surface à la porte du Chandelier, nous confirme que la jonction aérologique étudiée trois ans auparavant est toujours active malgré la jonction avec l'aven du Vieux Lion bien en amont. Cependant il ne s'agit pas d'un transfert de courant d'air équilibré : des fuites d'air, déjà constatées en fort étiage, existent ailleurs quelque part à l'aval du système (ce n'est pas le cas en début d'étiage où la totalité du courant d'air stoppé au Blau se retrouve au Chandelier). Et le Blau dans ces conditions souffle plus que le Chandelier.
Qu'importe, aujourd'hui la signature d'une réaction nous suffira...

Nous arrivons à temps à la première chatière et calibrons rapidement la section à l'aide d'un tube de la taille d'une tête humaine, de sacs de sable, de tapis et de mousses synthétiques pour les fissures annexes.
Nous nous apercevons que le courant d'air ici est plus fort qu'à la porte d'entrée (fuites probables vers le versant depuis la base des puits dans la galerie aval)

 

Préparatifs

Section calibrée. Comment ça, c'est morbide ?

Début des mesures


A l'heure prévue (bouchage du Blau), la vitesse passe de 8,8 à 10,4 m/sec. Réaction confirmée en ce point, la jonction aérologique se situe donc en amont. Félix enregistre sur un carnet toute la chronique que je lui dicte toutes les quelques secondes.

Après 40mn, nous nous déplaçons au second objectif : la boite aux lettres.
La section est plus large, la première tentative avec les bâches est un échec, rien ne tient et tout s'envole avec la force du courant d'air. Il nous reste peu de temps et Béranger commence à bâtir un mur en dur avec cailloux et glaise de mondmilch en guise de ciment. Rien à faire, le haut du mur cède sous la pression. Nouvelle consolidation, ça semble tenir, juste à temps pour la mesure.

Cette fois, énorme surprise : à l'heure dite, la vitesse du courant d'air n'augmente pas mais s'effondre de plusieurs m/sec, avant de reprendre sa valeur nominale. Aucune autre chute de ce type pendant les 35 minutes de mesures en continu qui suivent : il s'agit bien d'une conséquence de l'action de l'équipe en poste au Blau...
De temps un temps, une brique de glaise est expulsée par le vent. Alors que dehors il fait 30°, je dois être un des seuls habitants d'Europe occidentale à être en train de me paralyser les mains à cause du froid !

Pas de réaction immédiate à l'heure du débouchage, mais les relevés sont brusquement interrompus : un large trou vient de se réouvrir à droite avec la pression "impressionnante" :

Heureusement l'essentiel est acquis pour aujourd'hui. Nous rentrons vers la surface et un contraste thermique inexorable..
Pour expliquer le phénomène de chute de vitesse, nous pensons d'abord que l'équipe de surface a inversé les consignes (débouchage au lieu de bouchage). Mais niet, ils ont appliqué le protocole à la lettre.

Avant d'avancer une théorie catégoriquement (il y en a déjà..., notamment une arrivée d'air du Blau entre les deux chatières mesurées), nous préférons attendre d'autres données : la semaine prochaine, une nouvelle campagne de mesures est prévue, cette fois en calibrant et mesurant la chatière de la barrière entre les réseaux III et IV, puis le boyau du vent. C'est beaucoup plus loin, nous entrerons donc par le Vieux Lion.

Félix se colle à l'élaboration des graphiques excel de cette première salve de données. A suivre...

8 commentaires:

Dom POULAIN a dit…

J adore la vidéo avec le flux d air .
Bravo à l équipe et surtout à la coordination entre l équipe de surface et les releveurs.

Anonyme a dit…

Bravo
J’apprends beaucoup de choses au niveau technique et scientifique et surtout comment vous procéder pour percer le mystère de ce qui se trouve encore dans l inconnu

masdan a dit…

https://photos.app.goo.gl/UDzB8NXQKBd3BFiT6

masdan a dit…

https://youtu.be/RsNxUY9772c

masdan a dit…

Ben dit donc, mon voile d'hivernage est solide...!!!

André TARRISSE a dit…

FELICITATIONS pour ces " Manips Aérologiques ", .. qui devraient intéresser Baudouin LISMONDE -- Bien Amicalement à Vous Tous - André -
Bonnes continuations !!

Thierry bonnel a dit…

Impressionnant courant d'air et très bonnes conditions météo pour les effectuer..
Attention changement d'amplitude thermique prévu ce dimanche !
En tout cas bon début de synthèse

masdan a dit…

Thierry, il faut que tu viennes , tu n'es pas si vieux que ça....On y va ce Dimanche....0h au trou du vieux Lion, il y a