Malgré la fatigue accumulée sur la saison, Etienne arrive à se dégager du temps et de la motivation pour profiter autant que possible du siphon à sec permettant de retourner au fond du cdl poursuivre l'investigation. Rdv à 7h30 au parking, Laurent passe nous apporter le Disto et la ferraille. Au loin, des bruits d'extraction forestière occupent le fond sonore... travaux forestiers qui se déroulent sur le sentier d'accès et se terminent à quelques mètres de l'entrée du trou... où la bâche bleu tendue et les cordes réformées ont été subtilisées...
L'objectif du jour : poursuivre l'escalade en direction de l'aval (la même qui nous avait mené sur un bel amont). À 8h20, nous entrons sous terre et cheminons à bon rythme en essayant d'éviter la surchauffe. Je choppe une corde ultra crade dans la salle du pont de calcite, pour le fond. Sur le trajet, quelques gours sont en eau, ce qui nous surprit tous les deux, ayant la vague sensation que ces derniers étaient vides une semaine auparavant. Plus loin, un gour en eau avec de la calcite flottante bougeant avec le courant d'air il y a une semaine, s'est complètement asséché. Passé l'eau, les cailloux... Un bloc joueur d'une grosse centaine de kilos est placé à 80cm de haut en bordure du cheminement principal (je ne sais plus où exactement), où il est possible de passer dessus sans se rendre compte, en risquant de le faire basculer. Nous essayerons à la sortie prochaine, de le marquer pour l'éviter et l'éliminer ensuite.
Arrivé au carrefour 227 peu avant 11h, où nous débutons par une vérification du Disto, suivie d'un étalonnage. En avant la topo, du point 227, jusqu'à la dyneema du début de la galerie amont. Puis, direction l'aval en installant une main courante sur une bonne dizaine de mètres au dessus du vide. Les grands volumes qu'il semble avoir plus loin nous rendent très enthousiastes ! Pendant qu'Etienne s'affaire en haut, je refait un tour dessous, depuis le pied de l'escalade jusqu'au fond aval où la galerie remonte vers là où est Etienne (laissant l'actif impénétrable dessous), puis vers le pied de la chatière de calcite (celle qui précède le bout de dyneema remontant). Je descends dans plusieurs poches donnant dans l'actif, ridiculement étroit et sans courant d'air net. Pas grand chose à espérer par là, surtout compte tenu de ce qui va suivre.
Calcite recorrodé dans brèche tectonique
Je remonte rejoindre Etienne avec une corde en plus pour la suite éventuelle. En préparant cette même corde pour équiper la suite, je m'aperçois que c'est une autre corde d'escalade... Mais ceci attendra, car un palier est atteint, et au détour d'une coulée de calcite, nous avons vu sur la suite. Un bon vide nous sépare d'une petite plateforme en face, et du conduit plus loin. Seulement, en essayant de voir comment se profile la suite, je suis pris d'un sentiment d'effroi, en apercevant quatre mètres plus loin, des traces dans l'argile ressemblant trait pour trait à des traces de passage... Quoi ? Comment ? Même vision pour Etienne, le repas attendra, deux pulse, la corde d'escalade bougnaflé et effectivement, nous sommes déjà venus ici... En fait, nous venons de retomber dans les conduits explorés le 10/09/2025, où dans le sens emprunté ce jours là, le constant était : "Arrêt sur main courante à équiper et volume intéressant en vue". Ce volume intéressant est celui emprunté par l'actif, celui escaladé qui a donné l'amont actif du 24/09/2025 et le balcon de la désillusion du 06/10/2025, est celui parcouru et à moitié topographié par Laurent et Jean-Michel le 10/09/2025 mais parcouru en totalité par Emie et moi à une heure d'intervalle et qui donne au pied de la lucarne de calcite. Ce volume qui doit également communiquer avec le passage supérieur (faille principale) que l'on prend au carrefour 227 (la remontée dans les galets et le sable), via deux conduites repérées au pied de l'escalade (topographié ?). Bref, une fois tous nos rêves de première envolés dans ce secteur, nous levons la topo du tronçon équipé (une pastille rouge est en place sur la paroi du balcon de la désillusion, facilement repérable pour boucler la topo par l'autre coté quand le moment sera venu de la faire).
L'heure du repas, et l'heure aussi de se demander que faire maintenant... Plusieurs options :
- forcer l'amont en se mouillant.
- aller revoir la chatière des graviers (on devrait dire galet).
- repartir dans les temps pour être dehors avant 18h, mais repartir bredouille.
Il est 15h passé, et nous décidons, non sans ignorer l'envie de sortir, d'aller revoir la chatière du fin fond, que j'avais été le seul à voir et dont un courant d'air m'était apparu avec peut être la possibilité pour Etienne de forcer l'étroiture. À 15h30 nous sommes devant, ça souffle très nettement. Etienne s'engage avec son baudrier. Il avance tant que c'est pénétrable.
J'essaie d'engager aussi sans baudrier, mais je coince au bout de trois petits mètres dans le virage à gauche sur un bombé... Je mets les vidéos prises par Etienne, en essayant de recomposer le cheminement des évènements :
Puis vers la sortie amont de la chatière :
Il semblerait que cette étroiture soit un niveau de surverse causé par la vallée de saint Andrieu venu créer un obstacle dans la continuité du réseau lié à une vitesse d'évolution différente entre les deux compartiments et jouant donc comme une bride à l'écoulement. Ceci expliquerait l'argile omniprésente sur les murs en amont de la chatière, avec à certains endroits un ancien niveau de crue visible que l'on pourrait donner comme étant au même niveau que la chatière. Cet obstacle et notre position par rapport à la vallée au dessus semble pouvoir dire que le collecteur principal n'est plus très loin...
Ce qui devait être une simple vérification s'est transformé en interrogatoire forcé avec à la clé de solides informations sur le développement du réseau et la suite à attaquer. Pour ce qui est du taper casser caillou, 8m sont à élargir, avec un chemin de gamatte d'une dizaine de mètres descendant si on veut tout balancer dans le fond (mais faudrait aller le voir avant ce fond). À 16h05, nous quittons la chatière direction la surface ! Nous avançons à très bon rythme et apparaissons au jour peu après 18h, accueillis par Henri et le flash de son appareil photo. Henri qui nous attendait depuis 1h30 dehors, après avoir revisité l'aven de saint Andrieu et localisé un point intéressant à travailler.
On joue désormais contre la montre pour tenter d'obtenir le maximum d'informations avant la remise en eau du siphon et éventuellement l'ouverture d'un accès intermédiaire...
Super CR comme seuls ceux qui ont un esprit scientifique savent en faire. Quand je vois Etienne racler, je comprend que l'entreprise de travaux public doit reprendre!!!!Il fait VRAIMENT reprendre St Andrieu. Trop engagé par le CDL...
2 commentaires:
Il faut s'occuper du siphon, bougres. Bravo.
Super CR comme seuls ceux qui ont un esprit scientifique savent en faire. Quand je vois Etienne racler, je comprend que l'entreprise de travaux public doit reprendre!!!!Il fait VRAIMENT reprendre St Andrieu. Trop engagé par le CDL...
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