Dimanche 05 Janvier 2014
Trou de la Pause
Participants : Jean michel, Laurent
TPST : 7H30
La sortie débute aux aurores et la neige a saupoudré le plateau pendant la nuit. Nous sommes sous terre vers 9H et la descente commence mal. Il y a pas mal d'eau dans le premier méandre, il faut négocier pour ne pas être trop trempés dès le départ.
A la trémie, nous nous apercevons que plusieurs blocs sont tombés, probablement lors de la dernière crue. La tension est palpable durant le franchissement prudent...
Nous voici au fond, les 7 trous du terminus sont rapidement bourrés, mais la mise à feu s'avère impossible, la ligne est inutilisable...nouveaux allers-retours dans le dernier méandre étroit et boueux (tout la zone témoigne de mises en charges anciennes), heureusement nous en avons une de rabe et nous la mettons en place.
Cette fois ça marche; et nous bénéficions d'une aspiration modérée mais constante bien appréciable.
Le travail de déblaiement peut commencer, et un double passage s'ouvre au bout d'une demi-heure : à droite, un court méandre redescendant à 90° semble vite obstrué; et en haut tout droit il y a un passage plus évident.
On se répartit les tâches : Jean Mi creuse vers le haut et gagne une dizaine de mètres jusqu'à un bouchon de calcite faiblement ventilé. L'espoir faiblit aussi...
Pendant ce temps je creuse le méandre qui se transforme en laminoir, et je finis par pouvoir me retourner pour mettre la tête au point bas tapissé de crème.
Je sens une aspiration dans la nuque, et une suite pénétrable se dessine. Il faut creuser...
Jean Mi prend la relève. Nous finissons par passer dans une conduite forçée d'un petit mètre de diamètre qui file plein sud. Toujours de la boue un peu sableuse au sol.
La morpho est radicalement différente, le conduit découvert a un profil en montagnes russes typique des réseaux semi-actifs; mais tous les dix à vingt mètres, il faut élargir pour avancer, en cassant des blocs ou des angles gênants, à tour de rôle. La cadence est épuisante mais ça continue et il y a de jolis galets anciens, parfois nettoyés, sous le remplissage de calcite. Le paysage devient peu à peu moins hostile...
Nous arrivons en vue d'une petite salle défendue par des blocs calcités mais les forces nous manquent. On est à deux doigts de faire demi-tour, mais dans un dernier sursaut nous parvenons à franchir l'obstacle à l'aide d'un bios d'à peine 100g, la massette étant restée en retrait.
La salle fait une dizaine de mètres de long pour 3 de haut et se poursuit par un conduit bas. Reboosté, je m'engage dans la suite. Après une vingtaine de mètres j'arrive en bas d'un toboggan occupé par une dune de graviers. Il s'agit d'un ancien siphon où le courant devait être conséquent. Cette fois la motivation est là. Le "roulement à billes" est franchi dans un certain vacarme, lui fait suite une belle conduite forçée remontante de deux mètres de diamètre, qui perce littéralement une dalle de grès de plusieurs mètres d'épaisseur en plafond. En haut, une galerie...
Instantanément le "puzzle" se met en place : nous venons de franchir le "seuil" qui conditionnait les mises en charge anciennes expliquant la boue et les siphons fossiles.
Jean Mi me rejoint. A l'amont une petite arrivée fossile également, mais la galerie principale, déclive, part vers l'aval en suivant le pendage, avec le zef.
La morphologie devient carrément belle : propre, calcaire au plafond, grès au sol percé de grosses marmites remplies de galets et déjà un air de petit collecteur...
Un ressaut est franchi en oppo, et quelques marmites plus loin un autre plus important (5m) nous stoppera pour de bon car un équipement est de rigueur.
Quel terminus ! On en redemande comme celui-là : on voit très nettement une belle galerie qui part en bas, environ 2,5m de haut sur 1,5m de large, de quoi égayer les songes des prochaines nuits.
Mais malgré tout cette première est engagée et ne sera pas d'accès facile. De l'explo pure et dure...
Nous remontons fourbus non sans avoir cassé (enfin) la croûte au niveau du désormais ancien chantier. Il est déjà 16H...
Au retour la trémie lâche de nouveaux blocs entre nos deux passages. Cette séquence "adrénaline" obligée est difficile pour les nerfs et devra être elle aussi solutionnée durablement si l'on veut explorer correctement derrière.
Bilan de la journée : environ 200m de plus arrêt sur puits, la cavité doit commencer à s'approcher du kilomètre de développement et le réseau semble enfin vouloir s'offrir. Mais il y a du travail de consolidation et d'élargissement à prévoir.
L'ironie du sort aura donc voulu que lors de la découverte du Nitable (qui mettait fin provisoirement au chantier de la Pause), et après tant de journées de travail sur ce trou , il ne restait plus qu'une sortie à faire pour qu'au moins une partie du réseau de l'Agly ne se dévoile. Un genre de loi des séries en somme...
7 commentaires:
Mais comment consolider cette trémie?
En batissant des murettes bétonnées?
Encore fraudrait t'il des assises solides...et un accés plus facile (élargissement de la fin du méandre de 50M...?
L'année 2014 commence bien pour vous ! De belles découvertes semblent se profiler à l'horizon ! Félicitation et bon courage pour les explos qui, semble-t-il, risque d'être engagées ! Je viendrais vous filer un coupde main avec plaisir à mon retour prévu fin mars... A bientôt !
Oui, 2014 s'engage sur les chapeaux de roue...
Pour la trémie, des solutions existent : consolider la base avec de gros blocs mais en saison assez sèche sinon impossible, plus compléter les étayages du haut. Ceux que l'on a déjà placés font bien leur job sur les points clés mais sont insuffisants.
En attendant, l'élargissement de la fin du premier méandre est une bonne option pour faciliter transport de matos et progression à sec.
Nico, de la vraie explo t'attend quand tu auras fini la bronzette dans l'hémisphère sud :-)
Jambes de forces avec pieds droits longs non...?
Mousse expansive
Nous avons commis deux erreurs de débutant qui ont été cruelles:
partir en première en laissant la massette et sans faire suivre de bouffe....
Pour la trémie j'ai trouvé une solution relativement simple : un passage triangulaire dont un coté est la paroi saine et les 2 autres cotés des IPE 100 , articulés en V d'un coté et goujonnés à la paroi de l'autre coté.
Ces portiques horizontaux seront reliés par des cornières verticales qui bloqueront les cailloux.Tous ces éléments seront constitués de barres droites de moins de 2m pré-percées et assemblées sur place.Je vais faire des schémas explicatifs.
Tu n'es pourtant plus un débutant sur ce genre d'erreur puisque tu avais fait la même au Nitable!
Bon effectivement, on ne comprends rien dans ta stratégie de fortifications mais c'est plutôt non signe...
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