lundi 25 septembre 2023

Aven de Clergue, partie 1

Samedi 23 et dimanche 24 septembre 2023

participants : Alary, Gilles

TPST : 15h / Aven de Clergue

Samedi 23 septembre 2023

Avec Alary nous avons entrepris la visite de l'aven de Clergue avec une petite mise à jour de l'équipement lorsque celui-ci l'impose.

Le puits d'entrée avait quelque peu inquiété Félix en juin lors de notre visite. Nous attaquons samedi à 11h, parfait, nous ressortirons manger à l'extérieur lorsque nous aurons terminé le P26.

On descend en double pour prendre les décisions à deux avec Alary.


On joue du perfo pour ajouter des forés et convertir quelques déviations monopoints en frac sur deux points.


Après la pause méridienne, direction le Spiderman. Rien à redire sur l'équipement, début de main courante sur deux points et tête de puits sur trois points. C'est Alary qui équipe, vu l'étroitesse du passage et la difficulté à donner du mou dans la poignée longée, Alary décide d'y aller au descendeur, je garde l'autre bout de la corde dans un demi-cabestan.

Que du bonheur !

On passe les deux kits en mode tyrolienne sur la corde, et nous voilà au pied du Spiderman. Le contournement du puits Tirefort est en bon état, puis on utilise la cordelette en place pour la désescalade du T5. Nous arrivons dans les grands volumes, quelques belles concrétions s'offrent à nous.



Nous passons la chatière des explosifs et l'objectif sera d'accéder à la salle Bibar en sécurité. Je pars en mode alpi, assuré par le bas par Alary. Le départ est facile dans un tas de blocs, une sangle en place m'indique que je suis sur le bon itinéraire.


Petit à petit ça se verticalise et devient sacrément glissant. J'abandonne le kit en cours de route, et je monte sur le dos en faisant le ver de terre, les pieds au plafond, c'est moche mais je ne risque pas de glisser. Je ne vois pas l'objectif et continue de monter, elle est censée être en haut cette fichue salle ! Alary me prévient que les 30 mètres de cordes sont déployées alors que j'aperçois une sangle salvatrice trois mètres au-dessus de moi. Il avance d'autant pour me permettre d'atteindre la sangle. 

Ouf !

Une fois au-dessus de cette sangle, une belle plate-forme me permet de le faire monter à son tour. On récupère les Dyneema, peut descendra-t-on par l'autre plan incliné.



Nous arrivons rapidement à la salle Bibar, elle est spacieuse, et l'immense cheminée en son plafond est impressionnante.




Nous repérons le P8 qui permet d'accéder directement à la salle Geneviève, mais nous n'avons pas fait suivre le perfo et il manque un frac pour éviter un gros frottement, tant pis, on redescend par le même itinéraire. Alary me mouline, je repose des points pour assurer sa descente, puis il désescalade.

Le P8 d'accès à la salle Geneviève depuis Bibar

Retour en surface à 19 h.

Dimanche 24 septembre 2023

L'objectif du jour : penduler dans le Spiderman pour balancer les cordes nécessaires à l'exploration du réseau des Topographes, puis direction la salle Geneviève pour faire l'état des lieux du P18 (puits des Cannelures) et du P5 permettant l'accès à la galerie de l'Union qui jonctionne avec le réseau des Topographes.

Alary ouvre la marche, il pendule dans le Spiderman et remonte avec difficulté en face, chargé d'un kit de cordes et du mini-kit qui entravent la progression. Vu l'effort fourni, nous décidons d'inverser les plans : on s'occupera d'abord du réseau des Topographes. Le pendule est plus facile pour moi, Alary me tracte. On réfléchit à la meilleure façon d'équiper ce pendule dans le cas où un groupe devrait suivre. La longueur de la corde semble exactement ce qu'il faut pour que ce soit confortable, je réalise deux forés pour l'amarrer en mode fin de main courante, ou tête de puits, selon que l'on fait l'aller ou le retour.

Quelques mètres plus loin, un toboggan argileux descendant n'inspire pas Alary, lui qui est toujours si prompt à la désescalade ! J'avais pris un vieux bout de corde de 7 m en rab, il siéra parfaitement à la situation. Ce sera notre don à l'aven de Clergue (enfin, le don du club). Et Alary avait vu juste, la remontée sans ce bout de corde aurait été peu aisé voire dangereux.

Nous arrivons au-dessus du P5. Chic, les deux spits de début de main courante sont propres. Je dénombre pas moins de 7 spits au niveau de la tête de puits, je choisis les deux plus bas. L'un se visse presque entièrement, l'autre à moitié, ça me semble suffisant. La descente aboutit au sommet du P17, il y a une belle ambiance.

Le P17 commence par un toboggan d'une dizaine de mètres. Je réalise l'amarrage sur un spit et un AN, fidèlement à la fiche d'équipement originelle. Un léger frottement a lieu, on rajoutera un frac au retour, ça ne coûte rien (foré). Le toboggan se jette dans une verticale d'une dizaine de mètres, je sais déjà que la C25 n'ira pas au fond, je me demande comment ils faisaient avec une C23 à l'époque ! Tête de puits sur deux spits propres, rabout de corde et nous voici en bas.

Nous explorons une belle galerie circulaire d'une trentaine de mètres qui se termine sur une grosse coulée.


Nous repérons ensuite le P8 qui se transforme en T16 et aboutit au point le plus bas du réseau : -110 m. Vu sa description dans la topo, on n'a pas eu envie d'y aller (argile...), mais pour info, c'est spitté de partout.

Notre objectif est la galerie de l'Union, selon la topo il n'y a plus qu'un R3 à désescalader, et nous y serons ! 
Une désescalade de 6 ou 7 mètres est devant nous, on se dit que ça doit être cela. Une fois parvenus en bas, la réponse est non. Le R3 est plutôt un P3 : un petit trou qui s'ouvre dans le sol avec 2 mètres de vide, autant dire que sans corde ce n'est pas possible. Mince, on va devoir équiper et tout le matos est juste au-dessus de nous. On se remonte le ressaut de 6 ou 7 mètres, et vu l'heure, on décide de manger.

Le ressaut de 6m à la montée

C'est le ventre repu que nous désescaladons pour la deuxième fois ce ressaut. Au passage, cet obstacle est spitté pour les nostalgiques de l'échelle, mais pour une corde, il faut prévoir une dév. C'est faisable par un foré, il y a une grande lame au plafond. Nous n'y toucherons pas.

Nous nous attaquons au R3. Un spit en bon état est planté à 2 mètres de son ouverture, sûrement un équipement pour échelle. Nous voilà obligés de planter un spit pour cette merdouille ! 




Cette fois, on y est. Un rapide coup d'œil à la situation me fait penser qu'il est temps de quitter les baudriers, sous peine de ne pas pouvoir aller bien loin.

Cadavre de chauve-souris

Je passe devant, une petite étroiture nous met dans l'ambiance. Des blocs de la désob sont en plein milieu du passage, certains sont déjà calcités et il est dur de les décoller. Personne ne vient par ici ??

Première petite difficulté

On rentre ensuite dans une très belle galerie de type "métro".



L'étroiture suivante est particulièrement sévère, d'autre diront sélective. Un S qu'il faut aborder sur le côté, que du bonheur ! Je pousse quelques blocs tant bien que mal avec le peu d'énergie que me permet d'avoir mon bras dans cette position. Cela finit par s'élargir, puis se rétrécit à nouveau.
Soudainement, ça devient très étroit, je me dis que ça ne passera jamais. Je regarde au-dessus de moi, la suite est là. J'essaie d'escalader, le casque passe à peine, je n'ai plus de pieds, retour au sol. Heureusement Alary fera une parfaite prise de pieds pour ma deuxième tentative. Quant à Alary, il passe sans souci. Nous sommes maintenant dans le méandre des Guirlandes, puis nous butons au pied d'une escalade qui selon tout vraisemblance est le P5 du bas du réseau des Aviateurs. Alary réalise un élégant dessin dans l'argile pour que depuis le haut du puits nous reconnaissions l'endroit, quand nous ferons la boucle dans l'autre sens.

Maintenant, il faut se retaper la galerie de l'Union dans l'autre sens.
Entre les deux étroitures, nous faisons une pause, j'en profite pour sortir le téléphone et relire l'historique de l'explo. Mais l'histoire est devant nous, sur ce mur ! 


Nous en déduisons qu'en 1982, Herrero et son équipe avait buté dans cette salle, qui aurait pu être qualifiée de point bas du réseau des Aviateurs, et que c'est en décembre 1985 que le passage a été forcé par des moyens détonants, vu la taille des blocs dégagés ! Henri ?

Nous remontons le réseau des Topographes, et quand nous arrivons au niveau du pendule, Alary le teste en aller-retour depuis le sommet du Spiderman pour juger le confort de l'équipement. Validé ! Même si une corde 3 mètres plus longue serait plus agréable quand on arrive dans le creux du pendule. 

Sortie à 18h.

Programme à venir : refaire l'escalade de Bibar et poser des points plus solides que ceux j'avais utilisés samedi (dans l'idée de faire une sortie club), équiper le P8 et le R3 reliant Bibar à Geneviève, et enfin descendre le puits des Cannelures. 

Nous abandonnons l'idée de proposer en sortie club la boucle par la galerie de l'Union, c'est trop étroit !

7 commentaires:

masdan a dit…

Fichtre bougre.. J'avais dit que quand vous y alliez, fallait me le dire pour faire effets pyrotechniques depuis un trou en surface. Bravo pour vôtre détermination d'explorateurs. De mémoire, le premier puits après le pendule, P10 ou 15, a été fait par tous , en libre...!!! C'est beau et ça adhère quand c'est neuf... et puis il y a excitation de la première, l'adrénaline.., la deuxième fois, c'est autre chose, il y a des concrétions choux fleurs sur les parois, mais à force de moins en moins...
Beaucoup de premières n'ont presque jamais été refaites dans l'Aude...

riton a dit…

Sincères félicitations!
De l'explo dans une "classique"puisque vous ne connaissiez pas.
L'esprit et les décisions explos sont bien là!!
Je serais intéressé pour refaire l'escalade en haut de la salle "bibar". Car en haut de ça il serait très instructif d'y tenter une jonction au bruit avec l'un des trous de Daniel. Et un test de fumée.
Je pourrais assurer (ne rêvons pas, j'au 40 ans de plus qu'à l'époque!) et aller tester les extrémités. L'idéal serait que Daniel soit soit dans son trou là haut. A programmer. D'autres pourraient suivre pour visiter.
Je confirme que c'est moi qui ai fait péter pour la jonction, avec Serge Herrero, l'un des explorateurs de la cavité.

Gilles a dit…

Pourquoi ne pas programmer cette escalade, elle pourrait peut-être intéresser les autres grimpeurs du club. Hier soir on regardait la topo à l'entrée du trou, on se disait que le +50 au-dessus de Bibar doit être bien proche de la surface.

Gilles a dit…

J'ai lu dans le descriptif que le P17 peut se descendre par une désescalade exposée... Vous n'aviez peur de rien à l'époque !!
Je confirme pour les choux-fleurs, dans le ressaut avant le R3, ils nous ont bien aidé.

riton a dit…

Programmons, programmons. Entre les..................JNS, Manoeuvre secour, sortie à Coume Froide....!!!

masdan a dit…

moi, je suis ok et on pourrait faire un double essai pyrotechnique Un au trou de la carrière et l'autre dans le trou du berger(?).Le deuxième, sans air est peut être plus proche et plus dans le massif le premier dans des blocs cyclopéens a l'air du Clergue, mais peut être que l'onde de choc sera atténuée.Pour faire les essais il faut se hâter tant qu'il fait chaud pour l'essai des odeurs...

riton a dit…

Oui
Il faut surtout ce hâter tant qu'on n'est pas trop vieux et que l'on n'est pas "happé" par ces exaspérantes dates "obligatoires"de cet après été...