Samedi 14 Janvier 2011-01-20
Patrick, Jean Marie
Nous démarrons tôt : descente vers 9h40. L’objectif est de vérifier une concavité perchée dans le Tiramisu inférieur.
Chatière étroite qui s’ouvre transversalement sur le plancher d’une belle galerie. Aussitôt la physionomie change totalement : à gauche (amont) la galerie vient d’une conduite forcée remontante dégagée par William, semblant bouchée. A droite (aval) le sol descend doucement, le plafond avec un chenal de voûte marqué reste horizontal. Il dépasse un puits de 5/6 mètres et bute sur la paroi opposée dans une marmite remplie de terre. Sylvain et Guillaume sont déjà allés voir sans repérer de suite (voir épisodes précédents). Je tiens à vérifier et à creuser au cas ou.
Nous mangeons dans la petite salle au bas du puits (photo) puis j’équipe en vire pour le traverser. Pour une fois tout se passe bien ; nous atteignons notre cupule et là 2 surprises !
La bonne : il y a bien un départ : conduite forcée obstruée !
Salle en bas du puits (-132)
Départ de la vire (-126)
Départ de la conduite forcée obstruée, bauge de l'Entité
La mauvaise : nous commençons à creuser. 1° coup de pelle : il nous faut 5 minutes pour dégager la pelle de l’emprise de l’Entité. Comment nommer cette chose ? Cela n’a rien de la crème onctueuse du fond de la Pleine Lune. Rien non plus de la pâte sablée, si agréable à creuser du Tiramisu fossile. C’est mou, mais d’une viscosité et d’une adhérence innimmaginable. D’ailleurs je n’avais pas de sangle pour tenir la perfo mais il m’a suffit de la poser contre la paroi pour qu’elle s’y aimante !!! Nous creusons au burin. Les déblais se figent en un plancher suspendu, bien commode au-dessus du puits. Mais nous devons nous rendre à l’évidence : notre matériel est inefficace sur cette "substance". Nous reviendrons avec un bios made by Jean Michel ; il trouvera une solution. C’est mon 3° passage dans ce réseau, mais le 1° avec un kit. Le plancher est creusé d’une tranchée qui laisse descendre le kit mais empêche toute tentative de l’extraire…
Nous arrivons péniblement à la salle Félix. Patrick commence à être naze. Un peu plus haut il a du mal à passer le ressaut de terre menant à la salle du secours. Je lui prends son kit et commence à être inquiet sur sa capacité à remonter le puits d’entrée. Nous y arrivons. J'essaie de cacher mon inquiétude. Patrick commence sa remontée, je nettoie mon matos en regrettant de ne pas avoir suivi l’atelier d’autosecours de Nicolas. J’essaie de me remémorer la manœuvre de décrochage…
Je vais voir ou il en est… Surprise : il est presque en haut. En fait il a du garder ses dernières réserves d’énergie, ou est-ce la force du désespoir ?
Nous ressortons vers 20h40, après 11 heures d’explo intensives. Il reste à faire la topo de ce réseau, à deséquiper et profiter de la sortie pour mettre quelques coups de bios dans l’Entité. Ce ne serait pas la première fois qu’une conduite complètement obstruée débouche sur quelque chose.
3 commentaires:
si ça continue, il faudra rebaptiser l'aven Yves en trou à Patrick
N'y a t il vraiment plus de possibilités de travailler dans la zone ventilée pour qu'il faille attaquer cette "bestiole" visqueuse et déséquiper ensuite si ça ne donne rien ?
Parce que c'est sûr que la bouillasse, au bout d'un moment, c'est pesant.
Parfois, changer temporairement d'horizon, surtout après plusieurs echecs relatifs, permet de mieux revenir ensuite.
Perso, j'avoue, après avoir fait le sanglier quelques temps, retrouver un certain plaisir à bosser dans les calcaires gréseux de l'Agly.
Je suis aussi de cet avis. La Mateille a été pour moi un révélateur. Il y avait si longtemps que je n'avais pas dû laver mes affaires après une sortie...
A l'Aven Yves, il faudra retourner dans un méandre ventilé vu par Henri et moi-même dans les premiers temps de l'explo, sous la salle du secours, vers l'endroit ou je m'éatis pris mon kit en pleine gueule...et finir l'escalade de la salle du secours par la même occasion.
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