lundi 13 février 2017


 Mardi 10 février
 Sauvetage de la chienne Fauvette
            La reprise en douceur ne va pas durer. Mardi matin à 11h, coup de téléphone. On me signale la présence d’un chien dans un trou sur la commune de Conques sur Orbiel (décidément, cela devient une habitude). Un renard bien malin a entraîné notre brave toutou dans les tréfonds de la terre pour le piéger. Celui-ci est prisonnier de la roche depuis maintenant quatre jours,
            Une longue plainte faisait écho aux appels désespérés de son maître José. Les coups de pioche de nombreux bénévoles venus prêter main forte sont jusque là restés vains. En désespoir de cause, ceux-ci envisageaient le pire et cherchaient un moyen d’abréger l’agonie et les souffrances prévisibles de l’animal…
            L’intervention de Christophe D., habitant le village. a mis fin à ces funestes pensées et prêché pour une solution plus rationnelle : avertir des spécialistes des secours souterrains. Le GRIMP est informé. C’est Olivier Monié, spéléologue sauveteur, qui tôt ce mardi matin est dépêché sur les lieux. Il va commencer à dégager l’entrée avec l’aide des bénévoles présents. Revigorés par ce renfort, tout le monde s’est mobilisé. Un groupe électrogène et un burineur sont amenés sur place et le travail devient alors plus efficace. Malheureusement, Olivier doit quitter les lieux à midi et la chienne est loin d’être dégagée. Et c’est là que mon téléphone sonne….
            Cela tombe bien car je n’ai pas encore défait mon kit de dimanche !!! Une demi heure plus tard, je suis devant le trou. La beauté des lieux est grandiose. Le ravin est bordé de grandes falaises de calcaire blanc d’une trentaine de mètres de haut. La roche est de l’ère tertiaire. Je commence à me gratter la tête car elle est à ma connaissance très dure. Heureusement, elle a mal supporté ses soixante millions d’années. Au cours des âges, tel d’immenses icebergs, de grands pans se sont détachés de la falaise et sont aujourd’hui noyés dans un flot de verdure. C’est là-dessous que notre renard a trouvé refuge.

            Olivier, secondé par les volontaires, a bien entamé le travail. La galerie, à l’origine très étroite est maintenant « praticable » sur 4m. S’en suit un léger agrandissement et le boyau tourne sur la gauche. La chienne n’est plus très loin et ses nombreux appels de détresse me fendent le cœur. Je vais alors entamer une désob acharnée pendant deux heures. Une gamate confectionnée à la hâte sera utilisée sans relâche. Heureusement, la galerie est dans un niveau marneux, assez facile à creuser. Mais des blocs se sont détachés de la voûte. Un, particulièrement gros et mal placé, empêche toute progression. Il est très dur et insensible au burineur. Pour corser le tout, il en soutient un autre de plusieurs centaines de kg, suspendu au dessus tel une guillotine. Fendu, il menace de s’effondrer. Chaque vibration fait descendre de la poussière. Tout ceci n’est pas très rassurant. J’essaye alors de contourner mais d’autres blocs jaillissent de la terre. Il va falloir jouer serré. Petit à petit, j’arrive à isoler et incliner celui qui est au sol. Un second burineur plus puissant, dépêché en urgence aura enfin raison de notre énorme pierre. La progression peut continuer. Heureusement, l’élargissement de la suite sera un jeu d’enfant. Je peux enfin me retourner. Pour éviter de me coincer, je pars les pieds en éclaireur (si les fesses passent…)

            Je sens tout un coup un vide sous les bottes et je bascule dans le vide. Et là, le bonheur. La chienne, silencieuse depuis un bon moment est au fond d’une faille de 2m, tremblotante et amaigrie. Habituée à l’obscurité depuis 4 jours, elle suit avec avidité les rayons de ma lampe sur les parois. Une fois hissée en haut du puits, elle ne mettra que quelques secondes pour retrouver la liberté. Sa sortie est alors ponctuée par les bruyants applaudissements des secouristes.

            Espérons que Fauvette aura retenu la leçon pour nous éviter de nouvelles et éprouvantes aventures.

7 commentaires:

masdan a dit…

Bravo la section canine du SCA, , efficacité assurée, c'est la troisième fois ,je crois .

riton a dit…

Si ça continue, il va faloir créer une commission canine!On pourrait mettre ma chienne "Aza" présidente?!

JPP a dit…

Et oui Masdan, ces dernières années cela fait trois "sauvetages", tous différents mais aussi éprouvants les uns que les autres. Il y a malheureusement un besoin au niveau départemental et les administrations seraient peut-être heureuses de savoir à qui s'adresser lorsqu'il y a un problème pour ce type de sauvetage. Dans le cas présent, cela n'a pas nécessité de gros moyen mais ce n'est pas toujours le cas.

masdan a dit…

Quand vous arrivez au contact du chien , il est rassuré ou effrayé , avec risque de morsures ?

JPP a dit…

Chaque comportement a été différent, avec Ulla qui n'arrètait pas de nous lècher la figure,Viki qui faisait des tentatives de morsures et Fauvette, totalement indifférente. La psychologie animale est au moins aussi complexe que celle des hommes.

jean michel a dit…

Tu devrais ouvrir un camion bar spécialisé dans le hot dog, ou le kebab canin.
Pour les blocs essaye les pailles

JPP a dit…

Les pailles, comme litière ?