Section canine du SCA :
au secours de Tino, chien
de chasseVendredi 18 décembre 2015
Présents du SCA Alain et Jean Pierre, du SCM Christophe et Guston. Guy non spéléo.
TPST : 8h
Il est onze heures du matin. Alain vient de recevoir un coup de fil lui demandant s’il souhaitait intervenir à Villanière. Un chien prénommé Tino, de race fox-terrier, est bloqué dans un trou depuis mercredi matin. Il a pénétré dans la cavité avec deux de ses compagnons à la poursuite d’un blaireau. Lui seul n’a pas réapparu au grand jour. Son équipement GPS et ses aboiements prouvent sa présence dans la galerie. Les chasseurs ont pu s’introduire sur quelques mètres et percevoir sa respiration jusqu’à jeudi soir mais les aboiements ont cessé.
L’intervention des chasseurs et des pompiers pour désobstruer le trou étant restée vaine, nous voila sur les lieux, Alain et moi. Guy, notre guide et chasseur local, nous emmène sur place. Vers 14h30 nous sommes à pied d’œuvre pour une longue séance de désobstruction. Nous sommes dans de beaux calcaires (à plaquettes). Une belle et ronde galerie d’un mètre cinquante de diamètre s’ouvre devant nous. C’est sans doute une ancienne perte du ruisseau tout proche. Malheureusement, elle a été comblée par les crues et les blaireaux. Il reste seulement un espace de vingt à cinquante centimètres entre le sol et le plafond.
Commence alors un long et harassant travail de sape. Armés d’une grosse gamate, nous nous relayons sans cesse dans le boyau. Guy, à l’extérieur, est au bout de la corde et tire inlassablement le récipient chargé jusqu’à la gueule. De temps en temps, nous essayons d’entrer en contact avec Tino. Malheureusement, nos appels désespérés ne reçoivent aucun écho. Cela nous inquiète un peu. Est-ce notre odeur étrangère qui immobilise le chien? La présence du propriétaire aurait écarté cette hypothèse Mais celui-ci est injoignable. Notre moral s’effrite. Il est dix-huit heures. Cela fait trois heures et demie que nous travaillons d’arrache pied. Nous avons avancé d’une dizaine de mètres. Nous sommes exténués et la présence de renforts nous paraît indispensable.
Après de nombreux coups de fil (c’est quand même beau le portable), nos sauveurs arrivent. Christophe et Guston (du SCM) vont suppléer à nos forces défaillantes. Plusieurs mètres sont rapidement gagnés et tout à coup, Christophe s’exclame « il est là ». Mais la joie est de courte durée car il enchaîne « il est mort ». C’est comme si le ciel nous tombait sur la tête. On pressentait un peu ce dénouement car ce lourd silence était étrange. Il gît couché dans la galerie, à deux mètres devant nous. Son poil blanc et soyeux ne semble altéré par aucune trace de combat. Ce cher Tino dont la voix claire résonnait encore quelques jours avant dans les montagnes avait fini sa vie dans un trou de souris. Il a sans doute été emporté par une défaillance cardiaque, provoquée par les lieux sombres, oppressants et mal ventilés de la galerie.
Une heure et demie de violents efforts seront nécessaires pour enfin atteindre son corps, et le rendre à son maître pour une sépulture plus décente. Triste fin pour ce jeune chien, et quelques regrets car une intervention plus précoce aurait peut-être pu lui sauver la vie.
Il est près de 11 heures du soir et la mission vient de s'achever.
1 commentaire:
Mission accomplie quand méme...
Ce n'est pas tout les jours qu'un chien nous indique une "cibelle"!
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