mercredi 1 février 2012

traçage marathon

mercredi 1 Février 2012
participants : les étudiants (Elodie, Aurélie, Sarah, Cyril, Romain), Fabien, Laurent

Deuxième opus de la campagne de traçage 2012, en partenariat avec les étudiants de la fac de Toulouse. Il s'agit d'une double coloration sur les ruisseaux de Linze et de Largentière au dessus de Citou.
Débauche de matériel puisque deux points de surveillance sont équipés de fluorimètres (la source majeure de Laidoux et le trou des Bories connus pour leurs intermittences), une autre source est équipée du préleveur du CDS (la source de Bibaud), et deux autres sources mineures sont équipées de fluocapteurs (Font Romanel et la source du Cros). Le massif est cerné.

Départ de Mouthoumet à 6h du mat, à 7h on est chez Henri pour récupérer le préleveur, à 8h rapatriement du fluorimètre du Pestril et anlyse des données : toujours pas de fluo mais la conductivité s'est stabilisée à 200. Discussions passionnées avec Fab et c'est un scénario assez innatendu qui se dessine à présent. Il faudra poursuivre les investigations avant de conclure (mais ceci est une autre histoire).
A 9h30 on retrouve les étudiants à Laidoux pour installer le fluorimètre :


La résurgence est superbe et très puissante en terme de débit (égal ou supérieur au Pestril). Ensuite direction Bibaud pour se refamiliariser avec le préleveur automatique :



Fab doit rentrer et la journée continue dans les vallées sauvages du Linze et de Largentière. Après une jolie marche d'approche, injection d'1 kg de fluo dans la perte du Linze qui absorbe 2l/sec :















Dernière étape : injection de 700g de sulfo dans la perte de Largentière au retour. Ici, le débit est moindre : 1l/sec. Il est déjà 16h30 et le froid qui tombe nous incite à accélérer








Et voilà, l'opération est lancée. Bientôt si tout va bien une nouvelle avancée dans la connaissance de nos chers massifs audois.

14 commentaires:

Stoche a dit…

Bravo pour cette opération et pour m'avoir remplacé presque au pied levé. C'est un vrai travail d'équipe, merci encore. Là aussi les résultats vont être très intéressants. Et pour récupérer le fluorimètre des Bories j'aurai besoin de monde.

masdan a dit…

Encore une fois,voila de magnifiques photos des peintres en rivière!
La coloration de la bande de trassanel n'est toujours pas ressortie!!Soit L'Imbuc,les oliviers(ce secteur )n'a été creusé qu'en sous écoulement de la clamoux-->et la fluo n'a donc pas été injectée dans la système,Soit La résurgence de trassanel est différente de celle du Pestril,et continue son bonhomme de chemin,en face sous l'autre massif,vers le synclinal noyé de carcassonne(!!!)Pourtant pour avoir suivi de nombreuses crues du Pestril,J'ai pu constater qu'elles étaient de différentes natures:soit l'eau sort très claire(provenance Cabresine),soit l'eau est boueuse rouge(Provenance Trassanel)C'est, du moins ce que l'on pensait...

Laurent a dit…

Pas de souci pour les Bories, on trouvera du temps pour y aller.
Concernant le Pestril, tout se passe comme si un trop plein d'eau chargée ayant séjourné longtemps s'amorçait suite aux "impulsions" pluviométriques, se mélangeait aux eaux de la rivière de Cabrespine avant le Pestril, coulait pendant plusieurs semaines avec un débit décroissant puis s'arrêtait (le "plateau" de conductivité est particulièrement net). La capture de la fluo, le pic anormal de conductivité et les observations de certains pêcheurs du coin (Pestril pouvant monter assez brusquement en débit plusieurs jours après un épisode pluvieux) seraient ainsi expliqués.
On peut imaginer la bande sud comme un aquifère très capacitif mais à forte inertie. Tout ceci doit être bien sûr confirmé par un suivi dans la durée au Pestril(au moins pendant un ou deux épisodes de crue modérée supplémentaires)car toutes les anciennes théories seraient remises à plat. Cela poserait de nouveaux problèmes. Cet aquifère aurait forcément des "fuites" puisqu'il est alimenté. Y-a-t-il capture d'une partie de l'eau du réseau noyé vers des compartiments encore plus profonds (cas de la zone profonde de la mine de Salsigne qui devait être pompée en permanence) ?
En quels termes la Clamoux et la bande calcaire de Citou contribuent elles à l'alimentation de ce système et quelle est son étendue ? Peut-on faire un lien avec le toat de Cabrespine ?
Les prochaines semaines risquent d'être passionnantes en terme de révélations, en particulier lors du prochain traçage VDA-Peyre Male.

masdan a dit…

Il n'y a pas que la grotte de salsigne,il y a le précédent de la mine d'argent,initialement romaine,qui est derrière le moulin d'artigues.des velléités de reprise d'exploitation on échouées car les niveaux ennoyés n'ont pu être pompés.La conclusion provisoire de cette péripétie,C'est que la prochaine coloration devrait se faire avec 8 ou 10 kg de fluo ou de rhodamine...Pour autant,il serait intéressant de colorer cette ''nouvelle perte''Et quant à ce que disent quelques pêcheurs!!!Ah ah,soyons sérieux....

masdan a dit…

C'est curieux ,ce blocage sur la résistivité.Dans un vaste système noyé,même avec un bon débit à la résurgence,finalement peu d'eau est renouvelé,en temps normal.Le courant d'eau,est comme le courant d'air,il a ses propres cheminements et laisse le reste en place.Quand il y a une crue,le coup de''piston'' chamboule tout:la première vague de crue est clair,minéralisée,et suivant les cas,plus chaude.S'ensuit de l'eau trouble donc avec une bonne résistivité,même si elle est moins minéralisée,puis tout se calme,plus de turbidité,et baisse de la résistivité.
Il y a de nombreuses années,j'avais monté un projet:ouverture de la résurgence avec une pelle mécanique.J'avais fini par avoir le soutient de la mairie,j'avais trouvé gratuitement la pelle mécanique,et j'avais les plongeurs(Denis Moulin et autres)Le problème,c'est que la résurgence était vraiment en contrebas de la route.J'avais donc demandé à la DDE ,l'autorisation d'ouvrir le parapet(200m en aval)Autorisation accordée,à la condition de tout remettre en état après.Mais restait le problème des assurances,ne serait-ce si une chenille venait à casser!Donc,j'avais contacté Decaubert ,notre assureur fédéral.En fait il m'a dissuadé,et j'ai vu que cette assurance me coûterait plus cher que payer une entreprise.Donc en recherche de sponsors,comme il me fallait une couverture médiatique,j'avais contacté Nicolas Hulot qui m'avait vite répondu qu'il adhérait à ce type de projets,mais que ce n'était pas le genre de reportages qu'il faisait.J'ai donc abandonné.
Mais maintenant,la route a été modifiée pour le parking des carsUne pelle mécanique ,depuis le parking peut,très facilement mettre quelques coups de godets,il y a ,au SCM,entre autres d'excellents plongeurs...et pas loin,une belle vieille pelle:Qu’attendons nous pour ouvrir cette résurgence?

Laurent a dit…

Ne te moques pas !
Ca fait plusieurs fois que cette info me revient par des personnes différentes, la dernière fois pas plus tard qu'hier soir par un gars que je connais bien et qui est bien loin d'être un attardé. Il arpente le cours d'eau depuis 35 ans.
Comme toute info, elle doit être validée ou invalidée par un suivi protocolaire bien évidemment, mais pas écartée d'office.
Au pestril, ce qui manque cruellement c'est justement un suivi de débit. On ne pourra pas comprendre le massif sans ce paramètre. Il est bien trop tôt pour une quelconque conclusion, on est en phase de recherche et on ne fait qu'avancer des hypothèses en fonction des derniers résultats qui nous prouvent qu'il faut rester humble.
Dans un karst classique du coin, le "coup de piston" comme tu l'as bien défini tout à l'heure ne dépasse pas quelques heures, un jour ou deux tout au plus. A la source de Montjoi par exemple dix à douze heures lors des suivis de crue pour évacuer 100 000 M3 de volume dynamique (on est d'ailleurs retombés sur ce chiffre 21 ans plus tard lors du calcul de volume dynamique du traçage de l'année dernière, jolie confirmation...).
Ici, on parle de beaucoup plus, un peu comme dans les eaux de trop plein du karst noyé de Paziols qui ne désaturent pas lors des crues.
On a tous du mal à y croire.... J'espère que de nouvelles données nous éclairciront l'horizon.
Quant à désober le Pestril à la pelle mécanique, le principal problème sera d'avoir l'autorisation de l'ONEMA...

Laurent a dit…

j'oubliais...la conductivité (minéralisation) est l'inverse de la résistivité.

masdan a dit…

Et tu penses que l'ONEMA serait contre?
Pour nous informer tous,voici un lien:

http://bernard.pironin.pagesperso-orange.fr/aquatech/caract-elec.htm

bavard a dit…

De toute façon les gars, je pense qu'il n'est pas nécessaire de s'excitouiller sur un suivi d'à peine quelques jours, sans vrai évènement pluviométrique qui soit encadré, et surlequel on a que la moitié des données. On ne connait pas la conducti de départ.
Il y a des phénomènes de piston sur le TM71 (je ressortirai des graphes, pour comparer)dont je ne me souviens plus des durées, il faudra que je revérifie. Mais un bon suivi en conductivité et limnimétrique sur une période d'un an permet de tirer des vraies conclusions (débits classés, tarrissements, réponses, etc...)
Bref pas de conclusions hâtives....tiens en passant à Laïdoux on aura aussi la conductivité...ce sera rigolo de voir ce que çà donne.

Hop!

masdan a dit…

:-)
ça
marche!!!

masdan a dit…

Moi,je trouve ça très intéressant de discuter.Il semblerait,quant même,que nous ayons affaire à un grand noyé.Mais pas forcément dans le sens du spéléo:une énorme galerie longue de plusieurs kilomètres que l'on peut traverser de part en part...Ce serait,plutôt ,la description de l'hydrogéologue,comme A.Mangin :



Conséquences
L’aquifère karstique, à maturité, possède un réseau de conduits organisé à la façon d’un bassin
versant de surface.
L’aquifère karstique n’est pas d'un type unique : il existe une grande variété d’aquifères karstiques
en fonction de l’état de développement de la karstification, depuis le pôle aquifère fissuré
jusqu’au pôle aquifère karstique pur.
Le degré d’évolution karstique de l’aquifère se traduit dans son fonctionnement
hydrogéologique.
4) L’aquifère karstique présente une organisation des écoulements souterrains, qui détermine
celle des vides qu’ils créent. Dans cette organisation (figure 4), les deux fonctions classiques
(stockage et drainage) sont séparées, au moins dans la zone noyée, et sont assurées par des
éléments distincts de la structure :
le drainage est assuré par un réseau de conduits hiérarchisé.
le stockage est fourni soit par les parties microfissurées ou poreuses de la roche non
karstifiée, soit par des cavités karstiques, parfois de grandes dimensions, connectées au
drainage par des zones à fortes pertes de charge (Systèmes Annexes au Drainage, SAD).
Le stockage est réalisé par un ensemble d’éléments hydrauliquement indépendants les
uns des autres, mais tous connectés plus ou moins bien au réseau de conduits. Il en résulte
un compartimentage hydraulique responsable de très fortes hétérogénéités.
5) L’aquifère karstique se distingue des aquifères poreux et des aquifères fissurés par le fait qu’il
possède des vides de grandes dimensions, dans lesquels les eaux souterraines sont susceptibles
de circuler très vite (photo 7).
Les dimensions des vides dans le karst couvrent une très large gamme de valeurs, depuis les
fissures d’ouverture micrométrique et longues de plusieurs mètres jusqu’à des conduits de
quelques dizaines de mètres de section et longs de plusieurs kilomètres. De même, les vitesses
d’écoulement souterrain vont de moins de quelques centimètres par heure à plusieurs centaines
de mètres par heure.
De ce fait, dans les aquifères karstiques fonctionnels, la très grande majorité des eaux
séjourne moins d’un cycle hydrologique, et souvent seulement quelques jours à quelques
semaines. Pour cette raison, toutes les caractéristiques physiques, chimiques et
hydrauliques, présentent une très grande variabilité spatiale et temporelle....
Cet extrait est tiré d'une excellente étude sur les karsts méditerranéens

http://sierm.eaurmc.fr/sdage/documents/guide-tech-3.pdf


Je sais que Mangin a raison,mais j'ai du mal à comprendre ces zones capacitives de grand volume,mal reliées aux drains,alors même que nos explos nous le confirment souvent!De même,j'ai du mal avec les creusements en dessous des exutoires actuels!
Pour moi,tant que l'eau est agressive,elle creuse,si les volumes sont mal reliés,l'eau doit se saturer,et ne plus creuser.

Laurent a dit…

La clé, c'est entre autres la pression.
Une eau saturée, quand la pression augmente (relèvement du niveau piezo), redevient agressive. Pareil lors d'un mélange avec un nouvel apport d'eau un peu différente. En fait, tout déséquilibre (et il y en a pas mal lors d'un cycle hydrologique) a une incidence sur l'équilibre calco-carbonique. Et même dans les réseaux annexes l'eau finit par se renouveller.
Bon, les lecteurs vont finir par nous prendre pour des dingues (et ils auront raison) avec ces discussions techniques. Demain, retour "au contact" sur le massif de l'Agly. -17°C prévus à 800m d'altitude, -26°C de température ressentie prévue au vent au petit matin...
Ca va décoiffer sous terre et on va pouvoir encore s'exciter comme des gosses sur la roche...

Anonyme a dit…

Je voulait simplement dire que je ne fait aucun raisonnement scientifique,mais écoute plus simplement mon intuition et ma connaissance des trous(je n'ai pas dis la géole) de la bande de Trassanel:Toutes les théories émises(voir les commentaires des colorations),partent du principe qu'il existe un réseau actif sous ce massif.Rien n'est moins sur!Si le colorant(fluo)n'est pas(pas encore?)ressortis au pestril,c'est tout simplement que le débit a la perte était insufisant, et qu'il a été piégé dans les argiles...Je pressent les réseaux inférieurs comme des conduits:étroits,extrémement argileux...et semi actifs,mais uniquement par trés fortes intempéries.Si c'est le cas, l'on n'est pas prés dans voir la couleur!Ce qui n'empéche absolument pas l'existence de longs et magnifiques conduits fossiles spéléologiquement pénétrables...mais hélas bien isolés les uns des autres,au vue le l'ancienneté du creusement.Les théories sont bien sympa et l'occasion d'échange mais:



-Laissent indiférrent 95 pour cents des pratiquants;



-Ne donnent que des indices généraux et souvents sans lien avec les potentiels de tel trou ou telle zone.



-SPELEOS écoutez vos intuitions.....et a vos piquette et perfos!
Riton

bavard a dit…

Résultat du premier relevé à Laïdoux: Rien pour le moment! Piégeage? Nous verrons.

J'ai laissé l'appareil.
Bien que les pertes soient proches, j'ai bien peur qu'il s'agisse encore une fois d'un noyé important... Nous avons croisé le propriétaire du verger (qu'on traverse après avoir passé la grille). Il m'a expliqué que son grand-père qui a toujours cultivé ce coin, n'a jamais vu la source en "phase" avec les pluies! Grosse pluie pas de variation du niveau d'eau, puis lors de périodes plus calmes la source peut voir son débit augmenter. Il ne m'a pas parlé de temps de réaction quelconque...mais d'un déphasage.
Donc il n'est pas exclu que le traceur sorte plus tard....
Par ailleurs, le même type m'a parlé d'un trou situé une trentaine de mètres au-dessus de la résurgence, par lequel on peut accéder à l'actif. Il m'a expliqué que des équipements limnimétriques avaient été installés...l'année dernière! et plongé au printemps! Quid de ces diverses infos...