Samedi 6/03/21
Perte du Pas des Brebis - sortie solo
TPST/ES : 6h
Pour optimiser la pause forcée au Vieux Lion, retour sur un secteur central du plateau vers lequel pointent, suite au traçage, tous les indicateurs. Une perte stratégiquement placée pas loin de l'aplomb supposé de la divergence souterraine Font Maure - Blau...
Perte localisée |
Cela fait quelques années que je surveille l'évolution des lieux, et après la méga-crue de janvier 2020, il fallait y retourner, pour sans doute constater que c'était encore plus bouché qu'avant...
Mais à contrario, la transformation est plutôt positive : un point d'absorption annexe s'est un peu élargi et a avalé pas mal de flotte sans saturer. Pourtant au niveau karst c'est ce qu'on trouve de plus moche en surface : des marnes de différents étages se côtoient, tout ça sous plusieurs mètres d'alluvions anciennes. Pas l'ombre d'un bloc de calcaire. Tout se passe sous couverture.
Un pari vraiment contre intuitif, mais le karst possède ici sa propre logique qui se contrefout de l'aspect esthétique, et puis après le succès de la Vernouze dans une roche considérée comme un aquitard, la logique en a déjà pris un coup. De plus un phénomène de cette ampleur dans un coin aussi improbable n'est certainement pas là par hasard...
Il faut d'abord dégager l'accès inextricable au soutirage :
Accès au trou avant |
Accès au trou après |
Ensuite élargissement à la piquette pour tenter de dégager feuilles et branches coincées au point bas.
Début creusement |
A bout de bras, les débris végétaux s'enlèvent assez vite, et rapidement je sens un flux amical parcourir le passage. Le test à la fumée est éloquent : un bon courant d'air parvient à traverser ce bouchon, malgré la faible amplitude thermique !
La terre meuble du début fait place à une argile sèche et indurée, gavée de dragées de quartz et galets de gneiss : les alluvions du paléo-Rébenty, qui sont là depuis un à trois millions d'années selon les auteurs. Cet encaissant est suffisamment dur pour conserver un passage ouvert pour l'eau sans se reboucher. La question est à présent de savoir l'épaisseur de la chose et s'il y a du calcaire dessous.
Changement de sol. Jusqu'à quelle profondeur ? |
La quantité de travail est sans doute très importante, mais nous avons un nouveau jalon ventilé sur le chemin de l'eau souterraine et de l'immense réseau qui se cache là dessous.
En deuxième partie d'après-midi, prospection détaillée dans un rayon proche, avec quelques résultats :
- un autre soutirage consécutif à la crue de janvier 2020, bien caché sous les branches non loin de la perte actuelle, montre également une bonne ventilation dans le même sens.
- un biseau calcaire non mentionné sur la carte géole pointe localement à travers les sols alluvionnaires jusqu'à quelques dizaines de mètres du point d'absorption de crue (du coup il n'est vraiment pas là par hasard)
- plus à l'ouest, s'alignent quelques dolines géantes d'effondrement ou de soutirage dans les marnes.
Grosse doline de soutirage dans les marnes sur l'axe présumé du réseau |
5 commentaires:
ça ressemble à la Vernouze avant ouverture. Le deuxième trou...
Quel dénivelé théorique à descendre?
Forages diamètres 50 cm ,minimum!!! Je ne crois pas que la spéléologie d'exploration en soit arrivée déjà là!!!!!.
On en est pas encore à utiliser les forages comme dans le Lot ou l'Aveyron...
Pour le moment,yaka suivre l'air. Débit de la perte dépassant fréquemment les 100 l/sec. 150m max à descendre pour le niveau du Chandelier, 200 max pour le Blau, on arrivera par dessous si on le trouve bientôt !
Ah, par dessous, oui.. Mais par en haut, je crois que non, ...
ça va être une immense exploration. Inviter d'autres explorateurs, quelque soit leurs sensibilités...L'aude, l'Ariège, et au de là...
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