mardi 10 janvier 2023

Journée techniques d’encadrements aux Cazals

Samedi 7 Janvier 2023

participants : Clément, Daniel C, Denis, Coralie, Sophie, Steve, Henri, Véronique, Étienne, Félix (+Alain M. en visiteur)

TPST : 6h / grotte des Cazals

Peu avant l’AG, j’avais contacté Étienne pour savoir s’il était partant pour m’aider à encadrer une journée de techniques d’encadrement. On fixe la date au 7 janvier. Comme ça, ça laisse plus d’un mois aux gens pour s’organiser.

Rdv à 9h30 au parking de la Grotte de Limousis, puis on se regroupe sur 3 voitures pour monter presque jusqu’à l’entrée de la grotte des Cazals.

On s’équipe, puis dans l’entrée des Cazals, on fait un point sur le matériel individuel de chacun : textile d’âge raisonnable, rien à droite du croll qui pourrait en gêner l’ouverture, mousqueton de freinage sur le mousqueton du descendeur et non sur le MAVC (risque de coiffer le descendeur), privilégier le nœud de capucin (demi-pêcheur double en nœud coulant) pour tenir les mousquetons des longes, garder une longueur suffisante de corde qui dépasse au bout des longes (3cm, c’est pas assez!), …

Étienne en pleine explication

Ensuite, rappel sur les notions d’amarrages irréprochable. Un point artificiel (spit, goujon, broche) n’est pas irréprochable et doit donc être doublé dès qu’un amarrage irréprochable est nécessaire. Pour un amarrage naturel, c’est au cas par cas. Une sangle ou dynéma n’est pas irréprochable (à doubler si on veut un amarrage irréprochable). Un amarrage irréprochable est indispensable dès que la rupture du point entraînerait des blessures, soit pour tous les débuts de main courante, toutes les têtes de puits, tout les derniers fractios d’un puits (sinon, en cas de rupture du fraction quand on est à 2m du sol, c’est un retour au sol). Pour les autres cas, à juger au cas par cas si la rupture peut avoir des conséquences graves (chute sur vire, sous cascade, gros frottement, …) ou pas.

On part ensuite équiper 5 voies, 2 à l’entrée (main courante commune, descente légèrement séparée) et 3 dans l’effondrement, à 20m de l’entrée.

Ensuite, démonstration de la descente en perroquet (= descente en crabe = descente aux bloqueurs). On se répartie ensuite entre les deux endroits pour que chacun s’y entraîne, ainsi qu’à la conversion et au passage de nœud.

On se retrouve ensuite à l’entrée pour le repas de midi, avec en dessert une galette des rois apportée par Denis (merci!). J’y retrouve aussi Alain, qui est passé faire un bonjour.


 

On commence l’après-midi par le décrochage d’équipier (pédale crollée ou grande longe).

ça décroche, ça déchroche ...

Ensuite, on se regroupe à nouveau pour parler des techniques d’assurages : par le bas en tenant la corde (=sonnette), par le haut avec corde annexe (demi-cabestan ou descendeur) ou en boucle (la corde passe sous les fesses de l’initié, avant de remonter jusqu’à l’assureur). A noter que la méthode d’assurage depuis le bas, à part pour l’aspect rassurant, est très peu fiable : il faut être hyper vigilant car une fois la chute réellement amorcée, c’est presque impossible à arrêter. Donc dès qu’on n’est plus vigilent à 200 % pour détecter les signes annonciateurs de la chute, c’est raté. En guise de démo, je suis descendu avec la poignée juste au dessus du descendeur : sur 2 essais, je me suis retrouvé 1 fois suspendu dans ma longe, alors même que l’assureur savait que j’allais lâcher en cours de descente. Alors imaginez si l’assureur doit faire descendre 5 personnes et que celles qui sont en bas commencent à bavarder : il est quasi impossible de maintenir la concentration nécessaire.

À partir de là, c’est entraînement à la carte : Denis veut absolument voir le balancier espagnol (ie comment remonter quelqu’un déjà en poids sur la corde, sans corde supplémentaire ni poulie, juste avec 2 ou 3 mousquetons) : il s’y entraînera donc, ainsi que quelques autres, sous la supervision d’Étienne. Ils enchaîneront ensuite sur le dégagement sur main courante.

double balancier espagnol

 

Pendant ce temps, je montre à ceux qui sont moins expérimentés en encadrement comment à la descente avec une corde annexe depuis le haut avec un demi-cabestan, méthode qui à l’avantage qu’en cas d’inattention, on bloque juste la descente, au lieu de risquer de laisser tomber le débutant comme avec la sonnette. On enchaîne ensuite sur comment aider quelqu’un de fatigué à remonter avec une corde annexe et un mousqueton (balancier sur mousqueton), puis la même chose avec la micro-traxion (poulie-bloqueur) qui rend la manip plus efficace, et permet de monter quelqu’un qui n’aide pas. Pour les plus légers, je montre aussi l’astuce d’attacher le bout de la corde, puis de faire une boucle avec un mousqueton attaché sur la victime, et de mettre la poulie-bloquer à l’autre bout : ça divise par 2 le poids de la victime (mais il faut une corde 2 fois plus longue).

On fini sur des exercices « en pagaille », où on se retrouve entassés à 6 sur 3m de corde !

combien de spéléo peut-on mettre sur une corde?

 

Ensuite déséquipent et retour au voiture. On se change, on discute un peu, puis on décide de partir. Facile, non ? Sauf quand la voiture de Steve ne veut pas démarrer, et qu’il faut la monter en haut de la pente pour la faire redémarrer au-delà du col, dans la descente (et encore, il faut recommencer à 2 reprises). Mais on fini par tous arriver au parking de la grotte de Limousis.


Et pour conclure, la vidéo de Daniel C (qui a aussi fait les photos):


 

5 commentaires:

riton a dit…

Super journée. Dans la rigolade et le sérieux. Félix, si tu pouvais légèrement augmenter la police de caractère de tes textes. J'ai encore une bonne vue, mais...La vidéo, le top. Les bons "vieux" cazals toujours idéals.
Parole de vieux chauve....de mon temps...l'on ne prenait pas autant de précautions et il ne nous jamais rien arrivé! Cela ne veux pas dire que les nouvelles normes soient mauvaises...Ceci dis: achetez vous un harnais dans lequel vous étes bien, car les dégagements qu'elle que soit la technique, ce n'est pas de la tarte! (je devrais dire de la galette!). Le mieux c'est la pédale crollée. A condition d'avoir un croll qui bloque sur de la deenema!
Une méthode ultra-rapide et que l'on n'a pas vue, car j'imagine qu'elle n'est pas orthodoxe et labélisée EFS: dépasser la victime comme un fractio. Continuer à grimper pour lui soulager le croll(longe courte-longe courte). Faire une conversion bloqueur-descendeur sur son descendeur...et filer vers en bas...!Pas avec des Steve évidemment!

masdan a dit…

Super équipe , super vidéo ,super musique .Quand je pense que ces broches ont été posées par Riton et moi il y a bien longtemps !!! Pour rassurer les utilisateurs, je n'ai jamais eu entièrement confiance dans le collage .Je perçais le trou en queue d’aronde ,une fois le trou foré je reperçais dans le trou avec la mèche en biais,le fond du trou est plus large que l'orifice ce qui est rassurant en plafond, par exemple l'amarrage du plein pot dans la fosse de gauche.

riton a dit…

Pourtant pas mal de site d'escalade sont équipés ainsi. Et dans de gros dévers. A ce jour les voies extrêmes (neuvième degrés), ou les mutants qui les fond tombent plein de fois avant de les réussir, sont en goujons mécaniques de 12mm...Le gros, l'énorme avantage des tiges collée est leur inviolabilité (on nous a volés plusieurs plaquettes sur goujons mécaniques en bas de voies à Pierre Lys!!), et la non nécessité d'un contrôle régulier. Si les Cazals avaient été fait en mécanique, il y a longtemps que les plaquettes auraient disparu!!

masdan a dit…

Oui, mais j'ai lu des articles mettant en cause les broches pour pas mal d'accident. Il faut savoir que même en ayant procédé dans les règles de l'art, la résine ,comme tout produit chimique, a des plages de température de stockage.Les dépôts d'où viennent ces produits ne sont pas climatisés, mais surtout les produits tant dans le coffre de la voiture (+ de 50 degrés en plein été) que dans le sac de portage en plein hiver n'assurent pas toujours les conditions idoines.

riton a dit…

Je suis intéressé par ces articles.
Car à la falaise de St Salvayre...je n'ai équipé qu'en broche.