lundi 27 avril 2015

Rencontres insolites au Roc D’Agnel. Avril 2015

Samedi 25 avril 2015 : Aujourd’hui, retour au Roc d’Agnel. C’est un sauvage et magnifique piton calcaire qui surplombe la Clamoux en aval de Cabrespine. La dernière sortie sur les lieux, le 6 avril, avait été abrégée par une rencontre insolite. Dans un petit bosquet de chênes verts, sur la très abrupte face Sud, j’ai été surpris par le violent démarrage d’un animal de forte taille. Celui-ci, d’une quarantaine de kilos, poils longs et brun foncé avait dans son élan provoqué une avalanche de pierres. Voulant connaître la nature de cette curieuse bête vivant dans ce secteur inhospitalier, j’avais abandonné la recherche de grottes. Malheureusement, les indices recueillis lors de sa poursuite n’ont pas permis de préciser la présence de mouflons ou bien de chèvres sauvages sur ce piton rocheux.
Aujourd’hui, nous sommes revenus sur le site, dans le secret espoir de revoir l’animal mais aussi de chercher une éventuelle cavité. Il faut dire que dans les années 80, j’avais repéré dans cette zone un départ de puits. Une coulée de calcite barrait le passage. Depuis, je n’étais pas revenu à cet endroit, de mémoire difficile d’accès à cause de la verticalité des parois rocheuses.
Mes compagnons n’étant pas très rassurés par le vide, nous commençons modestement la recherche à la périphérie de la grande falaise. Nous découvrons alors un abri sous roche, avec le départ de deux galeries.
Celle de gauche a l’air particulièrement intéressante car après un passage étroit d’une paire de mètres, le boyau s’agrandit. L’excitation est à son comble lorsque les cailloux projetés à l’intérieur retombent en contrebas sur un sol terreux avec une forte résonance. Je n’ai pas la combi spéléo mais une chemisette couverte par une simple veste. J’hésite un peu. J’ai peur que celle-ci fasse des bourrelets et me bloque dans le conduit. Tant pis pour les coudes et je décide de l’enlever. Tout à coup, je sens des picotements sur les bras. En quelques secondes, je suis littéralement couvert de puces. Je me rappelle aussitôt que la grosse bestiole se trouvait ici à la dernière sortie. N’étant plus là, les puces affaiblies, affamées par trois semaines de jeûne se sont jetées sur moi et commencent à me dévorer. Nous montons alors précipitamment au sommet de roc d’Agnel où commence une longue série d’épouillage. Elles ont pénétré partout et piquent même à travers les sous vêtements. Il faut faire vite car certaines, gorgées de sang, ont repris des forces et commencent à sautiller. Nous éliminons ainsi la majorité des intruses qui ont gagné tout le monde. La lutte sera difficile car les puces « psychologiques » ont pris la relève et nous grattent encore. Seule une bonne douche effacera ces désagréables sensations. Il ne nous reste plus qu’à attendre la disparition des animaux (petits et grands) du secteur pour reprendre l’exploration de cette magnifique bande calcaire. Elle nous réservera peut-être de bonnes surprises.

2 commentaires:

riton a dit…

Très intéressant ton compte rendu Jean Pierre.A qu'elle altitude il est ton trou?S'il est sous la falaise...il doit étre assez perché, c'est a dire a l'altitude théorique du réseau 1 de Trassanel?Un peu comme l'Aven du Roc d'Agnel, qui lui aussi est bien perche...et débute par...une remontée!

masdan a dit…

Ton départ, si je me rappelle est en falaise,escalade un peu exposée(faut pas tomber )Je dirais, environ , en montant , à gauche de l'entrée de l'aven du roc d'Agnel, peut être à 30 m , un tir suffirait, et derrière les cailloux tombent de plusieurs m , sur le fichier club et d'aprés ma mémoire défaillante, découvert par la fine équipe : la Puce et Baba .