mercredi 5 octobre 2016


Journées Nationales de Spéléologie.
Le 1 et 2 octobre 2016.
Chef-d’oeuvre en péril  
                                            
            Les traditionnelles Journées Nationales de la Spéléologie ont permis de faire découvrir Cibelle, petit bijou de la nature, à quelques privilégiés. La température extérieure est toujours aussi clémente, trop clémente peut-être ?
            Par mesure de précaution (ou de conservation), la cavité n’a pas reçu de visiteurs depuis le mois de juin. En effet, lors de cette dernière visite, il m’a semblé voir quelques petits changements dans la grotte. La grosse boule d’aragonite massive noire couronnée de blanche aciculaire semble 
donner quelques signes de faiblesse.
            La partie basse présente une certaine dégradation et les fines aiguilles prennent une teinte marron. Elles sont en train de mourir doucement et s’affaissent vers le sol. Cela aurait-il jusqu’à présent échappé à nos regards ? Le visionnage de quelques photos a tendance à confirmer cette dégradation récente. Ce phénomène  reste très ponctuel et concentré à cet endroit précis.
            Pour ces JNS, nous prévoyons d’alléger le nombre de visites sur le site. Le manque flagrant de pluie et la chaleur excessive de cet été ont eu peut-être une incidence négative sur les concrétions. Le premier élément étonnant, dès l’entrée dans la cavité, est la présence de nombreux grillons. Je n’avais jusqu’à présent jamais vu ce genre d’insecte dans la grotte. Seules les araignées régnaient en maître en ces lieux. Pourtant, ils ont l’air de faire bon ménage!!! Ils se tiennent tout de même à une distance respectable les uns des autres. Il est vrai que la vie à l'extérieur devient de plus en plus dure à supporter pour ces petits animaux.
            Dès le franchissement de la première salle, la descente de l’éboulis se fait sans aucun risque de glissade.  Pour la première fois depuis la découverte de la cavité (bientôt 10 ans), le sol s’est complètement asséché. La surprise ne s’arrête pas là. Les premiers gours subissent eux aussi les effets de la sècheresse. Là, suite à l’évaporation de l’eau, la concentration de calcite est à son comble. Identique à la fleur de sel, c’est un petit nuage blanc qui recouvre la surface de l’eau. Celui-ci est tellement abondant qu’il s’effondre par endroit et tapisse le fond des gours d’une fine et récente pellicule blanche. L’aragonite aciculaire qui couvre les parois ne semble pas avoir souffert des nouvelles conditions climatiques. Mais par contre, les alentours de l’aragonite massive noire semblent avoir été gagnés par la gangrène. Les blanches et fines aiguilles changent de teinte et se dirigent vers une mort certaine.
            Au retour, proche de la porte, nous sommes surpris par la chaleur qui règne en ces lieux. Celle-ci a réussi à pénétrer dans la grotte. A l’avenir, une protection isolante s’impose, sous peine de voir s’accentuer les désagréments.
            Béni soit le ciel qui envoie un peu d’eau pour que la nature respire à nouveau, et Cibelle conserve sa beauté naturelle.

2 commentaires:

riton a dit…

Méme les concrétions souffrent de la chaleur!Je me sent moins seul!
Mais ou vas donc cette planète???Merci JPP pour ton CR.

Edouard a dit…

Merci pour les nouvelles de Cibelle. J'espère que le phénomène ne va pas s'aggraver. Cette grotte est magnifique!