Jeudi 15/06/23
Aven du Chevreuil, Félines Minervois, système karstique de la source de Laidoux
Participants : Henri M. (AMES), Etienne, Laurent
TPST : 6h
Avec Etienne nous sommes allés donner un coup de main au club AMES sur cette nouvelle découverte exigeante qui permet d'atteindre un bel actif à 100m de profondeur dans la vallée du ruisseau de Linze.
Le trou est un grand chaos vertical calé sur une faille géologique. Henri M. a dépensé une énergie considérable pour faciliter la progression jusqu'à un lit de ruisseau à sec à -90m.
Aujourd'hui il faut équiper les passages suivants qui mènent à la rivière (ils ont été faits en libre mais l'engagement de ce secteur ne tolère aucun compromis), et récupérer une sonde posée par Etienne il y a quelques semaines.
La rivière est rendue dangereuse par de brusques montées du plan d'eau terminal en lien avec les intermittences déjà connues dans les cavités en aval du système, à la résurgence de Laidoux et au trou des Bories.
Autant dire que sans connaitre la fréquence des intermittences ni la hauteur exacte des montées en charge, il ne faut pas jouer au plus malin avec ce karst lorsqu'on est dans la zone de danger.
L'effacement des traces de l'exploration précédente rajoute encore un cran de pression : il faudra déguerpir en quelques secondes si l'eau monte car le plafond est bien trop bas...
Le plan d'eau terminal montre des oscillations brusques d'une quinzaine de centimètres. Pas rassurant...
Etienne récupère la sonde et la remplace : les données permettront de mieux connaitre le fonctionnement des intermittences.
Je prends également quelques mesures grâce à ma sonde portative : la température de l'eau est de 12,6°C et la conductivité de 215 µS/cm indique une eau peu chargée pour du karst. La combinaison débit-conductivité indique une probable relation de cette rivière avec les pertes de l'Argent-Double à Citou.
C'est donc un nouveau jalon très intéressant de ce système karstique que l'AMES vient de révéler. Le potentiel de continuation est important, en particulier vers l'amont à travers une zone verticale et instable, mais ventilée.
7 commentaires:
L'idéal serait un report de surface.
Je vois vaguement ou c'est....
En fait ça ressemble aux trous des mijanes à Fontestorbes.
Super, maintenant savoir où se trouve le ''pulsar''. en aval ou en amont du trou du chevreuil ... A l'époque lointaine j'avais trouvé à l'intersection du ruisseau de Linze et des trémouls versant Hérault, près d'une crête une faille de 3mx1.6m et 3m de profondeur . au fond dans l'éboulis il y avait une charogne de brebis j'étais aussitôt ressorti.ça je l'ai retrouvé dans mes comptes rendus, par contre dans mes souvenirs j'avais trouvé un joli départ d'aven avec au fond ,vers -3 m un gros pilier de calcite,un petit éboulis et...un joli serpent vers, donc j'étais sorti aussi tôt.Il faudra que j'y retourne pour confronter tout ça, pour retrouver le trou des Bories 2 appelé le trou du Tac au Tac ( gagner au tirage et au grattage)qui pourrait expliquer le bon courant d'air des Borie 1 en bord de ruisseau.Et essayer, en me calant sur les phases d'intermittences de retrouver le mythique trou qui sniffait en amont des Bories3. A signaler que Christophe Bes a récupéré une buse PVCPour remplacer celle du trou du tonneau.Il y aura peut être besoin de monde pour recreuser à cette occasion à l'aplomb de l'entrée par ou arrive avec violence le courant d'air à travers les graviers quand s'amorce les intermittences...
Super, de l'eau dans la région au fond des trous ! Mais effectivement ce n'est guère rassurant.
J'ai hâte de connaître les conclusions issues de l'analyse de la sonde.
Qu'est-ce qui peut expliquer des montées aussi brutales et intermittentes ?
...une foultitudes de raisons. Mangin l'inventeur de la fonterstorbette, la maquette qui explique le fonctionnement régulier des intermittences de Fontestorbe me l'avait dit. Il te faut visiter le trou des Bories où le plan d'eau peut monter , de temps en temps jusqu'à + de 5m, engendrant à l'entrée un colossal courant d'air Ceci étant, les travaux ne sont pas finis sur le secteur...
Au fait, on a rencontré un groupe hétéroclite de spéléos (cds) gardois qui avaient fait Trassanel, et qui après Cabrespine allaient faire les vendanges....
On ne connait pas le mécanisme exact, c'est justement ce qui est intéressant.
On pense à des compartiments annexes, en forme de col de cygne, alimentés en continu et qui s'amorcent soudainement (purge de l'air) quand le seuil de vidange est atteint.
Mais comme le phénomène n'est pas régulier, c'est plus complexe.
Ce qu'on peut dire vu la brutalité des variations, c'est que nous sommes dans la partie rétrécie en haut du réservoir, un peu comme un conduit de bouteille avant le bouchon.
Merci pour les explications, le mystère risque de persister un moment, même avec les analyses de données.
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