jeudi 15 août 2013

Première méritée, puzzle et rebondissements...

Mercredi 14 Août 2013
Roc de Nitable
Participants : Henri, Christelle, Laurent
TPST : 7h


Raid eclair en équipe réduite ce mercredi. Objectif : le point bas du siphon temporaire découvert le week end dernier.
Henri continuant à purger le premier toboggan, Christelle et moi partons au fond, que nous atteindrons en un peu moins d'une heure.
Bien outillés, l'ouverture du point bas est une formalité qui ne nous prend pas très longtemps :


Derrière il y a une courte galerie plate agrémentée d'une cheminée d'une dizaine de mètres. En haut, simplement une petite lucarne et quelques aragonites. Malheureusement pour nous la suite est en bas, avec une autre étroiture pleine de glaise au sol. On l'attaque au burin plat qui permet de décoller des plaques entières. Après une demi-heure de boulot, Christelle passe l'obstacle.
Nouvelle déconvenue : après une poche plus large, il y a un laminoir étroit sur plusieurs mètres au moins, plein de boue et sans sortie visible. Le moral en prend un coup mais on commence quand même la désob. A force de creuser, l'endroit ressemble vite à un cloaque :


Le travail est plus difficile et plus lent. Au bout d'un moment je tente une première fois d'avancer plus loin. Sans succès.
Nouvel élargissement en pointe puis nouvelle tentative. La sensation d'emprisonnement est à son comble, à la fois coincé sur toute la longueur du corps et collé comme sur du papier tue-mouche. Claustrophobes s'abstenir, je me dis que si la suite est par là, il y aura très peu de candidats...
Pourtant soudain une lueur d'espoir : un trou noir apparaît au dessus de ma tête, avec un super echo. Il y a un mur d'argile séchée entre le vide et moi.
Le défi consiste à calculer le cubage de terre que je peux faire descendre sans être totalement prisonnier, et si celui -ci est suffisant pour passer dans le vide au dessus. A être arrivé jusque là, il faut tenter...
Le combat est physique et surtout moral. Le peu de place est vite entièrement saturé. Reste l'ultime recours, la technique du bulldozer. En poussant de toutes mes forces sur les pieds, je m'extirpe du bourbier en poussant le mur de terre avec les épaules.
Je sors dans un grand vide remontant. La sensation de délivrance est d'une intensité rarement atteinte...
De l'autre côté, il est très facile de creuser et Christelle me rejoint rapidement. On part en explo...

 L'autre côté du siphon temporaire
 
Quelques mètres au dessus tout redevient propre et il y a plusieurs départs : dans la suite évidente on remonte d'une vingtaine de mètres en dénivellation jusqu'à une lucarne ponctuelle qui nécessiterait un tir. Derrière il y a un echo équivalent à celui d'où l'on vient, c'est à dire non négligeable...

 Galerie remontante

En revenant au carrefour vers le bas ça bifurque : un petit ressaut mène à une courte galerie bouchée qui revient vers le Nord Est.
Vers le Sud Ouest en revanche une galerie étroite dans les dolomies continue assez bien. Au bout d'un moment on retombe sur des zones de mises en charge mais plus sableuses et plus sèches. La première partie est anguleuse et déchiquetée, difficile en progression. Plusieurs petits ressauts descendants et remontants ponctuent la progression. J'espère à nouveau ne pas trouver la suite du trou dans ce secteur inconfortable.
Pourtant plus loin ça s'améliore avec un tronçon de galerie de 3X3m, puis la redécouverte du calcaire marbré bleu. Plus de gruyère, la galerie devient un tube jonché de sable noir au sol.
Il n'y a pas de courant d'air dans ce secteur, et je finis par comprendre pourquoi avec l'arrivée sur un siphon en bas du dernier tube.
C'est alors que les pièces du puzzle se mettent en place : on est tout simplement dans la suite logique de la galerie d'entrée du réseau; un dédale inférieur, très proche du niveau de base du massif, qui est plus jeune et plus étroit que le reste du trou et qui  propage les crues actuelles...
(Pas de photos de ce secteur car l'appareil était resté au carrefour)

Il faut donc comprendre la logique de l'ancien creusement pour trouver la suite du réseau. Le volume découvert aujourd'hui et la lucarne tout en haut doivent être connectés sur la suite puisqu'il en arrive du courant d'air. Mais pas seulement....

En revenant vers le siphon temporaire

On retourne au carrefour et refranchissons la zone boueuse jusqu'en bas des cordes. Je repars dans la suite en hauteur des conduits découverts Dimanche dernier en suivant le raisonnement de tout à l'heure. On a en effet laissé dans cette zone un passage défendu par un bloc.
Je parviens à en casser un morceau et m'engage dans la suite. Après une dizaine de mètres, j'arrive en  balcon sur une galerie plus large qui doit être la continuation de l'autre côté de "la baignoire"(voir post précédent) mais une étroiture ponctuelle empêche la jonction.
Malgré tout, le courant d'air du secteur et l'echo au loin (provenant du volume d'aujourd'hui ou du volume annexe inconnu) promettent l'existence d'un passage évitant les points bas. Le moral revient...
Il s'agira donc de mettre au gabarit ce shunt la prochaine fois et du même coup d'éviter le dernier puits en prolongeant tout simplement la main courante en hauteur. Du spit en perspective pour Henri.

Avec envion 150m de première de plus aujourd'hui et à ce rythme, le trou ne devrait pas tarder à atteindre le kilomètre de développement...

Nous sortons en fin d'après midi et retrouvons Henri à l'extérieur. Il a eu des disfonctionnements d'exploseur et a du sortir prématurément. Le matos retrouvera vite sa propreté grâce à la présence bienfaitrice de la rivière chauffée par le soleil d'été.

6 commentaires:

riton a dit…

Du spit... de la corde et des plaquettes...mon stock diminue à vue d'oeil!!!

Etienne a dit…

Et ce n'est pas fini! Ça donne envie. Vivement le prochain épisode.

Laurent a dit…

En théorie, on n'en est qu'au début car le réseau provient avec certitude de la vallée de Caulière (le sable noir provient de l'érosion des schistes constituant le bassin versant de cette vallée). On pourrait donc traverser le massif de part en part.
Il est temps que tu te rétablisses !

Etienne a dit…

C'est ambitieux et ça me plait! Je suis presque prêt.

masdan a dit…

Fameux,mais trou rude,plein d'espoir.. Comment appelleras tu ce passage ? Passage du buldozer,du forceps, à la Mas,ah ah,que ce soit a) dans le sable b) dans la boue c) sous une trémie(de pierrailles qui s'effondre )...J'ai déjà connu cette horreur...Bonne continuation,mais faîte vous un camp ? ....

Laurent a dit…

Ce passage ne sera bientôt qu'un souvenir (mercredi si tout va bien).
Un camp n'est pas prévu cette année, trop compliqué pour les dispos,on préfère rester sur un rythme d'une à deux sorties/semaine