Destructions en série

Samedi 18/02/23

Vieux Lion/Chandelier

Participants : Dom, Steve, Félix, Henri, Gilles, Clément, Laurent

TPST : 7h

Nous nous sommes fixés une bonne résolution pour la nouvelle année : réaliser si possible une sortie par mois, en parallèle des autres explorations dans le réseau, pour poursuivre la désobstruction bête et méchante du terminus amont du collecteur du Chandelier : j'ai nommé le siphon fossile du point chaud.

Ce chantier commence à se placer dans la même veine que les précédents sur ce système karstique : exigeant sur le plan humain et matériel, à la hauteur du potentiel fabuleux qu'il détient !
A ce jour, une quinzaine de mètres de tunnel ont été creusés manuellement en longeant la voûte plongeante de la galerie, qui fait une dizaine de mètres de large. Le front actuel se situe environ 7 mètres sous l'ancien seuil de débordement aval, où de gros galets polygéniques - reliques d'une époque de haute énergie - ornent les parois et les restes de planchers démantelés.
La voûte plonge toujours, mais la pente faiblit nettement. Nous espérons donc atteindre prochainement le point bas de l'obstacle, signe d'une possibilité de franchissement. Le défi consiste à trouver son chemin sans connaître la morphologie originelle, aujourd'hui scellée par différents sédiments compactés et granoclassés.
Après avoir traversé des zones de terre sèche, d'altérites de mondmilch, puis de sable fin, nous avons atteint la fois précédente une couche indurée de galets, dont le diamètre varie de 1 à 10cm environ.

Casser ce remplissage nécessite une certaine puissance musculaire et notre arme secrète s'est fait une spécialité de travailleur en front de taille.
Le chantier doit cependant s'adapter à la profondeur et à la distance, et nous avons décidé d'installer un système de renvoi pour limiter les efforts et diminuer l'effectif minimum nécessaire.
Tout était calé, sur le papier, à notre arrivée au fond de la mine vers 10h30, avec un petit nouveau dans l'équipe en la personne de Gilles

Sauf que...
premier revers à la mise en place du renvoi : la corde est à la bonne longueur mais un noeud mal placé empêche le bon fonctionnement de l'atelier pourtant idéalement situé.

Colonne idéalement placée pour le renvoi. Gilles à la manoeuvre

Il faut rapprocher le renvoi dans une zone moins optimale. Félix plante un spit et place sa poulie microtraction, le boulot démarre.
Au fond c'est l'usine à galets, jusqu'à ce que le manche de l'outil qui a bien fait le job jusqu'ici lâche subitement.
Un deuxième outil-piquette, moins efficace, prend le relais. Le ballet des gamattes reprend avec deux personnes au fond (le casseur et le remplisseur), une au milieu du tunnel (le déviateur), trois en haut (les tracteurs) et une d'appoint (le videur).
Nous creusons environ 80cm de tunnel, puis la corde rend l'âme (rupture de la gaine). A l'inspection, la poulie s'est usée en quelques heures, une encoche s'est formée, le bord est devenu tranchant comme un rasoir, elle est inutilisable.

Poulie-rasoir

Corde de traction en excellent état...

Le travail se poursuit malgré tout au ralenti, en forçant bien dans l'axe, mais à genoux.
Sur ce, la deuxième piquette rend l'âme au fond. L'Ogre est de mauvaise humeur...

Il n'est que 14h30, et nous allons pousser jusque 16h avec un simple jeu de marteau-burin...pour creuser un tunnel c'est moyennement efficace.
Nous avons réussi à détruire les outils de désobstruction, la corde de traction et la poulie de renvoi en une seule sortie..belle prouesse !
Le tunnel aura quand même avancé d'un nouveau mètre. A présent les galets sont omniprésents jusqu'au plafond, on ne connait pas l'épaisseur au sol.
La suite le mois prochain...

Note pour plus tard : venir avec une corde gros diamètre de 30m sans noeud, une poulie grand réa, et plusieurs outils avec manche incassable...