lundi 13 août 2012


Dimanche 22 Juillet 2012
participants : Hélène et Christophe S., Alain M., Christophe B., Cécile, Laurent
TPST : 7h

Traversée à but géologique à Matte Arnaude

Avec un peu de retard voici le CR des différentes observations réalisées lors de cette sortie. Celle-ci avait plusieurs buts :
-  faire avancer la compréhension globale de cette partie du massif sur le plan géomorphologique, grâce au regroupement d'esprits passionnés de la discipline.

- fournir des données dans le cadre de la préparation de la thèse d'Hélène sur l'hydrologie du massif

- faire faire à Cécile, jeune géologue de Béziers, ses premières armes en spéléo à cette occasion.




Le réseau étant situé précisément sur le contact de base des nappes du versant sud de la Montagne Noire sur plus de 400m de dénivellation, il représente en effet un réservoir incroyable d'informations sur cette structure si particulière connue des géologues sur le plan international, et dont la mise en place est controversée.
Pour schématiser, la partie basse des galeries de Matte Arnaude (schistes, conglomérats, quartzites Ordoviciens et Siluriens) représente le socle subautochtone de la Montagne Noire. La partie haute des galeries (calcaires Dévoniens) est allochtone. Cette nappe a une provenance septentrionale (plusieurs dizaines de km) et s'est mise en place durant l'orogenèse Hercynienne (environ 300 Ma). Elle est censée avoir été peu retouchée depuis.
- Les différentes arrivées d'eau ont été mesurées (T°, Ph, Conductivité); il en ressort que les différents affluents se chargent assez vite en ions et sont plus minéralisés que la rivière principale (tous au dessus de 200 microSiemens). La température comme attendu croît régulièrement au cours de la descente.



Lieu conductivité (microSiemens/cm) température(°C) Ph



Actif n°1, confluence avec galerie principale        / -110m




200




12




7,91




Affluent n°2 (avant mini-canyon)  / -250m




200




12,2




7,67




Affluent n°3  (grande cascade) / -320m




248




12,4




7,66




Affluent de la salle blanche / -370m




211




12,8




7,62




Affluent des chataignes / -410




363




13,1




7,73




Gaougnas (rivière souterraine) / -440 env.




149




13,9




7,81




Affluent sud (entre vire et Capdeville) / -440env.




241




13,3




7,75


- La conductivité de la rivière souterraine est à 150 microSiemens un peu en amont de la confluence de Matte Arnaude, contre 140 à l'aplomb du gouffre géant. Elle se minéralise donc un peu sur les 2 km de parcours mais la concentration reste inférieure à celle des affluents qui possèdent une minéralisation à peu près identique à celle de la résurgence du Pestril
- Plusieurs phases de karstification-colmatage-recreusement ont été identifiées, le tout couronné par un rejeu tardif de la faille de contact de base des nappes (miroir de faille postérieur au creusement et à la fossilisation des conduits sur les premiers 100m de dénivellation). Cette faille semble  avoir rejoué en décrochement. Cette tectonique récente est totalement passée inaperçue des auteurs de la géologie locale qui négligent l'influence pyrénéenne et postérieure sur la Montagne Noire. Les contraintes actuelles semblent être encore nombreuses dans cette partie du trou.
- Dans cette partie septentrionale du massif, la stratigraphie, bien que discordante, semble normale et non inversée comme plus au sud et à l'ouest. On trouve succesivement au dessus du Cambrien de la zone axiale l'ordovicien et le Silurien de l'ensemble du Roc Suzadou, puis les calcaires noirs du Lochkovien-Praguien, couronnés enfin par les calcaires blancs de l'Emsien au sommet du Roc de l'Aigle.
- Nous avons pu observer à -380 un autre pli-faille, hercynien celui-là, matérialisant une poussée venant du sud. Ceci va manifestement à l'encontre de la théorie globalement admise d'une poussée nord-sud lors de la mise en place des nappes. S'agit-il d'une contre poussée locale ? Mystère...
- Enfin dernier point nous avons identifié un nouvel affluent venant du sud dans la rivière souterraine (conduc à plus de 200), en aval de la salle des schistes. Après l'affluent des Escoles, c'est une preuve supplémentaire du rôle étanche des calcschistes du dévonien supérieur et de l'individualisation hydrogéologique des sous-unités de Cabrespine et Trassanel dans cette portion de l'unité de Fournes.
Une prochaine sortie est prévue en Septembre afin de prendre des clichés des différentes micro et macroformes observées.

4 commentaires:

riton a dit…

Intéressé pour cette sortie de Septembre.J'en parlerai a ceux qui ne connaissent pas encore le réseau.

Jean Marie a dit…

Tu peux nous traduire en français ? Et surtout donner les applications de ces données à la poursuite des explos sur Cabres Trassanel ?

riton a dit…

D'accord avec toi Jean Marie...si la théorie ne sert qu'a satisfaire son mental...je n'en vois pas l'intérré!Et justement la spéléo permet de confronter la théorie a des applications concrétes sur le terrain...

Laurent a dit…

Explications des projets en cours et des incidences directes sur l'exploration de la bande calcaire à la prochaine réunion du club