Mercredi 24 Septembre
Chant du loup
Alary, Etienne TPST 12h30
Ça y est, tout comme au vieux lion les rhinos investissent les lieux rapidement après la découverte. On en verra d'ailleurs un tout au fond, ce qui laisse présager une autre entrée.
Dès l'aller nous allons remplacer les skifs zicral par des maillons inox. Ils vont d'ailleurs un peu nous manquer plus tard dans la journée. L'attaque du zicral a commencé en quelques mois seulement.
Au bout de quelques années c'est pas safe, c'est pour ça qu'on recommande l'inox. Chacun est libre de remonter sur un vieux skif zicral mais peut-on savoir si on sera le seul à l'utiliser. Dit autrement, le zicral n'a rien à faire ici, du coup on l'a sorti (3 skifs, un AS et une plaquette).
En chemin on récupère deux petits bout de cordes abandonnés au sol. On les utilise pour rééquiper un petit ressaut et on récupère la corde en place d'une vingtaine de mètres pour le fond.
A l'approche du terminus on ne peut s'empêcher d'aller voir quelques vides en hauteurs qui pourraient être des solutions si ça ne passait pas à l'aval. Vers le point topo 201, juste après une chatière dans un chaos de blocs dans le lit du ruisseau, une escalade facile d'une dizaine de mètres nous mène dans un espace assez généreux. Il faudrait poursuivre avec une corde mais on trouvera bien plus intéressant plus loin.
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| Quasi vertical vers le haut |
Idem au point 219. Un volume plus conséquent encore mais cette fois ça queute. Dans un plafond il y a un passage impénétrable mais la voûte est blanchie par condensation corrosion donc il doit communiquer avec autre chose.
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| Alary donne l'échelle au fond de la salle |
Arrivé dans la zone terminale, nous effectuons un bouclage sur un des points d'interrogation laissé la fois précédente. Alors que faire ? Revoir le terminus, voir le point le plus bas ? Ce sont de bonnes options mais qui garantissent de se tartiner copieusement de boue collante. Tiens juste au-dessus de nous il y a une escalade à faire, nous sommes quasiment au point le plus excentré du réseau donc commençons par ça. Nous remontons le long d'une coulée de calcite et à nouveau une quinzaine de mètres au-dessus il y a du volume. Un petit trou impénétrable termine la salle dans la direction à poursuivre. Il est frais mais ce n'est pas nettement ventilé... Nous sommes au-dessus du point 242 et là tout au fond il y a aussi une chauve-souris qui fait sa sieste diurne. Elle est à proximité des croisements de galeries, au niveau intermédiaire et il y a un squelette de chauve-souris dans la salle tout en haut de l'escalade ! Si on ne trouve pas mieux, le terminus est travaillable, mais on va trouver mieux !
Même dilemme que précédemment. A avoir fait suivre le matos d'escalade et n'étant pas encore trop crottés allons voir un peu en arrière l'autre branche dans laquelle Laurent nous à parlé d'une escalade bien placée à faire. On bat en retraite. En chemin, Alary, excellent grimpeur, va voir en libre s'il y a un passage au-dessus d'une vieille coulée complètement rongée probablement vers le point 236. Cette coulée ne grandit plus et raconte une histoire intéressante. Cette concrétion n'a à priori pas grandi durant la phase climatique actuelle (holocène) mais dans une phase climatique antérieure (Eémien ou encore avant, donc mini 120 000 ans) dans une galerie déjà bien formée. Elle est incisée de plusieurs belles encoches avec coups de gouges formées par la rivière et dans sa partie inférieure les espaces entre les pendeloques sont bourrés de sables et graviers amenés par la rivière. Un bel exemple de conduit polyphasé. Creusement de la partie sup, incision, remplissage chimique (croissance de la coulée), aggradation de sédiments dans la galerie et défoncage de la coulée, redescente relativement rapide et sur-incision du conduit. En bref, un beau témoin pour raccorder des histoires climatiques, tectoniques et géodynamiques à proximité d'une confluence qui ne fait plus aucun doute.

Une autre tentative vers le point 226 appelé par une acoustique aguicheuse.
Nous nous engageons ensuite dans l'autre branche et dès le premier rétrécissement nous percevons un net courant d'air. La première escalade est facile. Plusieurs départs sont possibles. Nous reviendrons sur nos pas mais 15m plus haut au plafond du grand couloir qui nous avait amené là. Nous interceptons un joli petit conduit qui alimente une coulée de calcite qui nous avait gentiment arrosé 15m plus bas. Ça à l'air de vouloir avancer donc nous démarrons la topo. C'est bien actif même en cette période d'étiage.
Pour aujourd'hui on s'arrête sur un rétrécissement que les plus maigres pourraient franchir moyennant une humidification certaine. L'air très net nous vient dans la tête et semble très frais. Il se fait tard, il faut raccorder la topo a un point existant, déséquiper la dynamique, les pulses et accessoirement se taper le retour à peine sportif !
La prochaine photo illustre les perspectives. A mon épaule gauche, non visible dans le cadre l'affluent fraîchement topographié et en face dans le dos d'Alary la suite, assurément un aval...
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| Déséquipement de la stat |
Pour la prochaine fois, prévoir du matos : il reste une vingtaine de mètres de stat au terminus, la dynamique, 3 plaquettes avec goujons SANS maillons et les vignettes topo. Un peu avant le terminus il reste une petite dyneema, un goujon, un maillon ''presto'' inox et une bonne vingtaine de mètres de stat. Donc pas grand chose en dehors des cordes. Tout le long de l'itinéraire les ''poupées'' en bout de cordes représentent au moins une centaine de mètres qui pourraient être coupés et utilisés.
Au retour on se trouve une excuse pour faire une pause thermique et vider l'AQ du perfo. On vire un AS déjà corrodé (oui l'AS aussi est en zicral), on récupère la partie textile et on bidouille un truc pas tout à fait EFS (école française de spéléo) mais optimisé par rapport à nos moyens sur place et mieux qu'un mono point sur un AS en alu !