dimanche 24 mars 2024

Samedi 23 mars – Aven du Roc d’Agnel (11160 TRASSANEL)

Participants : Gilles, Alary, Chloé, Jean-Michel L. TPST 5h

Rendez-vous est pris à 11h30 sur le parking de Cabrespine. Tout le monde est ponctuel, nous nous équipons et entamons la marche d’approche avec une météo plus fraîche que la veille et heureusement car ça monte !

Le porche de la cavité est discrètement situé sur le flanc NE du roc d’Agnel. Nous mangeons un morceau et rentrons ensuite dans le trou. Gilles en premier pour équiper, que je suis, puis Chloé encore un peu débutante chaperonnée par Alary.

Dès l’entrée, petite escalade suivi d’un P10 et nous voilà devant un chatière verticale et montante. Les conseils judicieux de Gilles permettent de poser les pieds au bon endroit et de passer sans encombre et sans ceinture aussi, trop étroit !

Puis c’est la descente dans le P55 qui n’est pas très impressionnant mais esthétique. Toutes les parois sont couvertes de calcite ! 

Plus bas, une bifurcation. La suite, peu évidente, assez étroite, est sur la droite. Le temps que Gilles équipe, nous admirons les curieuses concrétions qui poussent ici. On dirait des gouttes de miel sur des pédoncules. C’est joli et intrigant. Comment se forment-elles ? Un processus biologique ?

Puis nous prenons les passages étroits où on est en opposition, la corde servant surtout de sécurité. S’ensuit une lucarne, un petit P6 et enfin un joli P30 avec un fractio plein vide exprès pour Chloé et c’est le fond. 

Retour tranquillou, Alary déséquipe la partie basse et moi la partie haute. Nous remontons bien contents et en nage. Dehors, la bise s’est levée et se charge de nous refroidir. Nous arrivons aux voitures vers 18h30.

Une bonne sortie et beaucoup de curiosité pour cet aven qui garde peut-être quelques secrets ?

 

Rien de nouveau à l'Ouest

Dimanche 24 décembre 2024

participants : Flo, Ruben et Clément

TPST : 7h  / Libellé : Vieux Lyon/Chandelier


Nous étions trois, motivés, pour aller escalader dans un coin du Vieux Lion où nous n'étions pas allé depuis un bon moment (Pour Flo et moi), et pour la première fois (pour Ruben). Direction le réseau supérieur après le boyau et la salle carrefour.

 On a pas mal de matos, un perfo, 4 accu, de la ferraille, une néoprène, marteau, burin, une corde..On est motivé. A 10h15 on rentre par le Vieux Lion, le trou est plutôt sec. La flaque à l'entrée est toute petite, les puits d'entrée aussi sont quasi secs, à par un léger ruissèlement au puits de la jonction.

On continue, petite consolation, les gours en dessous du dôme suspendu et des fistuleuses sont pleins. L'eau est clair. C'est joli quand c'est comme ça.


On arrive au boyau du vent, lui aussi tout sec. Et le courant d'air est là, il aspire. Et nous sommes aspirés dans le boyau, jusqu'à la salle carrefour, car bien sûr, le siphon de la pompe, est totalement sec. Le puits de la salle carrefour aussi, sec.

On dépasse la salle carrefour, on passe les deux cordes puis on prend celle qui mène au supérieur. Une fois en haut, on voit une autre corde qui continue à monter. Mince, se serait par là ? J'ai un doute. On se chauffe pour aller. On se retrouve finalement au plafond de la galerie, mais au milieu de bloc et de remplissage, et aussi d'Aragonite excentrique. Le passage est donc délicat, on ne veut rien casser. On passe doucement et de l'autre côté on voit qu'on revient au même endroit qu'avant mais un peu plus haut. Ce n'est pas par là. On fait demi-tour.


On reprend, le cheminement "classique" de ce réseau supérieur. On arrive à une salle. A gauche ça part vers le bas, on voit des points, ça a été équipé. Ça doit probablement descendre au réseau inférieur. A droite, ça monte, on voit aussi que l'escalade a été faite, il n'y plus de corde. Ça ne doit mener à rien. En face, deux lucarnes. Ça doit être celles-ci dont Laurent m'a parlé.

 



 

 

Flo se prépare à grimper. Ruben l'assure. Très rapidement il atteint cette lucarne qui se trouve à 4 mètres du sol. Il l'a franchi et on l'entends râler. Dernière ce n'est pas bien grand, il ne voit pas de suite. Pas la peine de continuer. Il redescend, rappelle la corde, range le perfo. Il est 14h30 et nous n'avons plus rien à faire. Déception...


Flo propose d'aller voir le méandre parallèle au siphon de sable. On se dit pourquoi pas. J'avais pris la néoprène pour éventuellement aller voir le siphon du fond si le trou n'était pas trop mouillé. Mais finalement je n'ai plus trop la motive, les camarades non plus. On se décide d'aller voir se qu'à proposer Flo. 


On ramène les 2 cordes qui était dans le réseau supérieur plus proche du boyau du vent. Là où il y a une corde pour les suspendre.


On revient en arrière on passe le boyau de vent. On prend la direction du point chaud, puis on s'enquille dans le méandre. On ne sent pas trop de courant d'air, mais le siphon est bien vide. On avait prévu quelques outils pour purger la dernière désob. On va jusqu'au bout, là ou il y a des jolis sables et des galets, on voit que ça continue, on y jette des cailloux, on les entends tombés, ça semble descendre. Mais c'est très étroit, une désob ici serait compliquée, il y a peu d'espace, la roche est massive, et on ne sens pas vraiment de courant d'air.

Je crois qu'on peut dire qu'on a atteint nous objectifs. Mais bon, ça ne donne rien ! Enfin, on est heureux d'avoir repris un peu d'explos au Chandelier. Ca nous change de Coume Froide, là c'est vraiment de la spel ^^


Par contre le trou parait vraiment sec. Je me demande si les gours du réseau 1 sont remplis....





jeudi 21 mars 2024

Aven de L'hydre

Lundi 18 mars 2024

Participants : Claude (CAF Perpignan), Gilles

TPST : 10h / Aven de l'Hydre, réseau des Coupelles

Le CAF de Perpignan organise du 8 au 12 mai 2024 un grand rassemblement multi-activités : spéléo, escalade, canyoning. https://www.t-recs-camp.org/

Dans ce cadre, la section spéléo du club est en effervescence pour équiper une quinzaine de trous allant de la grotte d'initiation à de jolis morceau, tel que l'Hydre, un -400 m.

C'est à 8h30 que je retrouve Claude à Opoul-Périllos, un pilier du CAF qui connait l'Hydre comme sa poche pour y avoir creusé il y a quelques années.

Après une grosse demi-heure de voiture, nous nous garons au sommet du Montolier de Perellos, à 700 mètres d'altitude. Nous avons une vue imprenable sur la plaine, jusqu'à la mer, l'endroit est top !

La marche d'approche est rapide et à 10 h nous nous apprêtons à rentrer dans le trou. Claude est en tête avec le kit contenant le perfo et du matériel d'équipement, moi avec un kit contenant de la ferraille pour la reprise des explos. 

L'entrée et son muret d'abri du vent

La cavité est équipée jusqu'au milieu des conduites forcées jusqu'à environ -240 m suite aux deux sorties précédentes. L'objectif du jour est d'atteindre le sommet de la partie chiante à -354 m après avoir rééquipé le départ du P43, alias le "Mario Bros" et éventuellement de commencer à élargir par des moyens percutants le début du réseau chiant. Les deux kits de cordes nécessaires ont été laissés le plus bas possible dans la cavité, chouette !



Passé le toboggan poussiéreux et rampant de l'entrée, je suis étonné des grands volumes. J'avais entendu parler en mal de ce trou, je me demande pourquoi ? Les concrétions sont magnifiques.


Le kit est lourd, je ne suis pas très rapide à la descente, Claude le récupère vers -140 m pour accélérer un peu, pour le coup on accélère bien, comme quoi, ça ne tient pas à grand, à peine 10 kg entre les jambes. 😁

Nous arrivons sur les lieux du chantier, Claude équipe la fin des conduites forcées.

Dans les conduites forcées

Nous voici au sommet du fameux P43. Une boîte aux lettres bien fine qui débouche dans le vide complet, tout un programme ! Claude veut créer un nouveau frac à un mètre de l'ancien pour faciliter le passage. Je reste derrière la boîte aux lettres pendant que Claude pendouille dans le vide. L'opération est chirurgicale :
- perfo
- "perfo"
- marteau
- "marteau"
- soufflette
- "soufflette".


Pas beaucoup de place pour travailler...

Les goujons sont en place, Claude remonte, on range le bordel, et c'est reparti. À nouveau des grands volumes, P43, puis P27 d'un jet où il est difficile de ne pas mettre les pieds sur les choux fleurs qui ornent la paroi, aïe !!! 
J'équipe le P8 et la petite escalade qui le suit et nous arrivons au début de la partie pénible. Nous aurons le temps d'élargir le passage avant d'entamer la remontée. 

Préparation de l'élargissement

Je remonte léger, avec seulement le mini-kit, il me faudra 2 h pour parvenir à la surface vers 20 h. Claude arrivera une vingtaine de minutes plus tard avec le perfo. Petit apéro improvisé dans la voiture avant de redescendre à Opoul.

Le SCMNE fait ses Vents d'Anges…

Samedi 16 mars 2024

participants : Gilles, Manu, Matthias, Isabelle, Caro, Romelia, Jean, Vincent

TPST : de 7… à 9 h !

Un moment déjà que j'entendais parler de cette cavité dont le nom évocateur résonnait joliment à mes oreilles…

Et chance inouïe, Gilles me propose de me joindre à la sortie prévue pour le Spéléo Club de la Montagne Noire et de l'Espinouze, avec Manu, également du SCA, pour compléter le nombre de visiteurs autorisés.

L'entrée assez vite trouvée, nous progressons aisément dans ce réseau qui invite à une belle randonnée souterraine sans difficulté.

Les rares puits sont vites avalés et les yeux peuvent se rassasier de la variété d'espaces qui ne cesse de m'émerveiller, alternant sans prévenir entre zones de blocs, méandres et grandes salles.

La variété des concrétions n'est pas en reste : coulées stalagmitiques de toutes les couleurs, fistuleuses, excentriques, aragonite… poussant parfois dans la terre… 

Mais je "prends soin" de manquer les baguettes de gour pourtant indiquées parait-il sur l'un des petits panneaux de jardin plantés ici et là ! L'occasion de revenir, hein ?!  😛Après la salle du CPE, l'eau de l'actif se joint à nous et nous accompagne au cours de la descente pour nous rafraîchir par une douche en plein milieu du chemin (enfin surtout moi qui ne voit pas toujours l'itinéraire au sec !!).

Nous nous recueillons au cimetière d'aragonites avant de prendre le chemin de la magnifique salle des Tuniques bleues que nous explorons en long, en large (mais pas en travers).

C'est là que nos chemins se séparent, le groupe du SCMNE se décidant à remonter.
Gilles et moi poursuivons notre descente par le méandre des Vents Tardifs jusqu'à buter sur le siphon terminal à -343 mètres… Je laisse Gilles, enthousiaste, partir barboter seul dans les flaques des derniers mètres. Quand on aime, faut pas se priver.

Nous prenons ensuite le chemin retour et, après la salle des Schistes, bifurquons vers l'affluent des Anémos… bien vaste pour l'heure qu'il commence à être. Gilles y fera une incursion heureusement raisonnable… tandis que pour ma part je m'adonne à une pause méditative.


Nous reprenons le chemin retour. Arrivés au milieu du méandre des Vents Pires se présente un affluent sur la gauche, c'est celui de la Ramasse, Gilles a pour idée de s'y engager pour monter vers la salle du Crès qui d'après la topo boucle sur la salle du CPE.

Nous débouchons dans cette salle magnifique par son petit côté… et tombons sur des magnifiques coulées stalagmitiques orange… Nous poursuivons mais montons dans une branche qui ne nous emmène nulle part… un cairn ne cessant de nous narguer à chaque fois que nous passons devant mais il n'aura pas la politesse de nous indiquer une suite qui ne viendra pas, malgré les incursions partout autour. 

Pas de doute, nous sommes dans la Ramasse… c'est le cas de le dire.

Après être revenus sur nos pas involontairement dans la salle du Crès, nous remontons à nouveau pour explorer plus méthodiquement, en longeant la paroi de droite pour tomber sur cette fameuse branche censée déboucher sur la salle du CPE.

Nous ne la trouverons finalement pas et arrivés à - 40 mètres nous nous décidons raisonnablement, vu l'heure, à reprendre l'itinéraire inverse… pour redescendre 100 m plus bas jusqu'au méandre des Vents Pires… et remonter par l'itinéraire emprunté à l'aller.

Gilles trace devant… histoire de sortir rassurer le groupe qui doit nous attendre depuis un moment.
Pour ma part, malgré les catadioptres intelligemment disposés, je trouve le moyen de prendre par deux fois de mauvaises directions dans la salle du CPE et rallonge mon temps de remontée… 

Et comme si cela ne suffisait pas, sur le dernier puits, mon kit emmène avec lui, l'air de rien, le bout de corde dont le nœud vient se coincer entre deux roches !! Le boulet que je fais ! Je suis quitte pour redescendre… histoire de remettre cela au propre. 

Pour compléter le tableau, je passe un temps bien long à chercher la clé à l'extérieur… alors qu'elle était à l'intérieur. 

J'y serais encore si Gilles n'était pas venu à ma rencontre !

C'est certain les Anges s'étaient déguisés en lutins farceurs cette fin de journée !

mardi 19 mars 2024

Dimanche 17 mars : Rivière Cabrespine, gour en étoile et Dômes

TPST : 5H

Participants : Steve, Léo, Camille, Manu, Gilles A., Simoné, Kamille, Joào, Félix, Myriam, Béatrice, Vincent G., Véro, Sandrine, Eléonore.

Entrée à 11h lors de l'ouverture du gouffre. Nous formons trois groupes. 

Steve, Léo, Camille, Manu, Gilles A., Simoné, Kamille, Joào, vont directement à la rivière jusqu'au Dôme. Retour 16h.

Véro, Sandrine et Eléonore vont jusqu'au gour en étoile. Retour 15h.

Félix, Myriam et Béatrice de l'Ardèche, Vincent G. vont passer par le vieux concrétionné et aller jusqu'aux Dômes (il parait que ça sentait le cassoulet) Retour 16h30.





 

lundi 18 mars 2024

Caunes Minervois (grotte Margat, grotte de Buffens Bas, et grotte du Figuier)

Dimanche 17 mars 2024

participants : Victor (SCA), Kévin (non SCA)

TPST : 4h

 Ce dimanche nous sommes partis à Caunes Minervois afin d'explorer la grotte Margat et la grotte du Figuier. Nous commençons par Margat.

Une fois l'étroiture d'entrée passée nous arrivons dans une grande salle, avec quelques rares concrétions.


La cavité est labyrinthique, la topographie n'est pas à jour. C'est assez difficile de se repérer à travers les éboulis. Nous avons néanmoins repéré les trois galeries principales.

Il n'y a pas grand chose à dire sur cette grande cavité qui se résume à des éboulis, de l'argile et quelques rares concrétions. Quelques passages sont assez dangereux, avec des risques d'éboulement (plusieurs blocs se sont détachés sous notre poids). 
Nous en ressortons un peu déçus et partons pour la grotte du Figuier située plus au Nord. Sur le chemin nous tombons par hasard sur la petite grotte de Buffens Bas, que nous explorons rapidement. Attention  : Il y a plein de puces !!!

Le chemin qui conduit à la grotte du Figuier offre une très belle vue sur la vallée de l'Argent Double :
Une fois en haut, un immense figuier marque l'entrée de la grotte. Un ressaut très lisse nous impose d'équiper la descente avec l'échelle prêtée par Daniel C.
La grotte du Figuier se présente sous la forme d'une large galerie en pan incliné qui se développe en forme de cône. Elle est assez impressionnante par son volume, et on peut y admirer de belles formations.

Nous repérons de très vieilles inscriptions à plusieurs endroits, notamment deux inscriptions datées de 1626.

La grotte est également connue pour avoir accueilli un site archéologique bouleversé. De très nombreux tessons de céramiques jonchent le sol au fond de la cavité, après avoir raviné sur tout le pan incliné.
On y trouve des tessons de différentes périodes : céramique modelée à surface polie de l'âge du Bronze, céramique indigène non tournée de l'âge du fer, tessons d'amphores puniques et étrusques, des fragments d'urnes et d'écuelles en céramique polie de l'Antiquité tardive.


Ce mélange de différentes couches archéologiques est plutôt déstabilisant. Les vestiges devaient sans doute être situés à l'entrée de la grotte et ont fini par raviner par le biais du ruissellement et des éboulements successifs.

En définitif, la grotte du Figuier de Caunes Minervois est une cavité bien atypique. Sa forme en cône, ses grands volumes, sa forte pente et ses nombreux vestiges archéologiques en font une grotte très intéressante.

dimanche 17 mars 2024

12ième à coume Froide, le front repart dans du nouveau

Samedi 16/03/24

Perte de Coume Froide

Participants : JLuc, Dom, Félix, Béa (CDS 07), Philippe, Henri, Alary, Flo, Laurent

TPST : 7h

Certes on est pas encore aux presque 60 sorties du trou du Bidon, mais on poursuit le chantier en équipe nombreuse dès que les disponibilités le permettent.

Presque un mois depuis la dernière séance, entretemps il y a eu une crue sur le plateau, et la veille un gros orage s'est abattu sur le secteur. On s'attendait donc à voir du changement dans le trou...

Finalement, on s'aperçoit que la vallée ne s'est pas remise à couler, tout du moins pas jusqu'à la perte principale. De grosses infiltrations se sont produites sous terre, mais pour la première fois depuis le début de l'hiver, rien n'a bougé dans la cavité.

En revanche le courant d'air est faible, un phénomène déjà observé jusqu'à 48 heures après une crue; il doit y avoir un passage qui se met en eau partiellement et temporairement plus bas...

Après une grosse matinée de travail, l'ancien fond et sa lucarne ventilée commencent à réapparaitre sur la gauche. Plusieurs gros blocs sont éliminés.

Déblayage de l'ancien passage

Après les quelques mètres de trémie instable que nous venons de déblayer, une paroi saine et sonnant clair, agrémentée de quelques vieilles concrétions, est retrouvée, plongeant vers le bas à 60°. Ce sera le fil conducteur pour la suite. Un mètre de plus est gagné en la suivant.

Quelques minutes avant la fin de séance, un bloc fragilisé par les vibrations du jour, et dont les contours étaient dissimulés dans l'argile, se détache soudain du plafond de cette fameuse zone instable, et vient caresser fermement Flo et Alary. Plus de peur que de mal, mais ça démontre qu'il faut rester vigilant dans ce contexte marno-calcaire ayant joué en compression.

Fond actuel. Le cube au plafond finira par se détacher en fin de séance

L'expertise de JLuc, qui a tout vu depuis l'arrière, se veut rassurante : le dessus, plus massif, tiendra.
Nous voici donc revenus sur le front de l'inconnu, là où le courant d'air s'était décuplé avant que le secteur ne soit déstabilisé.
Nous espérons à présent un contexte similaire à la perte de la Vernouze, où la cavité s'était brutalement ouverte dans du rocher sain après une zone d'entrée broyée et peu engageante. A suivre...

 

mercredi 13 mars 2024

Un pseudo-karst dans le grès ?

Mercredi 13/03/24

Forêt d'Arques - prospection

Sortie solo - TPES 3h

Avec la météo irrésistible de cet après-midi, incursion forestière sur le bassin versant du Rialsesse, à 10mn de la maison, dans une zone où j'avais déjà repéré quelques petites dolines il y a longtemps en cherchant des champignons. La particularité du secteur c'est qu'il n'y a pas de calcaire, seulement du grès bien siliceux...

Une première découverte de perte en descendant un ruisseau à sec mais ayant bien coulé il y a peu. Pas de roche visible mais un petit trou soufflant bien froid dans la terre sur le rebord de la doline. A revoir après une forte crue...

Plus loin, après une longue zone stérile remplie de mouillères, un nouveau ruisseau qui coule un peu s'encaisse assez brutalement et invite à le suivre. Après une centaine de mètres de bartas bien piquant, le ruisseau plonge dans une belle doline ressemblant à celle du Bournasset. Un premier trou ventilé apparait sur le rebord et cette fois la roche gréseuse affleure. Le ruisseau s'infiltre un peu avant.

Trou plongeant dans le grès

Le fond de la perte est bouché par des feuilles, mais de l'autre côté une perte annexe est restée ouverte. Elle est bien nettoyée et un bon courant d'air froid en sort. La désobstruction est tentante...

Vue d'ensemble de la doline-perte. Le trou souffleur est à droite derrière les troncs

Trou souffleur absorbant pas mal d'eau en crue

Vu l'éloignement entre les pertes, la question de l'existence d'un réseau souterrain dans ce coin se pose. L'emplacement de la résurgence sera également à déterminer, car si c'est la source d'Arques, ça ferait un sacré potentiel.
Un contexte original qui méritera une ou deux séances de sondage à l'occasion et de nouvelles prospections.


Stage Prepa Initiateur dans le Lot

Du samedi 2 mars au samedi 9 mars 2024

En vue de passer le stage d'initiateur, et afin de découvrir un massif karstique fameux, mais que je ne connais pas, j'ai participé à un stage organisé par Chloé Valette et Charles Locoq dans le département du Lot. 

 

Beaucoup de participants (plus de 20), plusieurs stages se cotoient : initiation, perfection et prépa init. Plus de 10 cadres. Le gite de Cabreret est le lieu idéal, il y a de l'espace pour dormir, pour manger, pour le matos. Et nous sommes proches des différents causses du secteur. Beaucoup de gens très différents, autant chez les cadres que chez les stagiaires. Beaucoup de rencontres et de chouettes discussions : on partage autour des différentes explorations en cours de chacun (Plateau de Sault, causse Méjean, Pierre Saint-Martin, Arbeilles, Lot, Chine et même Bretagne !) , les découvertes archéos (notamment celles du Vieux Lyon, grâce au rapport de fouille de Cédric qui vient d'être terminé), des astuces de progression et d'équipement, de matériel, d'anecdotes en tout genre....et j'en passe. 

 

Lors de ce stage je cherche à me perfectionner en équipement. C'est-à-dire, avoir à équiper des cavités difficiles, et travailler la sécurité, la lisibilité et le confort de mon équipement. Je cherche aussi à me perfectionné en encadrements, d'un point de vue techniques bien-sûr (dégagement, auto-secours, rechap et assistance) mais aussi d'un point de vue théorique et postural. C'est ainsi que à chaque sortie de trou, lorsque le cadre avec qui j'avais passé la journée sous-terre me demandait ce que je voulais faire le lendemain je lui répondait : "je veux avoir à équiper des trucs chiants". Et j'ai été bien servi : de l'étroit, du mouillé, du pendule, du grand puits très fractionné et de la vire aérienne. Pendant les trois premiers jours j'ai fait binôme avec Emilie, inscrite au stage pour pratiquer l'équipement. Depuis 10 ans elle participe a des explos dans le Lot, elle pratique la topo, elle creuse, elle est sherpas pour de nombreuses plongées souterraines, mais elle ne manie pas beaucoup la corde. Finalement, ces premiers jours de stages, j'ai beaucoup équiper, elle écoutait attentivement les conseils des différents cadre, et elle déséquipait. 

Ensemble nous sommes allé dans L'Igue Noir, la Verrerie et Geniez 2. J'ai ensuite fait équipe avec Bogdan, originaire de Roumanie il habite en Dordogne. Ensemble nous sommes allés à L'Igue de Toulze et de Saint Martin. 

Pour le dernier jour, j'ai dit que je serai content d'aller au fond du trou le plus profond du Lot : l'Igue de Viazac. Nous étions plusieurs dans ce cas, une équipe de 10 ! Le trou, est très joli et majestueux, en gros il s'agit d'une succession de deux larges puits qui nous amène vers -230 à une zone boueuse et gazé.....mais avec un lac. La cavité, continue après le lac, elle développe sur plusieurs kilomètres et son point bas est un peu plus bas. Nous n'y sommes pas allés, je n'aurais donc pas tapé du pied le point bas actuel connu du Lot..... 

Conclusion : une très bonne semaine avec un stage organisé aux petits oignons, des cades très instructifs, plein de situations d'équipements variés, et la découvertes de plein de nouvelles cavités. Objectif : participer à un stage d'initiateur d'ici 1 an environ Pour infos : je leur ai acheté le spéléoguide du Lot 2022, si quelqu'un en à besoin, qu'il me le demande. 

Clément S

mardi 12 mars 2024

58ième au Bidon

Dimanche 10 Mars 2024

Participants : Victor.P, Henri.G, Daniel.M, Alary

TPST: 6h / Trou du Bidon

Une véritable désob interclub ! Quand nous n'y sommes pas, le SCM y est présent, et y met toute son énergie ! Cela rend l'avancée d'une session sur l'autre très satisfaisante.

Nous arrivons un peu avant 10h, et je déscends en premier. Le trou commence à se verticaliser correctement ! L'équipe de samedi a réalisé un tir avant de partir, quelques bons blocs sont présents, et une grosse fissure dans la paroi me fait de l'œil. Je commence par réduire les blocs, que nous remontons par gamatte volante, et je sonde la fissure au pied de biche... ça sent le bon morceau ! Et effectivement, je sors un beau pan de mur.

À droite, le bloc issu de la fissure

Maintenant, il faut réduire tout ça à grand coup de massette, je m'en occupe avec plaisir. Au bout de quelque temps, les blocs ont laissés place à un très bel espace pour travailler confort, Henri me reprend à ce moment là (j'ai chaud). À partir de là, les très lourds sacs de gravats vont se suivre, et réduire en poids, heureusement pour Daniel qui gère les arrivages depuis tout en haut !
Henri au front
Durant la journée, nous avons été gâtés par le courant d'air intermittent, venant renouveler l'air et l'espoir. Le grondement et le souffle à travers les galets sont encore et toujours très impressionnant. Désormais, Henri creuse le sol et la paroi de gauche (ou de droite, selon le sens...), d'où sort une grande partie de l'air provenant d'une veine de galets grossiers. 
Et puis il est rapidement midi, nous sortons, sauf Daniel, qui décent pour discuter avec la roche. Et pile à ce moment là, une intermittence se produit au fond du trou du Bidon. En même temps, Victor et Henri qui sont allés voir l'entrée des Borie avec la poubelle, assistent au même courant d'air spectaculaire, depuis l'extérieur ! 

Vidéo de Victor:
L'après midi, même chose que ce matin. Reduction de bloc, extraction, remplissage de sac, extraction, stockage, etc... jusqu'à 16h, où nous quittons finalement le chantier, après une bonne journée !

Vidéo récap de Daniel:

dimanche 10 mars 2024

Stage techniques légères sur le Plateau d'Albion (Vaucluse)

Samedi 2 au samedi 9 mars 2024

participant SCA : Félix

Je me suis inscrit sur un stage techniques légères sur le Plateau d'Albion, dans le Vaucluse.

L'hébergement se fait à l'ASPA, un gîte géré par 2 spéléos : Harry Lankester (BE et Instructeur fédéral, et organisateur de ce stage), et Marie-Cléia Lankester (Monitrice (il me semble) et responsable de la commission environnement de la fédé). Bref, le gîte est super, pensé pour la spéléo (une grange pour le matos collectif, un "tunnel" où on peut mettre nos affaires spéléos, un grand évier et 2 machines à laver pour laver le matos, et la chaufferie pour faire sécher les combis pendant la nuit), et avec une nourriture excellente et bien adaptée à l'activité spéléo.

 Sur le stage, il y a différentes options : découverte, SFP1 (perfectionnement en progression et commencer à équiper), SFP2 (s'améliorer à l’équipement), prépa initiateur, et techniques légères. On est 15 stagiaires au total, pour 7 cadres de haut niveau (1 instructeur, 2 moniteurs, 1 BE, et 3 initiateurs vraiment pêchus)

Pour ma part, je suis inscrit sur la partie techniques légères, avec Béa (que je connais bien, et qui n'arrivera que le lundi matin) et Daniel. Pour ceux qui ne connaissent pas, les techniques légères, c'est de la corde de 8mm (principalement, pour 2 petits ressauts on a eut droit à de la pureline en 6mm), des mousquetons doigts fils (type mousquetons de dégaine) qui restent CE, beaucoup d'AS (y compris des minuscules qui ne servent qu'à remplacer mousqueton + plaquette) et de dynemas, et bien sûr des plaquettes (dans lesquelles on passera parfois directement la corde pour économiser les mousquetons).

Et particularité de ce stage : le but est de faire des grands puits (ce à quoi le plateau d’Albion se prête bien).

Samedi : arrivée au gîte

Le rdv est donné à 16h. Présentation du stage, présentation de l'hydrologie et de la géologie du plateau d'Albion, et avertissement : il va commencer à pleuvoir en début de soirée, et il va pleuvoir beaucoup jusqu'au dimanche soir. Ils annoncent entre 60 et 110mm en 30h, sachant que le sol est déjà bien gorgé d'eau par les grosses pluies du week-end précédent.

Harry : "Le Jacky est une cavité sèche ... prends la combi enduite"

Préparation des kits pour le lendemain.

Dimanche : Aven Jacky, objectif le fond (environ -150)

Participants : Félix, Daniel, Raph (Cadre).

TPST : 5h

Ayant le matériel propre, on monte tout équipé (baudrier compris) dans la voiture de Raph. Je connais déjà la cavité, et la dernière fois j'avais équipé la partie basse. Il est donc décidé que j'équipe le début cette fois-ci. Je pars donc de la voiture 10 minutes avant les 2 autres (qui restent au secs), et ils me rejoignent au moment où je fini d'installer la dev dans le puits d'entré : synchro parfaite!

Je continue à équiper, sur un équipement un peu vieillissant, obligeant à improviser un peu quand les spits sont morts (les suiveurs ajouteront quelques AF). Et effectivement, la cavité réputée sèche mouille pas mal : je suis très contenant d'avoir pris ma combi enduite presque neuve (même si une texair aurait été encore mieux). Après quelques puits, je propose qu'on tourne plus tôt que prévu pour que Daniel puisse se réchauffer un peu, et commençant à pressentir qu'on n’atteindra pas l'objectif, vu que ça mouille de plus en plus. Pendant que Daniel équipe, je sors régulièrement le poncho et la bougie à alcool pour me réchauffer un peu. À -70, on décide de renoncer : on est tous trompés et frigorifiés, et le passage qui suit arrose encore plus. On ressort, quelle chance, pendant une petite accalmie (la pluie reprendra pendant la route de retour). Mais avec nos -70, on a quand même battu le record de profondeur de la journée : certains groupes on fait demi-tour tellement vite qu'ils étaient de retour au gîte à 10h30.

Lundi : Aven du Caladaïre (objectif -250)

Participants : Félix, Daniel, Béa, Laura alias Lo (Cadre), Sevan (Cadre).

TPST : 6h

J'équipe le puits d'entré : un très beau P70!

Le P70 (photo par Sevan)


Ensuite, Daniel équipe le ressaut qui suit et le P100.

Pendant que Daniel équipe sous la supervision de Lo, on fait de la technique avec Sevan : Décrochage, Auto-moulinette (pour Béa), Balancier espagnol (pour moi), et techniques optimisées de passage de nœud (que je connaissais déjà, mais pas Béa).
 

Balancier espagnol en cours de mise en place (photo par Sevan)

On descend ensuite le P100, qui est grandiose. Par contre, il arrose sévère : en 10 minutes de descentes, on est trempés (Bravo à Daniel qui a du passer environ 1h sous la douche pour l'équiper). La suite est un petit boyau avec un débit de plusieurs litres par secondes : ça pourrait se passer, mais on commencerait à risquer l'hypothermie pour ceux qui n’équipent pas et attendent : on décide de faire demi tour. Béa déséquipe.

Après vérification, on n'a pas raté grand chose : on a fait la partie la plus belle de la cavité, le reste de ce qui était prévu n'a pas beaucoup d'intérêt (et ensuite, ça devient carrément infâme, excepté un autre P100 presque au fond). Bref, une sortie à -180 est vraiment sympas, au-delà, ça devient plutôt pénible d'après ce que j'ai compris.

Mardi : Aven du Jean Nouveau (objectif -327)

Participants : Félix, Daniel, Béa,Harry (Cadre).

TPST : 7h 

La veille au soir, Harry nous laisse le choix de l'objectif : -327 ou -400. Au vu du rythme du groupe les jours précédents (et que lors du stage M0, on s'était arrêté vers -300 faute de temps), on décide de viser -327.

Quand on arrive, la cavité est équipée, mais pas de voitures en place. Harry savait qu'une équipe y était allé le samedi, et suppose donc qu'ils ont abandonné leur matériel pour échapper à la crue. Il tente de les contacter sans succès. On décide de re-équiper par dessus leur équipement.

J'équipe jusqu'à -187 (un petit puits, puis un P167 !!!). La cavité est brochée, et la corde en place sert de guide, donc en 1h20 j'ai fini mon équipement (avec quelques améliorations par rapport à l’équipement de l'autre équipe).

Béa prend la suite, puis Daniel. Bien mouillé, je passe le plus gros de mon temps sous le Poncho avec la bougie.

On fini par atteindre l'objectif fixé. Coté temps, on aurait probablement pu pousser jusqu'à -400 si on avait pris le matos, mais honnêtement, mouillé comme j'étais, je n'étais pas mécontent de m'arrêter là.

Au retour, on croisera l'équipe qui avait équipé la cavité : au final, ils avaient volontairement laissé équipé, pour revenir poursuivre leur opération de dépollution.

 

Mercredi : Aven Aubert (objectif -200)

Participants : Félix, Daniel, Béa, Raph (Cadre).

TPST : 6h

Pour la journée "repos" du mercredi, Harry nous a prévu un -200 "facile".

L'entrée s'ouvre au milieu d'une volière (avec un accès spécial pour les spéléos). En effet, l'entrée a été trouvée par le bas depuis le réseau du soufleur d'Albion, après un total de 200m d'escalades en artif!.

J'équipe une série de petits puits dans la zone d'entrée. Ça arrose dès le puits d'entrée, et le méandre/boyau qui suit coule bien (alors qu'il ne coulait pas la fois où Béa était déjà venue). Sur un des puits, je dois bien bidouiller pour aller chercher très loin le hors crue pour éviter de trop se mouiller (au retour, on trouvera 2 broches là pour ça, mais quasiment impossibles à trouver si on ne les connaît pas : cachées derrière une lame, et avec un pendule à 45° à faire pour les atteindre).

Béa prends la suite avec une vire remontante enchaînant sur un P100 (puits de l'adrénaline) avec une belle cascade qui coule (qui s'écrase sur un palier intermédiaire, avant de finir sa descente). La descente se compose uniquement de fracs pendulaires (tous dans le même sens), pour toujours s'écarter de la cascade. 

Daniel équipe le P55 final (puits de l'aboutissement), qui est encore plus impressionnant que le P100. Arrivé en bas, l'objectif est atteint!

On avance une dizaine de minutes de plus dans le méandre qui suit : pas très agréable, ni très intéressant.

Jeudi : Aven des Papiers (objectif -167)

Participants : Félix, Béa, Michel (Cadre).

TPST : 6h

 Daniel, un peu fatigué, part sur une cavité moins physique. L'objectif du jour est "modeste" (par rapport aux autres jours), mais on nous a prévenu : la cavité est difficile!

Béa équipe le début : tête de puits étroite, la suite est une succession de ressauts très fractionnés pour éviter les frottements de la corde (les frottements de la combi sont impossibles à éviter : le passage est souvent tellement étroit que je ne peux pas voir où je mets les pieds!

Arrivé en bas de la première corde, une petite "salle" de 2-3m² permets de se tenir debout à 2. Il faut ensuite remonter une petite escalade équipée en fixe sur une 10ène de mètres (ce qui me prends pas loin de 10 minutes avec le kit qui se coince plusieurs fois). Nouvelle suite de petits puits, généralement pas bien large.

Je reprends ensuite l’équipement. Les têtes de puits sont toujours aussi étroites pour la plupart, même si la base des puits commence à l'être un petit peu moins. Pour une suite de 2 petits ressauts, Michel me propose de ne pas utiliser la corde prévue, mais sa pure-line, une cordelette de 6mm à base de dyneema : ça file bien! (les tests sur corde neuve sont concluants (avec certaines limitations, comme le fait qu'il ne faut aucun choc, donc que tous les fractios doivent être doublés), mais les tests au vieillissement sont encore en cours). Je poursuis l'équippement jusqu'à l'objectif.

Au retour, on veillera scrupuleusement à appliquer le conseil de Michel : lorsque la sortie de puits est étroite, on fait passer le kit en premier. Et lorsque le puits lui même est trop étroit pour gérer le kit en dessous de soi, alors on le fait passer au dessus ne nous même dans la remontée (c'est pénible, mais moins qu'un kit qui se coince sous nous dans une étroiture verticale). La remontée sur la pure-line est très agréable (aucun effet yoyo). Sinon, globalement, la remontée avec un kit dans les puits étroits est laborieuse, mais moins horrible que je ne m'y attendais.

Vendredi : Aven Julien (objectif -250 à -350)

Participants : Félix, Daniel, Flo, Jack, Michel (Cadre), Savan (Cadre).

TPST : 9h30

Pour le vendredi, c'est journée "Grande sortie". Initialement, il est prévu que l'équipe techniques légères aille à l'Autran avec quelques autres du stage perfectionnement. Mais vu que les puits d'entrés sont déjà équipés le jeudi, il ne reste que le P103 et le 40 qui suit à équiper pour atteindre l'objectif de -400. Étant déjà allé jusqu'à -360 lors du M0 (mais on avait équipé depuis le début), et aillant équipé le P103, il n'y aurait que le P40 pour moi à équiper que je ne connais pas.

Je décide donc de m’inscrire plutôt pour l'Aven Julien (qui est en ce moment équipé en fixe), la seule cavité parmi celles proposées que je ne connais pas.

Et je ne regrette pas mon choix : la cavité (elle aussi ouverte depuis le bas suite à des escalades en artif) débute par une trappe fermée à clef et une buse. S'en suit une série de petits puits un peu arrosés, mais ça va. On espère juste que ça n'empirera pas trop pendant qu'on est dedans (40mm de pluie annoncés dans l'après-midi et la soirée), faute de quoi on ressortira trempés.

Arrivés en bas, on fait un crochet par la galerie des coupoles (magnifiques coupoles au plafond, dus à l'air (et au CO2) sous pression lors des anciennes mises en charges). Puis on poursuit jusqu'à la galerie du costard : on se croirait presque en Ardèche (moi qui croyait que le plateau d'Albion s'était sans aucun intérêt coté concrétions), avec de nombreuses coulées et stalagmites jaunâtres voir jaunes.

Galerie du Costard (photo de Sevan)

 

Plus loin, on arrive sur une zone étroite, où Daniel, Fatigué, décide de faire demi-tour, accompagné par Michel. Derrière la zone étroite, c'est tout aussi beau (voir plus) que dans la galerie du Costard, mais plus étroit. On trouve encore de nombreuses concrétions dans le jaune, voir dans l'orange pour certaines. On pousse encore un peu plus loin, avec une nouvelle zone étroite, un méandre, et un P20 que seul Sevan et moi descendront : on serait bien allé plus loin, mais Flo et Jack commencent à appréhender le retour et préfèrent s'arrêter là. Donc demi-tour. On a au moins atteint l'objectif minimal (-250).

Au début des puits d'entrés, Jack m'appelle : Sevan ne va pas bien, il faut que je vienne le secourir (juste un petit exercice de décrochage, ouf!, il ne fait que semblant). On ressort à 19h, pendant une accalmie (Daniel et Michel, qui nous attendent dans les voitures, sont sortis sous la pluie-neige), même si le Mistral est glacé. Retour au gîte, douche puis repas pour les 2 groupes déjà rentrés.

Vers 21h30, on reçoit des nouvelles que les premiers commencent à sortie d'Autran (ce qui est parfaitement normal comme horaire vu l'objectif), mais on commence un peu à s'inquietter pour l'équipe du Caladaïre, qui était sensé passer 8 à 10h sous terres, donc être sorti au plus tard vers 20h. Un peu avant 22h, une première équipe de 3 cadres part pour l'entrée, et avec le reste des cadres présents, je commence à me préparer pour aller prêter main forte si besoin. Au final, juste au moment où les 3 cadres arrivent au parking, on reçoit le message que l'équipe vient de sortir : ça a juste pris un peu plus longtemps que prévu.

Samedi : nettoyage du matériel et retour.

Après le petit dej, rangement de nos affaires, puis nettoyage du matériel collectif.

Un dernier pique nique au gîte, puis debriefing collectif puis individuel pour ceux qui voulaient, et retour à la maison sous un nouveau déluge.



Bref, un stage génial malgré le fait qu'on se mouillait beaucoup à cause des fortes précipitations du premier weekend.

Si ça intéresse quelqu'un, Harry propose un autre stage pendant les vacances de la Toussaint : si quelqu'un veut faire une stage un peu poussé, n'hésitez pas (à titre d'exemple, un des stagiaires "découverte" avait fait une unique cavité avant le stage, à -40. Le dernier jour du stage, il est allé à -400 à Autran)

samedi 9 mars 2024

A la recherche du bouquetin perdu.

Grotte de Pitcheroc 2 ou grotte du Virus


Mercredi 6 mars

Présents : Sophie, Denis, JPP


Vers la mi-février, j’ai reçu un mail de Juliette R., qui effectue un service civique à la LPO Grands Causses. Elle travaille sur l’évolution et la disparition progressive du bouquetin dans le massif central dans la période de l’Holocène.
En 2005, j’ai visité et effectué la topographie d’une cavité située en rive gauche de la rivière La Clamoux, au lieu dit Pitcheroc. Je me suis souvenu de la présence d’ossements calcifiés dans un gour, dont un crâne que j’ai attribué à un chevreuil ou un animal similaire. Une mâchoire arrondie atteste de la présence d’un autre animal inconnu pour moi. J’en ai fait part à cette dame et envoyé la seule photo que je possède datant de 2005. Elle a eu l’air très intéressée et m’a demandé des photos supplémentaires.
Le problème, sur la topo j’ai noté la présence de deux étroitures descendantes assez difficiles à franchir lorsque l’on remonte. Courageux mais pas téméraire, j’ai demandé à Denis de m’accompagner. Doté d’un appareil photo « haute performance », il a tout ce qu’il faut pour faire de bons clichés.

N’ayant pas noté sur la topo l’emplacement des ossements, nous cherchons ceux-ci pendant une bonne heure. La cavité comporte deux galeries principales. Celle de gauche explorée en premier ne donne rien. 

                                           Belle corniche surplombant un vide de 5 à 6m.

Heureusement, nous les trouvons en dernier recours de l’autre coté, à mon grand soulagement. 



Salle du gour calciné
                                                                    crâne vue de dessous
                                                           Mâchoire arrondie d'un autre animal

                                                       Crâne avec embase d'un bois

Nous sortons dans un étonnant nuage de poussière dû à l’exceptionnelle sècheresse qui règne sur le minervois. Notre sous-sol commence à en être vraiment affecté.

J'ai envoyé les photos pour "expertise", sur les traces du fameux bouquetin ?


 

jeudi 7 mars 2024

Saint Pancrasse évolution

Jeudi 7/03/2024

Perte de St Pancrasse

TPES : 1h (Laurent)


Après les premières pluies un peu sérieuses depuis deux ans, je suis allé contrôler la résistance de la porte en planches de la perte de St Pancrasse.

Les images se passent de commentaires :



La porte a cédé par le bas sous la pression, et le débit englouti par le trou durant le "coup d'eau" de fin février a dû être assez phénoménal.
La cavité montre une capacité d'absorption très intéressante, il y a fort à parier qu'il va y avoir du changement dans le trou, sans doute une réactivation du réseau fossile et pourquoi pas un déblayage des remplissages. Verdict cet été...

En tout cas, il y a urgence à intervenir pour ne pas que de trop gros débris rentrent sous terre.

Je pense que le plus simple serait de goujonner une grille métallique à mailles fines mais résistantes pour que seule l'eau rentre.

mercredi 6 mars 2024

De l'eau, et un peu de première !

Samedi 02 et Dimanche 03 Mars 2024

Participants : Charlie.P, Alary

Grotte des Madalle / Grotte du Fournials

TPSTtotal: 14h45


                

Suite à une pause forcée, après notre dernière session désob à la Grotte des Madalle, l'étrange envie de retourner dans ses éreintantes entrailles ne faisait que grandir en nous. C'est donc en pleine connaissance des conséquences physiques d'un tel chantier que nous nous tenons régulièrement au courant de nos disponibilités, afin de planifier une nouvelle session désob dans ce même trou...

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Samedi 02

    Grotte des Madalle

    TPST: 45min

Ce matin, le rdv est donné à 9h30 au parking du trou. Cependant, il ne faut pas oublier son l'alias, le "trou des miséreux", qui ne sort pas de nulle part... En effet, un peu après être parti de Carca, j'apprends que Charlie est tombé en panne, sa voiture broutant maladivement, heureusement, pas trop loin de son village... retardant quelque peu notre descente dans le trou. Finalement, nous sommes prêts à entamer notre descente vers 10h30. 

Durant notre pause forcée, nous ne pouvions nous empêcher de penser à la potentielle présence d'eau de manière temporaire dans le trou, du fait des observations passées. Mais malgré nos visites, après quelques pluies, le trou restait sec, dépourvue de trace d'infiltration, ou de trace (même éclaire) de mise en charge... Et ce ne sont pas les quelque 15 ou 20mm de précipitations cumulées sur le mois passé, et le filet d'eau intermittent dans la rivière qui nous aurait inquiété... Mais quelle fut notre surprise, arrivé au fond (fin de la descente et arrivé sur le cheminement horizontal), de trouver noyer, l'entièreté de nos chemins sous plus de cinquante centimètres d'eau, rendent inaccessible la suite ! Bien qu'ayant toujours gardé à l'esprit de cas de figure, la surprise est totale, devant cette masse d'eau calme et limpide. De toute évidence, la désob ici est annulé... mais nous restons quelques minutes à contempler cela, et à mener nos hypothèses.

Habituellement, nous nous allongeons dans cet espace...
Le bas de la photo, c'est direction le front

Nos observations vis à vis de la situation plusieurs choses:

  • les précipitations récentes ont été faibles.
  • la rivière de surface laisse couler un filet d'eau qui se perd dans son lit en amont de notre réseau.
  • dans la grotte, l'eau est très calme, on observe un très léger mouvement des particules préférant un sens à l'autre (mais perturbé en surface par les rochers s'enfoncent dans l'eau).
  • l'eau est très limpide.
  • les traces de nos déplacements sur le sol, maintenant sous l'eau, sont à peine visibles (car recouvert d'un peu d'argile).
  • la grotte en elle même reste très sèche.
  • le courant d'air reste bien perceptible lors du passage de certaines étroitures.

Nous pensons alors à plusieurs choses, mais nos observations nous laissent à penser que l'eau est montée progressivement depuis le bas vers le haut, comme si une nappe montait progressivement. Les dépôts de graviers fins et d'argile en strate dans le sol des galeries, et l'hydromorphologie qui a formé les banquettes d'accumulation et les zone d'érosion pourrait alors être lié à la montée (ou la vidange ?) plus ou moins rapide de la nappe d'eau, plutôt qu'à un ruissellement d'amont en aval. Pure hypothèse. À votre avis ?

Quoi qu'il en soit, nous faisons un témoin du niveau actuel de l'eau, pour revenir demain voir un potentiel changement. Nous remontons donc avec tout notre matos (sauf celui resté perché à 2m de haut dans une des salles maintenant sous l'eau), pour un autre trou, tout aussi intéressant.


    Grotte du Fournials 

    TPST: 6h15

Nous arrivons à l'entrée vers 12h. Le souffle puissant et chaud qui s'échappe du trou est toujours impressionnant. Dans la première salle, nous nous attardons sur une zone que Charlie avait partiellement explorée, un énorme éboulis qui se développe verticalement sous la salle. Nous descendons, passons quelques étroitures, cherchant courant d'air et zone sombres, sur près de 20m de dénivelé, sans succès, tout semble avoir été exploré ici.
Une des parois 
En ressortant de là, nous nous retrouvons face à une escalade de ± 15m de haut devant laquelle nous nous étions toujours arrêtés, pensent que la refaire ne serrait pas utile, car aucun équipement n'était en place et que des traces montraient qu'elle avait déjà été faite. Mais vu du bas, c'est quand même tentant (volume en haut), alors je grimpe un peu pour tâter, et constate que le faire en libre est possible mais engagé... et aucune erreur n'est permise. L'heure tournant, nous partons manger, et tombons sur une corde que nous avions stockée là en attente. Parfait ! Elle servira à nous assurer pour l'escalade, en plus d'une autre corde initialement emporter pour le fond. Nous nous amarrons depuis le bas, cherchant en grimpant mètre par mètre des AN, et petit à petit, nous faisons notre chemin sur cette quasi verticale, Charlie en tête. 
Vu depuis le bas
Mi-hauteur de la grimpe
Quand l'escalade devient moins verticale, nous trouvons une plaquette d'époque toute rouillée, évidemment. Et puis finalement, nous arrivons dans de grands volumes tout en vertical, et joliment concrétionnés. De là, nous explorons tout ce que nous pouvons. Le volume principal se poursuit par un dévers plein vide qui doit être équipé (aucun équipement visible, pourtant il y a des traces de passage). Ailleurs, une lucarne donne sur un vide de 7m environ, et une galerie qui se superpose à celle qui nous a permis d'accéder à ces supérieurs, ici encore aucun équipement visible (si ce n'est un clou de plancher planter dans la calcite...), pourtant il y a des traces de passage. Bref, nous nous arrêtons là pour cette zone, avec pour objectif ultérieur de rééquiper l'escalade et les points d'interrogations avec autre chose que des méthodes de pirates ! Pendent que Charlie fini de déséquiper les cordes, le fait un rapide tour dans une autre salle où il y a trois escalades, et je cherche des correspondances avec ce qu'on a vu depuis le haut, sans succès. Le supérieur semble donc être un niveau qui développe en indépendant. À revoir.

Maintenant, direction le fond, le point bas de la cavité, là où trône depuis 20 ans une mèche plantée dans la calcite, des pailles en décompositions, et d'autres trucs méconnaissables et quelque peu inquiétants. Ici, nous travaillons sur un plan incliné à forte pente, pas ultra confort (comme d'habitude) mais qui a le mérite d'être joliment concrétionné.
Vu depuis le haut
Depuis ce point, nous sentons le courant d'air, et les graviers envoyés en reconnaissances dévalent une folle pente sur plusieurs mètres, nous nous mettons au travail en veillant à ne pas détruire les concrétions. Le peu d'espace, le vide, et l'inconfort réduisent nos champs d'actions et notre efficacité. Une pichenette brisera d'ailleurs la mèche encore plantée, en trois.
Le noir, c'est le vide !
Malheureusement, la coulée semble s'être terminé en "orgue", compliquant la tâche, et menant rapidement notre perfo à court de batterie, puis il est bientôt 17h. À ce stade, nous ne pouvons pas passer, mais le tout est bien fragilisé. Demain sera la bonne ! 


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Dimanche 03

    Grotte des Madalle

    TPST: 30min

Pointé à 8h précises devant le trou, nous descendons en moins de 10 minutes, et constatons que le niveau d'eau n'a absolument pas bougé. À savoir qu'il y a plu un cumul d'environ 8mm pendant la nuit, cela aurait-il compensé une potentielle baisse du niveau ? Pure hypothèse, car nous n'avons aucune idée de la réactivité du milieu. Nous remontons à toute allure, en 10 minutes pile (nouveau record) !


    Grotte du Fournials 

    TPST: 7h15

Vers 10h, nous recommençons notre ménage au fond de la grotte, et attaquons la coulée que nous avions pre-percé la veille. Echec, aucun dégât... s'en est fini de s'acharner sur cette coulée, maintenant on va taper dans le plafond, en pleine roche, et en deux coups, on fait place nette ! Maintenant, Charlie pourrait presque passer, mais on décide d'élargir encore pour que ce soit moins horrible, avec de gros coup de masse ! Et finalement, le socle tenace sur lequel reposait une partie de la coulée finie par se fissurer, nous donnant ce petit moment de satisfaction: 

Pour se garder un peu de suspense, on fait la pause repas, suivi de l'installation de la corde, et hop !

En vrai, ça passe bien

Là dessous, la calcite est présente du sol au plafond. Depuis l'étroiture, le puits fait environ 4m de haut, et n'est pas tout à fait vertical. Il s'arrête dans une petite poche, d'où débute une autre étroiture.
Vue depuis le bas
L'autre étroiture en question
Charlie passe devant, je m'occupe d'élargir ce passage avec un couteau à bois et la massette. Heureusement, la roche est très friable sur 2cm de profondeur. Derrière l'étroiture, le plafond composé de deux grosses lames très basses, je les rabote un peu. La coulé décent toujours dans un boyau impénétrable, et d'où sort un très faible courant d'air. Nous sortons avec mal quelques blocs de là pour y voir plus clair, en gros, ça continue de manière très étroite, tourne un peu à droite, et mystère. Mais le gros de l'air vient horizontalement, entre le plafond et l'argile de l'énorme éboulis constituant les salles au dessus. Par chance, une toute petite pièce permet de nous stocker nous, et les débris de désob, que nous entassons derrière une forteresse d'argile.
La petite salle, et ces trois aragonites !
Pendent que Charlie s'affaire devant, j'élargis au maximum tout ce que je peux, et fini par me couper salement au doigt en voulant sortir un morceau de calcite pris dans l'argile... heureusement à la main gauche. Un petit bandage fait avec mon gant, et nous continuons à creuser (pour ma part, avec la main droite uniquement). La vidéo suivante montre au début le passage par lequel nous sommes venus, puis la forteresse d'argile (gros tas de boue), et finalement, là où nous souhaitons aller, et surtout, là d'où provient le courant d'air !

La suite consiste à creuser l'argile, et à éclater quelques blocs qui barrent la route. Devant, on voit sur environ 3m à l'horizontale, avec au fond, une paroi rocheuse recouverte ni d'argile, ni de calcite. Mais le perfo est malheureusement vide d'énergie, nous ne pouvons continuer... Finalement, nous estimons avoir fait environ 10m de première, et la suite ne semble pas nous démotiver. Et nous savons au moins ce qu'il nous reste à faire à la prochaine sortie !