La crue de Mars dernier a laissé des traces dans le paysage. Elle avait été largement sous-estimée par les services compétents qui avaient alors insuffisament pris en compte un paramètre important : l'état préalable du karst.
Ce dernier déjà saturé avait alors abandonné provisoirement son rôle régulateur et généré une crue-éclair sur les bassins de l'Orbieu et du Sou, du jamais vu depuis les années 80 (voir le post : météo alerte rouge). Une bonne partie de l'eau provenait de l'intérieur du massif de Mouthoumet. Je me devais donc de reparcourir les principales vallées et exutoires, en particulier celle de Caulière sous la Peyre Fouillère et ses trous souffleurs qui avaient mobilisé l'énergie du club de 1989 à 1992.
Plusieurs fois déjà j'avais recherché des sorties d'eau temporaires vers l'Est du massif, direction vers laquelle il penche naturellement. Sans succès...
J'y suis de nouveau...cette fois les vallées sont propres et dégagées de leurs ronciers et autres bartas impénétrables. Assez rapidement je découvre un thalweg qui a abondament coulé, vraisemblablement plusieurs mètres cube par seconde. Sur la carte, aucune vallée ne correspond. Le palpitant commence à s'emballer pendant que je remonte cette combe. Bingo ! Tout est sorti d'un endroit précis à flanc et en plein calcaire. Mais l'excitation est de courte durée : l'eau est sortie d'un gros éboulis et il n'y a pas de trou.
Si le collecteur de la Peyre Fouillère débouche ici, ce n'est pas gagné pour y entrer.
Je pars prospecter les abords immédiats, en particulier une barre rocheuse située 20m au dessus. Je trouve un petit départ assez moche dans la terre mais bien placé. En frappant sur les cailloux il y a un bruit sourd. Nouvelle montée d'adrénaline...il faut revenir !
départ de trou insignifiant après le premier gratouillage
Retour sur les lieux avec Gaëtan. Après plusieurs heures de boulot on trouve quelques concrétions et enfin la roche mère. On décèle à présent de mieux en mieux un petit echo venant de plus bas mais l'emploi de moyens plus percutants s'avèrera nécessaire.
le trou après élargissement, c'est pas encore très engageant. La roche mère est à droite
Nouvelle virée en solo quelques jours plus tard armé de la barre à mine de compétition : je dégage entièrement l'entrée et peut m'avancer dans la suite jusqu'à un coude. Cette fois ça devient concret.
vue sur la suite après le coude : y'a du creusement !
Le trou descend plein fer vers la sortie d'eau temporaire. Il y a de l'élargissement à prévoir mais ça a vraiment de la gueule. Si un courant d'air s'amorce en allant vers les beaux jours, ce sera probablement le jackpot et la découverte du chaînon manquant entre le réseau de Vignevieille et la source de Caulière. Dans le cas contraire, on s'arrêtera probablement sur de l'eau, beaucoup d'eau...
Vivement la suite !
En bonus une vidéo de la source de Caulière située en contrebas : une petite merveille encore mystérieuse dans ce coin isolé des Corbières à la beauté sauvage :
1 commentaire:
La fratrie Hermand-Gompel a encore frappé fort!!!
Dés que de l'air s'ammorce....tout de suite partant!
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