mercredi 30 juillet 2025

Dans la rivière du Raymonde... P133 GRANDIOSE !!

Mardi 29 juillet 2025

Participants : Andréa, Gégé (SSAPO), Gilles

TPST : 11h / Duplessis et rivière du Raymonde (Coume Ouarnède, 31)

Le gouffre Raymonde est l'un des plus célèbre du massif de la Coume Ouarnède (du nom de la fille de Norbert Casteret) et sa rivière est souvent visitée... jusqu'au sommet du puits Delteil, un colosse de 133 mètres. Évidemment, on se devait d'y faire un tour.

On choisit rentrer de par le gouffre du Duplessis et de rejoindre la rivière du Raymonde par le réseau pourri, car il jonctionne précisément au puits Delteil. Trois avantages : moins de marche, moins d'équipement (le Duplessis se descend par un P48 et deux P20) et surtout il n'y a pas la longue rivière à parcourir.

Nous nous rejoignons à 9h à Arbas pour le traditionnel café, puis prenons la direction du parking de la fontaine de l'Ours. La marche d'approche est rapide, d'autant plus que Gégé connaît parfaitement l'itinéraire. 
Andréa équipe le Duplessis, l'équipement débute sur un bel arbre surplombant le trou.


Premier frac du P48

Nous parcourons le réseau pourri avec quelques hésitations, heureusement, c'est bien balisé. Nous mangeons juste avant la rivière, loin du bruit et de l'humidité.

Nous arrivons à la zone humide, j'enfile mon kway au cas où ça mouille, et c'est parti ! 

Un petit R3 le long d'une joli cascade, puis la main courante du P133. Il faut traverser une plateforme métallique qui servait autrefois lorsque la descente se faisait au treuil.
La rivière coule bien, on pensait que ce serait plus sec que ça vu les alentours.

Le R3

(vidéo faite à la remontée)

La plateforme métallique depuis le haut du R3


La tête de puits est très confortable, la descente est tout de suite interrompue par un premier frac un mètre sous le premier.

Tête de puits du P133. Des artistes sont passés par là !


Le topo décrit une descente d'une trentaine de mètres avant un "méandre fossile". J'amorce la descente, cherche à me décaler sur la droite avec une dév sur AN pour m'éloigner de l'eau. J'ai beau éclairer de toutes mes forces, je ne vois rien qui ressemble à courte échéance à un méandre, si ce n'est une galerie de l'autre côté du puits, mais il faudrait traverser tout le puits, cela me semble un peu compliqué avec ses 20 mètres de diamètre !! 😁
L'ambiance est impressionnante entre la taille du puits et le bruit de l'eau.

L'eau est tout proche

Ambiance !! 

Un frottement allant intervenir assez rapidement et ne sachant pas où je vais, je décide de fractionner sur un AN (note pour les futurs visiteurs : une dév suffit, il y a un spit 1,5 mètres à droite de cet AN, je ne l'ai pas vu à la descente).

L'AN irratable

(vidéo faite à la remontée)

Les traces de câbles dans la roche sont profondes.


Je continue à descendre, cherche désespérément un méandre. Je finis par apercevoir un grand palier accessible par un pendule, je décide de me poser là, j'arrive déjà au bout de ma C50 débutée en tête de puits. Un peu longue la prétendue descente de 30 mètres ! Je raboute avec une C97, le passage de nœud est indolore, on a des pieds, on peut même quitter la corde. Je scrute des spits pour un début de main courante à cet endroit, que dalle. Est-ce bien là qu'il faut aller ? Je m'approche un peu plus au bord du vide et aperçoit enfin les spits du prochain jet. Youpi, c'est ici ! Un AN fera l'affaire pour le début de main courante.

Le topo annonce une descente plein pot de 90 mètres. En coup d'œil à ce qu'il y a en dessous me laisser imaginer que c'est probablement faux, ce n'est pas plein vide. Je descends 20 mètres et arrive à une cassure, il y a probablement un frac par là... Oui, deux spits, trop bien ! À partir de là en effet, la descente peut se faire en un seul jet, on est parfaitement dans le vide, mais relativement proche de la paroi. J'ai pris le perfo pour fractionner. J'aperçois le lac en bas, mais c'est très difficile d'évaluer la hauteur.

Je continue ma descente et lorsque je vois que l'éloignement de la paroi va augmenter, je cherche un éventuel spit là où j'avais envie de fractionner. Bingo ! Il n'y a plus qu'à le doubler avec un AF. Mon perfo neuf fera des siennes, il ne percute pas. J'aurais peut-être dû l'essayer avant de l'amener sous terre... Heureusement une lunule providentielle permet de doubler ce point moyennant une conversion vu qu'elle est située deux mètres au-dessus du spit.

Frac avant le grand jet

À présent c'est parti, grand jet en plein vide (54 mètres), la seule question qui se pose c'est : à quelle hauteur aura lieu le passage de nœud ? Car il est certain que la C97 ne suffira pas à atteindre le sol. Finalement ce sera à quelques mètres du sol. 


Bas du P133

Une petite vidéo en bas du puits.


Nous suivons le courant, et après une opposition un peu exposée au-dessus d'une vasque, j'attaque l'équipement du P8. 


Je trouve quelques spits, mais pas la tête de puits, je joue du perfo pour faire des AF. On a un peu l'impression d'être en première niveau équipement !

Le premier P8 et son nouvel équipement

Le second P8 est cocasse aussi. Il y a deux spits de début de main courante mais ensuite ?? J'entreprends une escalade dans les voûtes pour  descendre plus loin que la cascade. Je rajoute deux AF pour me sécuriser au fur et à mesure et parvient enfin à un unique spit de tête de puits que j'arrive à doubler... juste avant que la batterie de rende déjà l'âme. Un second spit en-dessous permet de faire une timide déviation pour se mouiller un peu moins... mais j'aurais apprécié que le spit soit bien plus à gauche !

Le second P8, un équipement à revoir

Finalement nous arrivons en haut d'un morceau de choix, le puits Claude, un P57 décrit comme "arrosé". Je m'approche du bord, oula, ça fait peur !  Beaucoup plus sinistre que le P133, parfaitement vertical, et l'eau qui fait un vacarme terrible. La tête de puits est plein vide, puis deux mètres en dessous un autre frac permet de se décaler un peu de l'eau et d'être plus près de la paroi. Je cherche des AN pour me dévier. Un premier me fait gagner deux mètres, aidé par Andréa qui secoue la corde pour me faire balancer. J'en trouve un deuxième un peu plus bas pour me décaler encore, mais après ça ?? 
Je cherche désespérément un frac sur le beau caillou à ma droite, en doutant fortement qu'il existe car quasiment impossible à atteindre. Je continue à descendre, m'éloigne inexorablement de la paroi, ce n'est plus possible de lutter contre la gravité. L'eau rebondit et une immense gerbe arrose tout le puits, c'est la DOUCHE !!!!!! J'accélère la descente, en espérant que la C71 soit assez longue pour m'éviter un passage de nœud dans ces conditions. 
Andréa est Gégé m'ayant vu traverser la gerbe d'eau (il paraît que vu d'en haut avec l'éclairage c'était superbe 😎) renoncent à descendre. Si près du siphon ??
Tant pis, je remonte, en ayant pris soin de fermer toute les écoutilles, et de ranger les lunettes dans le mini-kit. Je remonte une vingtaine de mètres sous la douche puis rechausse mes bésicles à la recherche d'un autre équipement. Mais à la réflexion, la gerbe d'eau traverse le puits, il est donc impossible d'arriver en bas sans se mouiller. 
La descente du Claude se fait donc en k-way, un point c'est tout, ou alors on reste à la maison !

Retour vers la surface, Gégé déséquipe. J'en profite pour faire quelques vidéos et profite de ce puits grandiose. 

La base du P133 vu de deux hauteurs différentes depuis la corde :



La remontée se fait sans encombres, ponctués de quelques petits passages marrants comme celui-ci. 😁


Sortie à 21h, ravi d'avoir mené cette sortie à bien ! Je ne comprends pas que cette cavité soit si peu visitée, d'autant plus que le Delteil est totalement hors crue. 

Fiche d'équipement (avec les longueurs mesurées au dékitage pour le P133)

R3 + P133
2S → 1 m, 2S ↓ 3 m, 2S → 3 m (passage dans l’armature métallique), 2S ↓ 1 m, 2S ↓ 18 m, 1 AN + 1S (ou 1 dév/S) ↓ 20 m, arrivée sur un palier. 1 AN → 2 m, 2S ↓ 18 m, 2S (1,5 m à droite, à la cassure) ↓ 18 m, 1S + 1AN (1 m à gauche, frac facultatif) ↓ 54 m.
C17 pour R3 + tête de puits du P133, C60 jusqu’au bout du palier (une C50 suffit pour arriver sur le palier), C100 pour la seconde verticale (une vraie C100, partir avec une C10 de rab au cas où).

P8
1S + 1 AN (dans les voûtes après l’opposition au-dessus de la vasque) → 1 m, 1S → 3 m, 1 AN → 2 m, 1 AF + 1S ↓ 8 m (on arrive sur la petite banquette orange au bord de l’eau). 
C20 (main courante de 9 m en 8 mm préférable).

P8
2S → 3 m, 1 AF (sur la banquette) → 2 m, 1 AF (au-dessus de la cascade) ↓ 1 m, 1 AF + 1S ↓ 2 m, 1 dév/S ↓ 3 m.
C20, plutôt en 8 mm…

P57
2S → 3 m, 2S ↓ 2 m, 2S ↓ 55 m plein pot. 
Des AN pour se décaler en dév à droite (avec l’aide du second pour la première), mais à un moment il faut de toutes façons traverser la gerbe d’eau… 
C70

5 commentaires:

Alary a dit…

Autant des artistes au modelage de l'argile qu'à l'équipement de ce que je vois !
Excellentes les petites vidéos.
Heureusement qu'il y a un peu de calcite, sinon ce serait vraiment un trou noir.
Super compte rendu !

Gilles a dit…

Ce n'est même pas de la calcite, c'est du mondmilch. 😁
C'est sûr que c'est un trou très austère, comme une très grande partie de la Coume.

Daniel Constans a dit…

Bravo pour cette belle expédition

Gilles a dit…

Merci Daniel 😎

Dom POULAIN a dit…

Super compte rendu et très bien illustré😊🤩