Lundi 8/08/2022
Vallée de St Pancrasse
Sortie solo (Laurent)
TPES : 4h
Le travail assidu au Vieux Lion n'empêche pas quelques divagations occasionnelles, surtout quand c'est à quelques minutes de la maison.
Depuis quelques temps je surveille la vallée de St Pancrasse où nous avons récemment mis en évidence par traçage une percée hydrogéologique jusqu'aux gorges de l'Orbieu (dénivellation = 180m). Il existe un trou souffleur à travailler au-dessus de pertes diffuses du ruisseau qui se déplacent au gré des variations de débit. D'autres trous fossiles que j'avais découvert il y a longtemps sont présents au-dessus des berges.
Mais la sécheresse inédite était l'occasion de revoir la zone pour identifier plus précisément les pertes.
Le succès a été total...
Le ruisseau draine une grande vallée dans les schistes de plus de 7km², ce qui en fait une des plus importantes captures karstiques du département si l'on excepte les grandes vallées du minervois.
De mémoire de plus de 30 ans, le débit n'a jamais été aussi bas que cette année (quand même plusieurs litres/sec, ce qui est un exploit par les temps actuels pour une perte).
Par chance, le ruisseau s'infiltre donc cette fois en un seul endroit précis, une petite vasque que je commence à déblayer. En peu de temps j'ouvre un passage au fond qui provoque une vidange immédiate de la vasque, comme une bonde de lavabo qu'on enlève.
Petit aperçu du paysage :
Quelques heures d'approfondissement et d'élargissement dans les alluvions, et soudain la roche en place apparait. Un méandre s'ouvre et se met à avaler tous les graviers alentours. Ca commence vraiment à ressembler à quelque chose :
Problème, il est impossible de continuer sans se faire copieusement rincer sans rien y voir en plus...
On est en plein paradoxe alors que la France et l'Europe entière crèvent de soif. C'est sans doute un luxe...
Seule solution, dévier le ruisseau.
Retour sur place avec pioche et seau, et une tranchée vite creusée sur une quinzaine de mètres dans les alluvions fait le job.
Déviation du ruisseau |
La perte s'assèche presque, je déblaye l'entrée du méandre à bout de bras et je sens un courant d'air soufflant parcourir la main.
La perte presque à sec |
Dernière bonne surprise de la journée : en sondant le méandre, les cailloux débouchent rapidement sur une belle verticale pas très loin. Le vide doit faire une quinzaine de mètres et ça sonne plutôt grand en bas...
Il y a environ deux mètres de méandre à ouvrir, mais il faudra au préalable encore enlever quelques blocs et alluvions instables à proximité de l'entrée.
Clairement ce ne sera pas une explo pour le coeur de l'hiver, mais il se pourrait bien qu'il existe des choses intéressantes sous cette vallée. A suivre là aussi...
3 commentaires:
Donc va falloir déblayer un peu plus et mettre un bidon, sinon tout sera bouché irrémédiablement.
Si tu as besoin d'un coup de main pour préserver ce machin, tu peux compter sur moi ( suivant dispos)....
Si tu as des idées techniques je suis preneur. On en reparle ce WE...
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