lundi 27 janvier 2025

Aven des Patates : fantastique !

Samedi 25 janvier 2025

Participants : Pascal, Gilles

TPST : 12h30 / Aven des Patates (Causse Noir, Aveyron)

Voilà un moment que je voulais faire ce trou sur le Causse Noir. La première fois que j'en ai entendu parler, c'est par Jean-Michel lors de son stage sur les Causses au printemps 2024. Un P65 plein pot, forcément... une sorte de syndrome de Stockholm de ma part ! Tout le monde s'était fait doucher dans ce puits, il faut dire qu'un ruisselet discret s'y jette...

Le projet était resté en stand-by jusqu'à ce que j'apprenne début janvier que le trou est équipé en fixe dans sa totalité. Je contacte alors celui qui a équipé, Fredo Aragon, c'est un plongeur local qui a effectué une nouvelle plongée fin 2024.
Les puits d'entrée sont déséquipés, tout le reste est en fixe, youpi !



Mardi je commence à rassembler les cordes. Je fais un mix entre les deux vieilles fiches d'équipement que j'ai pu trouver sur le net, l'une sur le site du CDS12 et l'autre sur Grottocenter. Cela fait 355 mètres de corde avec le rab, mais avec une majorité de 6 mm, on est légers.


V'là t'y pas que jeudi soir j'apprends que le trou est finalement broché. Je refais alors les kits, en me débarrassant d'une bonne quantité des plaquettes et AS.

Samedi matin je rejoins Pascal à Béziers, puis nous covoiturons jusqu'au trou. À 9h50 nous sommes garés, la marche d'approche est de l'ordre de la minute, c'est parfait ! 


Pascal a plein de matos neuf à étrenner : baudrier, torse, basic, descendeur, mini-kit. Un beau trou pour l'occasion.

À 10h20 nous entrons dans le trou. On se fait passer les trois kits sur le premier ressaut équipé de marchons et nous arrivons au premier obstacle. Le trou est facile à équiper, forcément, c'est broché... Je rajoute de temps en temps des points car les débuts de mains courantes sont systématiquement sur une  seule broche. Le plus sera long d'équiper un petit ressaut dans le méandre qui certes pourrait se passer en libre mais avec les kits à faire passer ce n'est pas la meilleur des idées. Nous parcourons le méandre et arrivons enfin à la main courante du P65. Les choses sérieuses commencent !

Je fais ma main courante avec un bout de 8 mm, raboute ma C71 en 6 mm dans nœud de chaise double à la tête de puits et... c'est parti ! La première partie du puits (28 mètres) se fait dans un diamètre raisonnable (8 à 10 mètres), mais on est loin des bords. Le puits peut se descendre en un jet, mais le problème est qu'on se rapproche inéluctablement du ruisselet qui démarre à la fin du méandre, jusqu'à être sous l'eau.
Fredo a alors eu une belle idée : juste avant le plafond de la grande salle, il a tendu une corde dans un coin du puits, une fois celle-ci attrapée, elle aide à faire un pendule d'environ 4 mètres et à équiper un frac pour terminer la descente hors crue (pour l'anecdote, Fredo m'a raconté qu'il avait dû faire deux fracs provisoires sur Pulse pour installer ladite corde).
Lorsque j'arrive au niveau de la corde (à environ deux mètres de moi), je ne parviens pas à me balancer suffisamment, même avec l'aide de Pascal qui secoue la corde en haut. J'improvise alors un lasso constitué d'une Dyneema lesté de ferraille à son extrémité. Avec un peu de chance ça va suffire... et ça marche au premier coup ! Me voilà au frac, une plaquettes en fixe sur goujon est un peu branlante, mais ça fera l'affaire. Deux tisserands, et c'est reparti... je suis au plafond de la salle, c'est le noir total où que je regarde. Moi qui déteste les descentes en fil d'araignée, je me demande ce que je fais là... j'ai mis la lumière au minimum et je donne le mou dans la demi-clé en attendant patiemment que ça passe. Mais bon sang que c'est long !! Ça y est, je commence à apercevoir le sol, ouf, ça va se terminer un jour. Je pose enfin les pieds et au sol et crie un "libre" aussi bien à l'attention de Pascal qui poireaute au frac que pour moi-même, enfin libre de cette épouvantable descente. 😁
Les 35 mètres les plus longs de ma vie...

Pascal descend doucement, mais pour d'autres raisons. Tout d'abord parce que je lui ai demandé, pour ne pas fumer la gaine de la corde, mais aussi parce qu'en S avec deux tours de poulie du bas (comme il est de coutume sur de la 6 mm), la corde se bloque dans son descendeur. C'est donc en S simple qu'il descend, en m'avouant qu'il fallait tenir la corde un peu fort. On n'a pas la même appréhension du vide, c'est certain !!

On devine le frac pendulaire avant l'arrivée en plafond 

Il est 13h30, on quitte la zone peu confortable au pied de la corde et nous nous dirigeons vers le lac aux Sept Échos. La corde du P40 est en fixe, on a juste à la laisser glisser depuis le haut du puits. On passe de la 6 mm à la 10 mm gonflée par le temps, le grand écart ! Le lac est superbe, l'eau transparente, la hauteur de la salle est vertigineuse.

Nous mangeons sur la plage de sable fin avant de faire une première séance photo. J'ai pris ma lampe de 13 000 lumens, on parvient à faire un éclairage sympa.




Nous retournons au pied du P65 après avoir fait le tri de ce que nous traînons jusqu'au fond, et prenons la direction du siphon. 
Tout est gigantesque, à maintes reprises on a l'impression d'être à l'extérieur en pleine nuit, mais que nenni, un coup de phare laisse bien apparaître un plafond.
Nous traversons une première grande salle avant l'arriver au sommet du grand toboggan.


C'est ici que commencent 100 mètres de vire permettant de franchir deux grandes volumes comme sur la photo ci-dessous en restant sur les hauteurs.

La vire est à droite et permet de rester sur les hauteurs

Seconde partie de la vire, un canyon sous nos pieds !

La suite de la progression est aidée par quelques rubalises judicieusement disposées. Nous descendons le P12, traversons encore une grande salle, empruntons la E15 et nous retrouvons à la "salle au Monts".
Au bas de cette salle, un P15 nous amène un peu plus près de l'eau. Une main courante au-dessus du canyon nous le fait traverser deux fois, et après une désescalade de quelques mètres, nous sommes enfin dans la rivière ! Nous n'irons pas jusqu'au siphon, il faut se mouiller copieusement pour y parvenir. Il est 17h.

Terminus !

Nous entamons le chemin retour et en profitons pour faire quelques photos à la salle au Monts.




Les petits puits s'enchaînent, les vires, ça cavale. Nous descendons le grand toboggan et je trouve l'accès à la rivière. Encore un magnifique endroit.


De retour en haut du toboggan, on avale le deuxième repas avant la montée. Je remonte le P65 en premier, Pascal reste à distance pour tenter quelques photos. Je profite cette fois du vide en prenant des pauses pour les photos et en utilisant les divers éclairages sur moi.


Pascal déséquipe le P65, pour sa deuxième fois au déséquipement je le gâte, après le P54 de Castanviels. 😁 
Une fois dans le méandre je prends un peu d'avance jusqu'au P10. Je commence à monter, passe la dév et attend Pascal sur la corde. Ne voyant personne arriver, je fais une conversion et trouve Pascal englué dans une escalade sur de l'argile liquide. "Il y avait des traces de pas" qu'il dit 😂 Tout est pourri, les gants, le kit, le pantin, les lunettes de Pascal... On passe un moment à faire du ménage et on reprend la montée. Peu de temps après je reprends le déséquipement. Le trou est large, avoir deux kits ne pose pas de souci.

Nous mettons le nez dehors à 23h, il n'y a ni pluie, ni vent, contrairement à ce que la météo annonçait. C'est tant mieux, il fait 3 degrés. 
Je conduis jusqu'à l'A75 et ensuite Pascal reprend le volant sur l'autoroute pendant que je fais une sieste. Je reprends ma voiture à 1h à Béziers, il me reste une heure de route.

Le dimanche sera consacré au lavage du matériel. Une boue rouge a tout recouvert...

Berk !

Tout propre !

samedi 25 janvier 2025

De la la roche plus dure que du métal ?

Samedi 25/01//2025

Réseau du Chant du Loup

Participants : Félix, Rowland, Henri, Laurent

TPST : 8h


C'est habités par une forte ambition d'aménagement, de sécurisation et d'équipement, que nous entrons dans la cavité.
On avait prévu une dizaine de chantiers plus ou moins importants et plus ou moins urgents tout au long du parcours, pour alterner avec les journées topo.
Rowland, qui était présent au début de la désob du trou souffleur, découvre 8 mois après le chemin parcouru depuis...

Premier atelier, on commence par le plus important : la diaclase étroite d'accès au collecteur fossile, juste après la salle inférieure.
Félix en profite pour s'initier à la consommation de jaune et de rouge, ce qui n'est pas dans ses habitudes.
Super boulot du premier jet (7 trous), et une deuxième offensive s'impose pour transformer ce passage en boulevard.
C'est là que les ennuis commencent : la mèche (de marque) de 400mm casse en deux au premier trou.
Je poursuis avec la 600 mm à ma zone achetée pas cher, plutôt inquiet...
Ca ne loupe pas, deuxième casse au deuxième trou, en plein milieu...
Grosse galère pour extraire la partie enfoncée de moitié, mais on y arrive au bout d'un moment.
J'ai pris une deuxième 600mm en rabe, et parviens à presque terminer la quatrième trou avant que l'inéluctable ne se produise de nouveau...pas très rentable cette journée !

Nous avons déjà eu ce genre de désagrément plus haut, il était même impossible de planter un spit !

Pour corser le tout, impossible d'extraire le bout de mèche résiduel du mandrin.

Nous terminons malgré tout ce chantier in extremis, et cette zone étroite est désormais de l'histoire ancienne.

Sans le gros perfo, la capacité d'action est fortement diminuée pour le reste du boulot à faire. On se divise pour mener plusieurs actions de front.
Félix et Rowland équipent au tamponnoir une main courante de sécurité dans l'accès à la rivière.
Henri commence à équiper le plus haut ressaut du deuxième chaos, et de mon côté je tente de profiter du bout de mèche résiduel pour faire des trous pour goujons, afin de fixer avec une chaine un bloc menaçant en quasi-lévitation dans le vide au dessus du passage obligatoire.

Contre toute attente, je parviens à faire trois trous alors qu'il n'y a plus d'embout à la mèche.
Une fois fixé, le bloc prend des allures de paquet cadeau pour sado-maso, mais ne devrait plus menacer personne. Ca m'aurait bien fait ch... d'avoir descendu la disqueuse pour rien !

Le "bloc pincé", une clé de voûte qu'il valait mieux immobiliser que titiller au pied de biche
(vue de dessous)

Le reste de l'aménagement, moins important, devra attendre un peu.
Au final, on aura quand même fait avancer le schmilblick et ça aurait pu être pire vu que le rocher est de meilleure qualité que le métal des mèches...
Sortie du trou à 18h.
Prochaine sortie sans doute topo en direction du fond où la suite nous attend.

 

mercredi 22 janvier 2025

On a fait du bateau à Bédelbour

Samedi 18 janvier 2025

Participants : Jean-Michel, Camille, Solène, Pascal, Gilles

TPST : 7h / Grotte de Bédelbour (Hérault)

Voilà une bien jolie grotte avec un lac à 70 mètres de profondeur, le plus grand d'Occitanie.

Pour le fun, nous avions amené l'un des bateaux quatre places du club ! Il rentrait tout juste dans un Sherpa.







Biocorrosion



mardi 21 janvier 2025

Nouveaux relevés Co2 aux Chambres d'Alaric

Samedi 18 janvier 2025

participants : Daniel C., Victor.

TPST : 3h30


IMPORTANT : cette cavité a des périodes de visite à respecter afin de ne pas déranger les chauve-souris qui y séjournent (autorisé du 1 juin au 1 septembre, et du 15 décembre au 15 février). Les dates sont indiquées par un panneau à l'entrée. Attention, il y a du Co2 dans les galeries basses de la cavité, des accidents y ont déjà eu lieu en 1994.

Ce samedi 18 janvier Daniel C et moi sommes partis visiter la grotte des Chambres d'Alaric, en nous équipant de l'appareil de mesure de Co2 prêté par Masdan. Nous allons pouvoir comparer nos relevés avec ceux effectués il y a un an avec le même appareil (Cf. mes anciens comptes-rendus sur le blog, ou la fiche sur Grottocenter pour voir les anciens relevés).

Après une courte mais intense randonnée, nous arrivons devant la paroi à escalader afin d'accéder à l'entrée de la grotte.


Une fois la salle d'entrée et la chatière passées, nous déambulons jusqu'à la Salle de la Boue. Ici le taux de Co2 est négligeable (0,08%).

Depuis la Salle de la Boue, je guide Daniel jusqu'au Réseau des Nains, qui porte bien son nom. Il y a une étroiture verticale qui permet de continuer de progresser, mais Daniel n'arrive pas à passer, et je ne me risque pas à m'y engouffrer seul.

(Un Nain sortant de son Réseau)

Nous rebroussons chemin pour explorer la Salle de l'Echo. C'est le point le plus haut de la cavité.


Nous retournons à la Salle de la Boue pour continuer la visite. Nous parvenons au Réseau du Renard, où j'invite Daniel à s'engouffrer dans un très étroit boyau en lui faisant miroiter la présence d'une concrétion "bleutée" tout au fond du boyau 😆

La concrétion "bleutée" tant convoitée 😇

Nous reprenons le parcours normal du Réseau du Renard pour arriver dans une nouvelle salle, en passant par une fine chatière désobstruée. Le taux de Co2 monte à 1,06%.
Nous découvrons plusieurs autres salles successives après quelques passages d'escalade.



Après avoir exploré le Réseau du Renard, nous faisons route vers le dernier réseau : le Réseau Ali Baba.
C'est le réseau le plus bas de la cavité, il est lui-même divisé en plusieurs boyaux inférieurs, où le taux de Co2 grimpe vite.



Dans la grande salle, le taux est à 2,06%, mais à l'entrée de l'un des boyaux inférieurs le taux monte à plus de 2,38% ! Trop dangereux de s'engouffrer dans un tel bourbier, au risque de prendre encore plus de Co2 en descendant, nous ne nous y risquons pas.

Après quelques images, nous ressortons de la cavité et rentrons manger à la maison.



L'exploration a été filmée par Daniel, la vidéo est visible sur sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=eMhBdsgSFsU&t=63s&ab_channel=AUDEACTIONAVENTURE

Castanviels, avec quelques photos

Dimanche 19 janvier 2025

Participants : Loan (SSAPO), Pascal, Gilles

TPST : 10 h / Aven du ruisseau de Castanviels

Avec Loan de la SSAPO et Pascal, nous nous retrouvons à 9h30 à Villeneuve. Nous dékitons les cordes de la veille qui resserviront quasiment toute aujourd'hui. Nous prenons la direction de l'aven en passant par Pujol de Bosc. Sur le chemin nous croisons JPP, et pendant que nous nous équipons en bord de piste, nous discutons avec Marie Guérard qui rejoint ses camarades du SCM qui creusent au-dessus.
Vers 10h45 nous entrons dans le trou. Loan équipe à partir de la salle des 12 apôtres et à 14h nous sommes sur la margelle du P54.

Loan à l'équipement

Nous quittons les baudriers et mangeons dans la salle Bergasol.
J'emmène ensuite Pascal et Loan à l'un des siphons à -264 m, celui dont la galerie d'accès débute dans la salle Bergasol.

Le siphon

De retour à la salle Bergasol, nous filons vers les fistuleuses et les excentriques.





Nous poursuivons et observons cette magnifique coulée peu avant la salle Pink Floyd.



Enfin nous nous rendons au terminus de cette branche, la galerie de la pentecôte 2010. Les sapins d'argile sont très jolis !


Je n'irai pas plus loin...

L'étroiture désensablée

De retour à la salle Bergasol, nous renfilons nos baudriers pour nous rendre à la salle des aragonites. L'occasion de faire quelques photos.


En mode pin-up





Il est temps de sortir. Pascal déséquipe la cavité, c'est une première pour lui. Je lui donne quelques informations sur la technique et reste à portée de voix. 
Commencer le déséquipement par le P54 de Castanviels, c'est une belle entrée en la matière !


Sortie vers 20h40 pour Pascal que les derniers puits mettront à rude épreuve. Il faut dire que les passages ne sont pas très confortables et que les cordes en fixe devenues trop courtes par endroit n'arrangent rien.