dimanche 30 mars 2014

Rude journée sous les Hautes Corbières

Samedi 29 Mars 2014
Trou de la Pause
Participants : Sylvain, Henri, Jean-Michel, Laurent
TPST : 9H

Nouvelle sortie polyvalente au trou de la Pause. Le début de la journée est consacré à la poursuite des aménagements.
L'équipe se scinde en deux : les "vieux", Jean Mi et Henri poursuivent la construction de la "Escande Tower" dans la trémie, pendant que les "jeunes", Sylvain et moi, franchissons celle-ci et partons réouvrir le méandre intermédiaire encombré de gros blocs depuis la dernière sortie aménagement.

Les missions sont remplies avec succès dans la matinée. Au passage je perce une rafale de trous  (16) dans le méandre intermédiaire (ex-terminus 2013). Ensuite rapide pause casse croûte mais le froid tombe vite (8°2). Sylvain et moi décidons de nous avancer vers le fond et la suite de l'exploration, tout en arrangeant quelques passages à la massette le temps que les autres nous rejoignent.
La partie de la cavité située entre l'ancien terminus et le seuil de débordement découvert lors de la dernière explo s'avère extrêmement pénible avec des kits.
Il s'agit d'un ancien siphon de plusieurs dizaines de mètres de long, en montagnes russes, avec plusieurs points bas tapissés de crème. Derrière cette zone, l'engagement est total...

Nous parvenons au "seuil", synonyme de changement radical de morphologie. Jean Michel et Henri nous rejoignent. Ce dernier semble absent et a eu beaucoup de mal à gérer cette traversée.

 La dernière partie de l'ancien siphon. L'argile a fait place aux graviers
 
Quelques mètres sous l'ancien seuil de débordement, la conduite forçée de jonction est entièrement creusée dans les grès du Turonien
 
 
Nous partons tous ensemble vers le fond et les combis sèchent rapidement. Le ressaut terminal est atteint et vite équipé. Il est franchi allègrement par Sylvain et ses grandes jambes qui sont un avantage indiscutable à cet endroit au lieu d'un handicap ailleurs dans le trou.
 
Equipement du ressaut à genoux dans une marmite pleine de galets
 
Nous voici à nouveau en première. La cavité continue, Henri reprend quelques couleurs. Cela fait à présent une bonne distance qu'il n'y a plus d'obstacles impénétrables sur notre chemin,  Jean Michel et moi imaginons déjà découvrir l'actif avant la fin de la journée. Sylvain est en pointe.
 
Quelques photos de la zone :
 




 

  




Aménagements de banquettes




Détails de marmites. Contrairement aux apparences, la galerie est aujourd'hui totalement fossile!
 
 



Galeries en interstrate grès (sol)-calcaire (voûte)
 
Un nouveau ressaut se présente et est rapidement franchi, puis le conduit a tendance à s'horizontaliser à nouveau, en reprenant un profil de méandre. Je prends régulièrement les directions : nous suivons depuis une bonne distance (ex-terminus 2013) la direction Sud Sud Ouest, vers l'aval et la résurgence.
Nous devons être assez profond à présent sous la couche de grès affleurant dans la vallée sèche de surface. On se croirait dans les Alpes, la progression restant sportive mais assez sympathique, avec de belles formes de corrosion et un rocher tout propre.
Tout semble cohérent...sauf que...
Après quelques dizaines de mètres, une coulée de calcite arrive en paroi gauche, rétrécissant le conduit. Et là c'est le drame...une lucarne impénétrable dans la calcite se présente. Au sol quelques gours calcités avec des cristaux, preuve que le ruisseau qui a creusé la galerie, façonné les marmites et les galets s'est maintenant retiré et ne circule plus dans cette zone.
Bye bye les rêves de collecteur pour aujourd'hui.
L'obstacle est ridicule, un simple tir à trois trous en viendrait à bout, mais ici c'est toute une histoire, car nous ne sommes pas à 10mn de la sortie !
Les thermiques habituels étant à l'équilibre (aucune amplitude intérieur-extérieur), je plonge la tête un long moment dans la lucarne pour m'assurer que ça vaut le coup d'investir sur un retour bien équipé sur les lieux. Trois grosses rafales d'aspiration en moins d'une minute trahissent la présence de la suite. On voit sur 3m pénétrables derrière avec ensuite un coude à droite. Il va falloir revenir mais on y est habitués...
Nous prenons le chemin du retour.
 

 Escalade
 
 
Galerie peu après l'ancien seuil de débordement du siphon, début de la zone profonde, vers l'aval
 
 
En remontant vers la surface, un peu frustré temporairement je l'avoue, je me venge en éliminant d'un coup tous les coudes de l'ancien méandre terminal, via les 16 trous faits le matin même. Toute l'équipe se rejoint ensuite dans la grande salle, l'occasion d'admirer l'étayage de la trémie qui maintenant a pris forme. Ce sera une dose de stress en moins à chaque passage.
Nous sortons harassés par les efforts fournis et le poids des kits.
La prochaine sortie en pointe devra attendre de se faire avec de bonnes conditions aérologiques (pas d'inversions et bonne amplitude).
 
Nous avons progressé significativement lors des deux dernières explos mais beaucoup de questions restent sans réponse pour le moment. Pourquoi avons nous perdu le ruisseau depuis si longtemps ? Les actifs majeurs de la vallée sèche circulent-ils en parallèle de notre progression, en dessous ? Combien de coups tordus la cavité nous réserve-t-elle encore avant la délivrance ?
Ici l'aventure se mérite, mais sous ce massif, elle a aussi le mérite de continuer à nous faire vibrer...
 





7 commentaires:

Etienne a dit…

Il me tarde de voir tout ça de mes yeux!

riton a dit…

Dans l'état actuel d'élargissement de la zone intermédiaire de ce nouveau réseaux...ça fait penser aux sorties que l'on faisait à l'époque au fond du trou des Verriers, ou des réseaux étroits du Bournasset!Genouillères et bon moral obligatoire!
Je soupçonne un supérieur fossile (un fantasme?)plus ancien et...large!Comme dis Laurent,il faut entendre une bonne ventilation (en Juin?),avant d'entreprendre des chantiers de folie...

masdan a dit…

Bon, vous avez avancé de combien 100, 120 m ? Développement actuel de la pause ? 1000, 1200 m ?Pourquoi pas quelques tirs sur l'afflent du souffle fort , au Bournasset ? Oui , je sais , ce n'est pas le même réseau, mais, peut être sur celui du roc de l'aigle, abandonné depuis presque 2 ans !!!

jean michel a dit…

Je suis un peu déçu.
Soit je continu à la Pause, soit je rentre au couvent??
J'avais pensé à la légion étrangère mais je suis trop vieux.

Nous avons du faire moins de 100m de première.
Personnellement je ne porte pas de genouillères.

jean michel a dit…

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=7&cad=rja&uact=8&ved=0CEwQtwIwBg&url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DVKQUbHa3gY0&ei=NoE4U8eiBbCr0gWb64HIDg&usg=AFQjCNGBjM9f3fInX1jZomvTPueDrcidFA&bvm=bv.63808443,d.d2k

riton a dit…

Je ne peu pas étre deçu...dans la mesure ou depuis très longtemps(20 ans),je n'ai jamais été très embalé par ce trou...Trop d'alternance grès calcaire sur ce coin!
En attendant les bonnes ventilations,revenons plutot à l'embalant(celui là oui!)réseau de Nitable...Notemment au CA7 et alentours:du potentiel par là...et du beau potentiel,car mis à part la gadoue du réseau aval...ça c'est de la belle spéléo.
Daniel,comme l'on ne peu pas étre partout,gardons le secteur Bournasset,qui me motive aussi beaucoup,quand il y a aussi des ventilations nettes...

masdan a dit…

Mais elles sont toujours nettes au Bournasset, sauf quand les petits siphons sont amorcés ...
Et plus que nettes dirons nous...