lundi 10 janvier 2011

Retour aux sources...de l'Agly

Laurent, Nicolas A.

Après 18 ans de pause, nous revoici dans le trou de la Pause (elle était facile...).
Nous nous étions acharnés pendant deux années (40 sorties environ) sur la désobstruction de ce méandre soufflant qui pouvait nous conduire à l'Agly souterrain. Ce chantier avait commencé après les grosses premières à Vignevieille et s'était arrêté sur ras le bol après 200m pour une profondeur de -30. La découverte du SP4 à Belvis au même moment allait nous occuper les années suivantes.
Mais il restait un sentiment d'inachevé...
Presque tous les protagonistes de l'époque ont changé de voie et ne sont plus dans le milieu spéléo, c'est donc avec la nouvelle génération que le travail reprend.
Nous nous engageons sous terre vers 9H30 et je comprends assez vite les raisons qui nous avaient poussé à arrêter : aucune étroiture n'a été calibrée, tous les passages ont été franchis à l'arrache (une vingtaine). Le décalage avec notre gestion actuelle des chantiers me saute à la figure.
A mi-méandre, une dune de sable formée par une crue costaud (99 ?) nous bloque le passage. Nous nous acharnons deux bonnes heures pour élargir au dessus par divers moyens. Finalement Nico s'engage et se coince tête en bas dans l'étroiture suivante et expérimente quelques minutes d'angoisse; je ne peux atteindre que ses pieds que je manipule tant bien que mal. Il passe enfin et visite une partie de la suite. Le courant d'air qui augmente régulièrement depuis ce matin nous pousse à perséverer.
A mon tour je m'engage et bien vite ressens la même angoisse que Nico, impossible de passer le sternum là où avant ce n'était qu'une formalité, ma carcasse a dû encore prendre du volume après mes vingt ans... je suis contraint à un recul plutôt acrobatique.
Nous ressortons pour déjeuner mais c'est une bonne pluie froide qui nous attend à l'extérieur. Nous mangerons donc dans le trou, tout en réfléchissant aux différentes options.
Finalement c'est une solution raisonnable qui va s'imposer : plutôt que de calibrer tout le méandre, nous décidons d'en shunter la moitié en réunissant les deux tronçons de réseau supérieur de la cavité. Il y a à peu près trois mètres à ouvrir mais le gain de temps et d'énergie sera considérable, en plus à l'abri de l'eau.
Une partie de l'après midi est consacrée au commencement de ce travail. Nous ressortons vers 16h avec une bonne stratégie pour la suite des opérations.
L'idéal serait, après l'ouverture du supérieur qui peut se faire sur un WE, de calibrer la suite avec groupe électrogène et marteau piqueur (pour éliminer les strates de grès à l'origine des retrécissements). Le fond sera alors accessible dans de bonnes conditions.
Une bonne idée de camp pour le printemps... avec peut être l'Agly souterrain à la clé.

3 commentaires:

Stoche a dit…

Bravo pour cette reprise. Moi aussi ça me fait pareil mais en plusieurs stades. D'abord la tranche 15 ans/ 35 ans puis ça en remet une couche à la tranche 35/55 et ce que tu avais déjà calibré te semble de nouveau bien étroit...
Bon courage pour la suite. Et au niveau flotte, ça donnait quoi (coloration)?

Laurent a dit…

Assez d'eau pour remplir les bottes dans les vasques mais pas assez pour colorer. Il va falloir attendre un peu, la pluie devrait arriver...
Est-ce que tu vas pouvoir récupérer le fluorimètre ?
Il a été sorti mardi dernier de la Dragonnière

Stoche a dit…

Si Lionel y va dans la semaine il le récupère mais il est chez Judicael Arnaud. Sinon je vais me débrouiller pour y aller ce we ou mercredi prochain. Je vois ce mercredi l'équipe d'hydrogéologues d'Axat pour le traçage des Bailleurs. Ils avaient aussi prévu de le faire pour tester leur matos. On va le faire ensemble, l'expérience sera mutuellement enrichissante. A y pas mal de manips à faire pour utiliser le fluorimètre, il faudra qu'on voit ça ensemble.