mardi 13 juin 2023

Stage techniques légères (Vercors)

9-11 juin 2023

participants : Félix + 7 autres stagiaires et 4 cadres


Je me suis inscrit au stage techniques légères, qui a eut lieu dans le vercors cette année (au gite le Relais, à Villard de Lans). Arrivée le jeudi soir pour la plupart, le vendredi matin pour les locaux.

Le vendredi matin, tour de table rapide, puis on prépare les kits.

Pour moi et Thomas, encadrés par Tristan, ce sera le faux gour, une cavité que je connais déjà (c'est là que j'ai fait mes tests techniques pour l'initiateur), mais assez sympas. Et vu qu'on équipera de manière totalement différente, ça ne pose aucun problème. Outre le fait d'utiliser de la corde de 8mm et des mousquetons légers/ultra-légers (une majorité sans virole, à doigt fil), on essayera d'utiliser le moins de spits possibles. Sur toute la cavité, on a utilisé moins de 10 spits, et jamais avec plaquette + mousqueton (soit s'était AS + tisserand, soit plaquette + manille textile (une sorte de "mousqueton" en dynema)). Pour le reste, c'était des AN (amarrages naturels), des AF (amarrages forés), des pitons, des coinceurs et des friends. Et une bonne dose de réflexion pour trouver des solutions valables avec les possibilités offertes (par exemple pour le puits d'entrée, au lieu d'un frac, une dev à 80° sur 3 points (un AN, un piton et un friend).

Pour la sortie, on passera par le gour fumant (l'autre entrée, équipée par un autre groupe), qu'on déséquipera.


Le samedi, avec un cadre abscent, on sera 3 stagiaires (Maidin, Guillaume et moi) avec David comme cadre, pour aller au scialet de malaterre, par le réseau parallèle.

On équipe chacun une corde depuis la passerelle : 50m sans fractio sur de la 8, ça fais bizarre, mais tout ce passe bien. Ensuite, le réseau parallèle, que je ne connaissais pas encore : l’équipement en place est léger. On essayera de réduire au minimum l'usage des spits comme la veille, avec cette fois-ci en plus un perfo pour ajouter AFs et Pulses (heureusement, la cavité se prête beaucoup moins bien aux coinceurs et friends que la veille). Le parcours est bien sympas (sauf un méandre assez étroit), mais 3 stagiaires, ça fait un peu trop d'attente et un peu trop peu d'équippement pour chacun. Mais ça reste une belle sortie. 

Le soir, nettoyage du matériel puis discussion technique autour du matériel, des facteurs de chute, ...


Le dimanche, on vas à la structure artificielle de spéléo à méaudre, pour tester des cordele(tte)s statiques (pas semi statiques comme celles utilisées d'habitude) en 6mm, qui sont en cours de tests à la fédé. On testera ainsi une petite dizaine de cordes différentes (contre assuré sur une corde normale avec un ASAP, un appareil d'arrêt des chutes venant du monde pro). À la descente, on rajoute un tour en plus sur la poulie du haut du descendeur : selon la corde, la descente est soit laborieuse pour une, agréable pour la plupart, et un peu trop rapide pour une paire (où on est parfois mieux en donnant du mou dans la demi-clef). À la montée, c'est un vrai bonheur : dès le premier coup de pédale, on monte (pas d'élasticité à ravaler), et aucun effet yoyo à la montée!

On fini en faisant des tests d'efforts sur les amarrages au dynamomètre. D'abord on simule une rupture de frac monopoint avec de la corde de 8mm (pour rappel, pour la 8mm, on double tous les fracs) : on accroche 3 kits remplis de 80kg de graviers juste sous le frac avec un croll et une poignée (non tendue, comme en montée), puis on largue le fractionnement (qui utilisait un mousqueton spécial, largable). On mesure ensuite le choc sur le fractio 3-4m plus haut, à l'aide du dynamomètre : 440 daN (ie kg) au premier choc, et 491 daN au second (ie avec les noeuds bien serrés).

On a encore de la marge en terme de résistance de la corde, et la gaine n'a pas été endommagée par le croll. En revanche, 491daN, ça commence à faire mal pour le spéléo (la limite définie par la norme est 600daN).

On teste ensuite la remontée et la descente sur plusieurs cordes (la pureline de Peltz en 6mm, l'Antipode de Béal en 8mm, et une vielle corde de 10mm) en mesurant les forces exercées : pour ma part, en descendant un peu brutalement, j'ai mis des forces jusqu'à 150 daN sur le fractio (un collègue un peu plus léger à réussi à faire environ 250 daN, en prenant beaucoup plus de vitesse avant de s'arrêter). En montant comme un gros bourrin, j'ai réussi à atteindre 224daN. Pour une montée tranquille, j'étais plutôt vers les 150, et en alternatif tranquille, je ne dépassais pas les 100 daN (donc si l'équipement est pourri, privilégier un alternatif tranquille).

Fin de la journée à 16h, et retour à la maison.

10 commentaires:

riton a dit…

Un stage pour ingénieurs!
Cavités j'imagine....sans argile??!!!
C'est ça qui change tout.
Perso j'aime soit en spéléo, soit en purge voies d'escalade la 10mm.
Pour ce qui est des spits, il ne faut pas ce faire d'illusion: ils sont en voie de disparition. A plus de 4 euros l'unité l'on ne pourras bientôt plus les utiliser!

Félix a dit…

Pourquoi pour ingénieurs? à cause de 1 ou 2h de tests qu'on a fait à la fin? C'est quand même intéressant de savoir la marge de sécurité qu'on a (ou pas si on fait mal les choses).

Et oui, les cavités du vercors sont assez propres en général (comme la plupart des goufres de type alpin).

La 10mm, perso, je suis pas grand fan (sauf pour les équippements en fixe, non pas car je la trouve plus agréable, mais parce qu'elle tient mieux dans le temps). Si je porte pas la corde, alors je dirais que 8.5 ou 9mm est idéal en terme de confort. En classique, quand il faut porter les cordes, je préfère de la 8.5 ou 8mm (bien plus léger à porter que de la 10).

Pour les spits, tu en trouves à moins de 4€/pièce, et contrairement aux anciens, ils sont en inox, et tiendront donc bien plus longtemps à priori. Donc je penses pas qu'ils disparraissent de si tôt pour l'équippement de classiques (par contre, pour de l'explo, ils sont en effet en grande partie remplacés par des goujons voir des pulses). Et les AF remplacent de plus en plus les amarrages métaliques là où c'est possible (au moins, c'est inusable)

Dom POULAIN a dit…


masdan a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "Stage techniques légères (Vercors)" :

Ah sacré Félix. Je ne sais pas si tu le sais, mais les spéléos russes se méfiaient, fut un temps, de la fiabilité de leurs cordes, en effet elles doivent être filées , par exemple 200m,sans aucun arrêt sinon risques de ruptures... ils descendaient, donc sur des câbles, avec l'avantage de ne pas fractionner... les câbles tenaient, mais certains amarrages lâchaient.... Donc sécurité avant tout. Lien vers 16 vidéos de techniques auto secours. Perso si la victime gueule trop : je l'achève........

https://www.youtube.com/playlist?list=PLZZMCiUsjgD8MLUkMu39Mk0uHsApEeTO1








Publié par masdan sur Spéléo Club de l'Aude le 13 juin 2023, 12:23


riton a dit…

Les chaines de fabrication des cordes souffraient de l’absentéisme des ouvriers.
ça c'était vrai il y a 40 ans...Tout ça a du bien changer...

Vincent G a dit…

Merci Félix pour ton CR. Très intéressant.

Gilles a dit…

Compte-rendu très intéressant.
Pour le largage des kits, la moralité est de ne pas trop serrer les nœuds, ça fait de beaux absorbeurs de chocs. 😁

Félix a dit…

@Gilles, je n'irais pas jusqu'à là. Surtout que les noeuds mal serrés, c'est aussi dangereux. On en a eut un qui a fait un noeud de chaise double mal serré (je suppose) et sans noeud d'arrêt, sur une cordelette dyneema (plus glissante qu'une corde normale) : il a fini 50cm plus bas et pendu sur un seul point (le chaise double s'est partiellement défait, se transformant en chaise simple).

En revanche, c'est bien d'éviter de laisser les nœuds à demeure sur les AS/sangles/dyneemas : le serrage du noeud leur donne un (tout) petit peu de capacité d’absorption des chocs (pas beaucoup, mais c'est toujours ça de sécurité en plus en cas de rupture du second point)

masdan a dit…

Pour moi, et bien d'autres, tout cela relève de pratiques, je ne dirais pas limites, mais dangereuses. Tu parles de descendre sur des cordes de 6mm, et de faire double tour su, il y a une méthode meilleure si le mou de l'équipement le permet , c'est de mettre la corde aval par dessus l'épaule et de descendre style rappel de corde à l'ancienne... Mais quand est il pour remonter ? le prussik ou noeud de tisserand ?....

Gilles a dit…

Mon propos était volontairement exagéré, je n'avais pas prévu de ne plus serrer les nœuds. 😜

masdan a dit…

Pour clôturer mes commentaires sur ce sujet, en cherchant le prix de la Dyneema, je suis retombé sur cet article relatif aux nombreuses restrictions que j'avais partagé en son temps ... Dyneema=prudence.....


https://efs.ffspeleo.fr/images/dyn.pdf