Participants : Andrea R., Paul, Gérard L., Gilles, Alary
TPST: 9h / Gouffre Odon (Herran, Haute Garonne)
Dans la suite du tour de la Coume Ouarnède, jonctionner le réseau Félix Trombe avec celui de la Henne-Morte par l'unique passage découvert à ce jour, la galerie fossile Larrégola.
Arrivée la veille au soir à Portet-d'Aspet où Gilles, Paul et moi nous retrouvons chez Andréa pour partager une merveilleuse tartiflette, et accessoirement, passer la nuit ! Le lendemain, nous retrouvons Gérard (dit "Gégé") au café d'Arbas, où figure d'ailleurs une coupe presque complète du réseau. Peu après 9h, nous atteignons le parking de la Fontaine de l'Ours, et commençons notre marche vers l'entrée du trou, guidée par Gégé, habitué de la Coume. Il fait doux et le soleil ne tarde pas à venir illuminer les sous-bois et ses lapiaz. Une suite de cairns indique le chemin vers les différentes entrées, mais cheminer à travers sans guide peut se résulter par passer des heures sans trouver ledit trou, même avec une trace GPS ! Heureusement pour Odon, le pointage est bon et nous le trouvons après une heure de marche (ma plus longue marche d'approche je crois...). On se prépare et c'est tipar !
Une météo à aller sous terre
Première verticale de 52 mètres, le puits de la Belgique, où la lumière du jour essaie de descendre avec nous. À -40 environ un palier avant une dernière petite tirée, il faut aller chercher les points au-delà des premiers spits, sinon ça frotte. Quelques ressauts dans les blocs, le méandre, puis le P48, le puits des Commingeois.
Puits de la Belgique
Puits des Commingeois
Après ça, un P9 et le puits des Anciens et son rappel guidé pour rejoindre le réseau du 1ᵉʳ Mai. Je prends l'équipement en passant par la droite du puits direction les broches de la corde de guidage par une margelle déversante. Ça passe mais ça frotte si on ne se repousse pas assez au moment d'atteindre le frac de dessous. Une voie probablement plus confortable est présente sur la gauche…
Gégé pointe la voie de gauche
Frac sous le bombé qui frotte et départ du rappel guidé
À partir d'ici, nous quittons les puits d'entrée. Un passage exposé au-dessus du vide (typique de la Coume semblerait) mène au P15 de la déviation interdite (c'est pas son vrai nom). Le caillou change radicalement de tête, plus sombre, mat et partant en poussière. Nous mangeons à sa base vers 13h30. Mentionnons pour le coup le cheminement plutôt évident, et encore aidé par la nouvelle topographie du gouffre réalisée par Sylvestre. C'est comme avoir un GPS en main !
Un peu trop cuite la roche...
S'ensuit l'escalade de 8 mètres qui ne s'équipe pas et un laminoir débouchant dans une salle où les roches indécises étalent leur palette de gris. Après quoi, un petit boyau donne sur un P5 où la corde sert surtout à la remontée et sur une curiosité déposée là, une roue avant de vélo !!? Qu'on m'explique !
À un moment faut choisir
Je n'ai pas trouvé la raison de sa présence
Avançons encore un peu pour arriver à l'impressionnant puits de l'Islam. Circulaire, concrétionné, actif et à la hauteur inconnue... Juste wow ! Et après un crapahut depuis sa base par une fenêtre dans la calcite, nous débouchons dans les galeries du réseau Larrégola.
Plafond insondable
Base du puits
Cette galerie quasi horizontale permet de faire communiquer le réseau Félix Trombe avec celui de la Henne-Morte. Quelques images pour illustrer le bonheur qu'est de circuler dans de telles galeries ! C'est grand, ça marche tout seul, c'est beau...
Whaaaa
On y circule à vélo c'est ça ? (cf. roue de vélo...)
Whoooo
Après une bonne marche, la galerie perd en largeur et gagne en hauteur. Au loin, le grondement de l'eau se fait entendre, c'est la salle du Camp, notre objectif. Par la galerie Larrégola, on débouche juste en face de la cascade du Sarrat dech Méné.
Descente dans la salle du camp
La salle est immense, et a été utilisée pour bâtir le camp lors des explorations de Martel et al. Des cadres en acier et des poutres en bois sont entassés non loin de la cascade. Le sommeil devait être compliqué... Cette salle est la confluence entre la rivière du Sarrat dech Méné et la rivière de la Henne-Morte, qui s'élancent ensuite ensemble par une cascade dans le puits de la Tentation, un énorme puits arrosé de 75m, qui permet de rejoindre la grotte des Commingeois par le réseau Los Catinos. Au-dessus de ce puits, un énorme volume s'ouvre avec en fond la paroi érodée comme un rideau de scène. Vu depuis le bout de la vire du puits de la Tentation, la hauteur de la base du P75 jusqu'au plafond frôle les 200m... En bref, le genre de fond où on aimerait s'arrêter à chaque fois avant de devoir faire demi-tour. Demi-tour donc, même chemin qu'à l'aller. Je déséquipe depuis la base du puits de l'Islam et Gilles reste proche pour démonter les têtes de main courantes, efficace. Au passage, la remontée du puits des Anciens avec le rappel guidé n'est pas confortable. Il serait peut-être mieux de laisser plein de mou dans le col de cygne pour ne pas avoir à utiliser le rappel et juste penduler plein vide pour venir à l'aplomb du fractio, puis remonter normalement (voir si pas de frottement). Paul prendra le relai du déséquipement depuis la base des deux puits avant le Puits de la Belgique.
Rappel à la remontée
Sortie de nuit, température très agréable puis chemin retour où se tromper est encore plus facile qu'en plein jour et couper par le lapiaz dangereux car beaucoup de blocs sont instables. En somme une très belle sortie, avec de très beaux paysages et une très belle ambiance souterraine. J'ai vraiment adoré, surtout le moment où on débouche dans la salle du camp. Cet itinéraire par le Philippe Odon, c'est top tier !
Traversée de la Grotte de Trassanel: Niveau 1, 2 et 2bis
On était nombreux/ses de suivre l'appel de Félix, qui a proposé cette sortie, afin que les débutants peuvent s'améliorer sur les cordes. Félix a organisé les deux clés, pour pouvoir entrer par le niveau 1 et sortir par le niveau 2. RDV à 10 à la base de Trassanel. Certains ont de matos à imprunter.
Le niveau 1 commence par un long tunnel dans une faille. Quelques étroitures. Tout le monde passe sans difficulté. On est accueilli par deux petits rhinolophes.
En suite il faut descendre en plusieurs étapes avec aide des cordes, afin d'arriver au niveau 2.
Arrivé au niveau 2, c'est déjà midi passé, donc on fait d'abord piquenique sous-terre. On partage quelques sandwiches et du chocolat.
L'accès au 2bis se fait par une petite fenêtre. Il faut passer les jambes d'abord, sinon on tombe sur la tête l'autre côté.
La grotte de Trassanel enferme tellement de trésors, que j'ai mal à choisir entre mes photos. Il y a des drapeau, des excentriques, des ossements, des beau stalactites, des gours, des cristaux, la beauté à l'infini!
Au bout du 2 bis on n'est pas loin du surface. Il y a nombreuses racines, qui descendent jusqu'à la grotte. Certains peuvent même avoir du réseau ici et recevoir des messages.
Félix nous fait beaucoup de petits détours, afin de montrer les nombreuses beautés cachés. Si on ne connait pas bien la grotte on passe à côté de ces merveilles.
Un de ces trèsors est le fameux chandelier. Il s'est formé, quand la stalagmite était dans une flaque. c'est une formation assez rare.
Ici les anciens spéléos sont descendus sur les niveau 3 et 4. A l'époque on a pas eu le matériel d'aujourd'hui. Donc ils ont utilisés des poulis avec des cordes d'acier. Les niveau inférieurs ont besoin d'une descente de plus que 80 m et en suite encore plus que 40 m.
Un joli gour!
Des excentriques
On contemple des cranes d'ours de caverne et d'autres ossements.
Caché derrière cette étroiture se trouve un autre crane d'ours, encore mieux préservé. Mais il faut être très mince pour y passer. La plupart des adultes ne passent pas! Ou il faut être encore un enfant!
Par contre on ne peut pas râter ces ossements de ren, bien couvert par la calcite. On n'est plus très loin de la sortie.
En sortant nous voyons, que ça fait déjà sombre. On a passé presque 8 h sous terre. On ne se rend pas compte des heures qui passent dans les cavités. Presque 18 heures, on est sorti! Les lumières du village de Trassanel nous accueillent chaleureusement. Une superbe sortie. Merci Félix!
Participants : Aude, Stoch, Kinou, Jean Michel Escande, Michel Noel, François Purson... Alary
TPES: 7h / Propriété départementale de Fourques et Saint Rome
Retour sur le plateau de Lacamp pour une nouvelle session de prospection et d'inventaires des mines et cavités, avec pointage et topographie. Plusieurs équipes se répartissent les objectifs, une part en désobstruction et l'autre, dont je fais partie, en prospection sur des secteurs repérés via Hillshade. Matinée de prospection du côté de Montredon, au sud-est du chalet. Ici, un réseau de plusieurs cavités, avec plusieurs fours. Certaines excavations sont impressionnantes, dont une particulièrement par la coupe réalisée dans la montagne, et laissant apparaitre des marques de karstifiation. En contrebas, ce qui pouvait s'apparenter à une fonderie, avec un bâtiment, des fours, et une entrée de mine à moitié comblée de litière mais laissant entrevoir un bon développement. Quelques photos d'Aude.
Galerie dynamitée
Grande coupe
Conduit de mine
Ce conduit développe sur une cinquantaine de mètres et stop sur un effondrement. Les mineurs avaient détecté la faiblesse de la zone et avaient étayé avec une structure en bois qui n'a pas résisté au temps, et dont seul un bout de poutre et des marques dans la roche ont su nous parvenir. Retour au chalet pour la saucisse de 13h, puis direction la Pelade, au sud-ouest du chalet. Nous visitons plusieurs dépressions s'apparentant à des sondages, puis arrivons sur un beau creusement avec deux puits en plein sous bois.
Puits de 3 mètres
Il ne nous reste plus qu'une dépression à voir pour clore cette journée, mais l'accès est plus compliqué que prévu à cause du bartas qui bouche complètement la vue. À plusieurs reprises nous passons à quelques mètres du trou sans même l'apercevoir. À force de tourner autour sans le trouver, nous prenons son azimut et traçons tout droit pleine branche... et là ça marche ! Ce trou au creusement naturel a été vidé probablement pour le sonder, et donne sur de petites poches impénétrables et légèrement concrétionnées.
Dernière de la journée
Retour au chalet, débrief et retour sur Carcassonne. Deux sessions prochaines seront dédiées à la biospéléo, avec pose d'appâts et collecte à vue.
Du 27/10/2025 au 01/11/2025, chalet des scouts d'Albi
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Lundi 27 octobre
TPES : 5h / Falaise de Roquefeuil
Arrivée des stagiaires le samedi matin vers 10h, installation dans les dortoirs, visite du chalet et petit tour de présentation des participants, de nos objectifs et de nos cadres. Préparation du matériel pour l'après-midi en falaise afin de contrôler notre matériel, notre niveau et faire quelques réglages. Plusieurs voies sont équipées avec différents ateliers. Une longue main courante qui traverse la falaise se met en place, je prendrai le relais pour équiper la très amusante moitié aérienne suivante. Les déséquipeurs se régaleront tout autant ;) .
Main courante
Niveau matos, on me conseille pour les longes de passer sur des mousquetons style Autolock, au moins pour celui qui tient l'Adjust pour la longueur réglable, afin d'éviter que ce dernier ne vienne glisser sur le doigt du mousqueton. Les mousquetons auxiliaires légers "not for climbing" sont à remplacer par des mousquetons normés, pour pouvoir les utiliser si besoin. Nous finissons un peu avant la nuit, et retrouvons le chalet dans lequel chef Papy s'active en cuisine à la préparation d'une délicieuse boustifaille (et ce tous les soirs, avec en plus les repas du midi à emporter). Les soirs avant le repas, nous avons droit à une présentation thématique, sur la présentation de la fédération, les opérations de secours, le matériel, la karstologie, la géologie du plateau…
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Mardi 28
TPST : 5h30 / La Caoudière
Participants : Cloé A., Gérald H., Arthur (cadre), Alary
Nous préparons les kits la veille pour partir dans les temps ce matin. L'objectif est d'équiper le plus confort possible les puits d'entrée en prévision de la matinée environnement de demain. Je prends le début de l'équipement, bien que nous prenons le temps de discuter ensemble de la meilleure manière de faire. La fiche d'équipement nous a fait prendre beaucoup de textile, alors que de nombreux spits sont idéalement placés là où on devrait utiliser des AN. Résultat, le peu de rab que nous avons s'écoule rapidement, alors que nous voulions le garder pour le dernier puits, soi-disant peu confortable. À la base du P10 après le tunnel, le laisse l'équipement à Cloé. En arrivant sur le P18 et ses fameux spits au plafond, effectivement pas donnés à atteindre. Nous cherchons et modifions à cinq reprises l'équipement pour le confortabiliser. Nous tablons finalement sur un équipement plein pot, malgré une voie hors crue sur la droite qui aurait nécessité une plaquette en plus... Nous plaçons quelques appâts pour demain et partons faire un petit tour dans l'amont, jusqu'à la vasque qui se passe par une corde détendue.
Hyénodrome
Rivière amont étiage
Salamandre tachetée au terminus
Défi point chaud !
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Mercredi 29
TPST : 3h / La Caoudière
Participants : Jason, Emie, Tom, Alary
Retour à la Caoudière pour la matinée environnement des initiateurs, où les perfs intéressés peuvent se greffer. Au programme, trois ateliers pour discuter biospéléologie avec Fanny, karstologie avec Etienne et concrétionnement avec Lionel. Les différents groupes tournent sur les ateliers. Nous remontons pour 13h30 et retrouvons Laurent pour causer géologie du plateau de Sault. Premier arrêt sur l’une des pertes du Rébounédou au contact de la faille de Picaussel, perte qui se déplace au gré des évènements climatiques, laissant des dolines caractéristiques le long du cours d'eau. Ensuite, direction la perte de la Vernouze, où nous est comptée l’histoire géologique du plateau, depuis les Pyrénées jusqu’à la plaine, en passant évidemment par son sous-sol et ses curiosités. Proche d'ici, deux dolines se côtoient, mais l'une d'entre elles a été utilisée comme décharge, et regorge de déchets, de matériaux et de matériel agricole en tout genre. Une dépollution doit se tenir ici depuis déjà 2 ans. Toutes ces histoires et précisions sur la géologie du plateau font frémir les massettes !
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Jeudi 30
TPST : 6h / Gouffre des Corbeaux
Participants : Camille B., Arnaud T., Lionel R. (cadre), Alary
Le genre d'entrée que j'adore, un grand gouffre qui s'ouvre en plein jour, il était grand temps d'y faire un tour ! Enkitage au matin et départ tardif juste après 10h. Arrivée sous un lourd crachin qui embaume le gouffre dans une ambiance mystique…
Splendide !
Aujourd’hui j’équipe, en commençant par le départ de la passerelle. Je propose plusieurs options avant d'opter pour une approche par la droite de la passerelle (le passage classique en fait). On refait un point nœud à partir des options qui se présentent. Main courante et départ plein pot sous la passerelle, le gouffre est grandiose, tout comme l’immense salle Martel suivante. En bas, je cherche la suite, repère l’énorme bloc mais passe au-dessus du puits sans même l’apercevoir entre les blocs ! Arnaud le localisera rapidement, me permettant de poursuivre. J’avance lentement, essayant de trouver les meilleures voies évitant les frottements tout en étant confortables et sécurisées, sans pour autant tomber dans l’excès. La salle des chauves-souris et le début des escalades précédées par un repas. Le R4 monte bien, mais la corde en fixe est beaucoup trop courte, frotte de partout et est amarrée sur une sangle vieillissante. Je double tout ça et franchis la lucarne et son vide suivant. Une corde en fixe remonte, Lionel me rejoint et m’assure pendant que je grimpe en plaçant des points intermédiaires. En haut, la corde en fixe est proprement ancrée sur un amarrage naturel, reprise par deux anneaux plus haut. Je double quand même la corde en fixe, on est là pour équiper ! S'ensuit une série d’escalades non équipées et pas des plus évidentes, que j’équipe depuis le haut. Enfin nous arrivons à la dernière escalade sur la coulée, au-dessus de laquelle les puits descendants s’enchaînent jusqu’à -165. Au pied de cette coulée, un passage étroit part dans le sol, menant lui aussi probablement à la suite. Nous nous arrêtons là car il est déjà 14h30. Arnaud et Camille prennent le déséquipement et s’en sortent à merveille. Vers 16h30, nous atteignons l’aplomb de la passerelle sous les hululement d’une chouette, et profitons d’un équipement doublé pour faire notre décrochement d’équipier un peu particulier !
???
Belle sortie, où j’ai pu sérieusement appréhender la lecture de cavité, qu'il me faut maintenant pratiquer pour automatiser les bons réflexes et gagner en efficacité. Je perds bien trop de temps à choisir comment je vais faire mon équipement, plutôt qu'à le réaliser.
Pour terminer la semaine, nous profitons des Œillets équipés la veille, pour faire un aller-retour jusqu'au fond. On enchaine les puits et les méandres élargis (mais toujours étroits) et accédons au niveau horizontal. Les entonnoirs, puis l'arrivée désobstruée de la Grande Rassègue apportant des tas de débris de surface. La Grande Main courante où chacun a sa technique, puis une succession de galeries jusqu'à l'Immensité. On fait une boucle par erreur et retombons sur nos pas avant de reprendre le bon cap. Enfin la galerie de l'Arontodrome qui défile à toute berzingue jusqu'au paquet de cacahuètes et au fond. Demi-tour, puis déséquipement des puits d'entrée, je m'en charge.
L'Arontodrome
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Samedi 1 novembre
Fin du stage, matinée nettoyage du chalet et du matos au lac en différentes équipes. Débrief individuel avec nos cadres et repas avec ce qu'il reste des jours précédents. En résumé du résumé, un très bon stage, avec une très bonne ambiance, une bonne organisation et un super secteur pour jouer sous et sur terre ! Remerciements à tous les présents et à la team organisation, cuisine, matériel, cadre… un régal !
Pendant que les 2D continuent les travaux au trou du Moulin à l'est du massif, nous entamons la deuxième session de travaux dans la nouvelle branche de l'aven repérée la fois précédente, notre meilleure option à ce jour pour rejoindre le réseau du Chant du Loup qui passe à proximité. Pour rappel, le point de jonction potentiel se situe à 60m en plan et 60m plus bas que le nouveau terminus de l'aven.
Test du courant d'air en début de journée, celui-ci est passé en régime hivernal et l'aspiration est bien sensible. Une partie du zef passe bien par la micro-lucarne repérée au fond. Il s'agit d'une diaclase étroite à l'origine, de surcroit calcitée. On calibre le nouveau passage pour faciliter le transit des blocs et des gamattes, puis on attaque le fond.
Deux bonnes salves nous permettent de gagner 2m. La lucarne se dédouble mais tout semble se rejoindre derrière un énorme pilier rocheux qu'il faudra détruire avec la méthode bien connue élaborée lors du chantier de désobstruction du Vieux Lion.
Le calcaire est très métamorphisé, très dur avec de nombreux microplis bien visibles (faciès identique à celui pris en photo au fond du CDL), mais surtout extrêmement minéralisé, avec de nombreux filons métalliques denses en inclusions dans la masse. On comprend l'intérêt qu'avait suscité cette zone du massif lors de la grande époque de l'exploitation minière, et on se sent par certains côtés très proches de ces anciens mineurs lorsqu'on creuse notre passage à taille humaine. Seule la finalité a changé, puisqu'on cherche du vide et qu'on entasse le métal dans les murettes sans l'utiliser...nos prédécesseurs n'auraient pas forcément compris...
En fin d'après-midi, visite de Jean-Marie notre éleveur local très intéressé par nos recherches (il nous avait indiqué le futur site de l'aven de la Pleine Lune dès 1997). JM nous indique l'emplacement d'une ancienne mine pas très loin de l'aven. Nous la retrouvons dans un roncier, elle ne fait qu'une quinzaine de mètres et ne recoupe aucun creusement naturel.
Le chantier promet d'être long pour parvenir au seuil qui provoque les mises en charge dans l'aven lors des grosses crues, mais avec l'aide du courant d'air, et avec ce nouveau passage hors trémie, on y croit...
Profitons des premières vraies pluies de l'automne pour pister les flots dans le trou et vérifier si le fond actuel est cohérent avec une suite potentielle, étant donné que le cheminement pris jusqu'ici a presque entièrement été guidé par le courant d'air et l'intuition. Et pour l'occasion, la Texair ressort du placard.
Entrée dans le trou vers midi, après la première grosse lame d'eau (±45 mm). En surface l'eau se perd à l'endroit habituel. Sous terre, les premiers mètres sont secs, mais le grondement de l'eau se fait de plus en plus proche. Nous rencontrons le ruisseau comme précédemment observé le 23/10/25, sauf que cette fois il a débordé et est venu décaper le passage jusqu'au ressaut suivant.
Plus bas, une grande partie du débit emprunte les passages que nous avons ouverts. Les élargissements opérés les trois dernières séances permettent de passer sans se tremper.
Arrivée au fond, sur la droite le plan incliné qui amène vers la zone ébouleuse de la buche, et sur la gauche quelques mètres plus bas, la zone ébouleuse du "gobe-mèche". À droite, on perd le ruisseau, nous sommes trop haut. À gauche, une grande partie de l'eau semble atterrir ici, ça mousse, et ça part plus bas par une zone presque passable. De bonne augure, où pour travailler et passer nous avons besoin de sécuriser un empilement de blocs au plafond. Très bonne nouvelle en somme, nous n'avons pas élargi jusqu'ici pour rien ! On récupère le pied droit de la branche de la buche pour le positionner temporairement, un second viendra et sera épaulé par la construction d'une murette.
La suite à droite sous le pied droit
Nous profitons de l'eau pour nettoyer les supports et les matériaux de construction, puis faisons un stock d'eau s'il devenait nécessaire de faire du mortier. Doucement le débit diminue, la réponse est très rapide. Nous remontons en peaufinant ici et là le passage.
Le tour vidéo de Daniel :
Comme il est encore tôt, nous faisons un détour par la source du Lauquet qui, malgré les pluies, souffle toujours. Le siphon n'est pas encore en eau !