Petit bilan des désobstructions depuis Noël :
Première sorie en solo pendant la courte vague de fraîcheur de la semaine dernière à la perte du col de la Fage. Ce trou avait échappé aux revisites depuis la crue exceptionnelle de Mars dernier, il fallait combler cette lacune.
Dès le bas du ressaut d'entrée, il semble évident que la perte a absorbé un débit assez colossal, probablement plusieurs centaines de L/sec. Tout est décapé, recreusé, agrandi même. Le barrage que nous avions établi il y a quatre ans à l'extérieur lors des derniers travaux de désob a dévié la totalité du cours d'eau temporaire dans le trou. Au fond, un passage en hauteur s'est ouvert, mais pas là où nous creusions avant...et un fort zef alternatif s'y engouffre.
Je creuse pendant deux bonnes heures et gagne environ deux mètres en suivant l'air avant d'être saturé de remblais.
Retour sur les lieux quelques jours plus tard avec Fred (nouveau membre) et Henri. Nous stockons un peu plus loin et gagnons deux mètres supplémentaires, au bout desquels le passage libre de blocs replonge dans un mur constitué de cailloux de la taille d'un poing. L'eau est passée par là, et à présent c'est l'air qui sort du mur avec force. Nous stoppons sur ce scénario plutôt surprenant, à court de place.
Pour poursuivre , il faudra vider et évacuer cette minitrémie vers le ressaut d'entrée. Ce chantier redevient donc intéressant. Pour la situer dans le contexte, cette perte se situe précisément à la tête de la gande gouttière synclinale qui mène, 3 km plus loin et 300 m plus bas, à la résurgence des Tourtes (10 km de réseaux karstiques sont déjà connus sur ce système, mais le collecteur n'a pas encore été découvert). Un bon kilomètre en aval de la perte en suivant la structure géologique, se situe l'aven du roc de l'Aigle, à l'aplomb du coeur du synclinal.
L'aven du roc de l'Aigle, justement, nous y revoici le 31 Décembre pour finir l'année en remuant des blocs. Une bonne équipe est constituée : Il s'agit d'Etienne, Jean Michel, Henri, Stoche et Marie venus en renfort du SCM, et moi.
C'était l'occasion d'observer en même temps le comportement du trou pendant un équilibre thermique : quelques pics d'aspiration, quelques moments de pause, mais souffle encore dominant par bouffées assez fortes de 20 à 30 sec. En l'absence de moteur thermique, le réseau entre en résonance type volume...
Mais le volume, nous n'y sommes pas encore et il faut continuer à descendre. La voûte basse du fond actuel est éliminée dans la matinée, le passage continuant à l'horizontale. Nous nous passons les blocs dans des positions scabreuses et les acheminons, en faisant un relais au milieu, jusqu'à la base du ressaut de 3 mètres. Dans l'après midi nous gagnons durement quatre mètres de méandre supplémentaires. Visibilité de 70 cm jusqu'au coude suivant en fin de journée. Une journée de déstockage du ressaut à 7 ou 8 personnes jusqu'à la salle de -25 sera nécessaire pour poursuivre décemment le méandre.
Le trou se défend et la solution viendra peut être de l'interclub comme ce week end, très efficace; car devoir renoncer par manque de bras et de gens motivés sur un objectif d'une telle évidence serait une aberration spéléologique.
Malgré le défi, j'ose espérer que 2012 récompensera la tenacité des explorateurs...
Bonne et heureuse année à tous les lecteurs du blog.
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