Participants samedi : Henri, Laurent TPST : 1H30 TPES : 2H30
Dimanche : Boris, Henri, Laurent TPES : 6H30
Samedi après-midi, nous sommes allés relever les cotes pour le futur étayage dans la trémie du Chandelier. En parallèle, il fallait décider de lancer ou pas le fameux traçage "hautes eaux" qui était initialement prévu en 2015.
Deux cycles secs en 2016 et 2017 avaient sérieusement mis à mal ce projet, mais la crue du Blau du mois dernier l'avait réhabilité auprès du BRGM qui finance cette action.
La fenêtre météo de ce week-end semblait particulièrement intéressante, alliant une alimentation de bon niveau du karst pendant plusieurs jours mais sans excédent, un reste de neige, un état de saturation préalable maximal et une période de non-végétation.
Autant dire une fenêtre qui ne se présente que très rarement.
Une visite de plusieurs sites après la pluie du samedi avait confirmé le diagnostic : le top départ était donc lancé dans la soirée.
Dimanche matin nous nous retrouvons donc à trois avec 20kg de traceur à expédier dans le karst à deux endroits distincts.
La première cible est le poljé de Coudons. Cette perte dans le fond de la dépression ne coule que très rarement (contrairement à la perte de Montmija plus en amont et drainée par la source de Ginoles). Elle est située à cheval sur trois compartiments karstiques différents (Clansayésien, Gargasien, Barrémien) verticalisés et séparés par deux horizons marneux.
De plus, nous sommes au confluent d'au moins deux, voire trois bassins versants souterrains : Font Maure, Ginoles et de manière moins évidente le Blau. Il existe donc un grand mystère autour de cette perte.
L'été dernier un essai de traçage BRGM avait eu lieu en alimentant artificiellement la perte avec un camion de pompier : le traceur n'était jamais réapparu, probablement piégé quelque part pendant plusieurs mois.
Cette fois nous avons mis les chances de nôtre côté : un ruisseau alimenté par la fonte lente de la neige encore présente sur le versant nord du Camelier envoie une quinzaine de litres par seconde dans un trou bien marqué sur le bas côté.
La sulforhodamine est diluée et envoyée dans la perte.
La perte est bien précise |
Même la neige est colorée |
Ensuite direction le Blau et pique-nique sur les berges. La source roule entre trois et quatre mètres cubes par seconde environ.
La station et le seuil en toile de fond |
La perte envoie 300l/sec environ dans un petit lac qui s'infiltre de manière diffuse. Heureusement, un peu avant, une petite diffluence alimente une perte plus précise. C'est là que nous décidons d'injecter les 10kg de fluorescéïne.
La perte annexe |
Début de l'injection |
Voilà, il ne reste plus qu'à attendre que la nature fasse le reste pour obtenir nous l'espérons de nouvelles pièces au puzzle.
A l'heure de ce compte-rendu, une ou plusieurs rivières puissantes et inconnues font transiter les colorants à plusieurs centaines de mètres de profondeur dans un boîte noire de 150 kilomètres cube.
La suite bientôt...
2 commentaires:
Et le suivi sur les trois résurgences Pendant 1 mois ?....
Les quatre même (+Fontestorbes). Pas de délai de surveillance précis (le temps qu'il faudra).
Si la fluo sort rapidement et que les conditions restent bonnes, il est prévu une injection supplémentaire d'éosine à la perte des Quirines.
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