mardi 23 avril 2024

Stage Causse noir (Perf/Techniques légères)

Stage Spéléo du samedi 13 avril au samedi 20 avril. Causse Noir

Participants SCA : Jean-Michel, Félix

Nous sommes arrivés au gîte samedi en fin de journée sous un soleil magnifique et une météo quasi estivale.

Le gîte est superbe, c’est une ferme caussenarde très bien restaurée, avec des voûtes en pierre et des sols en terre cuite. Il y a de l’espace, une grange pour le matériel spéléo et une vaste salle à manger.

Les logements sont des appartements bien équipés avec plusieurs couchages.


chambres

Au repas du soir, Rémy nous explique le fonctionnement du séjour. Chaque soir, après la réunion des cadres, les sorties du lendemain seront affichées. Chaque groupe sera composé d’un cadre et de deux stagiaires, à charge pour ceux-ci de préparer les kits pour le lendemain. Un classeur est à disposition avec le descriptif des cavités.


Dimanche 14 avril

Aven d’Espaliès (Causse Noir) Jean-Michel et Gégé encadrés par Pierrot.

Petit aven (-88m) sur le Causse Noir, au fond d’une doline dans un cadre enchanteur. Il fait chaud et nous sommes heureux d’aller sous terre.

Gérald équipe le début (un P36 pénible car étroit) et moi la suite (P15, R3 et P11). C’est l’occasion d’apprendre et réviser les nœuds les plus courants. Chaise double tressé en tête d’amarrage, de plein poing ensuite. Pierrot n’est pas pressé et le but n’est pas d’aller vite mais d’apprendre. Nous travaillons l’assemblage dyneema/corde. Une fois la dyneema passée dans l’amarrage, on peut la relier à la corde avec un demi nœud plat et on ferme ensuite la dyneema en faisant un nœud de 8. Soit on la relie à la corde avec un nœud de tisserand et nœud d’arrêt (demi pécheur avec une clé sarfati si possible).

Aven de l’Eygue (Causse Noir) Félix et Pierre encadrés par Nini (Denis).

On attaque de suite dans le vif du sujet de mon stage : les techniques légères : la corde la plus épaisse du jour fait 6mm, la plus fine 5mm. Toutes les cordes sont hyperstatiques (âme en dyneema, gaine variable selon les cordes) On part chacun avec notre kit d’équipement : mon kit d’équipement est plus léger que mon mini-kit !

L’idée de base de cet équipement est que le corps humain résiste au maximum à 700-800kg, et que l’effort max sur une remontée ou descente brutale ne dépasse pas 400kg. Reste la question des chocs : sur de la 8mm, avec un fractio mono-point à 2m de la tête de puits qui pète (avec un spéléo de 80kg), le choc est habituellement autour de 400kg, le pire observé lors des 57 tests étant 575kg). Vu que les cordes hyperstatiques supportent très mal les chocs, la règle est simple : tous les points sont doublés, comme ça, il n’y a jamais de choc en cas de rupture de point. Avec ces restrictions, on considère qu’il faut une résistance résiduelle de l’ordre de 800kg.

Du coup, on remet en question plein de points de l’équipement classique : une dyneema (en bon état, avec un suivi rigoureux) devient irréprochable, et utilisable à simple, vue qu’elle est aussi solide que nos cordes de progressions.


Pierre équipe le très beau puits d’entrée (pendant que je transpire au soleil) et le puits suivant, et je prends la suite, équipant d’abord un mauvais puits (je m’en rends compte avant d’équiper la tête de puits, mais vu qu’on a le temps, on décide de l’équiper quand même), puis le bon, qui est étroit et arrosé. Vu qu’on nous avait dit qu’on pouvait tout faire sur amarrages forés et naturels, on a prix très peu de spits, et on n’a pas particulièrement cherché à les économiser. Du coup, à la fin, il ne me reste plus aucun spit, et je dois me débrouiller pour trouver de minuscules amarrages naturels pour équiper une multitude de fractios et de devs dans le puits étroit (j’ai même mis une dev sur 2 Ans tellement ils étaient fins)


Lundi 15 avril.

Aven de Baume Rousse (Causse Méjean) Jean-Michel et Gégé encadrés par Pierrot.

Un bel aven (-166m) en limite de causse dans le cadre magnifique des gorges de la Jonte. Nous descendrons à – 62 m. Gégé équipe le début (longue MC bien raide) et je fais la suite (MC + P39). Nous prenons le temps, comme hier, de lire la cavité et choisir les amarrages, n’hésitant pas à les refaire plusieurs fois. Cette fois-ci, nous essayons le plus possible d’économiser des mousquetons en utilisant AN, AF et passage de corde dans les broches. Le P39 est aérien, le positionnement de la corde en tête de puits très précis pour éviter tout frottement.


Aven de la Barelle (Causse Méjean) Félix et Pierre encadrés par Nini (Denis).

Départ dans une très belle doline au milieu d’un champ, avec des strates horizontales très marquées. Cet aven est une perte importante en cas de forte pluie (heureusement pas de risque de pluie ce jour là). Néanmoins, le challenge du jour, c’est d’aller chercher un équipement hors crue autant que possible.

J’équipe le début : le puits d’entrée, où je vais chercher des points « secours » en hauteur pour m’écarter du mieux possible de la trajectoire de l’eau, puis 3 devs successives à faible intervale pour s’écarter de la cascade (qui ne coule pas).

Pour le puits suivant, j’équipe une longue vire en hauteur d’un méandre pour chercher le « hors crue » du puits : c’est une véritable escalade en artif qu’il faut faire (par conséquent, comme pour toutes les grandes vires, il vaut mieux prendre de la 8mm, car il est difficile de garantir l’absence de chocs en cas de rupture de points). Malheureusement, arrivé en sommet du puits, il ne me reste plus de spits (l’estimation du groupe de la veille était trop juste) pour faire les devs normales du hors crue : je me débrouille donc du mieux possible avec une dev directement sur un goujon (sans plaquette!).

Arrivé en bas, je cherche s’il y aurait de quoi faire un rappel guidé : en effet, il y a des spits bien placés pour (sauf qu’on n’en a plus, sauf les 3 qu’on garde pour pierre).

Pierre prend la suite jusqu’au fond, et je déséquipe la partie de pierre. On installe ensuite un rappel guidé avec le matos du fond, puis Pierre déséquipe le reste.


Mardi 16 avril.

Aven des Patates (Causse Noir) Jean-Michel et Stéphanie encadrés par Pierrot.

Un des plus gros aven à proximité du gîte (-255m). Nous partons à 2 équipes. Une première équipe équipe jusqu’à -100m environ. Stéphanie et moi équipons la suite (deux petits puits et l’immense P65 final). Nous descendons à -217m.

Nous équipons le P65 en double. Stéphanie part devant, puis je viens équiper la tête de puits, très aérienne.

Au moment de me mettre en poids sur le Y, un spit lâche. C’est impressionnant de pendouiller sur un seul spit avec 65m de vide en dessous. Question sécurité pas de souci car je suis aussi tenu par la MC. Du coup je refais mon Y avec un amarrage foré. Ensuite descente des 65m direct (pas de frac). Sous la douche.


Aven du Bateau (Causse du Larzac) Félix et Pierre encadrés par Flo (Florence Guillot).

Je débute l’équippement, devant régulièrement improviser, de nombreux spits étant mort ou en mauvais état (quand il manque ne serait-ce qu’un demi-tour à la vis, elle bouge encore dans le spit). Ainsi, une tête de puits se transforme en dev, une autre se retrouve sur 3 points, … Mais la cavité est sympa. Pierre prend ensuite le relai pour la suite.

La suite, est horizontale, boueuse et étroite, entrecoupée d’une trémie dans les marnes qui ne me donne vraiment pas envie : j’attends les autres avant la trémie, le temps qu’ils aillent équiper le dernier petit ressaut et voir la petite salle derrière. D’après leurs retours, je ne regrette absolument pas de ne pas les avoir suivis.


Mercredi 17 avril.

Aven de Hures (Causse Méjean) Jean-Michel et Marc-Henri encadrés par Christian.

Les températures se sont effondrées pendant la nuit. Il neige devant l’entrée de ce bel aven (-307m), un des plus esthétiques des Grands Causses. Nous partons avec 3 kits, objectif -205m, le bas du puits de l’écho. Marc-Henri commence l’équipement des premiers puits et je patiente longuement. Je me gèle en plein courant d’air venant de l’extérieur, avec mes vêtements encore humides de la veille. Quand c’est mon tour d’équiper je me réchauffe un peu. Aujourd’hui, à ma demande, j’équipe une vire très aérienne. Je ne suis pas déçu, la vire est en haut d’un P18, les parois sont des savonnettes. Merci la longe réglable grâce à laquelle je finis par y arriver. Nous finissons par arriver en haut du puits de l’écho mais il est tard, je suis vidé d’énergie par le froid et nous remontons.



Aven de Goussoune (Causse Noir) Félix et Pierre encadrés par Flo (Florence Guillot).

La veille, Flo nous a proposé de faire une journée équipement en AF (+Pulses au besoin). Goussoune n’a que très peu d’AF, donc se prête assez bien à l’exercice. On décide de privilégier fortement les AN et AF, de manière à ce que les suivants puissent profiter de ce nouvel équipement.

Pierre commence, avec lenteur, n’ayant jamais créé d’AF auparavant. Y ayant passé la moitié du temps disponible, il me passe la main (avant d’avoir atteint la fin de son kit). Je prends le relai, finissant le second accu de mon perfo, avant de poursuivre avec le perfo de Flo, qui est super léger : il s’agit d’un petit perfo pas très cher et pas très puissant (1.2J), dont la batterie à été enlevée, et remplacée par un cable, qui part vers une batterie d’aéromodélisme (Lipo) dans un micro-kit séparé. Au final, avec la bonne même Hilti, il perce aussi bien que le mien, à même pas la moitié du poids. Et vu que la puissance de frappe est moindre, on peut percer des AF plus fins, car on fragilise moins la roche en perçant.

Arrêt sur horaire (ce sera la seule fois de la semaine)


Jeudi 18 avril.

Aven du Bateau (Causse du Larzac) Jean-Michel avec « Panda » encadrés par « Nini » (Denis).

Petite cavité (-121m) pour récupérer des fatigues de la veille. J’ai pris soin de bien sécher mon équipement et je suis beaucoup plus confortable. L’aven est au pied d’un rocher en forme de bateau, d’où son nom. Pour ne pas avoir froid, à ma demande, Panda est moi équipons les puits alternativement. Bien nous en prend, car l’aven est très arrosé et étroit. Pas de cascade mais la douche italienne, avec une abondance d’eau tombant de partout et peu d’endroits pour s’abriter. Nini nous initie sur des cordes de plus en plus fines. 8Mm puis 6mm. Je réalise l’amarrage en tête du P27 sous sa supervision. J’installe deux plaquettes à gauche et à droite du puits, j’en accroche une avec une dyneema par un nœud coulant (nœud de 8), je positionne mousqueton au-dessus du puits et le relie à ma dyneema avec un nœud de cabestan, je relie ensuite l’autre extrémité de ma dyneema à l’autre mousqueton avec un chaise simple et nœud d’arrêt. Avec la corde de 6mm, je fais un nœud de chaise avec deux oreilles très courtes que je passe dans le mousqueton. C’est prêt. Panda et Nini descendent et je clôture. C’est une sensation assez éthérée de descendre un P27 dans ces conditions, j’ai l’impression d’être sur la ficelle d’un string accroché par deux pinces à linges. Mais aucune peur, j’ai confiance en Nini. Les techniques légères permettent de partir avec des kits très légers mais nécessitent un équipement sans faille.

C’est bien contents, mais encore trempés, que nous faisons surface sous une giboulée neigeuse.


Aven des Patates (Causse Noir) Félix et Pierre encadrés par Flo (Florence Guillot).

Journée «corvée» : l’Aven des Patates a été équipé le mardi jusqu’à -217 (par 2 cadres et 4 stagiaires), mais pas déséquipé, un autre groupe y étant initialement prévu, dont un stagiaire qui devait y aller pour vaincre sa peur des grands puits (mais pour qui les cadres ont finalement décrété que le P65 plein pot était trop). Donc tout est équipé, avec de la GROSSE corde (du 8 au 10mm), et le dernier puits est même équipé en double. Flo nous a « proposé volontaire » pour déséquiper : on est donc 3 à déséquipper de la grosse corde, bien trempée par la flotte pour les 2 du P65. On sort donc du trou (étroit) avec 4 kits pour 3, dont 2 kits de 35L pas du tout adaptés aux cavités étroites).

La seule chose qu’on aura fait avec de la corde de 6mm ce jour là, sera de faire quelques exercices d’intervention (balancier, balancier espagnol et décrochage par auto moulinette).

Au retour, Flo, qui remonte en tête, remarque un bloc bien fissuré qu’elle n’a pas vu à l’aller. Elle nous prévient de monter un par un, et continue. Quelques minutes plus tard, un morceau d’une 50ène de kg s’écrase à 2m de Pierre. Quand j’arrive au niveau de la zone instable, je passe une demi-heure à purger la zone à coup de pieds et de marteau préhistorique (un gros caillou) : je fais tomber plusieurs centaines de kg de plus.
On final, on aura mis 5h30 pour la sortie, dont environ 1h30 pour les exercices et la purge.


Vendredi 19 avril.

Aven de Drigas (Causse Méjean) Jean-Michel avec Alice encadrés par Antoine.

Bel aven (-330m), ouvert au fond d’une doline que les bergers avaient comblée et que les spéléo ont débouchée. Le départ est une pente de pierres plus ou moins stabilisées et une buse. Notre objectif est -120m. Nous partons avec deux kits. J’équipe en premier avec de la 8mm et Alice prend le relai pour la suite avec de la 6mm. En cette fin de semaine, nous terminons par une série de puits qui s’enchaînent, c’est parfait pour travailler l’équipement : P11, Vire, P15, P12, P4, P29, P12, P10. Antoine nous explique les changement majeurs qu’il faut prendre en compte avec les techniques légères, en particulier que la corde soit toujours tendue.

Retour au gîte et soirée pour tous, très conviviale.



Aven de Banicou (Causse Méjean) Félix et Pierre encadrés par (et encadrant) Christian.

Lors de son inscription au stage, Pierre avait demandé à aller au fond de Banicou en techniques légères. Vu l’humidité des autres grottes visitées cette semaine, il est clair que le puits final arrosera trop, donc l’objectif est revu à la baisse : -150. Christian est moniteur, mais n’a plus encadré depuis longtemps, donc est venu ce recycler sur le stage. Un de ses souhaits était de découvrir la corde de 6mm. Donc l’objectif du jour sera la pédagogie inversée : c’est les stagiaires (Pierre et moi), qui devons former notre « cadre » aux techniques légères.

Comme 2 autres groupes ont voulu de la 6mm ce jour-là, on est un peu limité en matériel : le puits d’entrée sera donc équipé en 8mm par Pierre, pendant que j’explique à Christian les règles de la progression et de l’équipement en corde hyperstatique de 6mm.

La fin de la corde du puits d’entrée suffit pour faire la main courante du second puits. Christian prend le relai pour l’équipement : il équipe le second puits, et la main courante du 3ième avec la même corde (vu qu’on avait gagné la MC du second). D’après la fiche d’équipement, le puits suivant est le P53, nécessitant 65m de corde. On a donc une 10m (initialement prévu pour la MC) et une 7
0m. La main courante du 3ième puits est déjà équipé avec la seconde corde, et il reste 7m. On voit une grande plateforme vers -15. Christian ayant envie de tester le passage de nœud sur la 6mm, décide de quand même utiliser la corde de 10m pour décendre au palier (plutôt que de commencer la C60 en tête de puits). Il descend, et je le suis, pour arriver sur bien plus qu’un palier : il s’agit d’un bas de puits. En comparant avec la topo, je comprends que ce puits manque sur la fiche d’équipement !!!

Christian me propose de reprendre l’équipement : j’attaque donc le P53 avec une C60 (au lieu d’une C70) : en économisant, j’arrive à 2m du début de la vire : je fais donc un rabout avec la corde prévue pour la vire du lac (une vire un peu aérienne au-dessus d’un joli petit lac), qui me suffire de justesse pour arriver au bout de la vire. S’ensuit une courte galerie, avec un entonnoir (une désescalade pas bien large) qui engloutit un petit ruisseau. C’est la suite vers le puits grand arrosé (il y a 2 petits puits entre). Pierre et Christian descendent pour voir si le puits suivant est équitable (pour ma part, j’attends un peu, pas très optimiste que ça passe, et si c’est le cas, de toute façon, j’ai un peu de temps avant que Pierre finisse d’équiper). Bien m’a pris d’attendre, les 2 autres reviennent 2 minutes plus tard, assez mouillés, et annonçant que ça arrose trop. Du coup, je profite d’être sec pour prendre le rôle où on se refroidit le plus : au milieu. Christian prend le kit du fond et avance à son rythme, Pierre déséquipe, et moi, je reste entre le deux, récupérant le kit de Pierre lorsqu’il est plein.

Sortie fort sympathique, avec un puits d’entrée grandiose et un joli lac.

 

 

En Bonus : quelques photos de techniques légères (prises par Jean Michel) :

Tisserand à simple sur nœud de chaise double (le deuxième tour fait office de clef d'arrêt)

fin de MC en 8, et tête de puits en 6

Fin de MC et tête de puits en techniques légères

noeud de 8 coulant + cabestant sur mousqueton + chaise double petite ganses

 

REPRISE EN DOUCEUR DE LA SPELEO

Lundi 22 Avril 2024

participants : Laurent Remy, Jean Michel Escande, Daniel C.

TPST : 3h ; classiques / Libellé : Beranger et Marmite

 

Encore convalescent, j’organise une petite sortie spéléo à la grotte de Béranger avec Laurent REMY et jean Michel ESCANDE.

Nous allons jusqu’au fond de la cavité ou l’on peut ressentir un fort courant d’air aspirant. Dans la dernière cheminée Jean Michel ne résiste pas à l’envie de mettre quelques coups de massettes.

Au retour nous récupérons quelques gamattes, bouteilles, ballon, boite de conserve pour nettoyer la cavité.

La visite était courte et j’étais encore en condition pour leur montrer la grotte de la Marmite.

Je ne descends pas jusqu’au fond, mais Laurent et Jean Michel y vont.

La cavité est jonchée d'ossements de gros animaux.

Ossements



dimanche 21 avril 2024

Souffleur d'Albion

Samedi 5 avril 2024

participants : Félix + 9 membres du SCAL

TPST : 13h40

Mon autre club  (le SCAL, à Montpellier), me propose une sortie au souffleur d'Albion, LA cavité emblématique du plateau d'Albion dans le Vaucluse, qui, à -600, donne accès au collecteur (ie la rivière) qui alimente la fontaine de Vaucluse.

 On se retrouve le vendredi soir au gîte de l'ASPA (tenu par Harry et Marie-Cléia Lankester, 2 spéléos très impliqués (Harry est instructeur et BE et organise régulièrement des stages, Marie est responsable de la commission environnent de la fédé). Briefing par Rémy Limagne (qui en plus d'être président du spéléo club du Jura est aussi membre du SCAL), puis on prépare les équipes pour le lendemain : Rémy restera avec une autre personne ayant des contraintes horaires, et s'arrêtera à -200 avant le méandre de l'Ankou, le reste de l'équipe ira à la rivière à -590. Vue la pluies récentes, on décide de ne pas prévoir d'aller dans la rivière : il y aura très probablement trop de débit.

Je rentre le premier à 8h20, après avoir équipé la corde d'entrée (il faut juste quelques mètres), la suite étant équipée en fixe pour le moment (contacter Harry pour vérifier si c'est toujours le cas le jour où vous voulez y aller).

Dans la descente, on perds presque une demi heure suite à un mal-compris : en bas d'une déséscalade de 2m, il faut prendre à gauche dans une lucarne au niveau des pieds. Un des spéléos dit au suivant que c'est à gauche, celui-ci confirme avoir compris, donc le premier continue. Le second rate le passage dessuite à gauche, et tente une étroiture impénétrable à gauche quelques mètres plus loin, avant de continuer à chercher encore plus loin. Bref, une demi heure de perdue.

On se regroupe tous au départ du Méandre Ankou (terminus pour Rémy et Blandine), et on décide de s'imploser de rester toujours en visuel avec le suivant. Le méandre est haut et étroit, et on progresse presque toujours en opposition. Au début, on avance lentement en cherchant notre chemin, avant de repérer de discrets points blancs qui indiquent le passage le plus facile : on mettra 1h à parcourir les 200m.

Ensuite, on enchaîne 350m de puits de grandes dimensions, dont un P114 pour finir (2 personnes décideront de faire demi-tour en haut du P114). Arrivée en bas, on descends un éboulis sur plusieurs dizaines de de dénivelé, avant d'arriver à la rivière. Le débit est impressionnant : large de 3-4m, profonde de pas loin de 50cm aux endroits les moins profonds, et avec un débit que j’estimerai au pifomètre à un peu plus de 1m³/s. En effet, progresser dans la rivière serait au mieux épuisant (voir peut-être même dangereux). On mange, puis on entame la remontée un peu avant 15h.

Au retour, sur une main courante, je trouve une micro-traxion et un couteau. Pensant que c'est l'un de nous qui a oublié ça là, je le récupère. On se retrouve au départ du méandre, qu'on parcourrira groupé, de nouveau en une heure (cette fois-ci, on suit directement les points blancs, mais la fatigue commence à bien se remarquer chez certains).

Je sortirais en dernier, à 22h. À la sortie, on croise 2 autres spéléos, qui font parti d'un groupe ayant fait des explos au souffleur ce jour là. Il se trouve que c'est l'un d'eux qui avait oublié son matériel en bas.

Retour à pied au gîte, douche, repas (que nos hôtes nous ont laissé au frigo, il ne reste qu'à réchauffer), et au lit.

Le dimanche, retour.

CoJ de pâques en ardèche

Vendredi 29 mars (soir) - lundi 1er avril 2024

participants SCA : Félix

(désolé du retard)

Cette année, le week-end CoJ (commission jeunes de la FFS) a eut lieu dans le sud de l'Ardèche. L'équipe d'encadrement étant au complet, je m'inscrit en participant (les 16-26 sont prioritaires, mais en général il reste de la place pour les plus âgés). Le rendez-vous est donné le vendredi soir.

Arrivé sur place, les organisateurs (Clotilde et Léo) me demandent si ça me vas de passer cadre, vue que 2 cadres ont eut un empêchent de dernière minute : pas de problème pour moi.


Samedi : Saint Marcel d'Ardèche : réseau 4

TPST : 8h

On part à 3 cadres et 6 stagiaires.

La journée commence mal : il pleut des trombes, et le temps que tous les stagiaires soient prêt, on part avec 20 minutes de retard. En cours de route, le cadre qui était dans la même voiture que moi me demande si j'ai bien la clef? Mais non : c'était lui qui avait discuté avec Clothilde de l'organisation de la clef, donc j'étais convaincu qu'il l'avait. Et lui était convaincu que c'est moi qui l'avait, car la personne ayant récupéré la clef lui avait dit qu'elle me l'avait donnée. Bref, chacun pensait que l'autre avait la clef (l'éternel problème des responsabilités partagées sans réparation claire). On fini par trouver quelqu'un habitant pas trop loin qui a une autre clef, et on passe la récupérer.

Pendant que certains récupèrent la clef, on se rends compte que les dates d'ouvertures sur le site de la grotte sont fausses, et que la grotte touristique ouvre déjà ce jour là, et pas le lendemain! (ils avaient gardé les dates de l'an dernier). On passe donc la partie touristique avec un peu de retard, mais sans que ça semble poser problème au guide qu'on croise (ouf!).

On visite donc le réseau 1, puis 4 : d'énormes galeries horizontales, principalement creusées en régime noyé, entrecoupés de quelques ressauts (les montées sont équipées en fixe, les descentes sont à équiper). On nous avait dit qu'il faut 5 cordes de 20m. On en avait laissé une pour sécuriser la grande échelle avant la partie touristique (erreur, ça ne compte pas dans les 5), mais j'avais encore ma corde d'inter, donc on aurait pu continuer jusqu'au fond ... sauf qu'un stagiaire décide de laisser une corde avec les bidons du pique nique (j'ai jamais compris pourquoi). On équipe donc la descente de "l'arche" (un beau pont rocheux) avec ma corde d'inter. La suite devient bien plus concrétionnée, mais on est forcé de s'arrêter devant un dernier ressaut pour lequel il nous manque la corde. Dommage.

Au retour, je déséquipe. Je suis donc dernier du groupe. En arrivant là où on laissé les bidons du pique nique (et où le reste du groupe attendait), je décide de profiter de la pose pour changer d'accu ... pour trouver la poche de ma combi entièrement vide! Je retourne un petit bout en arrière pour essayer de retrouver le contenu, mais je renonce rapidement pour ne pas faire attendre le groupe (et sachant qu'un autre groupe y retournera le lendemain).

On arrive à la partie touristique à 17h30 (donc bien après 17h, l'heure minimum pour sortir), ce qui n'empêche pas qu'on croise encore une fois un groupe (mais le guide semble plutôt contant de pouvoir illustrer ses propos sur les spéléos, et pour une fois, on y est pour rien). Puis on croise deux autres guides en train de poser des œufs en chocolat pour le lendemain : s'en suit une discussion prolongée, une des jeunes les connaissant bien (elle a fait sa thèse de master sur la grotte).

Bref, plein de problèmes, mais malgré tout une sortie fort agréable (NB : la grotte est bien plus jolie après de fortes pluies qu'à l'étiage). Pour les accus, le groupe du lendemain arrivera à en récupérer 2 sur 3, ainsi que le reste du contenu de ma poche.


Dimanche : Aven de Nöel

TPST : 9h

On pars à 8 (2 cadres et 6 stagaires), soit l'effectif maximum permis pour l'aven de Noël. Je pars récupérer la clef (en fait maintenant un code) à Bidon, pendant que le deuxième cadre passe récupérer sa voiture au garage.

On fait une visite quasi exhaustive du réseau "normal", avec une galerie bien blanche, un cimetière de chauves souris, dont une calcite en position anatomique (emblématique de l'aven de Noël), des gours, des excentriques, ... Bref, une très belle cavité (mais avec du CO2 dans la zone en bas des puits, beaucoup moins vers le fond).

Au retour, on explore la galerie intermédiaire (en haut du P90), qui nécessite une petite escalade (que j'avais équipée à l'aller, pendant que l'autre cadre équipait le puits), puis une petite descente et une MC (que j'équipe pendant que le reste du groupe fini de monter, étant partis en premier). Cette galerie supérieure vaut vraiment le détour : à mes yeux, c'est la partie la plus belle de la cavité.

On sort assez tard. Malheureusement, les autres ont tenu à nous attendre pour l'apéro, du coup le dîner est fort tardif.


Lundi : rangement, nettoyage du gîte et du matos

La corvée classique de fin de camp, un dernier repas à midi ensemble, et retour

Un petit pas de plus...

Samedi 20/04/24

Perte de Coume Froide

Participants : Dom, Henri, Flo, Max, Ruben, Adélaïde, Boris, Laurent + passage de Thomas

TPST : 8h

Arrivée assez tôt dans la cavité pour une mise au gabarit matinale des quelques mètres découverts la fois précédente.

Il fait frais, le trou aspire, ce qui permet un retour instantané.
Peu avant midi, le passage devient un boulevard. Nous stockons sous terre, dans l'ancien passage maintenant shunté et transformé en puits perdu.

Adé dégage quelques ossements noyés dans le remplissage depuis longtemps. Il ne sont pas en place car certainement transportés par l'eau. On demandera son avis à l'expert local...

Nonos de Coume Froide  


L'après-midi est consacrée à l'offensive vers la suite : élimination de deux gros blocs dans le passage descendant.
En déblayant nous gagnons deux mètres en profondeur. Malgré l'équilibre thermique, le courant d'air ne s'arrête que très peu, mais avec des phases d'inversion. Il faut donc bouger sans cesse sous peine de grosse caillante, mais l'air nous permet un pistage efficace de la suite, enfin je devrais plutôt dire des suites...

En effet, si une lucarne quasi-horizontale canalise environ 70% du flux, l'air passe également en force vers le bas, où après vidange d'une nouvelle strate sédimentaire bien grasse, plusieurs trous s'ouvrent et on serait tentés de les suivre...
Par la lucarne tout droit, on aperçoit une jolie paroi propre 1,5m devant, tournant à droite dans un espace légèrement remontant. Peu avant, en angle très fermé sur la droite, on parvient à éclairer un passage sur environ trois mètres, qui devient pénétrable après 2,5m.

L'air passe partout et tout cela semble être en fait une même galerie démantelée. Si la lucarne est tentante, il faut pour passer confort éliminer une voûte protectrice. Nous allons donc privilégier dans un premier temps de répondre à l'appel du passage vers le bas.

En fin de journée, la fosse de stockage est presque pleine, mais il reste encore un peu de marge. Il faudra sans doute prévoir une séance en nombre (8 serait idéal) pour refaire un maximum de place.

Côté géographie, le trou continue de se décaler vers le sud, nous sommes sortis de l'emprise de surface de la doline, ce qui augmente considérablement l'épaisseur de terrain au-dessus de nos têtes.


samedi 20 avril 2024

Camp ariègeois 3/3 : Gouffre du Grand Plagnol, grande verticale et jolie cascade

Jeudi 18 avril 2024

Jour 3/3 : Gouffre du Grand Plagnol
TPST : 9h

Suite et fin de notre séjour. Après avoir fait le ménage du gîte, nous partons au direction du Grand Plagnol. 3 minutes de voiture, une minute de marche, le top !

Le trou débute par un "P6" qui est plutôt un ressaut qui se descend facilement sans cordes, mais il faut penser à la remontée !


S'ensuivent deux R4, un P8 au départ légèrement étroit et nous voici au sommet des belles verticales. On commence par un P37 + P8 qui donne lieu à une tirée de 34 mètres essentiellement en fil d'araignée

Léo dans le P37 (photo prise à la remontée)

Nous arrivons sur l'éboulis qui surplombe le P78. Le topo précise qu'il faut le purger précautionneusement, mais la quantité de cailloux rend l'opération impossible. Heureusement qu'on est que deux, on va pouvoir progresser en sécurité. Il me semble strictement possible de ne pas faire partir un caillou en marchant là-dedans.
Je jette un bloc dans le vide, le bruit de l'air fendu est incroyable et le fracas en bas conséquent. Là, ça rigole plus !


L'équipement part sur la rive gauche de la goulotte du puits en 4 fracs, jusqu'à être hors pierre, et le quatrième frac annonce une tirée de 55 mètres.

La purge...

Après discussion avec la SSAPO, il m'a été confirmé que le tirée de 55 mètres n'est pas fractionnée et que ce serait bien de le faire. Alors j'ai pris le perfo, la trousse à spits, comme si on n'était pas assez chargés à deux. 😁

Le frac avec les 55 mètres de vide vu depuis le haut

J'attaque la descente de la grande tirée... oh le piège, moi qui pensais être contre paroi, me voilà dans la situation que je déteste le plus, pendu dans le vide sans pieds. On est sur de la corde de 8 mm, descente à la demi-clé obligatoire. 
Je guette les zones où je pourrais faire un frac, mais on s'approche au plus à 2 mètres de la paroi, ça semble compliqué à atteindre sans l'aide d'un second qui ferait penduler légèrement la corde depuis le haut, j'abandonne l'idée à la descente.
Plus je descends, plus ça chauffe... L'eau s'évapore des zones humides de la corde avec la chaleur du descendeur, ça fume, ça pschitt, bref, ça ne donne pas envie de s'arrêter pour ne pas abîmer la corde.

Je touche le fond et c'est à Léo de l'élancer.

Ambiance !

Il reste à équiper le P32 et nous serons dans la rivière. Quitte à avoir descendu le perfo, je transforme une déviation sur spit en un frac sur AF sur la main courante du P32.


Début la MC avec les deux AF

Ça y est, nous sommes au fond, on quitte les baudriers et partons explorer l'aval.



Nous nous arrêtons sur un boyau aquatique, aujourd'hui nous n'avons pas envie de nous mouiller, il y a la route du retour dans l'Aude ensuite !

Arrêt sur boyau

Pour les naturalistes, de drôles de vers

Nous retournons au pied du P32, pour parcourir l'amont, en direction du gouffre des Corbeaux fait l'avant-veille. 

Pause au pied du P32

C'est aquatique, mais le spécialiste des grandes oppos qu'est Léo s'en sort sans se mouiller les pieds, quant à moi les bottes suffisent à rester au sec. 




Soudain le méandre s'interrompt et donne sur une verticale de 12 mètres. Il vaut mieux être attentif, on ne s'y attend pas ! Le bruit d'une cascade pas loin nous interpelle, mais pour y parvenir il faut faire des oppositions très facile mais exposées, il y a quand même beaucoup de vide en dessous... Mais ça tombe bien, on a deux cordes de 10 mètres que j'avais pris en rab. Nous effectuons un aller-retour express au pied du P32 pour remettre nos baudriers et emporter ce qui reste d'amarrages.

J'installe une main courante d'une dizaine de mètres pour sécuriser le passage exposé.

Main courante en direction de la cascade

Jolie cascade

L'envie de voir ce qu'il y a derrière est trop forte, j'escalade la cascade mais au préalable j'avais pris soin de repérer s'il y avait moyen de tirer un rappel, je suis très mauvais en désescalade. 

Ça change de la falaise

Je vais voir un peu plus loin, la progression devient inconfortable, je décide de faire demi-tour. Léo m'envoie la corde, je l'installe autour d'un béquet parfait pour rappeler la corde.


Rappel éjectable 😁

De retour au début de la main courante, nous descendons cette fois la verticale d'une dizaine de mètres.

En mode amarrage naturel

Nous désescaladons les ressauts mais butons sur un nécessitant une corde. On a une corde, mais vu l'heure et le faible intérêt de la zone, on choisit de faire demi-tour.

Nous remontons le gentil P32 avant le méchant P78. La tirée de 55 mètres est particulièrement longue. Après mesure des cordes, il s'avère que la tirée fait 59 mètres... Je remonte avec le perfo en me disant que je verrais peut-être une zone adaptée à un éventuel frac. Mais je n'en trouverai pas, il faudrait créer une seconde descente décalée de quelques mètres de la tirée de 55 mètres pour être contre paroi. Ce sera pour une autre fois !

Pompage de corde...

J'attends Léo au frac pour tirer la corde à deux.

En attendant Léo...

Nous remontons ensuite le P37 + P8 et une fois au sommet de celui-ci je pars en direction de la surface avec les deux kits, pendant que Léo termine le déséquipement.

Un trou superbe, à refaire, si possible en jonctionnant avec le Corbeau en faisant deux équipes qui se croisent.