Suite des fouilles pour tenter de mettre la main sur la suite du réseau brutalement interrompu après un satisfaisant bout de première. Nous avançons vers le trou avec une seule question en tête : passerons nous le siphon ? Les pluies d'il y a neuf jours nous posent question. C'est le moment de le savoir...
Dehors il fait doux, température max 15°C. La perte curée absorbe quelque chose comme un demi-litre seconde. Entrée vers 9h45 et cheminement vers le fond en essayant de ne pas surchauffer. Les apparitions et disparitions soudaines de l'eau dans le ruisseau avant le siphon font vaciller notre jauge émotionnelle. Voici quelques-unes de nos observations. Juste après le méandre de la jonction orale sous la grande salle (avant la cascade de la salle du pont de calcite) nous croisons à débit égal l'eau absorbée par la perte et s'arrêtant dans une bassine sous le gros bloc juste avant la cascade. La cascade est toute sèche, mais toute propre, tout comme les cailloux au sol dans le ruisseau à sa base. Une lame d'eau éclair est passée ici. Le pont de calcite s'est à peine réactivé. La bassine dessous est vide mais celle du dessus est à la limite de déborder (c'était sec cet été). Les arrivées d'eaux pérennes le long du parcours n'ont pas augmenté en débit. Dans le ruisseau, des portions se sont remises en eau mais ne s'écoulent pas pour autant. D'autres sont encore complètement sèches et sales de nos passages. La voute mouillante ne mouille pas. Arrivée au lac du siphon, malgré quelques gours bien remplis avant, pas de lac... et plus loin, pas de siphon. Aucune goutte n'est arrivée ici, soulagement ! On remballe la ligne de tir du siphon et la stockons avec le bidon blanc dans une coupole après le premier point bas. Le courant d'air est perceptible, ça aspire. À l'angle à 90° gauche où ça résonne beaucoup, il y a bien plus d'eau dans les marmites, et on met pied à terre... dans 20cm d'eau qui ruisselle vers la galerie des escalades de septembre. On approche de la chatière. Dessous l'actif bien calme de cet été a repris de la voix et gronde distinctement. Courant d'air aspirant net dans l'étroiture (il doit être 11h45). Arrivé à la grimpette d'accès à la base du P35, ça coule ! On aperçois de l'eau dans les inférieurs (l'eau de l'actif ?). Le puits goutte disons deux fois plus que lors de notre dernière visite, mais pas de quoi s'émerveiller ou s'affoler. On récupère du matos pour le fond et on rejoint la salle à la bascule entre aval et amont (fo39), courant d'air toujours aspirant en direction de la trémie. On fait la pause repas.
Carte pour donner une idée et se repérer, les volumes en blanc ne sont pas à l'échelle, c'est dessiné de mémoire. Le chiffre entre parenthèses est lié au paragraphe qui le succède.
(1) Première tentative de remontée juste au-dessus du pique-nique, en haut à droite quand on débouche dans la salle (fo39) après le passage boueux avec le volcan d'argile. Clément me fait la courte échelle, remonté sur 4m environ, boueux, donne dans une cloche de laquelle un petit conduit part en hauteur, pas de ventilation, impénétrable.
(2) Ensuite on sort la massette trainée jusqu'au fond pour éclater de la calcite qui obstrue un petit départ dans un petit volume parallèle. Petit ramping horizontal dans la boue sur 3m par un conduit vraiment pas large, arrêt sur des blocs (possible de se retourner sur soi-même). De l'autre côté ça continue, ça remonte légèrement, pas de courant d'air. Je ressors et m'en vais taper au point bas de la salle fo39 dans la grosse coulée de calcite. De petits vides en dessous, mais rien de pénétrable et d'encourageant, pas d'air, les cailloux envoyés ne partent pas bien loin... Clément me relaie à la massette, et je fais minutieusement un tour de fouille de tous les recoins de la salle, en essayant d'éviter les angles morts (je fais bien d'essayer...). Rien de rien.
Du coup, on migre dans l'amont pour faire visiter à Clément et fouiller en prenant le temps. (3) Je remonte une coulée de calcite sur 2m, ça pince. On arrive dans la galerie rectiligne donnant sur la trémie et repérons au plafond un départ. Je grimpe et prends rapidement des mètres. Un bon pas me dissuade de continuer sans équipement... On va jusqu'au fond de la trémie, le courant d'air est aspiré à travers. Tout au bout de la trémie, du vide se distingue entre les blocs, le tout a l'air plutôt massif et attaquable. (4) En ressortant, Clément repère un départ entre les blocs de la trémie et la roche en place, visibilité sur moins de 2m avec une paroi en face plus haut. On a l'impression qu'on recoupe un conduit presque perpendiculaire. Il enlève quelques cailloux, mais il faudrait en enlever d'autres qui semblent ne tenir en rien les blocs du dessus. Cela serait jouable avec un pied de biche bien abrité en dehors de la trémie.
Retour vers fo39. (5) Petite hésitation sur le fait de grimper ou non là où j'ai tenté en libre. On se décide à ramener le matos pour lever ce doute. Deux pulses plus tard, je suis absolument recouvert de boue et la matos encore plus. En haut je suis coincé sur des blocs dans le passage, j'ai vu 1m plus haut sur d'autres petits blocs qui comblent la fracture, pas d'air, je redescends.
Direction maintenant le volume parallèle accessible par le faux plancher au niveau de la belle coulée de calcite active. Immédiatement je m'enfile dans une étroiture remontante style la chatière, ça continue et ça monte jusqu'à un carrefour. Vers le bas, un conduit type laminoir en forte pente sur 3m atteint un sol. En face, une conduite forcée remonte. Je vais en face tout excité car ça raisonne bien devant. J'arrive sur une lucarne étroite mais passable dans laquelle j'arrive à me faufiler, me menant à déboucher au plafond d'une belle salle avec un amont et un aval, c'est magnifique !! Je pense avoir trouvé la suite, mais me rappelle subitement de l'épisode du balcon de la désillusion...
Bref, avant de mettre une corde ici, je descends le laminoir, et prends pied dans une belle salle avec un amont et un aval, c'est magnifique, c'est grand !!.... à moins que... DÉSILLUSION ÉPISODE 2, LE RETOUR !! L'excitation s'effondre, nous venons de boucler avec le généreux volume où se trouvent le faux plancher et la belle coulée... Bon, comment sommes-nous passés à côté de deux passages comme ça sans les voir ? Tout est question d'angles morts, le passage bas est camouflé par un pan de mur qui vient le recouvrir comme une toiture, et le passage haut est caché par les ombres et l'aspect uniforme de la roche... moi qui essayais d'y faire attention, voilà un excellent exemple. On doit en rater des trucs de cette manière.
Retour dans le volume parallèle, où des cheminées nous narguent depuis le bas. (6) Sur la gauche une lucarne donne sur du vide à 3m de haut. En deux points j'y suis et tente d'élargir pour passer (ça semblait plus large vu d'en bas...), mais je passe pas. Du coup je poursuis vers le haut, où 4 bon mètres sont encore à gagner pour rejoindre de volume. Mais la montre tourne, et il est déjà 17h. Je m'arrête à mi-chemin de l'escalade en ayant prépercé le trou suivant. On installe le bout de grosse corde de 7/8m récupéré à la base du P35 autour d'un bel AN. Deux trous sont prépercés, plus qu'à y mettre les pulses. Niveau matos, seule la petite corde a été utilisée pour l'escalade, tout le reste est de retour sous le P35. J'y ai également déposé la dizaine de mètres de dyneema propre.
À 18h passées, nous prenons le chemin du retour, en effectuant ici et là quelques aménagements mineurs de parcours. Pas trimbaler 1,25kg de massette pour rien. Nous sortons pour 21h, plus sales que jamais !
Mais où est l'aval ?? C'est bien la question ! Ce siphon est avant la chatière, c'est celui où Max et Béranger étaient descendus le 14/10, quand l'eau était bien basse. Le conduit doit être submergé à l'heure qu'il est. L'eau passe par ici, mais il semblerait que nous ne puissions pas. En tout cas on retrouve l'eau (l'eau de l'actif ?) par les inférieurs du P35. Il y a beaucoup de conduits descendant ici où je ne suis jamais allé.
2 commentaires:
Bravo, mais où est l'aval ? !!! Sur un précédent post, vous vous étiez arrêtés sur un siphon vert. Ce ne serait pas par là ?
Mais où est l'aval ?? C'est bien la question ! Ce siphon est avant la chatière, c'est celui où Max et Béranger étaient descendus le 14/10, quand l'eau était bien basse. Le conduit doit être submergé à l'heure qu'il est. L'eau passe par ici, mais il semblerait que nous ne puissions pas. En tout cas on retrouve l'eau (l'eau de l'actif ?) par les inférieurs du P35. Il y a beaucoup de conduits descendant ici où je ne suis jamais allé.
Enregistrer un commentaire