lundi 16 mai 2016


 
La faune cachée de Cibelle
Samedi 14 mai
8 participants

            Huitième sortie de groupe depuis le début de l’année à Cibelle. La faible pluviométrie de cet hiver commence à avoir des répercussions négatives sur l’état du sol de la cavité. Le lessivage habituel du plancher stalagmitique, provoqué par le ruissellement de l’eau a cessé et la terre portée par les pieds des visiteurs salit le sol et trouble les gourds. Il faudra penser à réduire la fréquentation, sous peine de voir accentuer le phénomène.
            La visite de cette journée est destinée au « groupe spéléologique de Carpentras ». Parmi ses membres, une spéléo un peu particulière (recommandée par André Rieussec) est présente. Il s’agit d’Evelyne Crégut. Elle est anthropologue, conservatrice de musée  et spéléologue. Cela lui a permis entre autre d’étudier une population très abondante d’ours brun dans des avens pièges du Mont Ventoux. On verra par la suite que cette spécialité lui a permis de faire une découverte assez extraordinaire. Mais à Cibelle, point de faune de ce style. Les os sont de petite taille. La présence du moindre indice osseux permet de la voir exprimer toute sa passion et ses connaissances infinies sur le sujet. Elle va ainsi lever le voile sur le mystère de certains crânes de blaireaux ornés d’une crête osseuse «  ces  arêtes  crâniennes sont l’apanage des mâles ».
Les nombreux ossements disséminés tout au long de la galerie étaient pris pour ceux de blaireaux ou renards, « ils appartiennent à des ongulés, moutons ou chèvres ». Ses explications vont encore beaucoup plus loin avec un descriptif des animaux qui étaient de petite taille, leur sexe et leur âge. Au bout de la cavité, un chapelet de nouveaux ossements pris dans la calcite montrent leur cheminement depuis le plafond de la grotte et indiquent sans doute une faille communiquant autrefois avec l’extérieur. Ces animaux sont tombés ou ont été projetés par des bergers se débarrassant des cadavres. Les crânes entreposés à l’entrée ont aussi attiré son attention. Outre les deux blaireaux, il y a deux crânes de chiens. Le plus gros appartient à un chien de taille moyenne. Le second crâne a un chanfrein de museau très prononcé « il est de très petite taille, du genre roquet ». Elle remarquera même la présence de son squelette, en partie caché sous les pierres, au pied de l’éboulis d’entrée.
            Grâce à cette visite passionnante et très instructive, Evelyne nous a permis de lever le voile sur le côté « ancienne fréquentation » de la cavité. Celle-ci, toujours aussi belle, n’en finit pas d’éblouir les nouveaux visiteurs.

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