lundi 17 août 2020

Missions multiples, validation des acquis et imprévus...

Dimanche 16 août 2020

Trous du Chandelier et du Vieux Lion

Participants : Denis, Henri, Dom, Laurent

TPST : 8h

 

Deux binômes pour un cahier des charges bien rempli. Nous entrons tous au Chandelier dans la matinée. Denis et Henri filent avec des kits mini vers le fond pour tenter une nouvelle communication sonore avec le Vieux Lion dans l"après-midi. Dom et moi levons la topo des puits d'entrée pour caler précisément les différentes altitudes.

Puis direction le Vieux Lion avec l'arsenal perforant pour continuer le chantier au fond. Au préalable, un protocole strict de communication a été établi avec des horaires précis. Chaque équipe possède également une radio portative et un ARVA.

Peu après 14h, Denis et Henri sont au pied des cheminées en ayant établi un nouveau record de vitesse de progression jusqu'au fond. Au passage ils ont remarqué de nombreux stigmates de la crue exceptionnelle de janvier dernier dont les séquelles sont visibles dans toute la haute vallée de l'Aude. Au niveau du réseau, même les parties fossiles du III et du IV se sont réactivées. le "point chaud" a même eu les pieds dans l'eau, une crue s'étant formée dans l'affluent du vieux corbeau.

Bivouac portant les stigmates de la crue de janvier dernier

kits remplis par la crue au bivouac

Pendant ce temps, je suis en train de finir une salve de 7 trous. L'équipe du fond entend distinctement le perfo en arrivant, mais la radio ne passe pas.

Aux environs de l'horaire prévu, Dom et moi au fond du Vieux Lion commençons à entendre des bruits de marteau désordonnés en provenance du Chandelier. Magie instantanée...mais en dehors de tout protocole...!?

Nous sommes interrogatifs et pensons plutôt à un spitage. A l'horaire suivant, le code d'appel (3 coups espacés) fonctionne. Nous répondons comme convenu (5 coups rapides), et répétons l'opération plusieurs fois. Toutefois la jonction ne semble pas très proche. Par deux fois l'ARVA capte un signal furtif en provenance du fond, ce qui au vu des essais en surface, montre que nous ne sommes quand même pas très loin. Dom et moi sommes enthousiastes mais modérément car on ne semble pas encore au point de se serrer la main entre équipes...

Comme convenu après la réussite de la com au marteau, chacun repart à ses objectifs. Denis et Henri repartent vers la sortie pendant que nous levons la topo au Vieux Lion. Ensuite nous faisons bruyamment progresser le front de taille pour se rapprocher de cette mystérieuse vasque en aval dont on espère que c'est la clé de la suite.

Nous repartons ensuite attendre les autres à l'entrée du Chandelier, impatients d'avoir des nouvelles. Nous n'attendrons pas longtemps, à peine 10mn. Timing parfait...

A voir la tête d'Henri, on sent qu'il s'est passé quelque chose. Il ne veut rien dire avant que Denis ne sorte. Alors alors....?


La mauvaise nouvelle c'est que l'équipe du fond n'est pas parvenue à franchir le méandre remontant entre le P30 et le P20 (cause gabarit Etienne). Les bruits désordonnés de marteau étaient en fait des tentatives d"élargissement !  Du coup, toute la com s'est faite depuis un point situé 25m plus bas que ce qui était potentiellement possible et prévu !

Cette mauvaise nouvelle en est en fait une très bonne pour nous. Cela signifie que le contact ARVA et la com ne peuvent qu'être amplifiés depuis le haut des cheminées et que nous sommes peut-être très proches...


Méandre entre les puits remontants

La topographie confirme ce que nous pressentions : avec 28m de profondeur, le Vieux Lion a atteint la cote du méandre en haut des cheminées aux incertitudes de mesure altimétriques (entrées) et topographiques près.


 

Une nouvelle journée sous terre extrêmement riche en émotions et apport de connaissances...

 

16 commentaires:

masdan a dit…

Bravo, dors et déjà il faut s'occuper de ce putain de méandre....

Etienne a dit…

Je copie-colle ci-dessous mon commentaire précédent en mettant en majuscules ce que vous n'avez pas bien lu !
Par le bas un tir par séance because gaz. DEUX SEANCES POUR ATTEINDRE LE DEUXIEME PUITS sauf si un très maigre perce tout le long du méandre. Ensuite au sommet du deuxième puits il faut choisir le bon départ, donc jonction phonique à réaliser, puis que ce soit celui de droite ou de gauche, les deux démarrent à 20 cm de la corde, donc tirer un rappel et refaire l'escalade après chaque tir ? A cœur vaillant rien d'impossible, mais grosse mission, avec tarif minimum TPST 13 h ;-)  

Dom POULAIN a dit…

L important est qu ils ont entendu le perfo de la galerie.

Denis a dit…

Côté Chandelier avec Henri : grosse sortie au vu des courbatures...
2h20 pour atteindre le bivouac, dont le contenu était parti vers le III. Dans l'ordre d'apparition : une couverture de survie emballée, puis la mallette de secours, puis le lumogaz (plus de manchon), le vieux kit de Dom, le kit club avec 2 cordes dedans plein d'eau coincé sous un rocher. Le bivouac a tenu par le haut, l'eau est passé dessous. Pas de changement notable dans la désob du siphon, un peu d'eau a coulé dedans.
Aprés mangé, on atteint le fond en 35 min à 14h 20, on entend le perfo en bas du P30 !
Nous remontons la cheminée lisse, déversée et impressionnante gravie par Etienne en artif : chapeau !
A 14h30, je n'arrive pas à passer le méandre du haut du P30. Après une tentative d'élargissement au marteau (roche très dure), j'enlève le harnais et reste en combi sur tee-shirt. Rien à faire malgré l'aide d'Henri calé comme il peu : l'étroiture démarre après 2 m d'escalade au-dessus d'un palier, j'arrive à sortir la tête et le bras, mais les côtes et le dos coincent... c'est rageant !
On applique alors le protocole de 15h et le marteau répond très clairement (radio et sifflets négatifs).
A noter : la corde fine et glissante du P30 à changer.
On quitte le fond vers 15h 40, retour en un peu plus de 3h. On a réussi à communiquer (+ signal ARVA) malgré les 25m de puits au-dessus de nous, comme dit Laurent, c'est très positif !
Ça sent bon la jonction...

Denis a dit…

Salut Etienne, donc Laurent m'a pris pour un "très maigre", c'est flatteur mais ce n'est plus vrai ! J'en ai encore 3 côtes douloureuses...
Laurent l'ARVA c'est positif parce qu'il ne capte pas de devant la maison si le 2è est posé derrière à 15m. Il ne capte qu'en longeant le mur (l'onde contourne le mur sur 1 ou 2 m).
A part ça, est-ce que tu aurais mon bloqueur de pied orange dans ta voiture ?

masdan a dit…

Pour Étienne. :le méandre de la jonction à ouvrir est à 20cm des cordes .y a t'il un peu de place pour aménager un abri,une cage contre les tirs Auquel cas remonter en lâchant les amarrages , remonter la corde, percer, tirer, purger.Il faudra une deuxième équipe pour évacuer les gravats au bas du puits ...

Etienne a dit…

Faut pas chercher midi à 14 h le plus facile c'est depuis la surface. Par le bas c'est pour le moral, pour évaluer ce qu'il reste, se faire une idée mais ce sera toujours plus difficile par en bas à travailler. Même si dans la vasque entrevue en haut il n'y a pas de stockage à mon avis il vaudra toujours mieux réunir une grosse équipe pour faire une grosse séance de déstockage que de d'aller travailler par le bas avec bivouac et compagnie, bien que ça puisse être une idée de sortie sympa ;-)

Laurent a dit…

Je rejoins Etienne. On ne sait pas par où on peut arriver donc la seule solution est par le Vieux Lion où on peut encore trouver de la marge de stockage en taillant provisoirement plus maigre. Encore 1 à 2 m3 dans la salle de Noël + 1/2 m3 en bas des puits. Et la vasque peut réserver une bonne surprise.
Pour info le Vieux Lion est un trou en tire-bouchon : le fond à -28 n'est qu'à 5m au NNE du puits d'entrée !
Désolé, pas de traces de ton bloqueur Denis.

riton a dit…

Super sortie quand même. Avec un kit light, c'est le jour et la nuit!
Pour 2 personnes entrainées le fond en 3H est tout à fait possible par ces basses eaux.J'ai trouvé assez loin le siphon à ouvrir et la base des puits. Et il y aura quelques aménagements entre les deux: prolongement de main courante, élargissement tunnel du vent (un courant d'air de dingue même au fond!). Un message pour Marine: fait des bons petits plats à Etienne....que le garçon prenne de l'épaisseur! L'on arrivera à le suivre! (peut être!).

riton a dit…

Je pense que je ne suis pas trop mauvais: avec mon croquis d'explo j'avais...-28 pour le vieux lion!!

Félix a dit…

Très prometteur tout ça!

@Henri : soit plutôt contant qu'Etienne passe des étroitures aussi sévères : avec 20m de lacune en plus, je suis pas sur que vous vous seriez lancé dans la désob.

@Etienne : en bas du P20, il y a assez de place pour stocker les déblais du méandre entre les deux puits (+ ce qui tombera lors de l'ouverture de la tête de puits du P20)?

Pour l'éventuel attaque depuis le bas : est-ce que vous pensez que la corde résisterait à une salve? (nb : j'entends garder une résistance de 200-300kg, pas être intacte). Si oui, je pensais au protocole suivant :
1) on tire très fort sur la corde (un petit palan peut être utile), pour vérifier que la corde tient encore le poids d'une personne qui remonte
2) on remonte sur la corde avec délicatesse, tout en s'assurant avec les points de l'escalade.
De cette manière, la corde fixe n'a plus vocation d'EPI, mais simplement d'aide à la progression. Si elle venait à rompre, on serait rattrapé par la corde DYNAMIQUE d'assurage, au niveau du dernier point de l'escalade dépassé. L'avantage étant de ne pas perdre de temps et d'efforts à refaire vraiment l'escalade avec les étriés.
NB : j'ai jamais testé cette idée.

Laurent a dit…

J'ai rajouté les canevas topo du VL en plan et coupe dév. Les habitués reconnaitront.

Dom POULAIN a dit…

On revient vraiment sur l entrée.

riton a dit…

Ton raisonnement est bon, Félix à condition....qu'Etienne est laissé des points en remontant le P20!Rien n'est moins sur!
Le mieux: ouvrir par le haut pour un maigre qui vas virer les cordes.

Etienne a dit…

Par le bas comptez 5 séances pour arriver là où je me suis arrêté à un gabarit normal. 2 entre les deux puits, trois en haut du puits le plus haut. Oubliez par le bas ou alors c'est pour le fun... Perso je n'ai jamais envisagé de creuser en bas, simplement explorer l'accessible pour topo. Après il y aurait bien d'autres escalades à faire dans cette zone, mais elles seront plus éloignées de l'aplomb du VL. Gardez le moral, il suffit de ne pas lâcher le vieux lion !

riton a dit…

Tu veux dires que....c'est le vieux lion qui aces crocs bien enfoncé dans notre bras!