mercredi 12 juillet 2017

Rebondissements en série au Chandelier

Mercredi 12 Juillet 2017
Trou du Chandelier
Participants : Jean-Luc, Laurent
TPST : 8h

Retour au Chandelier en binôme comme la dernière fois.
La matinée est consacrée à l'élargissement du passage menant au trou souffleur récemment découvert (et un peu ouvert). Le but est de pouvoir se replier vite en cas d'éboulement. Avant midi, la zone est plus spacieuse et on peut envisager la suite.
Un trou dans le bloc de voûte devrait nous en débarrasser.
A peine le perçage débuté, je deviens instantanément aveugle, les yeux criblés par la poussière. Le courant d'air décuplé par l'ouverture du trou est énorme...

Le trou souffleur peu avant la mi-journée
Suite et fin du perçage en aveugle...
Sortie repas au chaud à l'extérieur...
Et retour sur les lieux...

Première constatation, ça continue encore de se purger tout seul par le haut. On tente une vidange des remblais mais c'est la pluie continuelle de glaise et de blocs. Un rapide coup d'oeil montre que ce n'est pas fini, on ne sait pas jusqu'où...
On est coincés ! Impossible de retourner au trou souffleur sans être ensevelis tôt ou tard.
Séance réflexion...une seule option s'impose : ouvrir un tunnel dans la paroi en face et le remplissage, sous la coulée de calcite, pour retrouver le trou par le dessus et purger.
On attaque donc avec force cette (pseudo) paroi avec tous les moyens dont nous disposons. Ce faisant, nous re-remplissons en une heure tout le volume de remblais durement gagné au point bas durant une journée et demi de travail...snif!
Pari payant : on parvient à jonctionner par une lucarne juste au dessus du trou, ce qui nous permet de faire descendre un demi mètre cube de terre et de blocs qui ne tenaient par ... rien.

C'était donc la seule décision raisonnable possible.
Mais nouveau problème : impossible de passer humainement par cette lucarne sans gros travaux; du genre qui déclenchent un cataclysme dont les limites seraient dures à apprivoiser.
Que faire : ré-ouvrir par le bas ? Gros boulot ! Et pour stocker où ?
On tente...
Nouvelle galère : notre purge par en haut a déstabilisé la côté gauche de la trémie. Inévitable!
Le trou joue aux échecs avec nous, et il gagne...

Cette fois c'est la grosse prise de tête, il ne reste que deux mauvaises options; le tunnel de dingue par le haut, ou bien faire tomber la trémie déstabilisée à gauche sous tachycardie collective.
De longues minutes s'écoulent et le mal de tronche m'envahit.
Finalement, au point où on en est, on opte pour la technique barbare, on verra bien...
Du bout du pied, j'envoie un gros bloc qui tient tout par le fond, c'est l'éboulement et le repli stratégique...

Et là, c'est le miracle!!!
Après le chaos une paroi saine apparaît un mètre derrière le front de trémie, et c'est la même paroi qui file vers le trou souffleur. Mieux, il y a un autre conduit (peu ventilé) qui s'ouvre à gauche, sain et calcité par une coulée.
On est crevés mais cette perspective nous remet du baume au coeur.

Un petit conduit s'ouvre derrière la trémie
Reprise de la désob le long de la nouvelle paroi. On sort quelques monstres-blocs à rendre Steve jaloux. Toute la paroi est bientôt dégagée et nous retrouvons notre trou souffleur, cette fois bien ouvert par les purges successives de la journée.
Il y a un dernier seuil que nous pouvons dégager suffisamment pour y voir : la suite est un méandre pénétrable au début, propre et scellé par la concrétion. 3m plus loin une lame prise dans la calcite empêche de voir la taille de la suite mais derrière il y a du noir, avec un courant d'air de grand réseau
La trémie est vaincue, celle-là tout du moins...
Une page se tourne et une autre, de désobstruction plus conventionnelle, va s'ouvrir.
Il restera à éliminer un gros bloc au sol pour entrer dans le méandre et aller percer plus loin la prochaine fois.
Jean-Luc et moi sortons fourbus mais soulagés : deux heures plus tôt c'était la dépression nerveuse...

La suite...
PS : conseil pour Seb : fais toi virer au plus vite, ça commence à chauffer par ici...

8 commentaires:

Denis a dit…

Bravo les gars pour la persévérance ! Je retiens la technique barbare dans le jeu d'échecs...

masdan a dit…

Ouf, le danger s'éloigne...et le zef sur le trou des feuilles ?...

riton a dit…

Je sent la perruque du surintendant frémir!!!
Louis le quatorzième vas bientot ce retourner dans sa tombe!!!!!
Au plus vite une date pour le calendrier!

Thierry bonnel a dit…

Bravo les gars!une sortie dèsob bien rentable et enfin un conduit!
Est-ce que l'intensité du courant d'air à été augmentée sachant que le bouchon du blau est toujours en place..?

Etienne a dit…

Belle avancée que de laisser derrière cette infâme trémie (désormais seine ?)

Laurent a dit…

La trémie est presque totalement assainie. Reste une incertitude sur qq mètres carrés de paroi avant le passage bas mais rien d'insurmontable en cas de déstabilisation. Juste avant le méandre, c'est un gros bloc bien calcité qui fait voûte contre la paroi saine, on va essayer de le conserver et passer en dessous.

Le débit du courant d'air a été multiplié par quatre ou cinq à l'ouverture du trou souffleur qui ronflait sous la trémie depuis le début du chantier.
Pour donner une idée, la corde qui pend dans le ressaut d'entrée bouge à présent toute seule avec le courant d'air venant du fond.
Le courant d'air du trou des Feuilles est environ vingt fois moins puissant alors que la cavité est située beaucoup plus bas.

Thierry bonnel a dit…

Excellent!je pense qu'il y a pas mal de boulot pour assainir tout ça pour bosser en toute quiétude...
Manque plus qu'à programmer une sortie...

riton a dit…

Ne disons pas: manque plus!....mais programmons!!!!