lundi 29 août 2022

Dans la bouche de l'ogre

Dimanche 28 août 2022

Vieux Lion : Grand puits de Flo

Participants : Laurent, Charlie, Flo, Denis

Ce devait être une sortie tranquille avec Charlie qui découvrait le Vieux Lion, et on s'est retrouvés avec Flo à grimper au milieu d'un P50 (60 ?) en dévers...

Vers 11h, on fait 2 équipes avant la salle Carrefour. Charlie ira avec Laurent dans l'aval du Grand puits pour déblayer la désob précédente et envisager une solution pour le siphon du méandre qui suit. Flo aimerait terminer son escalade du Grand puits, et il faut profiter du fait qu'il est sec. On se souvient de son acte de bravoure (d'inconscience diront certains) : il avait grimpé 1 heure sous une douche glacée pour s'arrêter déçu sur un palier bouché. Il pense qu'il doit rester une dizaine de mètres pour arriver au plafond, mais en fait il ne voyait pas grand chose avec la douche... On part donc assez légers avec 7 pulses, 4 goujons, la corde d'escalade ratiboisée à 15m et une stat de 40m en cas de rappel.

Départ pendulaire avec 10m dessous. Flo avait déjà grimpé 25m, passant 2 paliers. Je le rejoins et là, je comprends qu'on est dans un truc énorme. On distingue à peine le plafond avec nos Stoots... Le puits fait au moins 10m de large. Comme un angle nous cache un palier à gauche, Flo s'engage dans une traversée horizontale pour aller voir. Il est tout de suite dans l'ambiance...



Le palier donne dans des puits parallèles. Flo voit des gros galets incrustés dans la paroi (comme au point chaud). J'y vais à mon tour pour récupérer un pulse récalcitrant, fais un pendule pour voir derrière une cloison (c'est bouché) et tombe sur un beau galet noir. Photo pour Laurent :


Retour au départ de la traversée en déséquipant. Flo se lance courageusement vers le haut, c'est très vertical et la roche est déchiquetée par l'érosion. Petit moment d'émotion : le crochet à goutte d'eau sur lequel il est pendu lâche... heureusement le pulse suivant était déjà mousquetonné. Il atteint en bout de corde un palier creusé en marmite.

Vers 15h, on redescend manger puis on remonte avec quelques goujons de plus. 

Sous le palier marmite.


Au dessus, ce n'est pas franchement engageant, ça déverse et le plafond est toujours aussi loin. J'ai pas vraiment envie d'y aller, mais bon on est là pour ça. Je monte en équilibre sur l'arête tranchante d'un menhir de 2m qui vibre... Quand même ces pulses, c'est génial. Le dévers s'atténue, mais quelle ambiance ! J'alterne avec des forêts quand le rocher le permet. Il y a de belles écailles, mais elles sonnent souvent creux. A bout de corde, je place 2 goujons + 1 forêt en pleine dalle pour fixer la corde de descente. Il me semble qu'il y a 2 faiblesses dans la paroi au-dessus de moi, l'une à 5m, l'autre à 10m, mais ce sera pour la prochaine fois. 



Dévers début 2è longueur.

A la descente

3 vidéos pour avoir un aperçu :




Il faudra changer la corde du bas du puits (tonchée) qui frotte malgré une dév, et rééquiper plus à gauche.  Sortie du trou à 20h45.

TPST : 9h30 

Suite du CR (Laurent) mais cette fois 100m plus bas dans la même structure, vers l'aval.... Avec Charly dont c'est le baptême du feu, nous allons déblayer le résultat de la fois précédente. Ca a bien fonctionné. Toujours un écoulement, pas d'augmentation de débit, mais il est clair à présent que cet actif est pérenne...
On stocke sur place pour le moment et au bout d'une heure on arrive le nez sur la flotte. Environ 60cm d'eau au sondage et ça ne semble pas s'approfondir ensuite.
Nouveau perçage à gauche en prévision de la suite.
Mais puisque c'est encore très sec, pour l'heure nous mettons en oeuvre "un projet de solution pour le siphon" comme dit Denis, ayant pour but d'évacuer rapidement l'eau et éventuellement de "désétanchéifier" le fond de la vasque. Pour ce faire on utilise entre autres une canne à pêche en fer bricolée sur place avec une tige de fer à béton d'1m20 solidarisée avec la mèche de 1m du perfo
Charly le montagnard est mis à contribution pour le placement final et se souviendra sans doute de cette journée...

Tout fonctionne parfaitement et le régime de courant d'air se modifie temporairement après l'opération.

Il faut maintenant être patients pour voir si la configuration des lieux se sera modifiée la prochaine fois.

A la remontée du réseau inférieur, diagnostic des travaux pour humaniser la zone froide et humide en cas de poursuite des travaux au fond.
Dans le boyau du vent, nous constatons une nette accélération depuis le matin mais c'est peut-être aussi en liaison avec la météo extérieure. En revanche, Denis sortant plus tard que nous verra le boyau aspirer en fin d'après-midi alors qu'il fait toujours très doux dehors (c'est inédit, d'habitude il n'aspire qu'en hiver).

A suivre donc...

dimanche 28 août 2022

Expériences aérologiques du 14/08 : résultats du Vieux Lion, et analyse détaillée de la corrélation entre le Méandre de la Jonction III-IV et le Vieux Lion

Dimanche 14 août 2022

Participants : JLuc, Daniel M, Daniel C, Flo, Ruben, Félix, Laurent
+ Henri et Paul en initiation le matin

Version 1 : dimanche 28 aout 19h47

Voici la suite des résultats de l’expérience du 14/08.

1) La série de données « complète » du Vieux Lion

 

Série complète du Vieux Lion (cliquez pour agrandir)
Les vitesses positives correspondent au VL qui souffle. En plus des vitesses brutes (en gris) j’ai également tracé en noir la moyenne (simple) des 5 dernières mesures de vitesse (nb : c’est pas une moyenne sur une durée fixée, vu que parfois il y a plus qu’une mesure par minute, mais c’était le plus simple à faire sous Excel).

Je n’ai pas vu de corrélation entre les ouvertures-fermetures du Trou du Vent du Blau (TDV) et le courant d’air ou la température au VL.

En revanche, on voit très bien la corrélation entre vitesse du courant d’air au VL et température au VL : plus ça aspire, plus il fait chaud au VL (bon, ça, on l’aurait deviné sans avoir à faire les mesures, mais c’est une belle illustration de l’impact du courant d’air sur le climat des zones d’entrée des grottes)

A noter que je me suis permis de ne pas représenter la toute première page de données (car elles ne portaient pas l’information si le courant d’air soufflait ou aspirait), et le tout début de la seconde (qui contenait les 5 minutes de données avant le démontage du barrage pour le passage de Henri et Paul)

2) Les données toutes sur le même graphique.

À la demande de Laurent, voici un graphique reprenant toutes les données (mais du coup les échelles ne sont pas optimisées) :


Toutes les séries de mesures (cliquez pour agrandir)


3) Analyse statistique des données

Cette partie est plus mathématique (et plus compliquée) que le reste.

Pour chaque analyse, l’article se présentera de la manière suivante :

3.x) Les informations que je recroise

3.x.1) Les données

3.x.2) Corrélation croisée (et auto-corrélation)

3.x.3) Régression linéaire

3.x.4) Conclusions

Par ordre de facilité :

- si vous n’aimez pas les maths, alors ne lisait que les sections « les données » et « conclusions »

- si des maths niveau lycée ne vous font pas peur, alors lisaient en plus la partie régression linéaire

- si vous voulez aller au fond des choses lisez tout

Vous trouverez des explications sur la corrélation croisée, l’auto corrélation et la régression linéaire au moment de leur première utilisation dans l’article.

3.1) La corrélation entre la vitesse du méandre de la jonction III-IV et la vitesse du Vieux Lion

3.1.1) Les données

La mesure dans le méandre de la jonction III-IV (désormais appelé simplement méandre) se fait au niveau de son terminus, un trou souffleur de forme triangulaire d’environ 10 cm de haut pour 5-6 cm de base, soit une section d’environ 10*5.5/2= 27.5 cm². Le sens positif est du trou souffleur vers les galeries explorées.

La mesure au Vieux Lion (désormais abrégé VL) se fait a travers un tuyau PVC de 100mm de diamètre, soit une section de 5*5*3.14=78.5cm². D’après Daniel M. les fuites étaient négligeables, donc disons une section équivalente de 80cm².

méandre vs VL : vitesses (cliquez pour agrandir)

méandre vs VL : débits (cliquez pour agrandir)

Vitesses moyennes :

- méandre : 0.61 m/s

- VL (pendant la période d’observation au méandre) : 1.14 m/s

- VL (pendant toute la journée) : 0.28 m/s

Débits moyens :

- méandre : 1.7 L/s

- VL (pendant la période d’observation au méandre) : 9.1 L/s

- VL (pendant toute la journée) : 2.2 L/s

A l’œil, on remarque que les vitesses sont corrélées positivement (ie si la vitesse augmente à un endroit, alors généralement elle augmente aussi à l’autre). Il n’est pas clair en revanche si un signal précède l’autre : par exemple vers t=0 ou t=30, le VL a son « pic vers le bas » en premier, alors qu’à t=25, c’est le méandre qui semble en avance. Donc il n’y a pas, à priori, d’ordre de causalité clair. Probablement il s’agit donc soit d’une cause externe commune, soit d’interactions réciproques, mais il n’y a pas un signal qui est clairement la conséquence de l’autre.

Pour les débits, on retrouve la même chose. Ce qui est normal puisque le débit, c’est juste la vitesse multipliée par la section. Plus précisément, le débit en L/s, c’est la vitesse en m/s, multiplié par la section en cm² et divisé par 10 (1L=1dm³, donc on multiplie la vitesse par 10 pour l’avoir en dm/s, et on divise la section par 100 pour l’avoir en dm²).

Ce qui est intéressant en regardant les débits, c’est que le débit moyen au VL (pendant la durée de mesure commune) est 5.4 fois plus élevé que dans le méandre. Le méandre ne peut donc en en aucun cas être le pourvoyeur principal d’air du VL. Pourtant le débit du VL semble fortement corrélé au débit du méandre. Il est donc exclu que ce soit les variations du petit débit du méandre qui expliquent à elles seules les variations du VL.

Donc soit :

- c’est le VL qui cause (en bonne partie) les variations du méandre

- il y a une cause commune « derrière » le méandre qui influence les deux courants d’air. Dans ce cas il existe forcément d’autres chemins reliant cette cause au vieux lion que de passer par le méandre. La cause est donc soit à l’extérieur (vent, météo, …) soit il existe d’autres passages (nombreux ou plus grand) entre une cause « intérieure » et le VL (ce qui serait un indice que soit il existe un shunt au bouchon du méandre, soir que derrière le méandre c’es connecté à un réseau un peu étendu avec de multiples connexions avec le chandelier)

- la cause « arrive » par la galerie principale du chandelier/VL : cette hypothèse me semble peu probable, car on s’attendrait alors à ce que le méandre et le VL éloignent en même temps de l’air des galeries principales, ou en apportent en même temps, alors que là, plus le méandre apporte d’air au chandelier, plus le VL en enlève

3.1.2) Corrélation croisée (et auto-corrélation)

3.1.2.1) Explications sur la corrélation, la cross-corrélation et la corrélation croisée (nb : vous pouvez directement passer au 3.1.2.2 voir au 3.1.2.3 si vous voulez juste lire les conclusions sans chercher à comprendre les courbes)

La corrélation simple entre deux signaux X(t) et Y(t) de moyenne nulle (sinon on leur retranche auparavant leur moyenne), consiste a faire la moyenne de X(t)*Y(t), et a divisé le résultat par std_X*std_Y où std_X est l’écart type de X(t). Au final, on obtient un nombre entre -1 et 1. Si on obtient 0, c’est que les deux signaux sont complètement décorrélés (ie ils n’ont aucune tendance en commun). Plus on approche de 1, plus ils sont positivement corrélés (ie si X(t) augmente, alors Y(t) aussi, et si X(t) diminue, Y(t) aussi). Si on atteint , c’est que les deux signaux sont égaux à un facteur multiplicatif (a>0) une constante (b) près (ie Y(t)=a*X(t)+b). Inversement, si la corrélation est négative, ça veut dire que les deux signaux dépendent l’un de l’autre, mais évoluent en sens opposés (ie quand l’un augmente, l’autre diminue).

La cross-corrélation (corrélation croisée), c’est quand on décale dans le temps un signal par rapport à l’autre, et qu’on calcule la corrélation entre X(t) et Y(t+dt). On obtient donc une courbe de la corrélation en fonction du décalage temporel dt. Cette courbe permet donc de voir si les deux signaux sont corrélés mais avec un retard (par exemple si un signal suit l’autre de 5 minutes, on obtiendra une valeur proche de 1 à dt=5 minutes).

Enfin, l’auto-corrélation, c’est la cross-corrélation d’un signal avec soi-même (ie Y(t)=X(t)). A dt=0, l’auto-corrélation vaut toujours 1 (normal, sans décalage (ie dt=0) , X(t) et X(t+dt) sont égaux). Ensuite, pour un signal « normal », l’auto-corrélation descend progressivement vers 0, rapidement si le signal change vite (ie il y a peu de lien entre la valeur à l’instant t et celle a t+dt), ou plus lentement si le signal (ou une de ses composantes) varie doucement. Si jamais le signal a tendance à se ressembler entre l’instant t et l’instant t+T (où T est une espèce de période), alors on aura un pic à dt = +-T. Si jamais le signal à t+T est plutôt opposé au signal de l’instant t, alors l’auto-corrélation à dt=T sera négative.

3.1.2.2) Mise en pratique

cross et auto-corrélation : méandre vs VL (cliquez pour agrandir)

Sur le graphique ci-dessus, on retrouve l’auto-corrélation pour les mesures du méandre et du VL (restreintes à la période où on a aussi des mesures au méandre), ainsi que leur cross-corrélation.

L’élément clef ici est la cross-corrélation (les auto-corrélations me servent principalement à expliquer la cross-corrélation).

Le plus intéressant est le pic à dt=0 : on a une corrélation de 0.4 : il y a donc bien corrélation (positive) entre la vitesse au vieux lion, et celle dans le méandre. Comme ce gros pic est à dt=0, ça veut dire qu’il n’y a pas de retard (significatif) entre ces deux signaux (nb : un « petit » retard de l’ordre d’une minute peut facilement être perdu du fait qu’on ne prend qu’une à 2 mesures par minutes).

Le petit pic secondaire à dt = -1.6 minutes pourrait signifier qu’il y a une composante avec le méandre 1.6 minutes en retard par rapport au VL, mais ce pic est faible, alors que le signal est bruité et court, donc il est bien possible aussi que ce ne soit que du bruit.

Beaucoup de pics secondaires de la cross-corrélation s’expliquent par l’auto-corrélation : par exemple, à dt=13, on a un joli pic de cross-corrélation. Est-ce qu’on aurait une corrélation croisée avec un retard de 13 minutes ? (ie le VL est 13 minutes en retard sur le méandre ?) Pas vraiment ! En effet, la vitesse du méandre décalée de 13min ressemble un peu (pic d’auto-corrélation à 13min) à la vitesse non décalée : c’est donc normal que si les deux vitesses se ressemblaient à la base, elles se ressemblent à nouveau avec ce décalage.

Inversement, lors du creux de dt=10 minutes, la vitesse du méandre est plutôt « à l’opposé » (corrélation négative) de sa vitesse sans décalage, donc c’est normal de retrouver ce comportement au niveau de la cross-corrélation.

Enfin, je tiens à rajouter qu’il y a peu de données, et que, surtout pour des dt importants, les données ne sont donc probablement pas statistiquement significatives.



Vu qu’avec les données bruitées c’est tellement chaotique, je vous propose le même graphique, mais avec les données moyennées sur 5 mesures successives (nb : il y a 2 mesures/minute au méandre, et 1 à 3 mesures au VL).

cross et auto-corrélation : méandre (lissé) vs VL(lissé) (cliquez pour agrandir)

On retrouve bien le gros pic à dt=0 (encore plus gros sans le bruit), qui montre bien que les données sont corrélées sans décalage de temps. Le petit pic de -1.6 minutes disparaît, ce qui est normal vu qu’on moyenne sur 2.5 à 5 minutes, donc on « lisse » les petits retards de moins de 2 minutes.

On voit enfin que tous les petits ont disparu, excepté les pics négatifs aux alentours de +-10 minutes, mais qui semblent liés à l’auto-corrélation de la vitesse du méandre. Donc à priori, je ne pense pas qu’il y ait de gros retards impliqués entre les deux signaux.

3.1.2.3) Conclusion cross et auto-corrélations :

- on confirme que la plus grosse corrélation se fait sans retard notable (ie <1 minute dans un sens ou dans l’autre)

- il y a peut-être une seconde corrélation plus faible avec le méandre en retard de 1.6 minutes sur me VL, mais je ne suis pas sûr qu’elle soit statistiquement significative (ie c’est peut-être que du bruit)

3.1.3) Régression (linéaire)

Vu qu’on a vu que les données étaient corrélées sans décalage, on peut maintenant se poser la question à quel point (quantitativement) les vitesses (ou les débits) dépendent l’un de l’autre.

Regardons donc ce que ça donne si on met les vitesses du méandre sur l’axe horizontal d’un graphique, et la vitesse au même instant dans le VL sur l’axe vertical :

regression : vitesse méandre vs VL (cliquez pour agrandir)

Honnêtement, on n’y voit pas beaucoup de structure. La droite rouge est la droite de régression linéaire (des moindres carrés) générée par Excel : c’est la « meilleure » approximation de ces points par une droite (pour une définition donnée de ce qui est « bien », à savoir qu’on veut la somme des distances verticales point-droite aussi petite que possible). En tout cas, le fait que cette droite aille là et pas ailleurs n’est pas évident à l’œil.


Prenons donc les données lissées (moyenne sur 5 valeurs successives) à la place :

regression : vitesse : méandre lissé vs VL lissé (cliquez pour agrandir)

Là, on voit bien mieux que les données s’alignent à peu près sur une droite. On remarque bien que si la vitesse dans le méandre est faible, celle dans le VL est faible aussi. Si celle dans le méandre est forte, celle dans le VL aussi. Et ça marche aussi dans l’autre sens (si faible au VL, alors faible au méandre ; si fort au VL alors fort au méandre).

Donc la dépendance est clairement établie. Excel nous donne même la formule pour prédire « au mieux » (au sens des moindres carrés) la vitesse lissée du VL en fonction de celle lissée du méandre : V_VL(lissée) = 0.726 * V_méandre(lissé) + 0.707 m/s.

A noter que si j’avais dû tracer la ligne à la main, je l’aurai tracé un peu plus raide (ie baisser le bout gauche de 0.2, et monter le bout droit de 0.1) : ça correspondrait mieux à la majorité des points (la ligne des moindres carrés à l’inconvénient d’être très influençable par les valeurs extrêmes).


Passons maintenant aux débits (toujours en lissé) :

régression : débits : méandre lissé vs VL lissé (cliquez pour agrandir)

C’est exactement la même figure ! Il n’y a que l’échelle qui change (c’est normal, le débit, c’est juste la vitesse multipliée une constante (ie la section et un facteur pour prendre en compte les unités)).

Ce qui est intéressant, c’est qu’on voit que le débit du méandre est à multiplier par plus que 2 fans la formule de f(x). Donc si le débit dans le méandre augment de 1L/s, le débit au VL augmentera de plus du double. Il est donc totalement impossible que le débit du VL (ou même juste ses variations) vienne intégralement du méandre (vu que ce dernier ne fournit pas assez de débit). D’un autre côté, la composante du débit du VL qui change avec le méandre est >1, donc il y a forcément une autre source synchronisée avec le méandre qui vient alimenter le VL en air. Ou alors c’est l’inverse, et le VL aspire l’air du méandre et d’ailleurs pour ensuite le souffler vers l’extérieur.

NB : je ne mets pas le graphique pour ne pas alourdir, mais on peut aussi faire la régression dans l’autre sens (ie prédire le débit du méandre à partir de celui du VL) : on obtient alors débit_méandre(m/s) = 0.224 * débit_VL(m/s) – 0.387 m/s

3.1.4) CONCLUSIONS :

3.1.4.1)Résultats bruts :

- des courbes de données en fonction du temps (Méandre de la jonction III-IV et Vieux Lion), on a l’impression que les données sont corrélées, mais sans pouvoir clairement dire si l’une avance un peu sur l’autre (parfois on a l’impression que c’est dans un sens, parfois dans l’autre)

- par les courbes de cross-corrélation (corrélation croisée), on observe qu’il y a une corrélation significative sans décalage temporel (ou alors décalage trop faible pour être perceptible avec seulement 1 mesure/minute au Vieux Lion (VL).

- en plus de cette corrélation sans décalage, il existe peut-être une légère corrélation avec 1.6 minutes de retard pour le méandre. Néanmoins ce « pic » de corrélation est très faible, et il est bien possible qu’il ne soit dû qu’au hasard.

- le débit (lissé) du VL et celui (lissé) du méandre s’alignent bien sur une droite : on peut donc « prévoir » l’un en fonction de l’autre : débit_lissé_VL(L/s)= 2.1 * débit_lissé_méandre(L/s) +5.7 L/s , et débit_lissé_méandre(m/s) = 0.22 * débit_VL(m/s) – 0.39 m/s. (nb : les deux courbes ne sont pas exactement réciproques l’une de l’autre car on ne considère pas le « bruit » de la même manière).

- dans ces débits, il est particulièrement intéressant de remarquer que les variations de débit du méandre se retrouvent à plus de 200 % dans le VL

- on retrouve des relations similaires en vitesses (mais c’est moins interprétable)

3.1.4.2) Interprétations (sujet à précautions : si j’oublie une possibilité, ou si un raisonnement vous semble erroné, n’hésitez pas à la dire) :

- de manière quasi certaine, on peut affirmer que les courants d’air et les débits du méandre et du VL sont fortement influencés par une cause commune, sinon on n’aurait pas une aussi bonne corrélation ni d’aussi belles droites de régression. NB : à ce stade, on ne dit rien sur quelle est cette cause : ça peut être directement le débit du méandre, directement celui du VL, un événement extérieur à la grotte, un courant d’air quelque part dans le réseau (connu ou inconnu), …

- les vitesses (ou débits) du VL et du méandre évoluent dans le même sens, alors que pour le méandre le sens positif est de l’air qui rejoint l’axe principal du chandelier, alors que pour le VL, l’air est positif quand le VL souffle, donc quand l’air quitte l’axe principal du chandelier. Ce comportement est contraire à celui attendu si la cause était une augmentation de la pression (courant d’air) dans le chandelier (le VL devrait souffler plus, et le méandre souffler moins fort) ou une baisse de pression (courant d’air) dans le chandelier (le VL devrait moins souffler, et le méandre souffler plus fort). Il me semble donc peu probable que la cause est à chercher au niveau de la pression ou du courant d’air des galeries principales du Chandelier.

- il est possible que la cause soit le VL (courant d’air déterminée par les conditions météo extérieures), et que le méandre et d’autres endroits indéterminés (ayant un fonctionnement similaire au méandre) fournissent l’air qui compense une dépression au VL. Si tel est le cas, on devrait retrouver des variations similaires à celle au VL dans les autres galeries y menant (jonction III-IV, Boyau du vent) qui devraient aussi contribuer

- le méandre a débit un beaucoup plus faible que le VL : les variations du VL ne peuvent pas simplement venir de l’air en provenance du méandre. En revanche, il est possible qu’il y ait une source de courant d’air derrière le méandre, et que le courant d’air passe à la fois par le méandre et par d’autres passages indéterminés. À noter que ces passages peuvent être proches (shunt du bouchon de calcite du méandre, par exemple via une fissure) ou plus lointains (ce qui présagerait un réseau avec un peu de développement de l’autre côté du méandre, pénétrable ou pas).

-enfin, il est possible que les deux débits ne soient pas liés directement l’un à l’autre, mais proviennent d’une cause commune externe les alimentant séparément (par exemple le méandre débouche à l’extérieur via des failles, et les deux sont influencés par la pression atmosphérique, ou par le vent


Pour récapituler, les hypothèses qui me semblent le plus plausible sont :

- VL moteur : dans ce cas, on devrait le retrouver de manière marquée à la jonction III-IV (qui à priori à moins de résistance vers l’extérieur)

- un moteur derrière le méandre (qui n’est alors qu’un des passages de ce moteur vers le VL) : l’influence dans la jonction III-IV peut ne pas être si importante que ça (l’air ressort peut-être pas plus difficilement par le VL que par le chandelier). Dans ce cas, il devrait y avoir d’autres endroits soufflant comme le méandre, soit proche (shunt du bouchon du méandre), soit lointains (existence d’un réseau derrière le méandre)

- il y a une cause externe influençant les deux séparément : me semble un peu plus tiré par les cheveux, donc moins probablement


Ce qui me semble peu probable :

- la source exclusive est le méandre (ça impliquerait un mécanisme farfelu d’amplification)

- la cause arrive par la galerie principale (dans ce cas, je m’attendrais à ce que les vitesses du méandre et du VL évoluent en sens opposés)



J’arrête là pour l’instant, si je trouve d’autres choses intéressantes, je compléterais.

Pour les autres corrélations (méandre vs jonction III-IV, VL vs jonction III-IV, boyau du vent vs VL), je compléterais l’article au fur et à mesure de mon avancement (du coup revenez régulièrement voir s’il y a du nouveau, je préciserais la dernière mise à jour au début de l’article).

 

Pour une bonne compréhension géographique des données, je rajoute (Laurent) une cartographie interprétée de la zone du réseau où se sont déroulées les expériences du 14/08.

Les résultats relancent également l'intérêt des réseaux inférieurs situés à l'est de l'axe Entrée VL - Boyau du Vent, qui pourraient donc influencer les courants d'air corrélés et expliquer le fonctionnement à priori aberrant du courant d'air du VL.


 

jeudi 25 août 2022

Trassanel en famille

Mercredi 24 août 2022

Trassanel II et II bis

Participants : Coralie, Adrien, Martin, Olwen, Stephen, Sophie, Denis

TPST : 5h30

Sortie familiale ce mercredi pour faire découvrir Trassanel à la famille. 

A noter pour le matériel de la Base : Il  ne reste qu'un casque adulte (bleu), 4 enfants dont 1 hs.

Côté harnais : 2 harnais adultes, 3 tailles fines. 

Autre problème : la porte du II se dilate avec la chaleur (le soleil tape dessus à 12h) et force sur le cadre intérieur. On a eu beaucoup de mal à l'ouvrir.

Stephen,  géomorphologue, apprécie les concrétions et les creusements. Il nous donne des explications sur les ossements du renne et aperçoit même 2 vertèbres et une dent. Pause au crâne d'ours découvert par Evelyne Crégut qu'il connait par ailleurs. 

                                       Stephen, Sophie, Coralie, Denis, Adrien, Olwen, Martin

Disque vers l'entrée




Nous mangeons au frais peu après les Bauges. La grotte est étonnamment humide, plusieurs gours sont en eau. Olwen, 13 ans, découvre la spéléo et ses acrobaties. Le rééquipement de Cathy du II est très apprécié.

Nous nous arrêtons après l'étroiture du II bis. Coralie, Adrien et Martin continuent jusqu'au fond et nous rattraperont plus tard.



Grande draperie du II bis

Gours des cristaux

Nous retrouvons la chaleur vers 18h30, certains rêvent déjà du III ou du IV...


mardi 23 août 2022

Expériences aérologiques du 14/08 : résultats de la seconde série de mesures

Dimanche 14 août 2022

Participants : JLuc, Daniel M, Daniel C, Flo, Ruben, Félix, Laurent
+ Henri et Paul en initiation le matin

 

Voici les résultats de la seconde série de mesures, correspondant à une fermeture du Trou du Vent du Blau (TDV) à 15h00 (t=120), une ouverture à 15h30 (t=150), une seconde fermeture à 15h45 (t=165) et une ré-ouverture à 16h00 (t=180).

Les mesures effectuées sont :

-vitesse du courant d'air dans le boyau du vent (section réduite à l'aide d'un tube en plastique)

- vitesse du courant d'air dans le laminoir d'entrée du Vieux Lion (positif = soufflant) ainsi que des températures

 

les mesures (cliquez pour agrandir)


Ce qu'on remarque facilement, c'est la corrélation entre le courant d'air au Vieux Lion et la température au Vieux Lion : plus le VL aspire, plus il fait chaud; et plus le VL souffle, plus il fait froid. Logique!

À part ça, je ne vois pas d'autres corrélations claires.

Certes, le courant d'air du Boyau du vent augmente environ une minute après la première fermeture du trou du vent (TDV). Mais la seconde fermeture, elle est suivit d'une baisse du courant d'air, donc rien de reproductible. Au niveau des ouvertures du TDV, pas de signal clair non plus. Donc à priori, le courant d'air redirigé depuis le TDV ne passes pas par le Boyau du vent (à moins qu'il y ait bien moins de courant d'air redirigé que lors de de l'expérience du 7 août).



Ce qu'il reste à faire :

- exploiter la série complète des mesures au Vieux Lion (voir s'il y a des corrélations avec les ouvertures/fermetures du TDV, et/ou avec les horraires de construction/destruction des rétrécissements dans les galeries.

- faire les calculs de statistiques pour voir si on peut trouver des corrélations temporelles entre des paires de séries temporelles qu'on n'aurait pas vu à l'oeil

- préciser la corrélation entre la vitesse au VL et celle dans le trou soufleur du méandre de la jonction III-IV

lundi 22 août 2022

A la poursuite de l'actif

Dimanche 22/08/2022

Vieux Lion/Chandelier

Participants : Dom, Clément, David, Flo, Laurent
+ Pascal et Martine du club des Ragaïe (Vaucluse)

TPST : 8h

Sortie hors de la zone de confort des galeries fossiles pour aller titiller les différents accès au réseau inférieur, pendant que la sécheresse se prolonge.
Malgré l'orage du 15 août, peu d'eau sous terre.
On se divise en deux équipes à la salle carrefour : Pascal, qui connait la musique en désobstruction, va s'occuper des blocs récalcitrants dans l'aval de l'affluent du Sable avec Dom, David et Martine. Pendant ce temps, avec Flo et Clément, nous descendons jusqu'au siphon découvert le mois dernier avec JLuc à la base de l'inférieur sous les puits de la salle carrefour.

L'équipe de l'affluent du Sable élimine deux blocs gênants et ouvre le passage. Mais en descendant ils s'aperçoivent que tout le côté du ressaut est déstabilisé. Des parpaings de plus de 100 kg bougent à la main...
Aucun téméraire pour s'y risquer, c'est le repli stratégique. La négociation future de ce passage sera à étudier...

Pendant ce temps, Clément et Flo tirent une ligne de 100m depuis le siphon en prévision d'une prochaine expérience. Pour l'heure il ne s'agira que de faire un sort à la voûte avec la mèche de 1m pour mieux accéder à la vasque et commencer le chantier d'élimination de ce passage.
La zone d'accès à l'actif depuis la base des puits est humide, grasse et ponctuée de passages étroits que nous n'avons pas élargi pour le moment, priorisant sur la progression en pointe afin d'être fixés sur la suite. Le travail avec la grosse bobine est difficile et demande d'être vraiment zen, mais le défi est relevé dans la bonne humeur.

Ambiance grassouille dans le réseau inférieur (grosses mises en charge de cette zone lorsque le Blau dépasse les 15 m3/sec)

Après les crues, l'actif en écoulement libre domine le reste de l'année et nettoie les zones sur son passage

En bas, le mince espoir de voir l'actif à sec et le siphon vide est vite balayé. L'eau coule toujours, beaucoup moins qu'en juillet, mais assez pour laisser le siphon amorcé (le niveau n'a baissé que de quelques cm). Il me semble quand même percevoir une faible ventilation aspirante.

A ce niveau les traces d'écoulement libre à bonne vitesse sont visibles (stries dans le sol). Ce point canalise les 3 actifs de la zone dont au moins un arrive directement de la perte de l'Etreuil 200m plus haut. Plusieurs litres/sec y passent en temps normal...

Au point bas actuel de l'actif avec le siphon au loin

La voûte est percée de deux trous et je remonte en bas du premier puits bien large pour le déclenchement. Mais rien...
Instant de stress; pourvu que la longue ligne (qui doit avoir 50 ans au moins...) ne soit pas coupée quelque part en route. Personne n'a envie de redescendre !
Nous augmentons le voltage avec un bidouillage...et ça fonctionne ! Ouf...
L'installation est opérationnelle et nous facilitera la tâche pour la prochaine fois. La course contre la montre est lancée pour obtenir des réponses avant qu'il ne repleuve trop...

Les deux équipes se rejoignent ensuite presque au même moment dans la salle carrefour, on échange nos infos. Comme il n'est pas trop tard, je pars revoir un passage non loin du point chaud avec Clément et Flo pendant que les autres vont montrer une partie du réseau III à Pascal et Martine.

Le passage en question est un shunt potentiel du grand siphon de terre du point chaud, situé à 20m à peine et développant une cinquantaine de mètres. Nous nous apercevons qu'il a charrié du sable pendant la grosse crue de l'hiver dernier. Après la première étroiture nous sommes stoppés par une voûte mouillante qui n'existait pas l'an dernier. Mais bonne surprise, un bon courant d'air soufflant fait des rides sur l'eau. Le bouchon de sable au fond a certainement été remanié et est moins étanche au passage de l'air. Dommage que nous n'ayons pas vu ça avant l'expérience aérologique dans le IV, il y a plus d'air ici que dans le méandre testé par Flo et Ruben (voir post précédent sur l'aérologie).
C'est un bon point dans la perspective du franchissement de cette autre zone-clé qui sera à l'ordre du jour cet hiver.

Nous sortons vers 18h et après l'effort, David nous offre la bière à Puivert. Personne au bistrot ne peut imaginer d'où nous arrivons avec nos looks de clochards. Encore une journée riche en émotions et échanges...



 

samedi 20 août 2022

Vendredi 19 aout 2022

participants : Laurent H, Leo E, Daniel M, Daniel C

TPST : 6h30 ; Histoire d'Eau ST PANCRASSE

 Vidéo de la journée:





vendredi 19 août 2022

Les hydrauliciens à St Pancrasse

Vendredi 19/08/2022

Perte de St Pancrasse

Participants : Daniel C, Daniel M, Léo, Laurent

TPES/ST : 6h30


Avec une réactivité remarquable, l'équipe trassanelienne se déplace cette fois dans les Corbières pour donner un coup de main à la sécurisation de l'entrée de la perte avant les pluies.
Au programme, barrage de blocs pour casser le courant avant le trou, création d'une brèche en rive gauche, et fabrication d'une protection à l'entrée pour éviter aux sédiments de tout combler.

Edification du barrage pour canaliser la rivière

La déviation du ruisseau depuis la dernière fois n'a pas occasionné pour autant une traversée des calcaires sans encombres par le ruisseau : il s'avère qu'il est recapturé une centaine de mètres en aval par une seconde perte; et pas n'importe où...
Juste en face du trou souffleur qui avait servi pour l'opération de traçage en 2020 (à l'aide d'un motopompe pour injecter l'eau dans le trou, le débit de la rivière étant trop important pour que les pertes absorbent tout). Aujourd'hui le dernier filet d'eau résiduel à l'aval se perd dans une fissure sympathique :


Mais chaque chose en son temps. La matinée est consacrée également à l'élimination de l'étroiture d'entrée de la perte principale. Un bloc de 150kg est déchaussé en tombe en bas de la verticale, créant une prise bienvenue et un espace de stockage suspendu idéal en prévision de la suite.
Daniel C, caméra à la main, et Léo, descendent à leur tour pour visiter. Bon pour une douche gratuite et illimitée si besoin. La cavité débute pratiquement sous un ancien moulin à eau en ruines, ça ne s'invente pas !
La suite est confirmée dans l'actif : en tentant de s'avancer, une étroiture de la taille d'un gros pamplemousse, entre voûte et sédiments, laisse passer un puissant courant d'air. Ca promet...moyennant quelques travaux.
On remonte se sécher et manger un morceau.
Ensuite début de chantier pour les deux Daniel qui attaquent la protection anti-crue.

Préparatifs après explo

Afin d'optimiser le temps, Léo et moi partons en aval pour continuer la désobstruction du deuxième trou souffleur au-dessus de la deuxième perte.
Nous gagnons environ 2m en creusant la terre sèche. Léo s'avère redoutable en désob. Le courant d'air soufflant est là aussi bien sensible mais moins fort que dans la perte principale. Il fait peu de doutes qu'il s'agit d'un seul et même système, qui semble bien développé.
Nous nous arrêtons faute de matériel adéquat (nous n'avons que des seaux et pas de gamattes) sur une vision assez encourageante : la voûte prend de la hauteur un peu plus loin.

En parallèle, le chantier de protection se termine : il peut pleuvoir !

Protection anti-comblement

Journée bien sympathique et bien remplie; avec de l'hydraulique, de l'hydrogéologie, de la menuiserie et du travail de force. Nous ne reviendrons pas tout de suite cause priorité au Vieux Lion pendant la période sèche, mais il s'agit sans doute ici du début d'une nouvelle aventure...

Expériences aérologiques du 14/08 : résultats de la première série de mesures

Dimanche 14 août 2022

Participants : JLuc, Daniel M, Daniel C, Flo, Ruben, Félix, Laurent
+ Henri et Paul en initiation le matin


 

Voici les résultats de la première série de mesures, correspondant à une fermeture du Trou du Vent du Blau (TDV) à 13h00 (t=0), une ouverture à 13h30 (t=30), une seconde fermeture à 13h45 (t=45) et une ré-ouverture à 14h00 (t=60).

Les mesures effectuées sont :

-vitesse du courant d'air dans l'étroiture de la jonction réseaux III-IV (section réduite à l'aide d'un tube en plastique)

- vitesse du courant d'air dans le trou souffleur du méandre de la jonction III-IV (uniquement durant la première fermeture)

- vitesse du courant d'air dans le laminoir d'entrée du Vieux Lion (positif = soufflant) ainsi que des températures


Cela représente un total de près de 850 mesures! (merci à Ruben d'avoir saisie la série de mesures du Méandre).


les mesures (cliquez pour agrandir)

À la première fermeture, on voit une baisse du courant d'air à l'étroiture III-IV, mais on ne la retrouve pas à la seconde fermeture. De plus, on voit que le courant d'air était monté peu avant : cette baisse n'est donc très probablement que le retour à la normal d'un pic ayant une cause non liée à nos expériences.

Pour le trou souffleur du méandre III-IV, et le Vieux Lion, on ne voit pas non plus de signal clairement corrélé aux horaires d'ouverture et de fermeture.

Donc à priori, je dirais que rien ne prouve que la fermeture du TDV influence les circulations d'air dans les zones étudiées (nb : il peut y avoir une influence faible par rapport au "bruit" ambiant, rendant l'effet difficilement détectable).

A priori (sous réserve que ce jour là la fermeture du TDV augmentait le courant d'air à la porte du Chandelier), on peut donc supposer que la jonction aérologique (principale) se trouve entre la jonction III-IV et la porte du chandelier.


La seule corrélation que j'ai pu voir sur ce graphique, c'est que chaque augmentation de la température au VL survient lorsque la vitesse y devient presque nulle ou négative (ie le VL devient aspirant, ou au moins arrête de souffler (peut-être qu'il aspirait même quelques instants, mais sans prise de mesure à cet instant)), ce qui est logique (lorsque le trou aspire, l'air chaud du dehors entre).


Complément, suite au commentaire de Masdan :

Comme le fait remarque Daniel M., il y a une corellation entre les vitesses dans le méandre de la jonction III-IV et les vitesses au Vieux Lion : plus le VL souffle, plus le méandre souffle (avec un retard de l'ordre de la minute à vue de nez).

Ce retard signifie que la cause est soit directement le courant d'air au VL, ou alors qu'il s'agit d'une cause externe commune qui est "plus proche" aérologiquement du VL que du méandre.

Pour les débits, coté VL c'est un tube PVC de 100mm (+fuites), coté méandre, je ne connais pas la taille du trou soufleur où le courant d'air a été mesuré (@Flo? @Ruben? @Laurent? Quelqu'un connaitrait-il la taille du trou soufleur du méandre?)

Je ferais une analyse plus fine de cette corrélation (mesure du délai, part du signal du méandre expliquée par le signal du VL) quand j'aurais le temps (j'espère la semaine prochaine, sachant que je pense que générer les graphiques pour les autres expériences est prioritaire)


Si vous voulez les données brutes, faites moi signe.

Si vous avez des remarques, ou d'autres interprétations, n'hésitez pas à en faire part.

Le reste des données, sera pour la semaine prochaine.




mercredi 17 août 2022

Dimanche 14 Aout 2022

Aérologie au Vieux Lion

Reportage


Reportage sur les travaux du Dimanche 14 Aout 2022.

Réseau du Vieux LION

La prochaine vidéo, ce sera la traversée Vieux Lion - Chandelier 😄




 

mardi 16 août 2022

St Pancrasse : première inattendue et tropicale

Lundi 15/08/2022

Perte de St Pancrasse

Sortie en solo

TPST : 4h


La perte de St Pancrasse me travaillait l'esprit depuis la fois dernière. J'y retourne dans l'après-midi de lundi pour avancer les travaux (2m à ouvrir).
Par bonheur, en travaillant des blocs coincés avec la barre à mine, un passage s'ouvre plus tôt que prévu en hauteur : un peu étroit, mais pénétrable.
La maison n'est pas loin, je reviens avec le matos nécessaire.

Derrière l'étroiture, arrivée sur un palier au beau milieu d'un chevelu de racines venues puiser l'eau dans une arrivée d'actif (amont impénétrable). Malgré la déviation du ruisseau, il y a de multiples infiltrations et ça pisse de partout.
Il faut équiper pour franchir un cran de descente... sous la douche !
Vue du bas :


Le ruisseau suit une grande diaclase dans la dolomie puis tourne soudain à gauche. Il rentre dans un méandre ventilé intéressant (plusieurs l/sec en étiage y passent) dont il faudra élargir le départ dans une ambiance pour le moins humide :


Contrairement aux apparences, aucune sensation de froid : la cavité et le courant d'air qui en sort sont à 19°C !
Il faut dire que le ruisseau est à 20°C et qu'il a pu réchauffer la grotte depuis toutes ces semaines de canicule (1ère hypothèse). Ou sinon il existe une cavité aspirante très proche (2è hypothèse), mais c'est moyennement probable après prospection du secteur et étant donné que l'on plonge sous la vallée. Et pour corser le tout il peut y avoir ici une relation avec un aquifère hydrothermal sous-jacent (3è hypothèse) car les calcaires émergent à cet endroit précis de très grandes profondeurs (au delà de 1000 m) et la résurgence de ce système, prouvée par traçage, s'appelle la source tiède. Elle affiche aussi 19°C en étiage pour un débit de 30 l/sec...
Bref, ici, tout sort de l'ordinaire.

Mais revenons à notre diaclase.
Ca pourrait s'arrêter là pour aujourd'hui mais tout droit ça continue à sec. Une dizaine de mètres plus loin la roche change. Une coulée de calcite barre la route mais peut se shunter par le haut.
Arrivée dans un ancien aval entièrement fossile donc à l'abri des crues, avec de belles formes de creusement. Karstification en phréatique omniprésente, avec de nombreuses phases bien visibles, donnant un certain cachet à la cavité.

Aval fossile

Coulée

Concrétions proches d'un dépôt alluvionnaire surcreusé

Détail lapiaz de voûte

Méandre en ogive

Anciennes séquences de dépôt, surcreusées et concrétionnées

Ancien cours d'eau fossilisé

Affluent fossile

Lapiaz de voûte en forme de concrétions

Plusieurs conduits interconnectés, arrêt sur méandre plus étroit et escalade. Plusieurs dizaines de mètres de première, il faut revoir tout ça à froid même si la suite principale semble être dans l'actif.

La priorité principale va être de sécuriser l'entrée par rapport aux crues de surface, car la rivière peut dépasser les 10 m3/sec et tout boucher.
Espérons que le climat instable de fin d'été nous laissera le temps d'intervenir pour pouvoir poursuivre les explos dans ce système karstique original et atypique.


 

Dimanche 14 Aout  2022

participants : Henri G, Paul.

TPST : 1h50 ; Tour d'horizon et initiation / Libellé : VIEUX LION

Tour d'horizon et initiation


Avec Paul, une connaissance que j'avais commence à initier en 2021. Et venu à Trassanel cette année.

Descente avant l’équipe en fin de matinée dans le VL. Il faut se remémorer des manips apprises il y a longtemps pour Paul. Et l'on ne vas pas vite. On laisse passer l’équipe, puis cheminement jusqu'à la cheminée d'Etienne. Ce qui est déjà pas mal pour une première vrai descente dans un vrai gouffre. Le trou commence à être patine par les très nombreux passages et à acquis le statut de classique....Les puits sans fractionnements sont idéal pour l’initiation. TPST:1H50. L'on assiste un moment aux prises de mesures de Daniel M avec son anémomètre. Puis descente au trou du vent du Blau, ou Jean Luc fait ces bouchages et débouchages. On en profite pour aller voir l’entrée du trou des feuilles. Pour finir passage à l’entrée principale du réseau. Dans les deux derniers trous Paul est impressionné par le souffle. Une vision globale du secteur. Important quand on a pas suivis l'Histoire depuis le début. Visite du musée du Maquis. Paul est prof d'Histoire. Arrêt re hydratation à la brasserie de Puivert. Et descente à Pierre Lys. Pour voir Font Maure. Que je n'ai jamais vu aussi bas. Et l’entrée de la grande grotte de Pierre Lys. Encore une autre perspective.





HENRI GUILHEM