participants : Henri, Laurent
On languissait l'hiver depuis Novembre; avec -15°C sur les plateaux corbièrains, il est bien installé. L'occasion était trop belle d'en avoir une fois pour toutes le coeur net concernant la suite du trou de la Pause. On se retrouve au col de la Fage vers 10h pour mettre les chaînes à la voiture, car plus haut, rien n'est praticable.
Arrivée sur le plateau de la Reilhe et plantage de la bagnole dans une congère. Il va falloir poursuivre à pied...
Le paysage est dantesque mais le temps de survie est très limité. Avec le vent, la température ressentie avoisinne les -25°C.
Pour une fois, on décide de descendre dans le trou habillé "en civil" et se s'équiper en bas. L'entrée ressemble à une glacière alpine, l'aspiration est énorme et des stalagmites de glace poussent sous terre dans la première galerie. Après quelques douleurs aux extrêmités, on part au fond. Je décide d'éliminer le bloc récalcitrant de la dernière fois pendant qu'Henri enlève quelques déblais dans le méandre d'accès.
En faisant de la fumée, je m'aperçois bien vite que tout s'enfonce vers l'aval malgré les dimensions confortables. Je suis le nuage et me retrouve dans la salle terminale du fossile puis...plus rien. De quoi devenir chèvre une fois de plus !
Je pars de nouveau à tout hasard dans l'actif du fond. Le courant d'air de cette partie d'habitude faible est aujourd'hui très sensible. Je me retrouve au point bas et le perd de nouveau. En fouillant le sol, j'en retrouve une partie dans un laminoir centimetrique qui capture l'actif à 90° et qui nous avait échappé.
Henri me rejoint et grimpe au plafond à l'aplomb de la capture. Il crie dans une microlucarne et là : echoooo.
On tient quelque chose ! Les discussions vont bon train pendant la pause casse croûte.
Retour sur les lieux. On bosse pendant une bonne heure et on ouvre un trou au plafond. Derrière, c'est tout noir. On envoie le coup de grâce...
On aboutit par une lucarne improbable en pleine paroi dans une grande salle. De celles qu'on ne trouve pas tous les jours... 30 mètres de long, 10 mètres de large et quinze de haut. Séquence émotion...depuis plusieurs mois, on n'était qu'à 2 mètres. On parvient tant bien que mal à descendre sans équiper.
A gauche, en remontant une pente raide on aboutit dans une courte galerie creusée dans les grès du Turonien avec de belles formes d'érosion. En enlevant un bloc on poursuit sur plusieurs mètres pour se retrouver devant un chaos qui ressemble étrangement à celui de la salle terminale du fossile. Le zef nous arrive en pleine figure : nous venons de trouver la capture que nous cherchions depuis plusieurs sorties. Probablement ne sommes nous qu'à quelques mètres de la salle.
Retour au carrefour. Vers la droite on descend en bas de la salle où on entend de nouveau l'actif. On le retrouve en bas d'un gros entonnoir sableux. Il sort du petit laminoir repéré à l'ancien terminus. L'étroiture ne faisait que 50 cm de long !
L'aval est encombré de quelques gros blocs issus de la salle mais on peut sonder un ressaut de plusieurs mètres immédiatement derrière. Tout le courant d'air de la cavité est réunifié et s'y engouffre...C'est plein de promesses et y'a plus qu'à...
Au retour, on aménage quelques passages avec l'autonomie restante et on planifie la suite des hostilités. On pense qu'il faut essayer de jonctionner les deux salles avant de poursuivre l'explo avec deux équipes légères, une de chaque côté. Le gain de temps et d'énergie serait conséquent.
Sortie et marche retour sans s'attarder. Même la voiture manque de ne pas démarrer mais tout se finit bien. Faute d'avoir pris l'appareil sous terre, j'ai pris quelques photos extérieures des cacades de Fourtou lors de l'expé sibérienne :
Le diable de Fourtou quant à lui se gèle aussi le cul et a allumé son foyer sous terre :
http://www.youtube.com/watch?v=ZUgUNfCleDY&feature=youtu.be
Motivant, non ?
Au final une journée qui nous a bien fait vibrer et qui en appelle d'autres...
6 commentaires:
Je ne dirai rien mais le cœur y est
:-))
Maaaaah! c'est beau tient!
j’espère que la prochaine sortie se fera un jour ou les honnêtes travailleurs sont disponibles.
Les honnêtes travailleurs sont pas dispo le samedi ? (la sortie était inscrite au calendrier)
Pour la suite de l'explo et pour rassurer tout le monde, pas de première en semaine. Pour le WE prochain, c'est compromis : le massif est noyé sous une couche supplémentaire de neige pour un bon bout de temps il semblerait !
Météo à suivre au jour le jour...
C'est dur d'être explorateur en 2012!Faut se plier....Contingences du temps,résistance des trous,Agendas..Ah AH Ah.....
Je vais encore essayer,mais ça ne marche pas ici,monsier bavard.........::-)))
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