lundi 22 décembre 2025

CDL : la trémie amont nous cache quelque chose...

Dimanche 21 décembre 2025

Participants : Andréa, Gilles, Alary

TPST : 10h45 / Perte du Chant du Loup

Rendez-vous à 8h30 au parking habituel pour les deux équipes de front. Test des DVA (prêtés par Vincent et Jean-Michel E.) puis planification des horaires clés. La team St-Andrieu (Flo et Laurent) mettra en marche son DVA à 12h en émission et fera du bruit à 14h pile. Dessous, on tâchera de réceptionner les signaux radio et sonores.

Entrée dans le trou à 9h15, il aspire très nettement dès le passage sous le pied droit. Cheminement sans tergiverser pour rejoindre le bout du bout de la cavité, la trémie de l'extrême amont, que l'on atteindra en 3 heures et 23 minutes. Sur le trajet, les niveaux d'eau dans les zones semi actives sont comparables à ceux de début octobre. En comparaison, il y a bien moins d'eau que lorsque nous étions venus avec Clément le 15/11/2025. Le courant d'air est présent, mais affaibli, du coup il fait très vite extrêmement chaud, obligeant à enlever des couches (presque toutes à l'exception de la combi...). Gilles doit même abandonner ses lunettes en route, qui l'aveuglent plus qu'autre chose. Pour Andréa, c'est une première dans ce trou, et pour Gilles, une bonne mise à jour. Arrivée à la trémie à 12h38, mise en marche du DVA et établissement de la stratégie pour attaquer le passage.
Premier signal du DVA, 53m ! Mais j'avais mon téléphone pas loin... Dans le doute, je le laisse posé là, et nous reculons manger. De nouveaux signaux espacés nous parviendront, avec un min à 45m et un max à 61m (la portée des deux appareils est donnée pour 40m). J'attaque le sol de la trémie tout doucement pour déterminer le rôle de chaque bloc dans cet assemblage. Comme prévu, la voute n'est en rien reprise dessus, mais s'appuie en voute sur les côtés à la manière d'une cathédrale. Par sécurité quand même car je suis dessous, j'extrais les blocs à l'abri, avec deux sangles raboutées reliant les blocs au pied de biche, que j'utilise comme levier. Il faut malgré tout prendre la fuite à chaque largage car les blocs dévalent avec force. Entre les blocs, du cailloutis, quelques petits galets et surtout du sable argileux. En une heure le passage est dégagé, je peux passer plutôt en confiance.
   
Avant et après
De l'autre côté, une petite pièce au sol argileux. Au-dessus, un mur de blocs avec contre-paroi à droite et à gauche, juste ce qu'il faut d'espace pour tenter une grimpe sur trois mètres. Certains blocs à la base sous lesquels il faut passer semblent avoir du jeu et retiennent quand même du monde. Je vérifie la stabilité et retire les blocs juste posés, puis me décide à monter en limitant au maximum le poids sur la trémie.
En haut, une petite salle sur trémie. Ça fait peur, je n'ose pas trop marcher sur tous ces blocs. Au-dessus de moi, un conduit ovalisé, pleine roche et hors trémie monte encore de trois mètres.
Je fouille quand même un peu, apercevant de l'espace derrière les blocs, sans pour autant être convaincu. Je tente alors de forcer le conduit ovale. Mais je ne passe pas et je ne vois rien non plus. Avant de redescendre pour le bruit de 14h, je teste voir s'il a une quelconque résonance… Et effectivement, il a de l'écho ! Un bel écho même ! Cette nouvelle information me remotive. J'annonce la nouvelle et redescends. À 13:59:59, le silence est absolu. Et à 14:00:01, les oreilles à l'affut devinent un très léger bruit qui, à la surprise générale, ne venait pas de la trémie, mais plutôt du conduit en direction de l'aval... Nous venons pour la deuxième fois de jonctionner au son (la première à la base du P35).
Nous sommes en même temps déçus de ne pas avoir été décoiffés par le bruit, et excités par cet écho revenant de sa première dans l'inconnu. Du coup, Andréa grimpe faire un tour, voir si elle peut forcer le passage. Ça ne passe pas, mais entre les blocs en pleine trémie, elle détecte un passage avec de l'espace derrière, mais pas tellement envie d'y aller... Je remonte et visualise la chose, c'est terrifiant. Comme nous avons trimbalé jusqu'ici un perfo avec de quoi briser du caillou, je me tâte soit à tenter le passage entre les blocs, soit à tenter d'éclater les murs du conduit. Après une interminable hésitation d'un quart d'heure, je me décide à passer, car c'est le moyen le plus direct pour être fixé sur la suite des choses. De l'autre côté, aucune suite, des blocs de tous les côtés et au plafond. Reste donc ce conduit pleine roche, hors trémie et qui monte bien plus haut. Je décide alors de tenter deux petits tirs du mieux que je puisse dans le conduit. Andréa me fait passer le matos à travers la trémie. Et je redescends tout en bas pour déclencher (à force d'y faire des allers-retours, la trémie fait de moins en moins peur). Je n'ai pas besoin d'enlever beaucoup, mais la configuration est horrible : je perce au-dessus de moi, la tête dans le caillou sans voir ce que je fais car sinon je prends tout dans le visage, bras tendu à fond qui m'oblige à faire des pauses, en équilibre sur des prises qui cassent aléatoirement, en respirant une fois sur deux pour pas trop aspirer de poussière... Bilan au bout de 2 heures, le premier a écaillé la moitié, l'autre côté restant bien accroché. Le second n'a fait que fissurer la base, sans rien éclater... Je tente d'éclater au pied de biche, au burin et à la massette, en essayant de ne pas me la mettre dans les dents, mais impossible de faire quoi que ce soit... Il est 16h, le reste de l'équipe commence à se les cailler sévère. Alors je regrimpe, et le peu d'espace gagné me permet de monter davantage. Je dégomme quelques cailloux posés dans la fente qui part à l'horizontal (encore plus étroite, mais très courte), j'ai vue sur deux mètres dans une pièce au-dessus de la trémie. Des blocs plus gros en face, l'obscurité derrière et probablement au-dessus, puis l'écho qui gave la motivation.
À 16h30, nous prenons l'interminable crapahut retour. Après 3h30 de passage à tabac inévitable, nous retrouvons la surface. Perspectives intéressantes et motivantes, il a un volume pas loin, et surement pas une simple cloche si l'on additionne les indices : trémie épaisse + courant d'air net + résonnance. Venir travailler ici reste dangereux à cause de la trémie à traverser, sans parler de l'éloignement et des obstacles nous séparant de la sortie. Il s'agissait peut-être de la dernière session avant la remise en eau hivernale du siphon. Voir le compte rendu de Laurent pour les travaux côté St Andrieu.

8 commentaires:

guilhem henri a dit…

Magnifique CR. Alary digne successeur de moi même dans ce domaine. Mais sur le blog j'ai toujours simplifié pour écouter les phrases, me réservant les détails pour ceux de ma "collection privée"! Vous avez assuré comme des bêtes! Je pressent qu'il n'y aura plus de pointe par le CDL, mais bien une poursuite en règle à St Andrieu. J'ai eu Alary ce matin, et il me disait que quand le CDL aspirait (entrée basse), St Andrieu soufflait (d'après Laurent..(?). Donc une partie du sef sort par là. Mais qu'une partie. Vos explos (j'ai raté 7 depuis fin Aout...) semblent confirmer l'intuition que j'ai de l'existence d'une galerie sup très ancienne (l'écho entendu) qui nous permettra sans doute une jonction avec St Andrieu. Si ce n'était pas le cas ce passage vers une suite ne serait pas remontant! Elémentaire mon cher Watson...

guilhem henri a dit…

Tes vidéos me confirme encore plus d'un sup. pas loin!!!!

Alary a dit…

Du côté de Laurent, avec Flo ils ont ouvert un trou souffleur au sol. Pas de discordance de courant d'air cette fois-ci.

masdan a dit…

Bravo l'équipe de fond, et bien entendu, chapeau à celle de surface. Il est évident que le trou de Bouisse est un bon entrainement pour la pratique des trémies, mais gare...

Laurent a dit…

A St Andrieu courant d'air alternatif toute la journée mais tendance plutôt à l'aspiration jusqu'à 14h puis plutôt au souffle entre 14 et 16h. Phases d'inversion assez longues...
Neige sur le massif aujourd'hui et pluies copieuses en prévision cette semaine, c'était la dernière pointe de la saison...

Gilles a dit…

Bravo aux explorateurs !
Pour ma part j'ai vu, et je n'y reviendrai pas. 🤣

Alary a dit…

T'as vécu l'expérience CDL au complet ! Ça laisse des traces physiques les jours qui suivent 🤣
Bravo à vous deux quand même pour avoir accepté de m'accompagner !

Alary a dit…

Je suis presque soulagé que ça se termine ! J'avais un titre alternatif : vivement le déluge, qu'on arrête d'aller là-dedans 🤣
Bon, en dehors de la trémie, il reste l'amont de l'escalade de la désillusion (ventilé soufflante en date du 24/09/25), chantier en apparence tranquille. Et l'escalade du P35, dans ce caillou style baguette sortie du four...