Journées Nationales de Spéléologie.
Le 1 et 2 octobre 2016.
Chef-d’oeuvre en péril
Les
traditionnelles Journées Nationales de la Spéléologie ont permis de faire
découvrir Cibelle, petit bijou de la nature, à quelques privilégiés. La
température extérieure est toujours aussi clémente, trop clémente
peut-être ?
Par
mesure de précaution (ou de conservation), la cavité n’a pas reçu de
visiteurs depuis le mois de juin. En effet, lors de cette dernière visite, il
m’a semblé voir quelques petits changements dans la grotte. La grosse boule
d’aragonite massive noire couronnée de blanche aciculaire semble
La partie basse présente une
certaine dégradation et les fines aiguilles prennent une teinte marron. Elles
sont en train de mourir doucement et s’affaissent vers le sol. Cela aurait-il jusqu’à
présent échappé à nos regards ? Le visionnage de quelques photos a
tendance à confirmer cette dégradation récente. Ce phénomène reste très ponctuel et concentré à cet
endroit précis.
Pour
ces JNS, nous prévoyons d’alléger le nombre de visites sur le site. Le manque
flagrant de pluie et la chaleur excessive de cet été ont eu peut-être une
incidence négative sur les concrétions. Le premier élément étonnant, dès
l’entrée dans la cavité, est la présence de nombreux grillons. Je n’avais
jusqu’à présent jamais vu ce genre d’insecte dans la grotte. Seules les
araignées régnaient en maître en ces lieux. Pourtant, ils ont l’air de faire
bon ménage!!! Ils se tiennent tout de même à une distance respectable les uns des
autres. Il est vrai que la vie à l'extérieur devient de plus en plus dure à
supporter pour ces petits animaux.
Dès
le franchissement de la première salle, la descente de l’éboulis se fait sans
aucun risque de glissade. Pour la
première fois depuis la découverte de la cavité (bientôt 10 ans), le sol s’est
complètement asséché. La surprise ne s’arrête pas là. Les premiers gours
subissent eux aussi les effets de la sècheresse. Là, suite à l’évaporation de
l’eau, la concentration de calcite est à son comble. Identique à la fleur de
sel, c’est un petit nuage blanc qui recouvre la surface de l’eau. Celui-ci est
tellement abondant qu’il s’effondre par endroit et tapisse le fond des gours
d’une fine et récente pellicule blanche. L’aragonite aciculaire qui couvre les
parois ne semble pas avoir souffert des nouvelles conditions climatiques. Mais
par contre, les alentours de l’aragonite massive noire semblent avoir été
gagnés par la gangrène. Les blanches et fines aiguilles changent de teinte et se
dirigent vers une mort certaine.
Au
retour, proche de la porte, nous sommes surpris par la chaleur qui règne en ces
lieux. Celle-ci a réussi à pénétrer dans la grotte. A l’avenir, une protection
isolante s’impose, sous peine de voir s’accentuer les désagréments.
Béni
soit le ciel qui envoie un peu d’eau pour que la nature respire à nouveau, et
Cibelle conserve sa beauté naturelle.
2 commentaires:
Méme les concrétions souffrent de la chaleur!Je me sent moins seul!
Mais ou vas donc cette planète???Merci JPP pour ton CR.
Merci pour les nouvelles de Cibelle. J'espère que le phénomène ne va pas s'aggraver. Cette grotte est magnifique!
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