Dimanche 07/08/2022
Blau/Chandelier
Participants : JLuc, Daniel, Félix, Ruben, Béranger, Flo, Laurent
TPST : 4h30, TPES : 4h
En complément de l'article de Laurent, voici les données obtenues.
1) Expérience "à blanc" à la porte du chandelier (porte fermée sauf la petite ouverture circulaire)
porte d'entrée |
Ça confirme donc bien qu'une partie de l'air du trou du vent (TDV) est dévidé vers le chandelier lorsqu'on ferme le TDV. A noter que ce n'est qu'une (petite) partie de l'air du TDV qui se retrouve au chandelier, le reste part ... ailleurs, on sait pas où. NB : d'après Laurent, en début d'étillage, la proportion d'air redirigée vers le chandelier est beaucoup plus importante.
2) Expérience à la chatière de la museraine.
Première expérience sous terre. Le trou du vent (TDV) est fermé à 12h30 (t=0 sur le graphique) et re-ouvert à 13h00 (t=30).
Pour les valeurs avant t=0, ce sont des valeurs "fictives" : Laurent mesurait des valeurs oscillant entre 8.8 et 9.0 m/s, mais on ne notais pas encore les temps : j'ai donc rajouté des valeurs entre 8.8 et 9 "au hasard" pour les 5 minutes où Laurent mesurait avant que je commence à noter.
chatière museraine (cliquez pour agrandir) |
On remarque qu'à t=0 le courant d'air augmente brutalement : ça semble indiquer que l'air dévié par la fermeture du TDV passe bien par la chatière de la museraine.
En revanche, à l'ouverture, l'interprétation est beaucoup moins claire:
- La grosse chute de t=27 minutes est presque 3 avant l'heure d'ouverture, donc trop tôt pour pouvoir en être la conséquence.
- Au moment de l'ouverture, il y a bien un petit pic vers le bas, mais très léger (on en a plein d'autres de la même taille, c'est bien possible que ce ne soit que du "bruit").
- À t=36, on a l'amorce de la grande chute finale (de loin la plus importante). Est-ce qu'on aurait 6 minutes de latence pour que le courant d'air s'arrête? Ça ne semble pas impossible (à la fermeture, l'inertie de l'air l'obligerait immédiatement à se frayer un nouveau chemin, à l'ouverture, vu que l'air peut continuer son chemin en cours, il ne retourne que progressivement au chemin initial). Mais ça n'en reste pas moins "tirré par les cheveux", et un seul cycle de fermeture/ouverture me semble bien insufisent pour pouvoir affirmer cette hypothèse (il aurait fallu voir la même tendance à au moins 2-3 reprises pour en être à peu près sûr).
On remarquera enfin que tout du long de l'expérience, la vitesse du courant d'air varie : il est bien possible que ce soit dû au vent extérieur (ça pourrait aussi être des passages ombre-soleil changeant la température de l'air, des changements de pressions (par exemple sous un cumuls), ...)
Au vu des données, je dirais qu'il est probable (mais pas certain) que la jonction aérologique avec le Blau soit après la chatière de la museraine.
3) Expérience à l'étroiture de la jonction I-II
Seconde expérience, au niveau de l'étroiture entre les réseaux I et II. Fermeture du TDV à 14h00, ré-ouverture à 14h30.
A noter que la mise en place du colmatage autour de la section calibrée (le tube bleu) a été beaucoup plus difficile que prévu, et qu'on n'a donc réussi à avoir quelque chose d'acceptable qu'à la dernière minute. On a donc commencé les mesures seulement 15 secondes avant la fermeture tu TDV.
étroiture jonction I-II (cliquez pour agrandir) |
Pour le coup, je ne vois pas d'interprétation claire de ces données. J'ai quelques hypothèses, mais il faudrait répêter l'expérience au moins 1 ou 2 fois de plus pour pouvoir trancher (ou les rejeter toutes) :
1) la jonction aérologique se trouve entre la chatière de la museraine et l'étroiture de jonction I-II : il n'y a donc pas de variation de courant d'air lié à la fermeture du TDV, et on ne vois que les variations dues aux conditions "météo" extérieures (vent, ...). La conclusion serait alors qu'il faut chercher la jonction avec le Blau entre la museraine et la jonction I-II
2) les perturbations extérieures sont trop fortes, et cachent toute l'information utile. La conclusion serait que l'expérience a "raté" et qu'il faut la refaire sans le moindre vent ; rien à en déduire sur l'emplacement de la jonction aérologique
3) La jonction aérologique se trouve entre la chatière de la museraine (A) et l'étroiture de jonction I-II (B). Lorsqu'on bouche le TDV, la pression augmente (en quelques minutes) dans la section entre A et B. Cette surpression s'oppose au d'air arrivant en B (qui vient des réseaux II,III,IV), réduisant ainsi sa vitesse. Celà expliquerait que la vitesse baisse à partir de t=1.5. Néanmoins, une fois que la circulation d'air retrouve un cheminement normal, la pression revient à la normale, et la vitesse du courant d'air en B redevient normale également (à t=8). A l'ouverture, on semble avoir le même phénomène dans l'autre sens, et cette fois-ci sans délai : dès que le TDV est rouvert, celui-ci se remet à soufler, et il y a donc brusquement moins d'air arrivant dans la section AB : il y a donc une dépression dans la section AB, ce qui accélaire le courant d'air en B (qui entre dans la section AB) : on observe donc l'augmentation de vitesse de t=30. Ensuite, les pressions se re-équilibrent, et la vitesse du courant d'ait revient à la normale vers t=35.5. Cette hypothèse expliquerait donc le creux très marqué aillant suivit la fermeture, et la bosse (un peu moins marquée) ayant suivi l'ouverture. Néanmoins, vu le niveau de bruit et le peu de données (un seul cycle fermeture/ouverture), il est bien possible que ce soit une sur-interprêtation des données.
On a donc deux hypothèses en faveur d'une jonction avec le Blau entre la chatière de la museraine et la jonction I-II, et une comme quoi les données sont juste inexploitables.
Ayant fait une seule expérience, et vu le niveau de perturbations, il serait néanmoins prématuré d'en tirer une conclusion (mais si vous passez dans le réseau I, gardez les yeux ouverts si vous voyez une potentielle arrivée d'air).
A noter également que le débit d'air (ie la vitesse multiplée par la section, qui n'a pas variée si on néglige les fuites de nos barrages) ne semble pas beaucoup varier entre les deux étroitures où on a mesuré. Cela serait un argument en faveur du fait que le jonction ne soit PAS entre ses deux étroitures. Mais vu que globalement les variations de vitesse sont faibles par rapport à la vitesse globale (de l'ordre de 10%) et que nos barrages avaient des fuites d'air, c'est difficile d'être sûr de l'égalité des débits.
Donc difficile à mes yeux de conclure sur l'emplacement de la jonction aérologique, à part qu'elle n'est probablement pas entre la chatière de la museraine et la porte du Chandelier.
Si vous avez d'autres idées d'interprétations (ou des critiques des miennes), je suis preneur.
Pour la prochaine expérience, je suggèrerais :
- prévoir un peu plus de temps pour étanchéifier les barrages
- mesurer également la pression (ça permettre de discuter l'hypothèse 3)
- si le temps le permet, faire 2 cycles fermeture-ouverture par emplacement (pour gagner du temps, on pourait fermer à t=0, ouvrir à t=30, fermer à t=45, ouvrir à t=60 : on rajouterait ainsi 30 minutes par emplacement, soit 2h au lieu de 1h30 si on inclus les temps de montage/démontage/déplacement vers l'emplacement suivant)
7 commentaires:
Bravo. On en saura plus , peut être, avec les prochaines mesures depuis le vieux Lion...J'ai été déçu car je pensait qu'en fermant le TVB au aurait eu bien plus d'air au trou du chandelier. A signaler qu'on a bouché l'entrée du trou des feuilles avant les mesures et que ce trou a été découvert grâce à la fermeture du TVB lors des précédentes expérimentations : les feuilles mortes traversaient le talweg!!!.Ce trou est distant de plus de 100 mètres du TVB...Ce que je retiens c'est que la pression augmentée dans le système en fermant le tvb arrive à passer dans de nouvelles zones de pertes car le courant d'air est finalement assez fainéant. Ces nouvelles fuites rendent les résultats moins évidents mais pourraient indiquer que la jonction spéléologique vers le TVB, ne sera pas évidente. En attendant, pour en savoir un peu plus, un peu de lecture : http://docplayer.fr/49895866-Climatologie-du-monde-souterrain.html
Attention il ne faut pas interpréter ces nouvelles données toutes seules, mais bien comme une nouvelle étape dans le contexte de connaissances déjà acquises. On sait depuis un moment maintenant qu'il existe des fuites -sans doute impénétrables- en gros étiage, ce n'est pas une surprise même si c'est perturbant.
Des lots de données dans des conditions différentes seront la base des solutions et chaque série apporte une ou plusieurs informations.
L'essai dans le IV sera très intéressant, en adaptant le protocole comme le suggère Félix (au moins deux séries d'ouverture - fermeture pour chaque emplacement). Si rien de très clair n'en sort, il faudra se rabattre sur des conditions moins sèches à l'automne, après un premier coup d'eau par exemple. Le trou du vent va rester équipé pour l'aérologie dans ce but.
La jonction spéléologique qu'il faut rechercher est celle qui fonctionne en ventilation lorsque la zone inférieure semi-noyée du massif n'est pas vidangée, au début des basses eaux, quand le Blau et le Chandelier s'équilibrent presque parfaitement (nous avions alors retrouvé 90% du débit d'air coupé au Blau par le Chandelier en quantifiant les débits). A ce moment-là, à température égale, il y a moins d'air soufflant au Blau mais en revanche il y en a plus au Chandelier avec une vitesse mesurée de 12 m/sec...
Je reçois demain un bon anémomètre ce qui peut ouvrir des perspectives à 3 appareils, par exemple un appareil au Blau,ou 2 postes décalés dans le vieux lion...
Le système le plus fiable serait d'installer les mêmes appareils de mesure qu'à Cibelle. Ils décellent le moindre écart de température. Cela permet de voir les anomalies crées par des interférences dans le réseau. Pour Cibelle, on note ces "anomalies"
uniquement dans la zone d'entrée, et montrent "l'étanchéité" du reste de la galerie. Ces petits appareils ont une longue autonomie
(1 an) et les données sont recueillies par ordi. Elles donnent les courbes de T° à chaque point mesuré. On peut voir les perturbations du réseau en comparant les différents points.
Cibelle est une petite cavité et l'air dans la zone d'entrée doit réagir avec la température de l'air extérieure, malgré le sas.Pour le TVB et le chandelier il en va tout autrement.Les cavités sont immenses et les courants d'airs violents ont la température de la moyenne annuelle du lieu.Je pense même qu'un enregistreur du CO2 à la sortie du chandelier n'apporterait rien, sinon une variation saisonnière...
Les perturbations de t° n'ont rien à voir avec l'extérieur. Les interférences sont dues a la communication avec la grotte des mamelles située en dessous
Dans le cas du pays de Sault nous avons à faire à des courants d'airs monstrueux de type tubes à vent ...
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