jeudi 17 août 2023

Barrenc de l'Entraoucade (ou SP2)

Dimanche 13 août 2023

participants : Félix, Alary, Flo, Gilles

TPST : 9h30 / Barrenc de l'Entraoucade (ou SP2)

Coordonnées GPS : 42.8564,2.0608 (moyenne des mesures prises sur place avec 3 GPS)

Coup de fil de Félix mercredi soir : "tu veux faire quelque chose ce week-end ?". J'avais repéré le barrenc de l'Entraoucade il y a quelques mois en épluchant les topos audoises, le P73 sans frac m'avait interpellé. Un calcul de longueur de cordes nous avait conduit à la conclusion que la sortie ne pouvait se faire raisonnablement qu'à quatre, cela nous avait obligé à renoncer une première fois faute de candidats, mais cette fois-ci le quota était atteint.

Nous avons effectué l'enkitage la veille après la journée technique aux Cazals, plus de 350 mètres de corde avec le rab.



Rendez-vous à 9h à Belvis, dernier préparatif et c'est parti pour la chasse au trésor ! Les coordonnées de Grottocenter nous envoient à 60 mètres de la doline, c'est presque chercher une aiguille dans une botte de foin tant la végétation est épaisse. Nous passons devant le SP1, dommage, ce n'est pas lui qu'on cherche. Finalement après un bartassage intensif Félix trouve la doline. Elle est énorme, rien qu'y descendre nécessite quasiment de mettre une corde. C'est très luxuriant, on est à l'ombre pour se changer.


J'attaque l'équipement du P11 de l'entrée. L'AN c'est ok, je commence à descendre à la recherche de la déviation à -5... La blague, ça frotte déjà. Allez, conversion et retour à la tête de puits à la recherche d'un meilleur équipement. Un spit assez éloigné de l'AN permet de faire un grand Y et descendre finalement d'un jet en bas du P11.

L'entrée

J'arrive en tête du P12 donnant accès au méandre Héliopolys. Deux spits en début de main courante, deux autres en tête de ce puits totalement vertical, youpi, ça semble facile. La topo annonce une dév un peu plus bas, elle devrait être facilement visible. Il n'en est rien, ça frotte après 3 mètres de descente. Mais c'est quoi de binz ??? Tu vas pas me faire croire que ça ne frottait pas il y a 30 ans ?
Félix et Flo pense apercevoir un spit deux mètres sous la tête de puits sur la paroi opposée. Je regarde... ah oui, pas de doute c'est un spit et il résoudra mon problème. Conversion et méga opposition au-dessus de ce méandre de 12 mètres, j'adore... 👀

Félix avec deux gros kits dans le P12

Arrivée dans le méandre Héliolopys. Normalement il faut penduler pour éviter les vasques...

Vient ensuite le P22, qui n'est autre qu'un grand plan incliné. J'entame la descente à la recherche du ou des fracs. Deux cheminements sont possibles, je sens qu'on va encore perdre du temps... allez hop, retour en haut du plan incliné et Félix se met à l'équipement, on sera plus vite en bas. Je suis chargé de gratter les mousquetons à coup de tisserands derrière Félix. Alary lui fait la fiche d'équipement au fur et à mesure.

Le P22 se poursuit par un magnifique P7 cylindrique dans de la calcite.

Le P7

Nous arrivons dans le bien nommé méandre Spitophage. Félix déroule de la corde, on ne sait plus où on est dans les obstacles, le méandre est constitué de petits ressauts, puits ou toboggans selon les topos... 

Petite escalade dans le méandre

Finalement on se rend compte qu'on a cramé moins de corde que prévu quand Félix termine la descente du P16 dans lequel il a dû faire un raboutage à 5m du sol pour terminer la descente vu qu'on avait une corde d'avance. Flo rééquipe avec une corde à peine plus longue, ce qui nous permet de récupérer deux cordes, ça c'est de l'optimisation !

Ce très beau puits me vaudra une belle frayeur, la corde n'a rien trouvé de mieux à faire que de sortir du Freino en pleine descente, et tant qu'à faire sur de la 8 mm !! Heureusement que je descends toujours à très petite vitesse. En faisant la demi-clé pour m'immobiliser je me pince la main dans la corde, coincée avec le gant... Ça fait mal ! Je sors en urgence avec la main droite la poignée placée à gauche du baudard pour lâcher le descendeur et récupérer ma main. Je continue la descente et la même chose se reproduit à 3 mètres du sol. Heureusement je parviens à le remettre dans la seconde.
Analyse : le ressort du doigt du Freino est fatigué, par conséquent le doigt ne ferme pas complètement, environ 3 mm d'ouverture. En baissant la corde pour descendre, cela a suffit pour entraîner l'ouverture complète vu le faible diamètre de la corde. Solution : WD40.
Ça met en confiance pour le P73 qui arrive, un mousqueton de frein classique fera l'affaire. 😁

Nous passons la tête par la petite lucarne donnant sur le P73. Nous regardons Félix équiper le frac totalement aérien à -3. Alary n'est pas plus rassuré que moi à la vue de la situation.
Félix attaque la descente, on parvient à distinguer sa lumière jusqu'en bas. Heu ?? Faut vraiment descendre ça ? Flo se lance, lui il est heureux, il adore les descentes. Vient le tour d'Alary et enfin le mien. Il me tarde d'arriver en bas, je commence à avoir des bouteilles à force de tenir la corde si fort. 
Une petite blague se produit, un violent "pschitt" qui émane du descendeur dans le bas de la descente. Forcément, un descendeur brûlant qui passe sur une section de corde humide...

J'arrive en bas du P73

Nous faisons un tour dans le siphon Aquarisk qui est désamorcé, nous touchons le fond de la cavité à -208 m.

Le siphon terminal

Un vestige

Il est temps de remonter, Flo attaque, il part avec l'unique kit que nous avons traîné jusque là et sans pantin, quel guerrier ! 22 minutes plus tard nous entendons "LIBRE" et c'est Alary qui s'élance, il atteindra le haut en 13 minutes, comme Félix ensuite. 



Vue d'en bas, Félix devient rapidement un petit point au loin !

Cela fait 50 minutes que j'attends en bas du puits, il ne fait pas bien chaud et c'est très humide, la montée va me réchauffer. J'atteins le haut en 16 minutes avec des pauses pour profiter de la vue. Je me sens bien plus en sécurité sur mes bloqueurs que sur mon descendeur. Nous avons pris le soin de bien organiser le rab de corde au pied du P73 pour pouvoir tirer la corde sans accroche depuis le haut.
J'arrive au frac à -3 et par un système de renvoi on tire la corde à trois, c'est qu'elle pèse la bougresse !

En compagnie de Félix j'effectue le déséquipement. Régulièrement nous entendons Flo au loin s'exprimer vigoureusement au passage des étroitures. Il faut dire qu'avec un kit rempli à ras la gueule et sans pantin, il y a moyen de s'agacer un peu.

Passage aérien dans le méandre Spitophage



En remontant le P22 je me rends compte des belles concrétions au plafond de la salle Avallon.


Sortie à 20h30 pour moi, il fait presque nuit dans cette doline à l'ambiance tropicale.



Une très belle sortie avec une équipe bien organisée !

5 commentaires:

masdan a dit…

Finalement ce club tourne bien.. Sortie ,Mardi 22, vacances obligent , Du côté des Bories avec Henri Moresti. sur Bories 2 et élargissements intempestifs vers au delà et plus loin encore... Possibilité de faire 2 équipes avec bories 3 , revoir la partie non visitée depuis la topo, avec quelques concrétions, mais surtout une conduite forcée pleine de petits graviers jolis, qui pourrait schunter vers l'aval et vers le trou du tonneau... Contacter Daniel Constans...

Thierry bonnel a dit…

Une première en ce qui concerne le siphon terminal jamais vu à sec !!
Est-ce que vous avez pu faire un pistage d'un éventuel courant d'air au fond ?

Félix a dit…

Je penses que c'est un mal compris : le fond du P73 était "sec" (enfin, avec un filet d'eau) : il donne l'impression de parfois créer un lac (aucune trace de pas). En montant en face, et en redescendant de l'autre coté, on descend d'environ 6m pour arriver au sol (mouillé) : de là, une lucarne (arrosée) donne vue sur un siphon.
J'ai pas senti de courant d'air au fond, mais pas cherché non plus (honnêtement, j'ai même pas mis la tête dans la lucarne vue le filet d'eau et Flo qui m'a dit que ça siphonait en dessous)

Thierry bonnel a dit…

Dommage, merci pour les précisions et belle sortie

Anonyme a dit…

oui oui ! Effectivement

bravo à vous et salutations Thierry
de Tatayet