vendredi 17 août 2012

Une fenêtre s'ouvre au Congoust, et aussi dans nos têtes

mardi 14 Août 2012
participants : Jean B., François P., Laurent
TPST : 5H30

La grotte du Congoust est la principale cavité de la Montagne d'Alaric (presque la seule !) avec plus d'un kilomètre de développement. Elle est parfois parcourue par un fort courant d'air estival et a fait l'objet de nombreux travaux de la part des clubs de Narbonne et Lézignan dans les années 70 et 80.
Des siphons capricieux et des crues subites rendent l'exploration de la partie profonde de la cavité dangeureuse. Au début des années 90, un secours réél (mon premier) s'était heureusement bien terminé après que deux spéléos aient été pris au piège par une crue pendant plus de 30 heures.
Au terminus visitable, un siphon, franchi en plongée il y a trente ans, avait livré une suite de laquelle peu d'informations avaient filtré.
Jean et moi sommes alertés Dimanche par Philippe et Roland du GRIMP qui ont fait un exercice dans la cavité et découvert le fameux siphon totalement à sec ! Probablement un changement morphologique de plus dû à la crue de Mars 2011.
Nous décidons de profiter de l'aubaine pour aller jeter un coup d'oeil, accompagnés par notre cher président du CDS.

Nous sommes donc sur place mardi matin et effectivement, une fois le dernier puits équipé, nous tombons sur le siphon totalement vide de son eau, remplacée au point bas par de la boue liquide de la plus haute qualité ! Je ne sortirai donc pas l'appareil photo du kit jusqu'au retour en surface.
Le fil d'Ariane est tonché mais toujours en place et un bon courant d'air parcourt le point bas.
 Nous voici alourdis de plusieurs kilos chacun pour redécouvrir la suite.
Celle-ci est surprenante par la taille : il s'agit à n'en pas douter du collecteur du massif avec parfois de beaux volumes et des coupoles de toute beauté au plafond qui emprisonnent des cloches d'air en pression lors des crues. Tout le secteur est situé sous le niveau de base hivernal et nous sentons bien que cette "fenêtre" ne restera pas longtemps ouverte. On se prend à rêver de trouver l'origine du courant d'air et une suite importante...pas longtemps.
Une trémie barre la route après environ 300m, le réseau se ramifie et il faut se mouiller presque entièrement pour poursuivre une des branches. Je m'y colle pendant que Jean et François explorent l'autre partie. Je tombe sur des cordes en place depuis Matusalem que j'emprunte prudemment. Les amarrages sont écaillés et ça monte à n'en plus finir. Une fois sorti de la zone noyée temporaire, ça continue à monter dans du propre, environ 55m en tout. Les gars qui se sont tapés les escalades et l'équipement en post siphon étaient visiblement des bons ! Au sommet, c'est la désillusion : le zef, puissant, arrive d'un méandre malheureusement impénétrable. Ce serait un bon objectif de désob si on n'était pas en sursis de noyade dans cette zone.
L'autre portion du terminus est aussi barré par une trémie. La première ne sera pas pour aujourd'hui. Nous rentrons contents malgré tout d'avoir pu visiter ce sanctuaire au potentiel exploratoire encore bien réél !

Après plusieurs bières à Fabrezan, nous nous mettons à disserter sur le thème "c'était mieux avant", lorsque la dynamique des clubs était bien plus vivante qu'aujourd'hui et que les objectifs engagés n'arrêtaient pas les travaux au moindre inconfort.
Conscients d'être sur la pente glissante du discours de vieux con, nous prenons de bonnes résolutions : nous regrouperons les forces du CDS une ou deux fois par an sur des objectifs départementaux fiables et dans l'impasse faute de bras. Les zones seront ciblées à tour de rôle.
Au pire, ça ne marchera pas mais on a plus grand chose à perdre et on va au moins essayer. C'est toujours mieux que de mijoter chacun dans son coin à contempler les courants d'air ronflants pendant les périodes de chaleur en se disant que la suite restera inconnue...

Donc, premier objectif cet hiver entre le 27/12/2012 et le 1/1/2013 à l'aven du roc de l'Aigle où des protagonistes de plusieurs clubs sont déjà intervenus. La base sera la maison forestière de Montaut avec sa méga-cheminée. Les travaux, qui serviront également de formation et perfectionnement au tir, seront cloturés par un réveillon CDS dans la plus pure tradition spéléo.
A vos agendas...

5 commentaires:

riton a dit…

Effectivement Laurent...les portes s'ouvrent!!
Exellente initiative que ce camp CDS!Comme quoi,quand 3 bons spéléos ce retrouvent en explos...ils créent une dynamique...d'explo...et ne ce contente pas de boire des bières au bord d'une piscine!!!
Il y a 4 ou 5 ans,j'avais été avec François Montoya dans le réseau sup du Congoust.L'on y avait fait quelques tirs dans un réseau étroit avec un courant d'air allucinant...et François m'affirmait quand surface il ne connaissait pas un trou avec l'équivalet d'aspiration!Il doit donc bien il y avoir une suite importante quelque part!
Par contre pour vos dates de camp,vous les avait mises.....après la "fin du monde"!!!!

jean michel a dit…

Encore une connerie, l'objectif c'est quoi le roc de l'aigle ou le trou du cul du cousin de la tante à Georges??
Il faudra un jour se fixer des objectifs clairs, bien réfléchi et tenter de s'y tenir.
Je pensais que la pause en était un.

En attendant je préfère boire des bières chez Jean Claude

Laurent a dit…

Alors là Bravo ! Une fois de plus autant de vacheries que de commentaires...
Le SCA, le seul club qui se suicide collectivement en direct live sur le net pour le plus grand bonheur des lecteurs...
Les candidats de télé-réalité au moins eux sont payés par la prod en fonction de l'audience

Quant à la Pause, pas une seule fois il a été possible de réunir 4 personnes le même jour pour stabiliser la trémie car il faut tenir compte des "incompatibilités d'humeur" et les messages téléphoniques restent sans réponse...
L'an dernier, si je n'avais pas fait douze sorties tout seul pour avancer le boulot quand on ne voyait rien, on serait toujours dans le méandre. Je ne suis pas prêt à refaire l'expérience cette année sous la trémie...et que les plus forts me jettent la pierre.

Les objectifs restent inchangés, Pause et Roc de l'Aigle sont dans un mouchoir de poche et déboucheront tous les deux un jour sur un grand réseau. Comme je tiens à être encore de la partie, il faut essayer de passer la vitesse supérieure dès maintenant.

Sur ce, je quitte la cour de récréation...

riton a dit…

LAURENT

Si le blog ne sert qu'a rester dans les non dis et les commentaires lénifiants...et sans "chair"...j'arréte sur le champ de l'utiliser!
De collectif....il ne nous reste effectivement que le suicide...le sens méme de ce mots...n'ayant jamais eu aucun sens pour certains!
N'explique pas autrement...que l'on ne trouve personne pour nos objectifs!Apparement,le CDS est dans un autre esprit,et c'est une excellente chose.
Autant je ne crois plus au club...autant je crois encore au CDS...et a un esprit explo...que je travaille a promouvoir dans mes nouveaux contacts.
A bon entendeur salut.

masdan a dit…

Holà,moments d'humeur à mettre sur la chaleur,sans doute ,ne vous engueulez pas trop longtemps(un peu,ça fait du bien..)Car sur de tels objectifs,tout un chacun est indispensable!!!